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4,01

sur 724 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai mis beaucoup de temps à lire Les fantômes du vieux pays, par manque de temps et non d'intérêt et aussi parce que je voulais savourer ce roman généreux, cette fresque familiale presque historique qui nous apprend beaucoup de chose sur l'humain, sur notre société et sur l'Amérique.

C'est difficile pour moi de faire la critique d'un roman aussi riche, qui mélange plein d'émotion. Il a un aspect historique avec les manif de 68, il y a du suspense avec la recherche du passé de la mère de Samuel et tout au long de la lecture, nous suivons Samuel dans sa quête existentielle.

Un très beau roman, un auteur à suivre !
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Très longtemps que je n'avais pas lu un si gros pavé ! que j'ai dévoré.
Pourtant, ça n'était pas gagné dès le début, un style assez banal, de très longues tirades sur des sujets qui semblent annexes (la discussion prof/élève, le description minutieuse d'un jeu en ligne…).
Pourtant assez vite tout se met en place, on passe d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, et l'ouvrage se révèle finalement être un immense puzzle qui s'assemble petit à petit pour ne former qu'une seule et même histoire.
En filigrane une réflexion sur l'importance des choix que nous faisons à certains moments et influencent le reste de notre vie (doit-on céder à la passion ou à la raison ?).
Un seul petit bémol : j'ai trouvé la description de la manif de 68 très longue.
Au final, un livre très attachant par l'intelligence de sa construction, au style qui se laisse oublier.
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C'est un gros livre (700 pages), mais qui se lit très facilement.

Il y a une intrigue et du suspense, mais l'essentiel n'est pas là. Pour découvrir pourquoi la mère de Samuel a agressé un candidat à la présidence des Etats-Unis, il faut explorer son enfance et adolescence (1968), ainsi que l'enfance de Samuel (1988). C'est l'occasion de découvrir les familles, les blessures et les non-dits, mais aussi, en ce qui concerne 1968, de découvrir les émeutes à Chicago, et le mouvement hippie.

Il y a aussi des personnages secondaires très intéressants : notamment, Pwnage l'acro aux jeux video, et Sebastian-Guy Periwinkle l'opportuniste-cynique.
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La race des auteurs capables de te tenir en haleine sur 703 pages compte bien peu de d'élus. Nathan Hill en est un, et pas des moindres, crois-moi !

Même John Irving l'atteste, c'est peu dire ; et à sa suite les plus grands écrivains et chroniqueurs sont unanimes : Les fantômes du vieux pays est LE grand roman américain des deux dernières décennies, et Nathan Hill, la révélation du pays.

Et lorsque je parle de cette race d'écrivains bénis des lieux et divinement doués, je ne parle pas de ces auteurs habiles à te tenir en haleine « facilement » à l'aide de schémas narratifs maintes fois utilisés, certes efficaces mais ayant depuis longtemps perdu toute saveur, secs, désespérément fades. Suivez mon regard.

Nathan Hill, lui, court dans le peloton de tête. Il nous livre un premier roman exigeant (oui, tu as le droit de ne pas le croire en refermant le livre, mais je te promets l'information est exacte, c'est un premier roman), affuté et terriblement passionnant. S'il lui fallu dix ans pour le terminer, tu n'auras besoin que quelques jours pour en venir à bout, une semaine tout au plus. Aussitôt embarqué, te voilà chahuté, entrainé dans le tumulte des époques, le vacarme des lieux, le fracas des personnages. A peine as-tu pris tes marques dans une aussi insignifiante que sage banlieue de l'Illinois dans les années 80, que tu te trouves transporté dans le Chicago en ébullition de l'année 1968, bouleversé par les mouvements pacifistes, anarchistes et féministes. Deux secondes plus tard, tu es en Norvège, dans les années 40, et hop, en un clin d'oeil – ou un chapitre, c'est tout comme, tu dévores ses mots comme des pâtisseries, tu engloutis ses phrases comme des pralines – tu te retrouves en 2011 ligoté à Samuel, personnage que tu feras tien et ami durant tout le roman, personnage attachant et intrigant, de ceux que l'on peut qualifier de « dotés d'une belle épaisseur psychologique ». Un homme à la recherche. A la recherche de quoi d'ailleurs ? de vérité, bien sûr. Mais crois-moi, quand c'est bien écrit, ça n'a rien d'un poncif.

