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Sam, un cadre supérieur dans le domaine du marketing qui vient de se faire salement licencier pour une affaire de harcèlement montée de toutes pièces, échafaude un « business plan » pour professionnaliser le commerce de la cocaïne en s'associant avec un petit caïd de cité, Malik. ● Voilà ce qui se passe lorsqu'on n'a aucune réelle connaissance du terrain sur lequel on bâtit une histoire : tout est bancal, invraisemblable, et très souvent la limite du grotesque est allègrement franchie. ● Peut-être l'auteur s'est-il documenté en lisant des articles de presse ou des pages Internet, mais cela ne suffit pas. On dirait par exemple qu'il ne sait pas que le trafic de drogue est déjà envahi par le marketing, ce qui fiche en l'air tout son pitch à la racine. Ses racailles de cité sont en carton, les dialogues bidon, les coups montés entre Sam et la police sont absolument ridicules, bref, c'est nul. ● Si vous voulez d'excellents polars sur le trafic de drogue dans les cités, alors abandonnez celui-ci et lisez plutôt la géniale trilogie d'Olivier Norek : Code 93 (2013), Territoires (2014) et Surtensions (2016).
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Et si à l'époque du marketing roi, on poussait l'application de ses principes jusqu'à l'improbable ? La drogue, la cocaïne, la cité, ses règles, ses codes et ses trafics ?

C'est l'idée qui germe chez Sam quand il se retrouve sans job après des années passées comme cadre sup dans de grandes boîtes où la compréhension des marchés et des attentes non exprimées des consommateurs font office de valeurs quotidiennes et cyniques.

S'associant à Malik, ex-caïd du trafic de beuh dans sa cité du 93 en mauvaise passe, il va aller au bout de son idée : viser gros, passer au marché de la cocaïne plus risqué mais plus prometteur, créer une marque, packager ses sachets, vendre cher, très cher, investir et savoir perdre au début pour mieux récolter ensuite. Bref, conquérir le marché parisien de la poudre et le fric qui va avec.

Dans Sur les rails, Julien Hervieux joue à fond sur l'effet du duo improbable aux passés et codes inversés, tant décliné au cinéma pour ses effets comiques garantis. N'ayant pas voulu faire un livre drôle, il évite habilement l'abus de cette ficelle, préférant décoder les mécanismes qui guident chacun des deux personnages et ce qu'ils s'apportent mutuellement.

Il s'offre ainsi des espaces digressifs, cyniques, désabusés ou réalistes (c'est selon), sur l'état de la société et les travers de l'époque. Tout cela n'est pas très moral certes, mais l'auteur lui-même nous rappelle dans une dernière pirouette que les gentils ne gagnent que dans la fiction, pas dans la vraie vie.

Le style direct et enlevé, le sens du dialogue qui fait mouche et l'originalité du scénario de départ sont des qualités suffisantes pour embarquer le lecteur et lui faire oublier les incohérences qui parsèment cette histoire. Mais comme en marketing, les avantages concurrentiels de ce livre étant supérieurs à ses points faibles, le bilan global reste positif et justifie l'achat !
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Sam travaille dans la communication, trouver un moyen pour vendre n'importe quel produit. Quand il perd son job, il va se rapprocher d'un petit dealer pour lui proposer un deal : le conseiller à sa manière pour monter un trafic de grande envergure.
Si vous chercher des héros bien sous tout rapport et que vous vous attendait à une histoire avec une morale à la fin, passez votre tour.
L'intrigue, pleine de cynisme, montre comment avec le bon argumentaire, on peut tout vendre. Sam a une solution à tout en jouant sur les désirs de chacun pour se sortir de n'importe quelle situation. Les scrupules ne l'étouffent pas et il est clairement là pour faire de l'argent.
Malik, jeune dealer de cité, ne semble pas avoir inventé la poudre (jeu de mot involontaire, mais à propos) au premier abord, mais est suffisamment futé pour détecter le potentiel dans la proposition de Sam.
Si le roman n'est pas le meilleur que j'ai lu cette année, j'ai vraiment passé de bons moments en compagnie de ces deux magouilleurs, grâce à une histoire sans temps mort, cynique et immorale.
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Férus d'activité férroviaire passez votre chemin. Ces rails-ci sont un peu moins fréquentables.

Julien Hervieux est un odieux connard.

Rangez donc votre carton rouge dans votre poche de poitrine, justicier des internets, il s'est auto-proclamé comme tel sur son excellent blog perso que je vous invite à aller checker si le cinema et les critiques ambiancées vous plaisent.

Bon ici pas question de toile et de pop-corn hors de prix, l'auteur va nous mixer deux univers très actuels pour faire vivre deux personnages que tout oppose à part l'appât du gain.

