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3,84

sur 196 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
‘ia ora na ! Les vacances approchent à grand pas : mes lectures fleurent bon le monoï, vous sentez ?! L'arbre à pain est le premier tome des Chroniques de Tahiti qui, pour l'instant, en comptent trois. Ouvrir ce livre, c'est prendre un aller simple pour cette île avec la quasi-certitude de ne plus vouloir la quitter. Il nous offre un récit parlé, comme si Célestine Hitiura Vaite vous causait entre amies en pareu et vous racontait la vie quotidienne trépidante de Matarena, vahine (le premier qui dit c'est gonflé sort avec un coup de pied au fesses^^) qui va peut-être se marier avec son tane. Peut-être ? Comment ça, peut-être ? Vous le découvrirez en écoutant l'histoire de Matarena et, par la même occasion, celle de toute la famille et des habitants du coin car les liens sociaux y sont très forts. L'histoire principale se constitue des anecdotes qui arrivent à Matarena aujourd'hui et lui donne l'occasion de nous raconter aussi son passé, la vie de son entourage, la vie sur l'île.

Chaque personnage est attachiant et les récits qui les entourent sont truculents à souhait. Les us et coutumes ainsi que la musicalité de la langue y sont tellement savoureuses que nous ne pouvons faire autrement que d'être sur cette île avec ses personnages hauts en couleurs : L'auteure dissémine en effet dans son histoire le vocabulaire local mais aussi la façon de parler et les tournures de phrases typiques qui cliquettent doux à nos oreilles. Une lecture chaude, nonchalante, une petite douceur d'été à savourer dans son hamac, bercée entre deux pins épicés odorants et voilée d'un pareu, une fleur de tiare dans les cheveux, fiu d'avoir surfé toute la matinée et attendant que le mah'a soit servi. Il y a une dizaine d'années j'avais pas mal aimé les Chroniques de San Francisco, très citadines ; plus récemment j'avais adoré le court roman très poétique Moana blues, qui m'avait donné envie de lire de nouvelles histoires sur la Polynésie. C'est désormais chose faite, et si vous avez d'autres conseils de lecture sur le thème, je prends aussi ! En résumé : Casse pas la tête, lis ça pendant les vacances et tu oublieras de rentrer comme dans la pub Fram ;-) Et fais marcher radio-cocotier pour faire passer à ton voisin !
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Il est bon de sortir de ses sentiers battus et d'aller respirer l'air du grand large. Et quoi de plus proche et d'en même temps plus dépaysant que la Polynésie Française !

Celestine Hitiura Vaite nous offre une totale immersion dans la vie quotidienne des Polynésiens. On se sent comme invité chez l'habitant, on nous offre un pe'ue pour dormir, un peu de ma'a pour nous restaurer et on nous raconte les histoires du coin.

Car ce livre est avant tout un recueil de petites histoires, celles de la cousine qui change de copain toutes les semaines, celle de ce cousin qui a rejoint la capitale Papeete en pensant faire fortune et retourner sur sa petite île avec l'argent pour acheter un bateau, celle de cette autre cousine (la famille ne semble pas avoir de limites) qui n'a pas pu vraiment choisir le prénom de son fils... Chaque chapitre est un nouveau conte, qui semble parfois invraisemblable mais nous révèle une nouvelle facette du patchwork global de ce territoire, comme un joli tifaifai à poser sur son lit.

On pourrait se lasser de cet enchaînement mais il y a quand même un fil conducteur, la petite famille de Materena. Elle est au centre de tout avec son mari Pito et ses trois enfants. Enfin, pas vraiment son mari et c'est là tout le souci, même s'il vient de lui demander de l'épouser quand il est rentré ivre hier. Cette préoccupation du mariage occupe tout le livre et reste en même temps en toile de fond. Materena n'est pas la plus expansive, ni la plus importante, ni la plus exceptionnelle des cousines... mais c'est chez elle que nous habitons... Alors on finit par mieux la connaître que les autres, par nous attacher à sa simplicité, à son honnêteté, à sa patience, à son courage. Les femmes n'ont pas la vie facile à Tahiti...et les hommes non plus. Beaucoup de chômage, des rêves modestes, un nouveau lit, une armoire, autre chose à manger que toujours les fruits de l'arbre à pain...

Le style de l'auteure est tout en langueur, dans le rythme de cette société qui n'a que le temps de prendre son temps, un de ses seuls luxes. On passe d'un chapitre à l'autre comme le long d'un long fil tendu, avec la fin de chaque chapitre qui influence le début de l'autre. Quasiment tous les sujets sont abordés et toujours avec plein d'humour, les relations familiales, la religion, le rapport à l'homme blanc colonisateur venu bouleverser la société en apportant des rêves qui n'avaient pas effleuré les locaux auparavant, ces hommes et ces femmes blanches qui sont aussi pour beaucoup l'objectif à séduire pour s'enfuir loin et revenir plein de fierté après avoir réussi, tout ça pour que les autres nous traitent de fa'a'oru. On parle aussi religion, traditions, éducation, politique mais sans jamais réellement se disputer trop longtemps, sauf peut-être quand le mouvement indépendantiste parvient à enflammer les esprits.

Bref, un très joli voyage où nous emmène ce livre, un voyage où on a envie de se laisser porter par la première, la deuxième, la troisième vague, à l'heure où ce mot si doux prend de nos jours des accents si terribles !