Pourtant, la quatrième de couverture ne m'avait pas immédiatement emballée. Je crois même l'avoir relue plusieurs fois pour être sûre d'en avoir compris les mots. L'histoire d'une femme un peu folle qui lance des cailloux sur un politicien en course pour la présidentielle, celle d'un fils abandonnée par ladite femme, professeur de littérature désillusionné par ses étudiants aussi ignares qu'ingrats et se servant de ce fait divers pour renouer avec sa mère en publiant un livre-révélation pour le sortir de la faillite.

Bref, je n'en attendais pas grand chose et j'avais tort. de cette reconstitution aussi hasardeuse que minutieuse du passé, bien des surprises ont été dévoilées et nombreux sont les fantômes à s'être réveillés. En s'emparant de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui, Nathan Hill compose avec beaucoup d'humour et de talent une fresque ambitieuse et terriblement captivante.

Entre les pages des fantômes du vieux pays, l'ambiance est au détail, minutieusement dépeinte, soigneusement établie. Travail d'orfèvre ou d'historien ? de romancier indéniablement! d'une jolie trempe certainement. Alors on se délecte de descriptions truculentes, avec le sentiment de plonger dans les époques comme dans les différents bassins d'une piscine, le chaud, le froid, celui à jets ou avec des remous. Rien n'est laissé au hasard, tout est décrit avec vivacité et fougue ; les personnages, les lieux, les actes semblent prendre vie sous nos yeux. Parfois, trois pages entières sont consacrées à la « quête » de l'un des personnages, lancé à plein régime dans un jeu vidéo, et c'est à s'y méprendre vraiment, on a l'impression de voir courir son avatar sous notre nez. Un chapitre plus tard, nous sommes auprès de Faye et d'Alice dans la chambre de leur pensionnat en 1968, s'échangeant poèmes et petites pilules rouges. Parfois on se demandes même où l'auteur semble vouloir nous emmener, que viennent faire là certains personnages, quel rapport ont-ils à l'histoire. Mais en fait, on se dit que ce n'est rien de moins que la vie, au sein de laquelle gravitent une foultitude de personnages, certains majeurs, d'autres moins. Et encore ! Et puis un peu de patience ! Que dis-je, beaucoup de patience ! Accroche toi, récompense garantie à la fin. D'abord parce que tu auras réponse à tous tes questionnements, retrouvé toutes les pièces du puzzle et qu'en prime tu auras dévoré un roman au souffle éblouissant, parfois drôle, souvent désabusé, tout au long brillant.

Bref, tu l'as compris, en faisant le choix d'ouvrir Les fantômes du vieux pays, c'est dans une grande fiction américaine comme seul ce continent semble pouvoir en offrir que tu t'apprêtes à plonger. Un chef d'oeuvre, incroyablement libre, empli de bruits et de bourrasques, débordant de vie, rageusement grandiose. Un petit pavé à la fin duquel tu arriveras malheureusement trop vite. Bon sang, on en aimerait encore tellement ! Pas facile de rebondir sur autre chose après cela ! de revenir à sa pile de livres à lire en s'interrogeant sur ce qui pourrait avoir autant d'ampleur que ce roman ! Une chose est sûre, ce livre va continuer de nous hanter et de faire de même avec les pages des autres livres que nous commencerons ensuite.

