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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une très jolie découverte qui me pousse à dépoussiérer les anciens romans d'Annelise Heurtier. Un roman jeunesse simple et efficace qui interpellera la jeune lectrice. Elle se posera des questions et auprès de son entourage sur les conditions de la femme dans les années 60, avant le grand évènement historique de Mai 68.
Annelise Heurtier utilise un fait réel, l'histoire d'une jeune marathonienne Katrine Switzer qui a bravé les interdits pour réaliser sa passion.
Ici, nous avons Izia petite fille de Catherine qui recherche une vielle robe dans le grenier. Elle va tomber sur une boite mystérieuse. Catherine va se plonger dans ses souvenirs et retourner en Septembre 1966 quand sa vie a commencé à changer. Catherine issue d'une famille ouvrière, aura la chance d'intégrer une école privée à 15 ans au lieu de partir dans un établissement professionnel.
On pourrait penser que c'est cette entrée dans une nouveau monde qui va chambouler le jeune fille. Elle va se mettre à réfléchir à sa condition, à sa place dans la société, à ses rêves et à sa passion..la course à pied. Un avenir qui se profile t où elle restera toujours le "de", la fille de, la femme de , la mère de….. Un avenir où la femme doit rester belle et n'a pas le droit de s'exprimer. Un avenir où la femme n'a pas le droit à la pilule, aux serviettes hygiéniques, au pantalon, au permis de conduire… Et pour Catherine, le comble, les baskets. Catherine une jeune fille de 15 ans qui va rêver de liberté et va tout faire pour s'épanouir.
Ce n'est pas un roman féministe C'est un roman qui décrit des faits et où l'on se rend compte qu'il y a encore du travail à accomplir.
Un coup de coeur. Une très belle découverte.
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Le roman débute dans le grenier de Catherine, en 2018. Avec Izia, sa petite-fille elle fouille dans l'espoir de retrouver une robe Courrèges des années 60, qu'elle portait sur une vieille photo. Mais cette quête va déboucher sur une autre trouvaille : une boîte, marquée :" La fille d'avril", qui va faire déferler une avalanche de souvenirs...
Bond en arrière dans le temps, nous voici en 1966, à Marolles-en Hurepoix. Catherine a 15 ans, et la chance de fréquenter un collège privé grâce à une bourse financée par l'employeur de son père. La plupart des filles de son âge travaillent, et pensent à se trouver bientôt un mari, fonder une famille et s'occuper de la maison, comme c'est la norme dans le milieu rural. Mais Catherine souhaite poursuivre ses études, même contre l'avis de ses parents qui ne comprennent pas ses aspirations. Une fille, c'est pas fait pour étudier, en plus c'est prouvé, elles sont moins intelligentes que les garçons ! Et ce n'est pas fait pour courir non plus, il pourrait leur arriver des transformations physiques terrifiantes, cela pourrait les rendre stériles, pensez donc ! Problème : Catherine qui décidément ne fait rien comme les jeunes filles convenables, même si elle est par ailleurs obéissante et bien élevée, s'aperçoit qu'elle aime ça, courir. Dans un monde où il est encore exceptionnel qu'une femme passe le permis, où les serviettes hygiéniques jetables sont un luxe et où la pilule contraceptive n'est pas encore autorisée, ce genre de comportement de sauvage n'est pas du tout bien vu...et Catherine va vite faire l'objet de remarques acerbes, à commencer par celles de son frère aîné. Heureusement, elle côtoie aussi des esprits un peu plus ouverts, comme Mme Pichenaud, la commerçante chez qui elle mange tous les midis, ou Daniel de Varax, étudiant parisien (fils de la famille fortunée dont elle garde les enfants) qui lui fait découvrir des horizons insoupçonnés. Et petit à petit, soutenue par les uns, vilipendée par les autres, elle va conquérir sa liberté, par le biais de cette lubie : courir.
Ce n'est pas le premier roman d'Annelise Heurtier que je lis et apprécie. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de la rencontrer à l'occasion de la sortie de "Sweet Sixteen", lors d'une présentation à mes élèves. Et j'ai bien senti combien elle a à coeur de se documenter pour que ses livres soient le plus possible proches de la réalité. D'ailleurs, jeunes lecteur(trice)s si vous avez des proches qui ont vécu cette époque, surtout à la campagne, je vous invite à les interroger, vous serez sans doute bien étonnés de la différence entre votre vie quotidienne et la leur, surtout les filles. On a du mal à croire que les années soixante, c'était il n'y a pas si longtemps, c'est une native de 1963 qui vous le dit ! J'ai vraiment beaucoup aimé cette évocation, cela m'a fait rire par moment, mais aussi mesurer le chemin parcouru, et ce qu'il reste à faire pour les générations de filles à venir.
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Nous sommes dans les années 60, en France.

