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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Années 1950. La France se relève péniblement de ses ruines, et tente comme elle peut de récupérer un peu de prestige. le sport est un moyen comme un autre. Et dans ce domaine, en cette époque où l'alpinisme en est encore à ses temps héroïques et où des zones entières n'ont jamais été grimpées, les « premières » déchainent encore les passions. Or aucun des quatorze « huit mille » n'a encore été conquis. Quel triomphe ce serait pour la France si elle y parvenait en première ! Et puis après tout, l'Armée des Alpes n'est-elle pas la seule à être restée invaincue pendant la débâcle de 40 ?

Qui plus est des alpinistes on en a, et des bons. Une équipe est constituée. Deux spécialistes des Dolomites, Jean Couzy et Marcel Schatz ; un médecin lui-même bon montagnard, Jacques Oudot, et les trois meilleurs grimpeurs de l'époque : Louis Lachenal, la tête brûlée ; Gaston Rébuffat, le plus technique ; Lionnel Terray, le spécialiste du passage en force. Et Maurice Herzog… ? Parisien, pratiquant l'alpinisme de haut niveau, il est cependant loin d'avoir l'expérience de ces-trois là. Il reste relativement évasif sur les raisons de sa participation.

Son récit n'en est pas moins prenant et enthousiaste. La chasse aux sponsors, les préparatifs de l'expédition, la camaraderie et l'esprit d'équipe. Arrivé au Népal, le groupe hésite entre deux sommets : l'Annapurna et le Dhaulagiri. Les deux font plus de huit mille mètres d'altitudes, et leurs abords sont pratiquement inconnus. Une longue première phase consiste donc à les reconnaître, pour déterminer lequel est le plus accessible. Il faut faire vite, car l'escalade n'est possible que pendant quelques mois de printemps ; après cela l'arrivée de la mousson rend toute ascension impossible.

Verdict : bien que son escalade en elle-même devrait être plus facile, les abords du Dhaulagiri sont si accidentés qu'il est pratiquement inaccessible. Ce sera donc l'Annapurna. Et il faudra faire vite. Une fois le camp de base établit l'avance se fait par étape successive : reconnaissance, établissement d'un camp intermédiaire – une tente ou deux et un peu de ravitaillement, cela suffit – et ainsi de suite. Enfin le 3 juin, alors que la tempête approche, dans un rush final Herzog et Lachenal parviennent au sommet. le premier huit-mille est conquis ! La descente sera éprouvante. L'un et l'autre y perdront une partie de leurs pieds, gelés. Terray et Rébuffat viendront à leur secours et leur sauveront la vie. le retour en France de l'expédition sera triomphal.

Ce récit permettra à Herzog d'en retirer le gros de la notoriété, et de faire une belle carrière politique : secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, maire de Chamonix, président du tunnel du Mont-Blanc… Mais il devra également faire face à de féroces critiques, l'accusant d'avoir tiré toute la couverture à lui, d'avoir largement exagéré son rôle, et surtout d'avoir absolument voulu atteindre le sommet alors que les conditions étaient trop dangereuses. Qu'il ait voulu à tout prix y aller lui-même, alors que la cordée Terray – Rébuffat, plus expérimentée, avait de bien meilleures chances. Il est également certains que Lachenal ne se remit jamais de la perte d'une partie de ses pieds, qui l'empêcha de retourner en montagne.

