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The Manhattan Projects tome 4 sur 7

Nick Pitarra (Illustrateur)Ryan Browne (Illustrateur)
EAN : 9781607069614
144 pages
Image Comics (03/06/2014)
5/5   2 notes
Résumé :
It's the fourth volume of the world's greatest secret science history, The Manhattan Projects! "The Four Disciplines" follows our fractured cast as they focus on their own diverse, secret experiments and global power plays resulting in inevitable betrayal.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Manhattan Projects Volume 3 (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour comprendre quelque chose. Il regroupe les épisodes 16 à 20, initialement parus en 2013/2014, écrits par Jonathan, Hickman, dessinés et encrés par Nick Pitarra pour les épisodes 16 à 18 et 20, et par Ryan Browne pour l'épisode 19, avec une mise en couleurs de Jordie Bellaire.

Joseph Oppenheimer contemple le laboratoire du projet Vulcain : une technologie agressive, expérimentale, propriétaire. le spectre du président Roosevelt estime qu'il n'est pas la hauteur. Il décide d'actionner quelques leviers et de pousser quelques boutons pour essayer, mais rien ne se produit. Fort heureusement, il reste quelques prisonniers compétents. Dans leur cellule à Los Alamos, Albrecht Einstein et Richard Feynman dorment sur une couchette, Harry Daghian en profite pour méditer, Werhner von Braun demande au général Leslie Groves quel est son plan pour sortir de là. Ce dernier ne voit pas trop d'issue, à part attendre. Dans son bocal, le cerveau de Dimitiy Ustinov les prévient de l'approche de leur geôlier. le général William Westmoreland se tient devant la porte, accompagné par deux gros costauds qui ramènent Yuri Gagarin en slip, et salement amoché après avoir dérouillé pendant un interrogatoire brutal. Il leur déclare que la vie est vraiment bonne : il a enfin eu l'occasion de torturer un vrai communiste. Néanmoins, il lui reste des questions à poser car Gagarin n'a pas su répondre à tout. Il agite un piranha dans un sac plastique devant le bocal d'Ustinov en expliquant que celui-ci est affamé. Groves refuse de se prêter au jeu des questions et Oppenheimer le frappe d'un coup de crosse au visage.

Il y a quelque temps de cela, Einstein et Feynman avaient à nouveau franchi la porte leur permettant d'accéder à une autre planète, à la recherche d'un spécimen de vie extraterrestre, le premier avec une tronçonneuse, le second avec un fusil. le second se demande le sens de ce quarante-troisième voyage : Einstein lui répond que le futur les verra comme des artistes, et qu'ils cherchent un Hut-grabere. Ils en découvrent un et restent cachés derrière un rocher. Mais ils sont repérés par un des insectes de son essaim et la créature extraterrestre s'approche d'eux, avec des intentions agressives. Elle est proche de croquer la tête d'Einstein, quand enfin Feynman tire lui perforant le torse et préservant les deux têtes. Ils peuvent rentrer. Au temps présent, Gagarin a retrouvé assez de force pour parler : son tortionnaire voulait en savoir plus sur le projet Vulcain. Il leur a dit que seul le général Groves connaît la totalité des projets. Les deux soldats qui l'ont emmené estiment que le général s'est un peu laissé aller et ils l'attachent, agenouillé par terre. Oppenheimer entre à son tour dans la cellule poussant un chariot avec des drogues et une gégène. Il met des gants de latex, prend une seringue et la plante dans le cou du général. Dans leur cellule, Einstein demande combien de temps s'est écoulé : huit heures, cela signifie que la serrure temporelle s'est ouverte.

Quatrième tome : il y a intérêt à ce que l'imagination du scénariste soit toujours aussi effervescente et délirante, et que le dessinateur sache rendre tous ces éléments dans un même plan d'existence cohérent. Fort heureusement, ils sont tous les deux en pleine forme. Joseph Oppenheimer a donc réussi son coup, et s'en rendu maître des projets Manhattan, mais il a sous-estimé leur génie scientifique, et malgré ses capacités augmentées il ne peut pas s'approprier leurs découvertes et les faire fonctionner. Ses anciens collègues sont réduits à l'impuissance, enfermés dans une cellule, mais en fait leur absence a des conséquences violentes. Il ne faut pas oublier le terrible général Westmorefield et son collier d'oreilles coupées sur la tête de ses ennemis morts, ni la guerre qui se déroule dans l'esprit d'Oppenheimer. Chaque situation peut dégénérer, et elle le fait, et il est impossible de prévoir quelles seront les conséquences des recherches de ces scientifiques à la conscience très réduite, ce qui est toujours catastrophique pour l'âme.

