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Stronghold tome 1 sur 1

Ryan Kelly (Illustrateur)
EAN : 9781949028201
120 pages
Aftershock Comics (15/10/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
Michael Grey believes he’s an ordinary, unassuming, Midwestern insurance underwriter – and that’s the way the operatives of Stronghold would like to keep it. They’re the ones that wiped his memory and gave him this identity in the first place – because Michael’s actually an alien entity of incalculable power. And if he ever discovers the truth about himself (or, even worse, falls in love with, say, a Stronghold agent assigned to watch him) things could get catastrop... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome constitue une saison pilote d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2019, écrits par Phil Hester, dessinés et encrés par Ryan Kelly, avec une mise en couleurs réalisée par Dee Cunniffe. Il comprend également les couvertures originales de Kelly, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Tyler Walpole, Phil Hester, 2 pages d'études de personnages, et une page d'introduction rédigée par Phil Hester.

Sur un pont passant au-dessus du Mississipi, le trafic est arrêté suite à un accident. Une voiture a percuté le parapet et est en équilibre instable avec encore un enfant à l'intérieur. Michael Grey, un passager d'un bus à l'arrêt décide de descendre. Contre l'avis des services de secours, il s'avance vers la voiture en équilibre instable, alors que la mère de l'enfant supplie les secours de faire quelque chose. Alors que Grey est à 3 mètres de la voiture, celle-ci bascule et tombe vers le fleuve plusieurs dizaines de mètres plus bas. Michael Grey plonge sans hésitation. Sous l'eau, il nage vers la voiture et arrache la porte de ses gonds. Il prend l'enfant contre lui et regagne la surface. Au pied d'une pile de pont, un sauveteur harnaché prend en charge l'enfant. Puis il tend la main vers Michael Grey. Mais celui-ci se laisse couler vers le fond. Une fois les pieds sur le lit du fleuve, il se met à marcher vers la rive, sort de l'eau pas ses propres moyens et revient chez lui à pied. Il trouve un courrier de sa banque qui lui souhaite un bon anniversaire. Il se met devant la télé et se trouve rassuré de voir au journal télévisé qu'il n'y a pas d'image claire ou de vidéo sur laquelle quelqu'un pourrait le reconnaître. Se laissant bercer par les images, il éprouve la vague sensation qu'il pourrait y avoir comme un code à déchiffrer dans le flux d'information, mais il préfère se laisser porter et il finit par s'endormir dans son fauteuil.

Dans un établissement de la société National Express (spécialisée dans la livraison de colis), Claire Emmering entre et montre un implant cutané au niveau de l'épaule pour se faire reconnaître. La dame à qui elle s'est adressée l'emmène vers une zone à accès contrôlé, tout en lui indiquant qu'elle devrait se montrer plus discrète. Elles se retrouvent dans un immense entrepôt avec une technologie avancée, et elles prennent l'ascenseur pour monter. La guide lui souhaite la bienvenue au quartier général de Stronghold. Claire se retrouve face à une femme appelée Holdmother (Fran) qui l'attaque avec de l'énergie jaillissant de ses mains. le combat s'engage, et Holdmother lui indique qu'elle doit faire un choix ; renouveler ses voeux et rejoindre Stronghold, ou tout oublier. Claire finit par neutraliser Holdmother, juste comme son père Clive entre dans la pièce. Il lui présente un flacon avec le breuvage qui lui permet de retenir ses souvenirs pour le restant de sa vie. Holdmother indique à Claire que moins de la moitié des membres décident de réintégrer Stronghold après leur année passée dans le milieu civil, et qu'elle dispose du reste de sa journée, mais doit se présenter demain pour sa mission. Claire et Clive rentrent dans les appartements de ce dernier. Elle confie à son père que Michael Grey lui manque. Il lui intime de désigner Grey par sa fonction : The Primacy.

Dans l'introduction, Phil Hester explique que cette histoire a mis longtemps à mûrir en lui, un premier chapitre ayant même vu le jour au milieu des années 2000. Après une quinzaine d'années, de nombreux remaniements au récit, il est enchanté que l'histoire soit enfin publiée, et bénéficie d'un recueil. de prime abord, le récit fonctionne comme un mystère. Qui est ce Michael Grey qui se découvre des superpouvoirs ? Quelle est cette mystérieuse organisation qui surveille les moindres faits et gestes de Michael Grey ? Pourquoi cette organisation fait-elle en sorte que ses membres soient en contact régulièrement et quotidiennement avec Michael Grey, sans jamais se faire connaître de lui ? Quelle possibilité Claire Emmering a-t-elle d'intervenir dans la vie de Michael Grey et quelles seront les conséquences d'une telle infraction aux règles ? Quel est ce mystérieux Adversaire qui ne doit surtout pas découvrir où se trouve Primacy ? Avec une telle mise en place, le lecteur se dit que le récit va rejoindre l'une des pistes bien balisées de l'apparition d'un superhéros, ou plutôt d'un individu doté de superpouvoirs dans le monde réel. Il s'attend à ce que se mette en place un affrontement entre deux camps, le bien contre le mal… Mais ça ne vient pas. Il continue à y avoir des utilisations d'énergie évoquant des superpouvoirs. Michael Grey en découvre progressivement plus sur lui-même, mais pas de costume, pas de supercriminels, pas de conspiration pour prendre le contrôle des États-Unis ou du monde.