A ma gauche : Malik Rojas, tête de pain d'épices, enfant du quartier, bicraveur de fines herbes depuis son plus jeune âge, squatteur de ter-ter, a gravi tous les échelons pourtant son CV tient sur une feuille OCB.
A ma droite Sam, blanc bec bon shit bon genre, Ex-marketeux, nourri au bullshit job à grand renfort d'anglicismes et de sigles façon Gilles de la Tourette, ses godasses coutent un smic, mais lassé du banc de squales que forme à tour de bras nos grandes écoles de commerce, il souhaite mettre un talent blasé au service d'un nouveau type de commerce.
Voici donc une alliance surprenante pour un bizz qui promet. Disruptif, non ?
Le roman est bien documenté et si vous ne savez pas comment l'origan arrive si facilement dans les roulées de votre petit neveu que la poudre dans la narine de votre courtier, vous pouvez laissez votre télécommande dans la poubelle et faire chauffer votre index préalablement humecté pour faire défiler les pages de ce livre. Vous aurez une synthèse efficace sans ces voix insupportables de journalistes TV, le tout parsemé d'opinions discutables etayées par des faits qui ne le sont pas.

Julien Hervieux a filé quelques cours et son esprit de synthèse est d'une efficacité agréable car elle sécrète de précieuses ellipses qui nous gardent de l'ennui. Cela dit, y'a comme un petit gout de pas assez, j'aurai apprécié un peu plus de développement, d'ornement, de détails, dans les développement du récit, de l'histoire des personnages, les digressions sur les réalités sociétales sont kiffantes mais elles aussi trop essentielles et pragmatiques, il restait de la marge pour étoffer un peu et rajouter du plaisir du lecture.
Un bon moment car lecture d'un polar qui peut servir de cas d'école ( de commerce ou celle de street) si on cligne des yeux sur de rares éléments manquants un peu de crédibilité mais n'enlevant rien au récit.

Jeune auteur s'étant déjà illustré de brillante manière de biens d'autres façon, allez donc fouiner sur le web, voir son blog “ un odieux connard” ou fouiller Youtube pour ses internventions ou scruter chez votre libraire pour y trouver "Le petit théâtre des opérations" si vous aimez les fun facts historiques, vous y trouverez du contenu soigné bien imbibé d'humour et de créativité gage d'une évolution qui ne peut aller que dans le bon sens.
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Malik est ce qu'on appelle un délinquant , un dealer de banlieue , les affaires ne marchent pas trop pour lui depuis sa sortie de prison , d'où son étonnement d'être accosté par Sam , Sam au beau costume , propre sur lui qui lui propose un arrangement trop beau pour être vrai .
Et pourtant pourquoi ne pas prendre ce risque , plus c'est gros , plus ça passe non ?
Une lecture qui sort des sentiers battus , qui mêle deux univers qui semblent incompatibles .
Et cerise sur le gâteau , la morale en prend un fameux coup .
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Connaissez-vous l'expression : "il serait capable de vendre de la glace à un esquimau!" Cette locution est utilisée pour vanter les mérites, talents, capacités d'une femme ou d'un homme à promouvoir un article, un service ou un projet tellement bien que l'audience est obligée de donner crédit à tous ses arguments et de passer à la caisse, quitte à s'en mordre les doigts une fois l'euphorie descendue. Grâce à des techniques de vente, d'analyse marketing, les camelots sont capables de tout vous vendre. et si ces mêmes techniques étaient employées par les dealers pour faire fructifier leur business? C'est le point de départ de "sur les rails", le roman de Julien Hervieux, paru chez Filatures.
Malik n'est pas au mieux de sa forme. Il sort de l'audience du tribunal avec une peine avec sursis. Mais le plus grave pour lui, ce sont surtout ses dettes et son bizness de deal de cannabis qui s'écroule à la cité des deux chênes. A la sortie, Sam, un babtou, l'attend. il lui propose de l'aider à monter un nouveau biz, de cocaïne cette fois. Il n'est pas du milieu mais se vante d'être un pro du marketing qui peut faire gagner beaucoup, beaucoup d'argent à Malik en appliquant ses conseils stratégiques à la lettre et en cassant les codes du quartier dans ce domaine. Comment Malik va-t-il réagir à cette proposition?
Julien Hervieux est connu à la fois pour son blog "un odieux connard" que pour sa série de livres "au service de sa majesté la Mort". Il livre ici une copie quelque peu singulière avec une vieille recette, à savoir un duo improbable réuni par un but commun. Ici c'est Malik, petite frappe du 9.3 qui se voit approcher par Sam, une pointure du marketing blacklistée dans sa branche pour une sombre affaire de harcèlement dont on ne saura pas grand-chose. Les deux personnages centraux sont assez attachants, l'histoire de ce rapprochement semble quelque peu improbable, ce qui impacte la crédibilité globale du récit. Dommage car même si cela est saugrenu, on a envie de croire à cette association hors norme. Il reste néanmoins une analyse plutôt pertinente de l'art de la manipulation à travers des techniques marketing connues s'appuyant sur l'innocence et la volonté d'affirmation de soi du consommateur. Sur les rails est un polar convenable avec le bémol crédibilité en défaut, il lui manque presque le sticker "validé" par le quartier pour être pleinement réussi et mettre son auteur sur les bons rails du polar français.
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J'ai adoré ce polar ! L'histoire est originale car un ancien directeur marketing décide un beau jour de s'associer à un petit dealer des cités, cela nous conduit à de nombreuses scènes rocambolesques hautes en couleur ! Grâce à ce duo "mal assorti" j'ai pu en apprendre davantage sur l'envers du décor à savoir les dessous du trafic de drogue. J'ai vraiment apprécié le cynisme et le second degré de l'auteur que j'ai eu la chance de rencontrer lors d'un apéro polar. Merci aux éditions pocket ! A mon tour de vous poser la question : combien d'années seriez vous prêt à passer en prison pour quelques millions d'euros ?
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Julien Hervieux, aussi connu sous le pseudonyme de l'Odieux Connard 😉, nous parle ici de la bataille du rail... Point de SNCF ni de résistance à l'occupant allemand 😁 les rails dont il est question ici sont constitués d'une certaine poudre blanche fort coûteuse et aux effets... stimulants, il paraît.

