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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1950. L'Annapurna conquis par une équipe française dirigée par Maurice Herzog, et en même temps le premier sommet de plus de 8000 mètres gravi par l'homme.

Maurice Herzog conte dans ce livre cette fabuleuse épopée, couronnée d'un succès douloureux puisque lui-même et son compagnon du sommet, Lachenal, laissèrent de nombreuses phalanges suite aux gelures subies lors de la descente.

Maurice Herzog porte le témoignage d'une équipe d'une dizaine d'hommes aux destins trop souvent fracassés : Jean Couzy tué huit ans plus tard dans le Dévoluy, Louis Lachenal mort dans une crevasse de la vallée Blanche en 1955, Lionel Terray, l'ami fidèle de Maurice tué en 1965 dans le Vercors, et Jacques Oudot, le médecin de l'équipe, tué en voiture en 1953. Quatre disparus qui demeureront à jamais dans la grande mémoire de Maurice Herzog qui, lui, avec ses doigts et orteils amputés, vivra jusqu'à 93 ans.

Cette conquête de l'Annapurna racontée par Maurice Herzog donne toute la dimension d'une grande aventure humaine de montagne avec tous les détails des préparatifs, le désir de conquête d'un 8000 par tous les membres de l'équipe, les différents repérages, d'abord vers le Dhaulagiri auquel ils choisirent de renoncer, ensuite ver l'Annapurna. Et puis, l'assaut final de deux hommes, Lachenal et Herzog, ce 3 juin 1950, qui les conduisit jusqu'au 8078 mètres de l'Annapurna.

Au-delà de l'ascension elle-même et de la descente dramatique, l'auteur fait partager les découvertes de l'équipe au coeur du Népal : la grâce des jeunes filles népalaises, les moulins à prières, la peur des coolies, l'abnégation des sherpas, la montagne, l'inaccessible étoile, à plus de 4000 mètres au-dessus de leur mont Blanc.

Herzog souhaitait aller ausommet avec Terray, ce fut finalement avec Lachenal qu'il remporta cette victoire dont ils payèrent le prix fort au retour avec les nombreuses amputations réalisées par leur médecin, Oudot, sans anesthésie. Une scène mythique est racontée à propos des morceaux de leurs doigts jetés sur le quai d'une gare avant le départ du train et les secousses qui auraient gêné le travail du chirurgien.

Herzog visite aussi le côté psychologique et philosophique d'un tel exploit, spécifiquement dans une magnifique postface livrant sa réflexion métaphysique sur le retour de la mort qui paraissait inéluctable, l'homme nouveau qu'il devient après l'épreuve, cette nouvelle vie marquée à jamais des "lumières de l'Annapurna".





