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4,01

sur 722 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens à l'instant de terminer la lecture de ce roman de Nathan Hill et je suis pratiquement KO.
Je m'explique:ce bouquin,c'est tout de même un sacré pavé et bien il ne m'a pas vraiment paru long.Comme on dit,il se lit bien et ,loin d'être un handicap,sa longueur devient une vraie performance d'auteur.Alors,oui,il y a bien,sans doute ,quelques longueurs,mais c'est bien peu de choses par rapport à toutes ces idées,ces descriptions,ces tranches de vies présentées ici.
Et les ruptures temporelles,me direz vous?Et bien,elles s'articulent tellement bien,avec une telle finesse,que l'on ne se perd absolument pas dans l'intrigue et que notre attention reste toujours en éveil.
C'est le premier roman de Nathan Hill,il est remarquable et"la barre"est placée très haut".Plutôt habitués à lire des romans écrits en un an,fort bien souvent,faut-il nous étonner de la qualité d'un ouvrage qui a nécessité plus de dix ans de travail à son auteur?
Au delà de l'intrigue,c'est une partie de l'histoire,de la vie quotidienne américaines de l'époque qui défile sous nos yeux.Tout se tient,s'enchaîne,se structure avec bonheur.On vit avec ces personnages charismatiques,secrets,humains, troubles,violents et les quitter s'avère assez douloureux.
C'est vraiment une belle réussite qui mérite bien toutes ces critiques élogieuses. N'ayez pas peur et lancez vous à l'assaut des secrets de Samuel,Faye,Sebastian,Bethany,Bishop et bien d'autres.Il y a de l'amour,de la joie,des drames,des sourires,des rires,des pleurs,tout ce qui fait la richesse et les mystères de l'âme humaine.
Le seul conseil que je donnerais est d'avoir du temps pour ne pas trop "laisser trainer".Mais,ultime précision,vous serez tellement happé que vous ne pourrez pas laisser traîner.. ..
On m'avait vanté les qualités de ce roman,on ne m'avait pas menti.
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Donc c'est un premier roman ?
On est sûr ? On a vérifié ? On a des preuves ??
Parce que si c'est ça, plus la peine de te crever Nathan Hill, ton chef-d'oeuvre est derrière toi.
Tellement dense et ambitieux comme roman que je ne sais même pas comment en parler. Ça part dans 27 directions différentes dont pas une est moins intéressante que les autres. Y a un fil rouge tout de même pour garder l'ensemble cohérent (même si finalement arrivé à la fin, la cohérence se fait d'elle-même, je n'en dis pas plus, mais attention au twist inattendu, quand y'en a plus...) le fil conducteur donc : Samuel Anderson, professeur de lettres de son état. Une existence tout ce qu'il y a de fadasse, un boulot ingrat le confrontant quotidiennement à des étudiants abrutis qui semblent ne venir à ses cours que pour bâiller, sommeiller, râler et surtout, surtout ne pas écouter, un amour (platonique) de jeunesse à qui il semble avoir juré fidélité, une vie sociale réduite au néant, le tout emmailloté dans le souvenir d'une mère qui l'a abandonné quand il n'était encore qu'un tout petit môme sans qu'il ne comprenne jamais vraiment pourquoi.
Bref, de quoi se mettre la tête dans le four et on en parle plus... s'il n'y avait pas cette petite passion un peu honteuse pour un jeu vidéo en ligne. Dès qu'il peut Samuel se connecte et retrouve sa chère guilde d'elfes dont les missions diverses consistent à s'unir pour, au choix, tuer des orques et des dragons, trouver des trésors, gagner des armes... Voilà la vie du professeur Samuel Anderson. Ou en tout cas, sa vie avant que sa mère ne fasse une réapparition fracassante dans son existence par le biais médiatique en tant que dangereuse terroriste, rien de moins. Faut dire qu'elle a quand même balancé une poignée de graviers sur un gouverneur en campagne (han !! Eh oui, ça pétrifie, c'est normal)
A partir de là, tout va changer pour Samuel grâce à un rapprochement obligé avec sa mère qui lui permettra enfin de répondre à tant d'interrogations sur sa jeunesse. On y reviendra souvent à sa jeunesse d'ailleurs, on y fera entre autre connaissance avec le seul ami (et pas des moindres) qu'il se sera fait pendant sa scolarité...

