C'est un cri!
De révolte, de frustration, de rancoeur mais aussi d'amour filial inconditionnel.
Celui d'un homme qui a passé sa vie dans l'ombre d'un grand nom, fils «de », ouvrier tâcheron de la fabrique
Tiepolo, quand on n'attribue pas carrément ses propres oeuvres picturales au père, artiste très illustre,
Giambattista Tiepolo.
Vieil homme au seuil de la mort, Giandomenico
Tiepolo écrit une confession en autobiograpie, comme une dernière tentative d'exister. Il crie justice des hommes et des Arts.
L'écriture m'a ravie autant qu'étouffée, très surannée, travaillée, ampoulée. Une plume enveloppante au phrasé long qui fait faire un saut arrière temporel. Sur le fond, c'est un voyage dans la Venise du 18è siècle , dans les derniers fastes de la Sérénissime, avant que Napoléon ne vienne mettre un terme à une période de fêtes et créations artistiques flamboyantes.
Par une approche érudite de l'époque, peuplée de contemporains fameux, l'auteur nous offre un récit vivant de connaissances picturales dans les techniques et symbolismes, de coutumes populaires, de réflexions critiques sur l'histoire politique, sur la religion et la société.
Une lecture qui donne des codes pour comprendre les oeuvres et le contexte de leur création, accompagnée du regret de ne pas les avoir eus au cours de certaines visites touristiques entre Italie, Espagne et Allemagne.
J'ai dégusté cette leçon de peinture et la destinée d'un homme partagé entre chance d'avoir appris dans l'ombre d'un maître et calamité de n'avoir pu saisir sa propre renommée.
Au delà de se réapproprier le talent du père, c'est une belle façon de découvrir l'oeuvre du fils discret, aimant et fidèle, artiste inspiré par la vie de ses contemporains dans la décadente Venise à qui il voue un amour inconditionnel.
#netgalley#
lederniervenitien