Dealer, mode d'emploi
Sam, ex directeur marketing d'une grosse boîte, au chômage après avoir été viré pour des motifs qu'il juge fallacieux, décide de passer du côté obscur de la force ! Puisqu'il est grillé auprès des entreprises susceptibles de l'embaucher, il devient "consultant", mais pour un jeune dealer repéré dans un tribunal. Malik vient de sortir de prison et dans l'immédiat, il doit rembourser des dettes contractées auprès d'un fournisseur... Mais son réseau est entre les mains de la concurrence et l'argent ne se trouve pas sous le pavé de Saint-Denis... Sam propose à Malik une "association" qui lui permettra non seulement de se refaire mais plus encore d'atteindre des sommets jamais espérés... Il faut juste que Malik change son look, son langage (plus de "wesh" ou de "wallah") et sa clientèle car il ne s'agit plus de dealer du shit à la petite semaine mais bien de vendre de la coke !
Dans ce court roman noir (223 pages) on sourit souvent (parfois jaune car l'humour de l'auteur est très grinçant) les situations et les dialogues étant des plus savoureux !
Dans l'univers sombre du trafic de drogue (dont on apprend notamment qu'il entre en France, chaque année, environ 600 tonnes de cannabis - et qu'en 2018, seules 100 tonnes étaient interceptées par la police) où la demande ne cesse de croitre, tous les coups sont permis et qui sait si la méthode prônée par Sam n'est pas déjà utilisée ?!
Ce roman m'a fait un peu penser à
La Daronne : tout comme l'ouvrage d'
Hannelore Cayre,
Julien Hervieux signe une fable cynique irresistiblement jouissive.
Enfin, pour ceux qui grimaceraient en pensant que l'intrigue manque de vraisemblance, je laisse la parole à Sam (enfin à
Julien Hervieux !) :
"Vous savez quoi ? Vous devriez vous lire un petit roman policier, ça vous ferait du bien.
Parce qu'à la fin, les enquêteurs gagnent et il est prouvé que les gentils ont toujours raison.
C'est ça qu'on appelle une fiction."