Catherine est une jeune adolescente intelligente. Elle vit avec ses parents, son grand frère et sa petite soeur.

Dans la classe plutôt moyenne, elle a pu bénéficier d'une bourse lui permettant d'aller étudier au collège dans un établissement religieux réservé aux classes plus aisées. Néanmoins, là-bas, elle s'y est plutôt bien intégrée. Elle a trouvé des amies.
Au sein de son foyer, elle doit aider sa mère dans les tâches ménagères et son planning est bien chargé. Elle sait qu'elle ne pourra pas forcément poursuivre ses études… Elle devra elle aussi se marier et devenir mère de famille. C'est ainsi que vont les choses. C'est ainsi qu'on les lui a présentées…

Mais Catherine se découvre une passion : courir. Est-ce bien correcte pour une jeune fille de courir ainsi ? Apparemment non. Mais Catherine se sent si bien quand elle accélère le rythme et foule le sol d'un pas rapide. Alors tant pis. Dès qu'elle le peut, elle court. Et si c'était ça le début de la liberté ?


Annelise Heurtier réussit à nous ramener quelques années en arrière. Je suis trop jeune (je peux encore le dire) et je n'ai bien évidemment pas connu les années 60. Mais j'ai entendu mes parents en parler, j'ai vu des films, lu des livres…
Alors oui, j'ai eu l'impression d'effectuer un voyage dans le temps, dans une époque pas si lointaine mais différente de celle d'aujourd'hui.

Musique, famille mode, façon de vivre, tout ce qui faisait la vie de ces années-là est parfaitement décrit. On se représente rapidement et facilement l'univers dans lequel évolue Catherine, notre héroïne.

Annelise Heurtier n'écrit jamais un roman sans vouloir défendre quelque chose, faire passer un message ou développer des sujets dont il faut parler. Elle s'est encore une fois inspirée de faits réels et de l'histoire de Kathrine Switzer, qui en 1967, s'est inscrite au marathon de Boston alors que cela était interdit aux femmes... (des détails très intéressants par ICI, sur le blog de l'autrice)

Dans La fille d'avril, il est question de la condition de la femme dans ces années-là.
En France, les femmes n'avaient évidemment pas les mêmes libertés qu'aujourd'hui. Leur rôle et leur place étaient déjà bien définis. Il leur était plus difficile de suivre leur propre chemin.
La couverture du roman est extrêmement bien choisie en ce sens. Elle représente tout à fait les choix de vie qui s'offrent à son héroïne.

Catherine, qui a trouvé son mode d'expression et une passion qui la rend heureuse, va devoir se décider : renoncer et rentrer dans le moule ou y aller malgré tout et vivre sa vie selon ses réelles envies.

Si certains en ont conscience, il est toujours bon de rappeler aux adolescents qu'à une certaine époque, pas si lointaine, les femmes n'avaient pas les mêmes droits qu'aujourd'hui. Leur montrer aussi comment vivaient leurs grands-parents ou leurs parents et que la vie a bien changé en quelques dizaines d'années, c'est important.

Par ailleurs, j'ai trouvé Catherine très touchante. Elle est intelligente, volontaire et courageuse. D'un autre côté, elle est aussi très naïve. Mais c'est aussi l'époque qui voulait ça. Les adolescents n'avaient pas accès aux mêmes flots d'informations qu'aujourd'hui. Il est assez amusant de voir les questions qu'elle se pose autour de la course à pied. A-t-elle le droit de courir ainsi ? Est-ce mal ? Elle va même le confesser au curé de sa paroisse qui finalement ne sait pas quoi lui répondre… Grand moment de solitude pour l'un et l'autre.