Sautant allègrement les époques, nous transportant aussi facilement en 1988 qu'en 1968 ou en 2011, Nathan Hill sans jamais nous perdre sur le bord de la route, nous raconte l'Amérique des révoltés, des émeutes de Chicago, des adeptes d'Allen Ginsberg qui devaient sinon changer le monde, tout au moins essayer, et puis hop, nous voilà avec l'US Army en mission en Afghanistan avant de faire un détour par la Norvège et ses croyances folkloriques pour finalement revenir dans un petit coin perdu de l'Iowa où on enseigne aux jeunes filles comment bien nettoyer ses chiottes afin de rendre un potentiel mari heureux et fier de son épouse (!!)
Ça ne s'arrête jamais. Ou si, malheureusement, malgré le petit pavé qu'est ce roman, on arrive quand même trop vite à la fin, bon sang on en voudrait encore tellement. Dur dur après ça de rebondir sur autre chose, Les fantômes du vieux pays vont hanter un moment les pages des autres livres qu'on ouvrira, dont on lira une page et qu'on reposera... Non, pas encore le moment de se jeter dans autre chose. Trop tôt.
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Un premier roman époustouflant. Oeuvre d'un nouveau venu nommé Nathan Hill, Les fantômes du vieux pays est une vaste fresque romanesque de sept cents pages, incroyablement audacieuse et complexe, proprement ancrée dans l'histoire des Etats-Unis des cinquante dernières années.

Un ouvrage ambitieux, très ambitieux… Trop ambitieux ?... Peut-être. J'y reviendrai.

À Chicago, une femme de soixante ans vient de lancer des cailloux sur un gouverneur républicain, un homme politique d'envergure présidentielle. Pourquoi a-t-elle commis ce geste, monté en épingle par les médias, interprété en tentative d'attentat terroriste par l'opinion, un geste susceptible de lui valoir une sanction pénale extrêmement lourde ?

Et pourquoi, il y a un peu plus de vingt ans, cette même femme avait-elle choisi de disparaître totalement, en abandonnant son mari et son fils Samuel, alors âgé de onze ans ?

Voilà ce que va s'efforcer de découvrir ce dernier, aujourd'hui modeste professeur de littérature et écrivain velléitaire, un homme solitaire à la personnalité mal affirmée.

A partir de ces données, l'auteur met en place ses personnages, déchiffre leurs états d'âme, dévoile leurs intentions et déroule leurs (més)aventures, en emballant l'ensemble dans l'actualité américaine du moment. Grandiose !

1968, année de contestation violente un peu partout dans le monde. Les Etats-Unis n'y échappent pas. Les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy bouleversent une partie de la population. La guerre du Vietnam est fortement rejetée par une jeunesse universitaire subvertie par les mouvements idéalistes hérités de la contre-culture hippie. Peace and love… And drugs !

Il apparaît que l'origine de l'intrigue se situe cette année-là, à Chicago, lors de la Convention nationale démocrate, un événement marqué par des confrontations extrêmement brutales entre la jeunesse contestataire et les forces de l'ordre. Que s'est-il vraiment passé au rez-de-chaussée du Conrad Hilton Hotel ? Lectrice, lecteur, il te faudra un peu de patience, que dis-je, beaucoup de patience, pour l'apprendre et pour tout comprendre. Accroche-toi ! Récompense garantie à la fin, car Les fantômes du vieux pays, en dépit de quelques longueurs, est un roman d'un souffle stupéfiant, qui m'a tenu en haleine jusqu'à la découverte des dernières pièces du puzzle magistral concocté par Nathan Hill.

De qui le livre raconte-t-il l'histoire, Samuel ou Faye ? Les générations avancent avec les mêmes illusions, celle des geeks addicts aux univers virtuels, succédant à celle des hippies et leurs paradis artificiels. La vraie vie ne permet pas de retour à zéro, mais elle peut offrir de nouvelles chances. le fils découvrira que le parcours de sa mère aura façonné le sien, celui d'un homme resté tardivement un petit garçon en recherche de reconnaissance, un homme ayant souvent pris de mauvaises décisions, un homme qui apprendra qu'il faut saisir sa chance avec la femme qu'on aime… Sans oublier que des fantômes légendaires diffusent parfois une influence impalpable… Et que des êtres de chair et de sang peuvent fausser les donnes, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

Le récit est de forme classique, avec l'auteur dans le rôle du narrateur, à l'exception d'un long chapitre où il interpelle directement Samuel – à moins que ce ne soit Samuel, en pleine mue, qui dialogue avec lui-même –. Tout au long du roman, l'auteur ne se prive pas de commenter, avec une sorte d'humour nihiliste désabusé, les dérives des politiques, des médias, de l'édition. Et celles des contre-cultures, hippies et geeks… A la fin, ce sont toujours les cyniques qui s'en tirent le mieux !

