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Citations sur Les Contemplées (95)

Moi qui venais en sœur, j'ai appris là bas ce qu'était la sororité, dans sa forme la plus pure et la plus belle. Jamais je n'ai connu ni avant ni après de groupe de femmes qui soit capable d'un amour et d'une solidarité plus sincères, plus généreux, et plus indéfectibles que ceux de ces prisonnières indigentes m'ont témoignés. D'une bande de tueuses, de voleuses et de petites délinquantes, j'ai reçu la plus magistrale des leçons d'humanité. Moi qui venais en féministe expérimentée (je le croyais), j'ai découvert là bas ce que la violence patriarcale pouvait produire de plus abjecte, de plus sournois et de plus sombre. Mais j'ai compris aussi que de ces douleurs sourdes naîtra un beau jour la révolte flamboyante qui renversera le monde. Moi qui pensais savoir quoi du bien quoi du mal, qui à tort qui à raison, qui de bon, qui de mauvais, j'ai été déboulonnée de toutes mes certitudes. Moi qui me croyais forte, je suis devenue humble. Moi qui venais parler, j'ai appris à écouter.
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Moi qui pensais savoir quoi du bien quoi du mal, qui à tort qui à raison, qui de bon qui de mauvais, j’ai été déboulonnée de toutes mes certitudes. Moi qui me croyais forte, je suis devenue humble. Moi qui venais parler, j’ai appris à écouter. 
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 Elle m’explique qu’ici il y a des règles, des lois, une morale et des choses qui ne se font pas, que ce pays n’a pas besoin de féminisme puisque les femmes y sont traitées comme des joyaux et que la religion d’État qui les honore exige d’elles en retour pudeur, modestie, et irréprochabilité. 
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Mais parfois Boutheina a envie de parler. Alors je l’écoute. Je me tais. Je prends sa main, elle se laisse faire, et je la masse pendant qu’elle parle. Sa main est lourde. Ses doigts sont longs et épais. C’est un large réceptacle, dans lequel je voudrais déposer mon front, ma joue, mes yeux fermés, mon nez écrasé, mon visage tout entier, mes larmes secrètes et mes cris de colère, comme dans un oreiller.
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Toutes mes visions du bien, du mal, de la Justice, de la morale, sont remises en question. Les cartes de la vie sont rebattues, tout est à revoir. Je me défais peu à peu des préjugés moraux que je brandissais jadis avec l'arrogance d'un petit prêtre. Je désapprends. L'humanité s'est présentée à moi nue, dans ce qu'elle a plus brut et de plus sincère, sans rien dissimuler de ces contradictions et de ses zones grises, faisant voler en éclat tous mes repères et me poussant à une introspection philosophique que je n'avais pas vu venir.
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Ici il faut se lever tôt pour ne rien faire de la journée.
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Où sont les bourreaux où sont les victimes ? Je ne sais plus.[...] Quand je promène mes yeux dans la pièce, je ne suis plus capable de distinguer les bonnes des mauvaises, les innocentes des coupables, les gentilles des méchantes. Ça ne marche plus comme ça. Et je comprends que la vie non plus ne marchera plus jamais comme ça.
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Ces lois écrites sans nous et contre nous, ces procès tenus sans nous et contre nous, ces prisons conçues sans nous et contre nous, ne sont qu'une mascarade destinée à affirmer au détriment des unes le pouvoir des autres. Je n'espère plus rien de cette justice patriarcale qui a puni injustement ou démesurément mes camarades, et qui les a enfermées sans autre perspective de soin ou de réinsertion que celle de la repentance devant Dieu.
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Je sais maintenant qu'il y a peu à attendre de la justice pour nous, les femmes, présumées coupables depuis longtemps déjà, si ce n'est depuis toujours.
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A mesure que les noms d’oiseaux et les menaces fusaient, les deux voisines s’étaient dangereusement rapprochées, jusqu’à se retrouver presque museau contre museau, comme deux buffles au combat. Le ciel de plus en plus lourd était prêt à se fendre. La foudre allait tomber d’un instant à l’autre. Les moucherons attaquaient nerveusement leurs visages comme s’ils voulaient se joindre au combat. Les poules couraient en tous sens, commentant en caquetant le match en cours. Les moutons apeurés avaient filé e à l’autre bout de la cour, pour se planquer derrière un buisson de ronces. Le vieux coq complètement déboussolé avait poussé son cri à six heures de l’après-midi, comme pour mettre fin à la pagaille. 
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