Mon père, qui dans sa jeunesse a connut Rébuffat et a gardé une immense admiration pour ce « danseur des parois », m'a raconté qu'il se fermait comme une huitre à la simple évocation de l'Annapurna…
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Oui, mais...
Oui, Annapurna Premier 8000, best-seller mondial, relate une aventure humaine hors du commun. C'est un incontournable pour tout passionné d'alpinisme et d'aventure plus généralement
Le 3 juin 1950, Maurice Herzog qui dirige une expédition française, atteint avec Louis Lachenal le sommet de l'Annapurna, premier sommet de plus de 8000 mètres conquis par l'homme.
Nous sommes dans les années d'après guerre, la France panse encore ses plaies et va trouver en Maurice Herzog un héros qui saura raviver la fierté nationale. Maurice Herzog a fière allure, c'est un ancien résistant, et grâce à lui, la France peut s'enorgueillir d'être la première nation aussi haut perchée. Dans son livre, Maurice Herzog nous raconte l'expédition victorieuse. Le récit est très intéressant, car l'on suit tout de A à Z, depuis les errements des premières semaines jusqu'au chemin du retour après la victoire.
Au début, l'équipe ne sait quel sommet tenter : Dhaulagiri ou Annapurna ? le Dhaulagiri envisagé en premier lieu sera abandonné après quelques tentatives d'approche, car jugé trop difficile. Quant à l'Annapurna, il fallait d'abord le trouver ! Eh oui, les cartes de l'époque étaient plus que fantaisistes, et nos alpinistes se sont d'abord heurtés à des difficultés géographiques.
Une fois l'objectif fixé, l'attaque ne fut pas de tout repos. La montagne n'allait pas se laisser vaincre sans résister. Nous suivons le récit des différentes reconnaissances, des installations des différents camps, de l'assaut final, puis de la descente tragique. Tout le monde ou presque connaît l'histoire : les deux vainqueurs, Herzog et Lachenal, subissent des gelures irréversibles qui aboutiront à de graves mutilations. Rien ne nous est épargné dans le récit, y compris les amputations des différents orteils et doigts, dans des conditions de fortune... âmes sensibles s'abstenir.
L'histoire est suffisamment exceptionnelle pour donner un livre fort intéressant, bien que le style de l'auteur soit tout à fait quelconque : n'est pas Gaston Rébuffat qui veut.
Mais un certain nombre de choses me dérangent dans ce livre, et au-delà, dans le comportement de son auteur. Maurice Herzog a une fâcheuse tendance à tirer la couverture à lui. C'est lui, de façon quasi systématique, qui a les bonnes idées, qui voit juste, qui prend les bonnes décisions, les autres n'apparaissant souvent que comme de simples faire-valoir. Lors de l'assaut final, Louis Lachenal craignant à juste titre pour ses pieds qui commençaient à geler, suggéra prudemment de faire demi-tour. Maurice Herzog s'entêta, déclarant qu'il était prêt à continuer tout seul. Lachenal, agissant en guide, ne voulut pas l'abandonner ce qui l'aurait sans doute condamné, et l'accompagna au sommet... on connaît les conséquences.
Après le retour triomphal, presque toute l'attention s'est focalisée sur Herzog, le vaillant héros, Lachenal étant très rapidement oublié. D'ailleurs aujourd'hui, si beaucoup connaissent le nom d'Herzog, "le vainqueur de l'Annapurna", qui connaît celui de Lachenal, pourtant arrivé au sommet avec lui ? En dehors d'un petit cercle restreint de passionnés d'alpinisme, bien peu de monde. Ne parlons même pas de Lionel Terray et Gaston Rébuffat qui ont secouru les deux héros qui sans eux ne seraient pas redescendus vivants. Sans compter que si Maurice Herzog a bien tiré profit de sa victoire (il a mené, malgré ses mutilations, une vie pleine sur de nombreux plans, cumulant activités politiques et industrielles entre autres), la vie de Louis Lachenal a radicalement changé : lui pour qui la montagne était tout, qui était réputé pour ses qualités d'alpiniste exceptionnel, a tout perdu ou presque. Il a certes continué à grimper, et d'une façon remarquable compte-tenu de son handicap, mais ce n'était plus comme avant.

Vous comprenez que si je ne peux qu'admirer l'exploit sportif indéniable de l'alpiniste Maurice Herzog, je n'ai que peu de sympathie pour l'homme. C'est mon avis... vous avez bien évidemment le droit d'en avoir un autre. En tout cas, si vous ne l'avez pas déjà fait lisez ce livre qui vous racontera une histoire exceptionnelle. Et si vous voulez en savoir plus, je vous conseille l'excellent livre de David Roberts "Annapurna, une affaire de cordée".
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La première partie du roman est intéressante mais pas passionnante, c'est la mise en place de l'expédition. Par contre, la seconde partie, l'expédition proprement dite est une aventure humaine incroyable ! même si on n'est pas passionné de montagne
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Je vous écris cette critique à plus de 8000 mètres d'altitude ça vous étonne ? :p
Non plus sérieusement en ce début de l'hiver J'ai voulu prendre de la hauteur et aller faire de l'alpinisme tout en lisant et gravir des échelons et des pages pour voir mon avenir ce chérir en 2022...
Franchement ce livre que dire ? Pas terrible c'est un peu comme un journal de bord avec des dialogues j'ai réussi à ne pas avoir peur du vide c'est déjà ça... :)
Sinon quel courage impressionnant de nos aventuriers :)
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souvenir de lecture...

3 juin 1950 : Maurice Herzog et Louis Lachenal atteignent le sommet, avec une expédition comprenant Lionel Terray, Gaston Rébuffat, Marcel Ichac (cinéaste et le seul à avoir une expérience himalayenne grâce à l'expédition de 1936 au Karakoram), Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin) et Francis de Noyelle (diplomate assurant la coordination avec les autorités locales).

Cette victoire constitua la première conquête de l'un des 14 sommets de 8 000 mètres du globe.

Cette expédition constituait aussi la première entrée d'Européens dans la région du Népal central (le Népal ne s'était ouvert au monde qu'en 1950).

Ses membres seront donc amenés à redessiner la carte du massif de l'Annapurna.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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