J'avais dit que j'y reviendrais. Trop ambitieux, ce premier roman très documenté auquel son auteur a consacré dix ans de travail ? Entre autres, ne pouvait-il faire l'économie de longs détails sur des personnages carrément secondaires, même s'il s'agit d'analyses très fines – et drôles ! – sur les mécanismes qui conduisent ces personnages à des perversions mentales ou comportementales ? A chacun de donner son avis.

Pour ma part, une fois le livre terminé, s'est effacé l'agacement ressenti lors de certaines longueurs. Ne reste que le souvenir de péripéties palpitantes, de rebondissements décoiffants, de dialogues hilarants et de relectures historiques passionnantes.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Voici un livre très réussi.

Pour moi qui ne goûte guère la littérature américaine, je m'incline ici. Le produit est très bon, bien fabriqué tout en amalgamant tant d'ingrédients hétéroclites que je me suis dit au début que la pièce montée ne tiendrait pas, mais si, elle est de plus très savoureuse et on en redemande en lisant en continu, sans désemparer, pour connaître la fin.

Assurément une première belle découverte de cette rentrée littéraire. Ma libraire a eu raison d'insister pour me le faire lire.

C'est inénarrable au-delà du quatrième de couverture. Je dirais simplement : "entrez dans l'histoire et laissez-vous prendre par la main, cela tient jusqu'au bout !".

Bonne lecture !



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Année 2011. Samuel Anderson apprend par l'avocat de sa mère que celle-ci a agressé, par jet de petits cailloux, un candidat à la présidentielle, le gouverneur Packer. Grand étonnement pour lui car celle-ci a quitté le domicile familial quand il avait onze ans. le roman commence à partir de ces faits, ces disparitions et agression. Il alterne passé et présent, remontant les différentes branches de cet arbre inversé. le présent montre le consumérisme américain, les réseaux sociaux envahissants, le monde sans-pitié des éditeurs… L'auteur remonte jusqu'aux évènements de 68 avec le mouvement des hippies et la répression de Chicago.
Les fantômes du vieux pays, ce sont les Nix (titre original) : une légende racontée à Faye, la mère de Samuel par son père qui la marquera longuement. La narration du roman est un peu complexe mais logique dans son déroulement, même si je me suis demandée au début sur le pourquoi de la présence de Pwnage et Laura Pottsdam dans le récit. Par contre, j'ai aimé leurs questionnements et je me suis régalée à suivre leurs vies racontées par la plume pleine d'humour de Nathan Hill (surtout l'ultime partie de Pwnage dans le monde d'Elfscape !). Certains moments m'ont paru plus longs que d'autres mais ce roman est tout simplement exquis. Je l'ai lu en savourant l'écriture de l'auteur, qui sait alterner entre les sujets aussi bien que le ton adopté pour en parler (j'ai pensé parfois à John Irving en le lisant mais je n'ai qu'une référence à sortir, l'oeuvre de Dieu, la part du Diable).
La couverture m'avait attiré et le contenu ne m'a pas déçue ! Merci à Gallimard et Babelio pour cette très belle découverte, c'est un auteur que je suivrai assurément (je crois que c'est son premier roman).
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Fabuleux ! Voilà un riche et puissant roman américain comme je les aime, qui immerge profondément dans une fiction crédible, prend le temps de développer son propos et ses personnages tout en questionnant finement l'Amérique dans son époque et dans son histoire récente.

