Citations sur Sean Dillon : L'Ange de la mort (26)
Appelez-moi Grace, je vous en prie. Mon seul film à Hollywood. Je n’ai pas aimé du tout. On m’a obligée à porter des minijupes incroyables et à tuer un certain nombre de gens. On appelle ça là-bas des « films de vengeance ».
Ces acteurs sont étonnants. Cette capacité à se glisser dans la peau d’un personnage ! Quand elle a joué Masha, elle était une femme russe totalement convaincante, mais j’ai vu aussi à la télé des extraits de son film américain ; elle assassinait plusieurs hommes avec une parfaite conviction.
— Espèce de pute de la haute ! Faut qu’je t’apprenne les bonnes manières !
Elle lui administra alors un coup de l’envers du coude sur la bouche, et tandis qu’il la lâchait en hurlant de douleur, elle pivota et lui planta son genou à l’entrejambe – exactement comme McNab le lui avait appris. Il s’écroula à la renverse et, une fois par terre, il se roula en boule, sous l’effet de la souffrance. Ses lèvres écrasées pissaient le sang.
De l’action, de la couleur, de l’exaltation. La vie est si ennuyeuse, et la politique est une telle plaisanterie…
La rotule est l’une des parties les plus sensibles du corps humain. Reprenons notre sportif de cent kilos. Donnez-lui un coup de pied à cet endroit, vous lui déplacerez la rotule et il s’écroulera. Vous ne le tuerez pas, mais vous l’estropierez, et très probablement pour la vie.
Les arts martiaux et les techniques de combat sont faits pour se défendre et repousser un agresseur. La maîtrise de ce genre de techniques demande des années d’entraînement Ian McNab, lui, offre quelque chose de complètement différent.
— C’est-à-dire ?
— Sa méthode d’autodéfense est vraiment dangereuse. Elle sert à tuer ou à estropier.
Quant à l’amour avec un grand A, c’était une autre histoire. Il y avait des hommes, bien sûr, quand elle était d’humeur à ça, mais aucun qui lui fit battre le cœur. Dans les cercles masculins du théâtre, on l’avait surnommée Ice Queen – La reine de glace. Elle le savait mais cela ne la dérangeait pas le moins du monde, ça l’amusait même plutôt et comme elle possédait assez de talent pour analyser un rôle, elle pensait qu’elle avait peut-être, en effet, un certain mépris pour les hommes.
Grace était riche, désormais, la maison de Cheyne Walk lui appartenait, et le monde du théâtre était à ses pieds. Personne ne pouvait la contrôler, ni la tenir. Sa richesse lui permettait de faire ce qu’elle voulait. Son premier rôle, à son retour à la scène, fut dans Look Back in Anger, pour une obscure compagnie d’une ville côtière de la South Coast. Les critiques vinrent en foule de Londres et ils furent ravis.
Pas de larmes, pas de lamentations. C’est une façon de prouver à quel point la vie vaut la peine d’être vécue.
À seize ans, comme la plupart des jeunes filles de sa connaissance, elle eut sa première aventure sexuelle avec un garçon maladroit d’un an plus âgé qu’elle. Ce fut moins que gratifiant et au moment de l’orgasme, il lui arriva quelque chose d’étrange : elle crut apercevoir la silhouette floue de l’homme qui avait assassiné ses parents, son revolver braqué sur elle…