La vie de famille est aussi bien retranscrite à travers les relations que Catherine entretient avec la sienne : avec son frère qui la jalouse sans doute un peu, avec sa petite soeur à qui elle donne des conseils, auprès de sa mère prise par les tâches ménagères et son père par le travail. Cela sonne juste.

Encore une fois, Annelise Heurtier a su me surprendre et me séduire grâce à ce roman qui parle de tout un tas de sujets différents : l'émancipation de la femme, la vie dans les années 60 mais aussi les premières amours, les premières découvertes ou le premier boulot. Car en plus, oui, Catherine, contrairement à ses camarades, veut aussi être indépendante financièrement. Elle est vraiment en avance sur son temps !
Et elle a tout compris.

J'ai trouvé ce texte plus léger que les autres. Il faut bien avouer que le sujet, même s'il est essentiel , est beaucoup moins lourd que dans Refuges par exemple.
Il y a beaucoup d'anecdotes, de références, et on sent que l'autrice a pris plaisir à les y glisser.

Bref, c'est un roman engagé qui l'air de rien nous fait passer un message fort qu'il est fondamental de défendre encore aujourd'hui.
Lien : https://www.hashtagceline.co..
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"C'était mieux avant", rengaine qu'on entend souvent... En lisant "La fille d'avril" on se dit (comme l'auteur dans sa note finale) qu'on a tout de même de la chance d'être nés quelques décennies après l'héroïne de ce livre. Les années 60 ne me paraissent pas si éloignées et je dois dire que je n'avais aucune idée du quotidien des jeunes femmes (et des garçons) à cette époque-là.

Ici, c'est Catherine qui raconte l'année de ses 15 ans à sa petite fille Izia. Et que de chemin parcouru en 2 générations ! La condition de la femme, des jeunes, leur quotidien et leur place dans la société... Tout cela est habilement évoqué dans le récit de l'émancipation Catherine.
J'aime la façon qu'a Annelise Heurtier de se saisir de sujets graves et de les mettre au coeur de ses livres. Faire réfléchir tout en restant accessible n'est pas donné à tout le monde et il me semble que c'est un talent essentiel dans la littérature dite "jeunesse".
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Izia et Catherine, sa grand mère, sont à la recherche d'une robe argentée dans le grenier. Alors qu'elles retrouvent la boîte enfermant la robe, Catherine se rappelle les souvenirs associés à cette robe acquise en 1968...
Retour dans le passé. Catherine est une jeune fille studieuse et respectueuse des traditions jusqu'au jour où devant échapper à des garçons qui l'embêtent, elle rentre en courant chez elle. La course à pied est une découverte pour elle, elle représente la liberté. Mais à cette époque, les filles ne courent pas, cela pourrait les "rendre stérile", les rendre "barbues", les filles ne sont pas faites pour courir plus de 10 minutes...
Mais en Catherine la révolution fomente, pourquoi tant d'inégalités envers les filles ? La course, elle le sent, c'est pour elle !

Un roman passionnant. J'ai eu du mal en rentrer dans le livre peut-être à cause de la soumission première de Catherine, mais à partir du moment où elle commence à se poser des questions, à se rebeller, impossible de lâcher le livre. C'est émouvant, tendre, engagé et jamais caricaturale.
A lire !
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Je n'ai jamais été déçue par les livres d'Annelise Heurtier. C'est une autrice que j'aime beaucoup.
Catherine, la grand-mère d'Izia, lui raconte les conditions des femmes à l'époque, le plaisir qu'elle a éprouvé quand elle s'est mise à courir, comment elle a du faire face aux aprioris, comment elle a dû se battre pour s'émanciper.
Dans cet ouvrage, nous remontons dans les années 60 et la condition des femmes : celle de se taire, d'obéir, de se marier, d'avoir des enfants.. Heureusement tout cela a évolué( même s'il reste encore du chemin à faire).
Les personnages sont pure invention mais dans son livre, Annelise Heurtier s'inspire de la véritable histoire de Katherine Switzer, jeune américaine qui avait couru le marathon de Boston, en bravant les interdits de l'époque, à savoir qu'une femme n'avait pas le droit de pratiquer certains sports et notamment celui de courir un marathon..étonnant non ?
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Emprunté par curiosité à la bibliothèque, j'ai apprécié la lecture de ce roman qui m'a transportée dans les années 1960.