L'histoire en l'occurrence, c'est l'époque lourde de promesses et de violence de la fin des années 60 et d'un mouvement hippie que la génération actuelle n'a pas fini semble-t-il de revisiter en interrogeant les désillusions qu'il a engendrées.
Désillusions que l'on retrouve en ce début de 21ème siècle à travers une galerie de personnages plus ou moins largués, qui tentent chacun à sa manière de rester sur leurs jambes dans un monde désenchanté, d'une brutalité moins tangible mais tout aussi dangereuse. Au premier rang desquels Samuel, écrivain trentenaire en devenir pas encore ancré dans sa vie, qu'un avocat contacte pour aider Faye, sa mère disparue depuis vingt ans et accusée d'acte terroriste contre un présidentiable républicain ultra.
A partir de ce pitch improbable, Nathan Hill réussit un tour de force en assemblant patiemment, par une suite de longues scènes très travaillées, certaines sublimes, les pièces d'un tableau allant du fils à la mère, l'enfance abandonnée de l'un, l'adolescence frustrante de l'autre dans l'Iowa des années 60, la vie universitaire délétère de Samuel et sa fuite dans le virtuel du jeu en ligne, leurs retrouvailles, la brève et forte aventure de la mère dans le Chicago en ébullition de 1968.
J'ai particulièrement aimé le soin apporté aux personnages secondaires qui viennent amener dans le tableau des touches d'éclairage et de liant : le père de Faye, immigré norvégien échoué dans une maison de retraite aseptisée jusqu'à l'écoeurement, l'esprit toujours dans le village marin de son enfance ; l'ami d'enfance de Samuel, revêche et révolté qui ira jusqu'en Irak exorciser les démons de son enfance abusée ; le geek drogué de jeux, surpuissant par son avatar, aux limites du suicide ‘in real life' ; la nymphette qui veut y arriver, qui croit tenir en main les clés du monde par ses mensonges, sa self assurance imposée par sa mère et sa popularité sur les réseaux sociaux…
Et le roman prend de l'ampleur à mesure que toute cette construction hétéroclite peu à peu fait sens, éclaire les deux époques d'une lumière crue, les intentions avortées des uns, les influences des autres.
La plume est incisive, juste, immersive, c'est incroyable de mettre autant de talent dans un premier roman et d'y dépeindre avec autant de justesse l'âme profonde d'un pays.

Gros, long et durable coup de coeur, dont les images fortes restent collées à la rétine. Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour cette découverte.
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Samuel, professeur de Lettres et écrivain « raté », noie ses angoisses dans les jeux vidéo en ligne. Sa routine bascule quand un avocat de Chicago l'appelle pour lui apprendre que sa mère, qu'il n'a plus vu depuis 20 ans, est poursuivie pour avoir agressé un politicien en campagne. Mais qui est vraiment cette femme ? de découvertes en déconvenues, Samuel mène l'enquête, passant des années 80 aux années 60, dressant le portrait (délicieusement croqué) d'une Amérique complexe, coincée dans ses contradictions.
Tout y passe, ou presque : du mouvement hippie au consumérisme le plus primaire, en passant par les régimes bobos, l'addiction aux jeux vidéos, le puritanisme des années 60, la guerre en Afghanistan, la politique post 11 septembre...
C'est drôle, rythmé, tendre parfois, mordant et intelligent souvent, en un mot je dirais « foisonnant ».
Un roman savoureux, que j'ai adoré.
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J'ai énormément apprécié cet ouvrage pour trois raisons : la plume de l'auteur qui est très agréable, l'histoire qui se déroule entre la fin des années 60 et les années 2010. Les personnages qui sont absolument incroyables. je vais revenir plus en détail sur ces trois éléments.

La plume de l'auteur : elle est très fluide. Il alterne avec beaucoup de réussite les passages dans le présent (année 2011) et le passé. Il alterne également les moments poignants tout en émotion, et les moments plein d'humour. Il y a des passages qui sont extraordinaires, à se tordre de rire (l'étudiante qui explique à Samuel pourquoi elle a triché à un devoir est à mourir de rire). Il y a des passages plus poignants où l'on a la larme à l'oeil.

Le récit qui se déroule sur une double temporalité est passionnant. Samuel, écrivain et enseignant dans une université, part à la recherche de sa mère qui l'a abandonnée jeune et de son passé pour comprendre cet abandon. Tout cela est amené avec cette double temporalité, et des retours dans le passé qui se raccroche souvent à des éléments historiques. Les allers et retours s'enchaînent parfaitement, c'est fluide et on sait toujours parfaitement où on en est.

Les personnages sont très attachants, que ce soit les personnages principaux : Samuel et sa mère, aux personnages secondaires. Aucun ne peut nous laisser indifférent. C'est un roman très immersif avec des personnages hyper attachants.

Ces trois éléments réunis et mélangés donnent un roman qui se lit très bien malgré sa longueur (950 pages en version poche). La lecture est hyper addictive et on a du mal à le poser, je l'ai lu en 10 jours, ce qui pour moi est du jamais vu.