Je vous explique !

Sam est un pro du marketing, débarqué de son entreprise avec pertes et fracas, et il compte bien prendre sa revanche sur cette société (la nôtre, pas l'entreprise) sans pitié. Alors, sans états d'âme, il va à la rencontre de Malik, petit trafiquant d'herbe (pas vraiment médicinale) de la cité des Deux-Chênes, pour lui proposer de passer à la vitesse supérieure et de développer son bizness en lui appliquant les méthodes largement éprouvées du marketing. Laissons tomber la "beuh" et commerçons avec nos amis Colombiens ! si vous voyez ce que je veux dire...

C'est totalement et délicieusement amoral. Julien Hervieux nous rend sympathiques et attachants nos deux crapules. le "babtou" Sam dans son petit costume de blanc friqué conseiller en techniques de vente et le "beur de téci" Malik avec son atroce jogging mauve hors circuit depuis un petit séjour en prison. Tout ne va pas se passer comme sur des roulettes évidemment, Julien Hervieux démonte le circuit de la marchandise en question en l'agrémentant des techniques publicitaires reconnues. Et on en arrive à souhaiter que nos deux "méchants" réussissent. Passer cyniquement du stade de petit dealer à celui de grand manitou, belle ascension... Belle chute ? L'auteur est lucide et la conclusion de cette histoire n'est peut-être pas celle qu'on attend.

Joyeusement immoral, cynique, mordant, saignant (par le point de vue et le ton employé), personne n'est épargné : marketing, trafiquants, blanchisseurs d'argent sale, politiques impuissants, flics complaisants... Hypocrisie collective totale. Ce qui motive le monde c'est l'argent et à ce niveau de richesses c'est TRES motivant ! Alors les consommateurs savent ce qu'ils font surtout quand on leur fourgue un produit estampillé Grand Luxe, ils gobent (sniffent ?) le discours bien rodé. Celui du langage très pro du conseiller Sam ou plus "fleuri" style banlieue de Malik riche en wesh et autres interjections qui émaillent une syntaxe parfois hasardeuse. C'est un régal à lire...

Julien Hervieux est très bien documenté (on ne lui demandera pas s'il a testé 😉😂) et vous en sortez amusé, horrifié et conscient que notre monde n'est pas joli joli. Et que celui qui veut la fin doit s'en donner les moyens, quitte à écraser quelques gêneurs. Et faites moi confiance Sam et Malik vont tout faire pour !

C'est razzia sur la chnouf sauce vitriol !

A savourer sans modération malgré le risque d'accoutumance aux livres de Julien Hervieux !
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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Julien Hervieux signe un polar teinté d'humour "Sur les rails" ou la rencontre improbable entre un cadre sup du marketing fraichement débarqué et un dealer de cité. Deux milieux, deux langages, deux codes, deux styles, deux conception de la vie et de la loi, bref deux types qui n'ont à faire ensemble. Comment ces deux protagonistes vont-ils pouvoir fonctionner ensemble? Un polar que l'on lit vite et avec plaisir.
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Sam, ancien directeur marketing déchu décide de mettre à disposition son talent de commercial pour participer à l'économie souterraine. Il prend alors contact avec un petit dealer, Malik et lui propose de s'associer pour voir plus grand ! Un roman qui veut montrer les astuces du marketing, le fonctionnement des réseaux de drogue, de la cité : ses règles et ses codes.
Il y a des développements intéressants sur le fonctionnement du marketing mais j'ai trouvé les personnages trop caricaturaux. Quant aux dialogues, ils m'ont semblé peu plausibles avec de plus, des expressions et tics de langage déjà dépassés. Mon impression est mitigée car l'intrigue ne m'a pas convaincue. #Surlesrails #NetGalleyFrance
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