La narration visuelle de Ryan Kelly est en phase avec ce récit qui ne prend pas la tournure la plus probable. Les dessins de cet artiste s'inscrivent dans un registre réaliste et descriptif, avec un bon niveau de détails et un trait de contour parfois légèrement épaissi, ce qui donne plus de consistance aux personnages et aux décors, et éloigne les dessins d'un cran d'une simple représentation photographique. le lecteur observe donc des personnages à la morphologie réaliste, il y a même deux ou trois personnages en surcharge pondérale. Fran et Clive portent les marques de l'âge sur leur visage. le lecteur peut observer la capacité à donner une personnalité visuelle aux protagonistes dans le quatrième épisode où Michael Grey est plongé dans 5 vies, l'une après l'autre, avec autant d'entourages différents. L'artiste sait varier les tenues vestimentaires en fonction des personnages, restant majoritairement dans un registre naturaliste. Il n'intègre des fantaisies que lorsque la séquence s'y prête : la jupe à carreaux De Claire quand elle sort avec Michael Grey, ce dernier ayant bien du mal à revêtir une tenue décontractée, ou encore le costume de l'Adversaire. Même pour les personnages sortant de l'ordinaire, il reste dans un registre de costumes plausibles, que ce soit pour les bikers ou l'Apostat sur son cheval.

En dehors des combats et des séquences dans le quartier général de Stronghold, il imprime une direction d'acteurs naturaliste à ses personnages, faisant ainsi plus ressortir les éléments ou les comportements s'écartant de la normale. Il gère la représentation des environnements en cohérence avec les personnages, c'est-à-dire en les dessinant très régulièrement, dans plus de 90% des cases. le lecteur voit donc bien les pérégrinations des personnages : la circulation arrêtée sur le pont, l'ampleur du quartier général de Stronghold, le cabinet de la psychologue qui suit Michael Grey, l'open-space dans lequel il travaille, le tunnel souterrain où circule le métro, le stade de foot, le site archéologique avec les pétroglyphes, la grotte où se déroule la scène finale. La narration visuelle est fluide et classique. Lorsque la séquence s'y prête, Ryan Kelly réussit une image spectaculaire qui reste en mémoire : Michael marchant au fond de l'eau, Holdmother utilisant son pouvoir, l'Adversaire absorbant un bébé, les séides de l'Adversaire révélant leur vrai visage en en enlevant la peau synthétique, l'Adversaire flottant au-dessus de la foule dans le stade, le code apparaissant sur les murs de la ville, l'Apostat arrivant à cheval, etc…

Le lecteur suit donc Claire Emmering refusant de continuer à manipuler Michael Grey qui à l'évidence souffre émotionnellement de ces manigances, Michael Grey lui-même qui découvre quelques aspects de sa personne, les manoeuvres des membres de Stronghold pour essayer de maîtriser la situation, et de temps à autre les actions de l'Adversaire et de ses troupes. Il éprouve parfois l'impression de se retrouver dans une situation qu'il a déjà pu lire ailleurs dans une autre série, et pourtant elle ne débouche pas sur les conséquences habituelles ou la suite classique. Cela génère un état d'esprit paradoxal, entre C'est vraiment convenu, et Ça ne semble mener nulle part. C'est d'autant plus frustrant que dans le même temps c'est ce qui fait toute l'originalité du récit, mais avec un rythme qui semble tout le temps à contretemps. du coup, le lecteur éprouve des difficultés à s'impliquer dans cette intrigue qui se livre par bifurcation, car les protagonistes présentent au maximum 2 traits de caractères différents, étant surtout réduit à leur fonction au sein de l'organisation Stronghold, ou en quête de leur personnalité pour Michael Grey. Dans le même temps, ces situations et leur déroulement comprennent des thématiques adultes dépassant la dichotomie Bien/Mal. Michael Grey est en quête de son histoire personnelle, de ce qui lui donne la certitude d'être incomplet. Les auteurs réussissent une scène saisissante quand Claire Emmering passe chez lui, remarque une photographie avec sa famille : Michael lui explique que la photographie était déjà là quand il a loué l'appartement et que c'est sa psychologue qui lui a conseillé de la garder pour lui servir d'ancre émotionnelle. Phil Hester se montre malicieux avec le personnage De Claire qui se rebelle contre les ordres de Holdmother et qui déclenche ainsi une suite d'événements menant à la catastrophe. L'auteur se moque du comportement qui consiste à se rebeller sans envisager les conséquences de ses actes.

Cette histoire s'avère originale, avec un déroulement prenant régulièrement le lecteur à contre-pied, et des dessins à la fois précis et descriptifs, à la fois tactile. le lecteur est partagé entre 2 ressentis : le plaisir d'une intrigue bien conçue et inattendue, la frustration de personnages ne suscitant pas assez d'implication émotionnelle.
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