Parfait, je crois que l'idée me plait.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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SAmuel a été abandonné par sa mère et a grandi avec son père vendeur de surgelé passionné par son métier. Des années plus tard, enseignant en littérature, un avocat fait appel à lui pour écrire une lettre en faveur de sa mère qui a attaqué un candidat à la présidentielle. C'est un livre foisonnant. Il serait risqué de se lancer dans un résumé tant il y a de personnages, d'événements et de quêtes de la part des personnages. C'est une belle fresque avec des voyages dans le temps. On passe du présent durant lequel on suit Samuel au passé avec sa mère en 1968 durant les manifestations contre la guerre au Viet-Nam.
Derrière la fresque se dessine une Amérique dont les opinions sont guidées par les médias et par ceux qui présentent au mieux la vérité ou le plus rapidement, pour ne laisser aux autres que l'obligation de se défendre face à des accusations, une Amérique friande de scandales, un pays où les étudiants d'université peuvent rappeler à leur enseignant que c'est eux qui commandent, des étudiants qui pour souligner leurs actions humanitaire dans un dossier de candidature à l'université vont se rendre deux fois dans une maison de retraite car deux fois cela suffit pour le noter sur un dossier.
Ce qui m'a beaucoup plu et que je garderai en mémoire ce sont des dialogues souvent hilarants et des situations irréalistes du fait des arguments donnés par les personnages qui se défendent : l'étudiante qui a recopié un devoir sur internet mais qui soulève de manière très pertinente que comme elle a acheté le devoir, il devient sa propriété.
Malgré un personnage principal un peu mou passionné par un jeu vidéo en ligne, publié une fois, un peu perdu qui recherche désespéremment la cause du départ de sa mère “plantée en lui comm un écharde impossible à enlever”, on s'y attache pour son incapacité à comprendre ce qui lui arrive, à ne pas se libérer de son passé, de sa mère, de son ami d'enfance qui lui demande de ne surtout pas déclarer sa flemme à sa soeur.
Le roman se déroule de manière calme malgré les drames qui se révèlent doucement derrière et c'est tellement bien mené que je me suis laissée emportée sans avoir vu le dénouement arriver.
C'est une plume très précise qui déroule ce pavé. Une belle prouesse pour un premier roman au cours duquel on ne s'essoufle jamais.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Grand roman ! --- Avec beaucoup d'humour et au travers de l'histoire de Faye, de son père émigré de Norvège pendant la 2ieme guerre mondiale, de son fils Samuel, Nathan Hill nous interroge sur la difficulté à faire des choix qui engagent toute notre vie. Y a t il un déterminisme à prendre toujours les mauvaises décisions, à courir après des vies rêvées plutôt que de vivre dans la réalité. Et enfin a-t-on toujours la liberté de décider (la partie sur l'addiction aux jeux vidéo est géniale) ? On voyage beaucoup, on rit, et on s'attache à tous ces personnages tout à fait imparfaits
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Ambitieux, brillant, foisonnant, attachant, renseigné... le roman de mon année 2017 sans aucun doute. On se laisse prendre immédiatement dans le maelstrom de cette histoire à la fois intime et qui embrase 40 ans de la vie des Etats-Unis. Les chapitres consacrés à l'addiction aux jeux vidéos m'ont scotchée... devant mon livre.
A mettre de toute urgence sous le sapin des amateurs de littérature américaine !
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Très belle réussite. D'habitude les secrets de famille sont réservés aux femmes écrivains voire leur seul terrain,
N.Hill prend le flambeau et l'élève au sommet.Les USA des révoltes étudiantes de 68 à Occupy Wall street sont le décor de ce roman de la fuite.
Tous les protagonistes trahissent ceux qui les aiment tout en croyant les aider et s'enfuient poussés par leurs démons intérieurs .
La construction en flash back avec des personnages mirroirs qui se répondent d'une époque à l'autre est envoûtante.
Avec en plus l'humour caustique de l'auteur sur son époque, étudiants, financiers et éditeur sont passés à la moulinette.
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J'ai pu lire ce roman grâce à Babelio et aux éditions Gallimard que je remercie grandement pour cette découverte de la rentrée littéraire.
Quand j'ai reçu le roman, j'avoue avoir été un peu effrayé dans un premier temps par le poids de ce livre et ses 720 pages. Mais j'ai commencé doucement ma lecture. Une fois passés les quatre premiers chapitres et la découverte des différents personnages que l'on va suivre tout au long du récit, j'étais alors plongée dans l'histoire. Avec une écriture fluide, drôle et parfois crue l'auteur nous dresse un parfait portrait des protagonistes. Certains moments avec le personnage de Samuel sont hilarants.
Mais des passages de cruauté et de drames quotidiens contrebalance les moments drôle qui font sourire le lecteurs. Nathan Hill sait jouer avec les émotions de son lecteur sur plusieurs registres. Et c'est tellement agréable à lire.
Le récit central se passe en 2011 quand Samuel fait les recherches sur sa mère, Faye, ayant agressé un gouverneur. Mais l'auteur nous offre quelques retours en arrière pour mieux appréhender et comprendre les personnages. Ainsi on découvre la jeunesse de Samuel avant le départ de sa mère. Et au fil des recherches de Samuel, des bribes de la vie de Faye en 1968. Une mise en perspectives qui nous permet de mieux comprendre les agissements des personnages dans le présent.
Les Fantômes du vieux pays est donc un coup de coeur de la rentrée littéraire pour moi. J'ai adoré l'écriture de Nathan Hill. Et bien sûr sa traduction par Mathilde Bach. C'est une très belle découverte d'un premier roman qui nous plonge dans le quotidien aux Etats-Unis de plusieurs générations.
Lien : http://www.lecranalapage.fr/..
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Le roman de Nathan Hill est une somme, le résultat d'une addition improbable mais réussie. L'ensemble débute est une féroce critique des médias contemporains. Au Etats-Unis, en 2011, le Gouverneur Packer, candidat à la présidentielle, est victime d'un "attentat". du moins est-ce ainsi que les journaux télévisés qualifient le fait qu'une femme âgée ait jeté des poignées de gravillons sur le politicien alors qu'il traversait un parc. Faute d'informations fiables, la machine médiatique s'emballe, des "experts" s'expriment ad nauseam, des schémas expliquent de façon scientifique la trajectoire des projectiles, le passé de la vieille dame est fébrilement recherché et très rapidement, de raccourci en raccourci, elle devient CALAMITY PACKER, UNE HIPPIE EXTREMISTE,PROSTITUEE ET ENSEIGNANTE.