Cette période, qui ne me semblait pourtant pas si lointaine, m'a surprise tant les préjugés vis-à-vis des femmes étaient lourds. le lecteur rencontre d'abord Catherine en tant que grand-mère, de nos jours, en discussion avec sa petite-fille. J'ai trouvé que les dialogues sonnaient justes, les personnages crédibles, me donnant envie d'en savoir plus sur cette "fille d'avril".

L'autrice évite de tomber dans la facilité avec son personnage : la jeune fille est "normale", réservée, elle a la chance de continuer ses études au-delà du minimum scolaire grâce à une bourse du patron de son père mais se sent mal à l'aise au milieu d'élèves d'un autre milieu social. On est loin du personnage révolté contre la société. Pourtant, son attitude évolue peu à peu, par petites touches...

Catherine pourrait être la grand-mère de n'importe quel lecteur ado... Un lecteur qui, une fois la dernière page tournée, se demandera peut-être quelle était la vie de ses propres grands-parents dans les années 1960?

A lire à tout âge.
Lien : https://abrrracadabra.canalb..
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Catherine vit dans les année 60 dans un petit village où elle étudie dans un collège religieux, son avenir semble être tracé d'avance, se marier avoir des enfants et s'occuper de sa maison mais la jeune fille a d'autres ambitions.

J'ai adoré ce roman "vintage", les discussions, les idées, l'écriture, les personnages très attachants. Une scène m'a particulièrement marqué celle des serviettes hygiéniques : les personnages n'attendent qu'une choses pouvoir se payer des serviettes jetables...aujourd'hui on est devenu tellement écolo/bio qu'on ne jure plus que par le lavable, finalement les années 60 ne sont pas loin !!

J'ai vraiment adoré me plonger dans cette histoire au côté de Catherine à la fois douce et forte, pleines de rêves et d'ambition qui ne lâche rien qui y va un peu culot et ça paye et ça fait du bien, la course à pied n'est finalement qu'un écran d'arrière plan pas vraiment explorer en profondeur mais ce n'est pas grave il y a plein d'autres anecdotes dans cette histoire qui sont à la fois touchantes et drôle et émouvantes. J'ai adoré ce roman, j'ai adoré ce regard en arrière que m'a fait partagé l'autrice.
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Un roman sur la vie des femmes dans les années 60, en France, qui est aussi une vraie claque. On y découvre une société qui cantonne les femmes dans leur rôle d'épouse, mère et ménagère. L'histoire de Catherine, cette ado qui veut pouvoir courir comme les hommes et s'émanciper des carcans, est un reflet du quotidien ces jeunes filles qui, dans ces années là, décidèrent de se poser des questions sur leur place vis-à-vis des hommes, dans la société.
La Fille d'avril est une lecture très enrichissante, qui permet de découvrir une époque, pas si lointaine mais différente. En tant que femme, je suis soulagée de voir que notre société a évolué, tout en étant convaincue que je dois à Catherine et aux autres qui firent comme elle, énormément. Même s'il reste encore beaucoup à faire !
Annelise Heurtier avec La Fille d'avril offre sans conteste une histoire déroutante pour de jeunes lecteurs mais c'est aussi un portrait très documentée de la vie d'une jeune fille dans les années 60. Une lecture cruciale pour ne pas oublier l'histoire de l'émancipation de la femme !
Lien : http://www.lirado.fr/fille-a..
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L'histoire de Catherine en est une parmi bien d'autre mais le destin de Catherine n'était pas tracé d'avance.
Bref, je conseille ce livre aux filles et femmes qui veulent changer leur destin
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