Mais avant de s'inquiéter d'une science sans conscience, le lecteur se délecte surtout de ces moments irrévérencieux et énormes, loufoques et absurdes, dans une intrigue imprévisible au rythme soutenu où tout peut arriver. À plusieurs reprises le lecteur, même le plus chevronné, se rend compte qu'il est en train de sourire devant une réaction ou une situation ubuesque. Il y a quelque chose de complètement dément à voir Oppenheimer rester calme et posé en toute situation, et en train d'écouter les voix dans sa tête dont celle de Roosevelt affublé d'un couvre-chef baroque, celui qu'il portait pendant ses orgies, avec un sérieux imperturbable. Lorsque Feynman et Einstein se remémorent leur chasse à l'extraterrestre, la coloriste repasse en mode bleu pour les personnages et rouge pour le reste, avec un effet quasi psychédélique, comme si seuls les deux scientifiques avaient de l'importance, dans une représentation mettant en lumière leur égocentrisme incommensurable. le lecteur a du mal à croire qu'il s'intéresse vraiment à Albrecht s'agenouillant par terre pour étudier un excrément pendant deux pages, sous le regard un peu dégouté de Richard. Et que dire de l'anglais de prolétaire de banlieue de l'extraterrestre ? Impossible de rester de marbre en découvrant le général Westmorefield, torse nu et bardé d'armes, de la mitrailleuse lourde à l'arc avec un carquois de flèches, en passant par le lance-roquette et le couteau de chasse. Dessinateur et scénariste mettent en oeuvre un humour à froid jouant autant sur le visuel que sur les émotions, irrévérencieux et parfois potache, drôle et savoureux, un vrai délice.

Dans le même temps, ils ne sacrifient pas leur intrigue et celle-ci continue de progresser rapidement. Tout se déroule dans les sous-sols du complexe de Los Alamos, avec quelques séquences montrant Einstein & Feynman chassant le spécimen biologique rare, ce qui est arrivé à Albert, et bien sûr un épisode consacré à la guerre civile dans l'esprit d'Oppenheimer. Cette dernière est toujours illustrée par Ryan Browne qui ne ménage pas sa peine pour donner à voir l'ampleur du conflit imaginé par le scénariste, magnifié par le fait qu'il se déroule sur le plan spirituel et donc avec des effets spéciaux illimités. Il peut donc faire surjouer les acteurs, se lâcher pour des décors gigantesques, et mettre en scène des affrontements surréalistes, ce qu'il fait avec verve et une touche d'humour noir, sans pour autant neutraliser la tension dramatique. Son épisode ne dépare pas au regard de ceux de Pitarra. Ce dernier dispose ainsi du temps nécessaire pour peaufiner ses pages, sans avoir à sacrifier le niveau de détails, ou la représentation des environnements. le lecteur se rend compte qu'il ralentit sciemment son allure de lecture pour prendre le temps de regarder les personnages et leurs visages aux expressions traduisant souvent une intensité émotionnelle disproportionnée, révélatrice d'une implication déraisonnable, quasi pathologique. Il prend également le temps de détailler les accessoires comme les armes à feu et les armes blanches, les accessoires des différents laboratoires, la jungle extraterrestre, le trône d'Oppenheimer dans le dernier épisode et ses attributs de pouvoir. Plus que jamais, l'artiste sait allier l'efficacité de la mise en scène narrative des comics et une sensibilité SF européenne pour des pages peu communes, aux cases très personnelles.

Mais quand même science sans conscience, ce n'est pas beau à voir. le lecteur se retrouve emporté par la force de l'aventure, les facéties délicieuses et souvent noires, ainsi que par des affrontements physiques imprévisibles et sans merci. Il n'est pas près d'oublier le général Westmorefield qui se salit les mains, un vrai carnage. S'il le souhaite, il peut aussi considérer les objectifs et les motivations de ce groupe de génies scientifiques. Bien sûr, les auteurs sont dans l'exagération et la licence artistique, voire certains de ces scientifiques ont été remplacés par leur double d'une autre dimension. Pour autant, il s'agit également d'êtres humains totalement focalisés sur leurs recherches, oublieux des autres, légitimés dans leur comportement par l'importance donnée à leurs inventions. de même les agissements des militaires échappent à tout contrôle, ou au moins à toute supervision, là aussi la conscience morale faisant cruellement défaut. Même s'il a bien conscience qu'il s'agit d'un récit de genre de nature parodique, le lecteur ne peut faire autrement que de noter l'absence de quelque personnage féminin que ce soit, comme si ce manque faisait sauter un autre garde-fou de la société humaine.

La série ne connaît aucun temps mort, et les auteurs continuent d'emmener le lecteur dans une aventure échevelée, la science n'étant plus entravée par les limites de la conscience. Dessinateur et scénariste sont en phase, comme s'il s'agissait d'une seule personne, les protagonistes étant habités par des convictions d'une force peu commune, dans un récit d'exploration peu commun, avec un humour décapant.
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Dans cet premier vrai épisode de l'année 2024, Aurélien et Emile vous parlent de leurs nouveautés préférées du mois de janvier dans la subjectivité la plus totale.
Titres abordés :
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Tous nos remerciements à Emmanuel Peudon pour le montage et à ClemB pour le générique.

Plus d'infos sur notre site internet : https://www.panini.fr/
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