Ce portrait à charge est une caricature grossière pour faire le buzz,nourrir d'un brouet faisandé un public toujours plus avide de sensationnalisme et de réponses immédiates et simplistes. Faye Andresen-Anderson est jetée en pâture aux Américains, sans que son fils Samuel soit au courant de la situation. Sa mère a quitté le domicile conjugal, lorsqu'il avait 11 ans, l'abandonnant ainsi que son père Henri. Elle est partie sur la pointe des pieds, en catimini, sans fournir la moindre explication. Depuis, le garçonnet est devenu une trentenaire assez solitaire, professeur de littérature à l'université et membre d'une guilde sur le jeu en ligne Elfscape.Il juge son métier tel qu'il doit le pratiquer débilitant, essaie depuis dix ans d'écrire un roman et éprouve le sentiment de passer à côté de son existence.

Un appel de l'avocat de sa mère va le sortir de la routine dans laquelle il s'est enlisé. Simon Rogers veut qu'il rédige une lettre en faveur de Faye. Comment accorder une faveur à celle qui a fui, la seule à savoir calmer ses innombrables chagrins d'enfant, ses crises de pleurs de catégories 1 à 4, sa sensibilité d'écorché vif ? Plutôt crever ! Ce non catégorique va être bouleversé par une donne inattendue. Samuel a perçu, dix ans auparavant, une très forte somme pour un roman jamais écrit. Guy Periwinkle, son éditeur, le menace de poursuites en justice s'il ne lui fournit pas le travail demandé. Pourquoi alors ne pas rédiger une biographie assassine de sa mère ? Solder en quelque sorte ses comptes, avec la maison d'édition et surtout avec Faye. Comme un saumon qui remonte la rivière, il va explorer le passé de sa mère et cette démarche l'amènera encore plus loin, sur les traces de son grand-père,qui a quitté sa Norvège natale durant la Seconde Guerre Mondiale. Et si les gravillons balancés à la face du Gouverneur Packer trouvaient leur explication dans cet exil, dans les fantômes qui l'ont suivi aux Etats-Unis ?

Nathan Hill nous raconte la vie des trois générations d'Andersen, la façon dont Frank ( avant Fridtjof) a influencé le cours de l'existence de Faye , qui à son tour, a imprimé sa marque sur celle de Samuel. Ce roman nous parle des liens entre parents et enfants, des chemins que l'on emprunte dans la vie en fonction des drames, des carences affectives, des malentendus survenus durant l'enfance. L'auteur ne néglige pas non plus le rôle déterminant de l'époque dans laquelle les personnages ont grandi avec pour chacun une date déterminante : 1940,1968, 2001.

Si la famille Andersen est au coeur du livre, les personnages qui gravitent autour d'elle sont aussi très intéressants. Représentatifs de notre époque, deux d'entre eux, incarnent, tout en restant crédibles, des dérives actuelles: Pwnage, l'accro au jeu en ligne ou Laura Pottsdam, étudiante et tricheuse invétérée. Cette dernière, sans avoir le QI d'Einstein, a compris toutes les failles du système et les exploite sans aucune vergogne, élevée par une mère pour laquelle la fin justifie tous les moyens. Ces portraits,extrêmement caustiques, ne sont les seuls à accrocher le lecteur. Nathan Hill fait exister un myriade d'individus, trouvent toujours les mots justes, les détails pour les rendre vivants.

Critique acerbe des Etats-Unis, roman initiatique, fresque historique, ce roman-somme cache encore un atout majeur. Non content de dresser le tableau d'une certaine Amérique, Nathan Hill parvient encore à donner une autre dimension à son histoire. Derrière les faits, les interactions entre les protagonistes, le lecteur devine la présence de très anciennes divinités nordiques. En coulisses, entre les lignes, elles tirent peut-être les ficelles et le roman se pare d'irrationnel.

Une merveille

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