Vous l'aurez sans doute compris, on est dans une saga familiale qui se passe au États-Unis entre les années 1968 et 2011. Dans la quête du passé de sa mère et de la compréhension de son abandon, Samuel va devoir faire face à beaucoup de secrets de famille qu'il va découvrir petit à petit, ce qui va bouleverser sa propre vie et amener une remise en question extrêmement profonde.

On va également revivre l'histoire des Etats-Unis de la période hippies à la fion des années 60 jusqu'au monde de la finance à outrance du début des années 2000. C'est extrêmement intéressant. Et ce récit s'appuie sur de éléments historiques qui se sont réellement déroulé même si tout ça reste un roman. On retrouve également des personnages qui ont réellement existé tel Allen Ginsberg, célèbre poète de la Beat Generation même si l'auteur a pris là aussi quelques liberté avec la réalité.
On ressent bien aussi à travers ce récit une critique de l'évolution de la société américaine. C'est très bien amené et très bien fait.

C'est, sauf erreur de ma part, le premier roman et seul roman à ce jour de l'auteur. C'est réellement un coup de maître et j'espère qu'il va récidiver. Et croyez moi je serai de ceux qui se précipiteront dessus.
C'est un ouvrage à lire sans réserve et à la portée de tout le monde. Sa longueur ne doit surtout pas vous arrêter tellement sa lecture est fluide et addictive, vous ne verrez plus le temps passer.
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Un roman magistral, au souffle puissant, qui embrasse plusieurs décennies de l'histoire américaine, incarnée en Samuel, jeune professeur de littérature à l'université de Chicago, aux prétentions littéraires entravées par sa vie personnelle et professionnelle.
Nathan Hill, dont c'est le premier roman, m'a époustouflée par sa verve et sa brillante construction romanesque. Sur plus de six cent pages, aucune n'est ennuyeuse, superflue et jusqu'à la fin, l'auteur possède encore du ressort pour émouvoir et surprendre. Impossible à résumer, ce roman foisonne de thèmes et d'idées propices à la réflexion et c'est ce qui en fait un monument et un jalon de la littérature contemporaine américaine.
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Premier -gros-roman de Nathan Hill et très attendu parmi les parutions de la rentrée 2017!
A quoi, justement, peut-on reconnaître un premier roman ou un premier album? En général, c'est celui dans lequel l'auteur a voulu tout mettre, tout ce qui le travaille depuis toujours, tout ce qu'il a glané, noté, mâché et fini par digérer au cours des ans, et Les Fantômes du vieux Pays en est un bel exemple.
Ce n'est pas forcément un défaut, il faut juste espérer, surtout quand c'est une réussite, qu'il en restera pour les romans suivants!
Honnêtement, Les Fantômes du vieux Pays part un peu dans tous les sens, mélange les styles, les époques, les vies, les événements, mais est suffisamment bien construit pour qu'on ne puisse pas s'y perdre. On y suit en parallèle l'enfance de Samuel et celle de sa mère qui l'a abandonné quand il avait 11 ans, et on les retrouve régulièrement en plein 2011 dans tout ce que les Etats-Unis ont d'artificiel, d'individualiste, procédurier, cynique: une nation en plein déclin qui s'auto-mutile par la malbouffe, le capitalisme, la perte des valeurs et les addictions aux jeux vidéos.
La trame du livre est bien ficelée et on ne s'ennuie pas une seconde -ou à peine - mais les ficelles sont grosses et parfois un peu maladroites, comme la manière d'amener le passé des protagonistes. Il y a quand même des passages très beaux, pour ne pas dire bouleversants, notamment dans les rencontres de Samuel avec Bishop et sa soeur Bethany lorsqu'ils sont enfants, des jumeaux qui bouleverseront sa vie, et les quelques mois que passent sa mère Faye à Chicago en pleine révolte étudiante en 1968, face à une autre facette d'elle-même et un choix cornélien.
Tout le livre tourne autour des raisons de la disparition de Faye en 1988, laissant fils et mari, et plus intimement, de ce fantôme domestique que le père de Faye a amené malgré lui de Norvège et qui a changé la vie de Faye pour toujours.
C'est un roman dense qui, dans son kaléidoscope des Etats-Unis, touche à tous les sujets actuels ainsi qu'à cette solitude moderne et sa mélancolie inhérente.
Pas un coup de coeur, mais un grand plaisir de lecture d'un livre passionnant.
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