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On y est avec eux, au sommet de cette montagne conquise de haute lutte. Maurice Herzog, en plus de sa magnifique carrière d'alpiniste, s'avère être un très bon conteur qui nous fait vivre cette épopée avec passion. On découvre les tentatives, les avalanches, le froid, la peur, l'envie de renoncer et la folie d'aller plus haut, jusqu'en haut, puis les galères de la descente, les souffrances du retour malgrè la joie de la victoire.
Une vraie aventure au sommet d'une des plus hautes montagnes de la planète.
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Le 3 juin 1950, deux alpinistes français, Louis Lachenal et Maurice Herzog, parviennent au sommet de l'Annapurna, réalisant ainsi l'ascension du premier sommet de 8000 mètres. L'équipe est composée de Jean Couzy, polytechnicien, de Marcel Schatz, alpiniste, de Marcel Ichac, cinéaste, de Jacques Oudot, médecin et chirurgien, de Francis de Noyelle, officier de liaison, de trois guides réputés de Chamonix, Louis Lachenal, Lionel Terray et Gaston Rébuffat et de l'auteur, Maurice Herzog, alpiniste également. C'est une véritable expédition qui part à l'assaut de ce premier sommet mythique en emportant environ avec elle 4,5 tonnes de matériel et 1,5 tonnes de vivres avec charrettes et chevaux, sans oublier la trentaine de sherpas menés par leur chef Ang-Tarkey. du très très lourd ! Ces sommets, considérés jusque-là comme le « domaine des dieux », avaient toujours été interdits d'accès à qui que ce soit. Les Français ont obtenu une autorisation exceptionnelle pour cette première. Ils ne disposent pas de cartes vraiment utilisables. Ils doivent donc commencer par d'interminables reconnaissances du terrain, hésitant entre le Dhaulagiri plus visible et l'Annapurna, plus en retrait. le premier semble le plus dangereux, le second plus difficile d'accès. Ils optent pour le second, installent jusqu'à cinq camps de base et d'assaut avant que deux d'entre eux ne profitent d'une dernière fenêtre de temps acceptable avant la mousson pour atteindre, mais à quel prix, ce sommet…
« Annapurna, premier 8000 » est un récit d'expédition qui fut un énorme best seller à son époque. Il exaltait le courage, la ténacité et l'endurance d'un groupe de jeunes conquérants de l'inutile qui laissèrent pas mal d'eux-mêmes sur ces pentes verglacées et inhospitalières. Ils eurent les mains et les pieds gelés, furent frappés d'ophtalmie des neiges et durent redescendre dans des conditions dantesques, sans la moindre assistance. Jacques Oudot dut leur infliger des souffrances atroces en raison d'injections répétées d'acétylcholine pour essayer de sauver le plus possible de leurs membres avant de pratiquer les amputations nécessaires sans la moindre anesthésie. le lecteur mesurera le chemin parcouru depuis cette époque. Pas d'hélico de secours, pas de radio, pas de repérage satellite, un matériel lourd et rudimentaire, monté à dos d'hommes et à la force des bras. Livre qui enchanta toute une jeunesse et suscita de nombreuses vocations d'alpinistes qu'on lira et relira même aujourd'hui avec un immense plaisir, ne serait-ce que pour une comparaison nostalgique avec notre époque sinistre, lâche, veule et sans idéaux…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Malgré la polémique après sa mort sur le rôle de l'auteur dans cette ascension, ça reste pour moi le livre le plus fascinant sur la montagne extrême et les limites de l'être humain..
J'ai souvenir d'avoir vécu des sensations de vertige, de danger, de froid et de douleur tout le long du récit.
Le matériel de l'époque, l'inconnu des voies ouvertes pour la première fois, les aléas météo ... Herzog nous fait vivre l'aventure vraiment de l'intérieur.
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Ah la lutte pour l'Annapurna. Ce fut une lutte, chacun des alpinistes, des grands très grands, y perdit quelque chose.
Ascension longtemps encensée, désormais contreversé. Tout ne fut pas tranquille comme la légende le dit.
Mais c'est un beau livre à la gloire de l'alpinisme français des années 30. Il faut l'avoir lu puis poursuivre avec Les conquérants de l'inutile de Terray.
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Magnifique témoignage d'aventure et de pugnacité que cette première ascension de l'Annapurna le 3 juin 1950, après de nombreux échecs précédents. Maurice Herzog et Louis Lachenal ont atteint le sommet, mais cela n'aurait pas été possible sans le reste de l'expédition : Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Marcel Ichac, Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin) et Francis de Noyelle (agent de liaison). On perçoit dans ce livre le leadership de Maurice Herzog sur l'ensemble de l'expédition.
Un récit à ne pas manquer, il donne l'envie de se dépasser !
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Annapurna premier 8000 est le journal qui raconte l'incroyable ascension de l'un des plus hauts sommet du monde par une équipe francaise, dirigée par Maurice Herzog (l'auteur donc), et composée de Louis Lachenal, Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Marcel Ichac (cinéaste), Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin), ainsi que de dizaines de sherpas (dont Adjiba ) et porteurs.
En plus de l'exploit historique de gravir pour la première fois un sommet de plus de 8000 mètres, c'est surtout l'aventure humaine, les doutes, les imprévus, les multiples dangers qui rendent ce récit haletant. Nous suivons camps après camps les choix fait par ce groupe de pionniers et l'on finit par être immergé dans l'histoire au point de ressentir les bourrasques glacées qui frappent le pic himalayen, et qui ont faillit être fatales à Maurice Herzog et Lachenal, les deux seuls alpinistes de l'expédition à atteindre le sommet le 3 juin 1950.

On sent bien au cours de la lecture que Maurice Herzog se donne le beau rôle et que certains passages sont quelque peu romancés, mais on ne peut que rester admiratif devant l'exploit réalisé et qu'applaudir le courage de ces 8 hommes ainsi que de leurs sherpas (Herzog insiste d'ailleurs sur le fait que rien n'aurait été possible sans ces alpinistes locaux).
J'ai déjà prévu de lire le témoignage de lire les Carnets du vertige de Louis Lachenal, qui raconte la même ascension mais d'un autre point de vue, mais qui déconstruit quelque peu le mythe Herzog d'Annapurna premier 8000.
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Passionnant
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