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Materena rêve, son Pito, l'homme de sa vie a parlé mariage. Il l' a dit comme ça en passant un soir ou encore une fois il était bien alcoolisé. Doit-elle y croire ou non c'est bien le dilemme de Matrerena. Si Pito a su lui faire trois enfants, si il sait s'appuyer sur elle, il a plus de mal à lui passer la bague au doigt. C'est en suivant les "presque" préparatifs de mariage de Materena que l'on découvre la vie ordinaire à Papeete.

On va y croiser du monde, beaucoup de monde, les tantes, les cousines, les frères et les soeurs des uns et des autres forment une toile d'araignée chaleureuse et étouffante, à mon goût. Ce que dit l'un, ce que fait l'autre, ce qui peut se dire, ce que l'on ne regarde pas, tout un ensemble de règles de savoir vivre qui anime chacun des courts chapitres qui se présentent comme...une chronique quotidienne.

Souriant et léger mais pas seulement, l'auteure évoque discrètement, sans en faire une thèse, la place des femmes, leurs rapports aux hommes et d'autres sujets.

C'est un livre au charme indéniable qui nous transporte à l'autre bout du monde et nous fait découvrir une vie tahitienne loin des images stéréotypées des vahinées lascives sur des plages blanches bordées de cocotiers.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Pour Noël, une amie chère m'a offert un paréo bariolé, de la chaleur, des cocotiers et de l'exotisme grâce aux savoureuses « chroniques de Tahiti tome 1 ». M'évader sous l'arbre à pain tandis que la nuit et le froid guettent derrière la fenêtre, c'est effectivement une excellente idée.
Avide de péripéties, j'ai eu un peu de mal avec le début du livre. L'appareil romanesque est très ténu et il s'agit, de manière même pas dissimulée, d'enrober rapidement de savoureuses histoires locales d'une trame narrative autour du personnage haut en couleurs de Materena. Ainsi chacune de ses pérégrinations vaut un chapitre et se trouve être le prétexte à raconter telle ou telle anecdote. le livre progresse donc assez lentement et de manière décousue. Toutefois, une fois que l'on a renoncé à de trépidantes aventures et qu'on se glisse tranquillement dans cette succession cocasse de micro événements, on savoure avec grand plaisir l'indolence des personnages, leur caractère bien trempé et tous les petits faits vrais qui donnent aux scènes évoquées une indéniable couleur locale.
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"Materena ! gueule Pito en vacillant sur le seuil. Ahhh, Materena, bafouille-t-il maintenant, les yeux rouges, les jambes molles. Épou-pouse-moi, Materena."
Ça, c'est stylé comme demande en mariage, vous avouerez.
Un peu de contexte : nous sommes dans la banlieue de Papeete, Pito rentre à la maison bourré (vous l'aviez deviné). Materena et lui vivent ensemble depuis 13 ans et ont trois enfants déjà grands.
Et pourtant, ça va la faire rêver, Materena : moitié pour la respectabilité (l'alliance, le "Madame Tehana"), moitié pour la preuve d'amour... C'est une grande sentimentale.
Le fil conducteur de ces chroniques polynésiennes, c'est donc la préparation du mariage par la seule Materena et dans le plus grand secret ; parce que sinon, "Radio-Cocotier"... tout le monde va en parler, alors que le futur époux, lui, a déjà oublié sa promesse d'ivrogne.
Dans chacun de ces courts chapitres on la voit donc rencontrer dans le quartier de nombreux membres de la famille élargie. Dans des conversations savoureuses, pleines d'humour et joliment ponctuées de mots polynésiens, elle tâte le terrain pour connaître le prix d'un lit king size, d'un gâteau de mariage, d'une DJ pour la soirée... et savoir qui pourrait l'aider à financer tout cela. Car la solidarité familiale, c'est la seule chose qui permet de tenir.
Et ce faisant, l'autrice nous dépeint un tableau, loin d'être idyllique, de la vie à Papeete : pauvreté, électricité coupée et courses minimum ; hommes oisifs buvant des bières toute la journée tandis que les femmes s'échinent à maintenir la maison propre, des repas sur la table, leur dignité.
J'ai été étonnée de lire que L'arbre à pain serait un "feel-good book". Certes, il est écrit avec drôlerie et légèreté, mais pour ma part, en tant que métropolitaine, il m'a plutôt fait sentir mal en décrivant l'injustice sociale et la déculturation qui règnent... grâce à la France.
Traduction réussie d'Henri Theureau.
Challenge Globe-Trotter (COM : Polynésie)
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Quelle est délicieuse Materena !

Materena notre héroïne vit avec Pito avec qui elle a eu 3 enfants. Materena sous ses allures de femme indépendante est quand même un brin romantique. Elle ne rêve que d'une chose : que Pito la demande en mariage. Elle scrute le comportement de Pito et se demande s'il l'aime vraiment. Tant d'années ensemble, 3 enfants et toujours pas de mariage en vue. Ce n'est pas qu'elle tienne tant à accrocher le certificat de mariage dans son salon, mais quand même cela lui ferait tellement plaisir de pouvoir l'annoncer à sa mère, sa belle-mère, ses cousines...
La famille est très présente, voire quelque peu envahissante.

On suit donc Materena dans sa vie de tous les jours, son travail - elle est femme de ménage professionnelle ! - , les relations avec Pito qui ne fait pas beaucoup d'effort, ses questionnements à propos de l'amour de Pito.
Materena et Pito ont peu de moyens. le système d'est donc indispensable pour eux comme pour leur famille.
Mais voilà qu'un soir Pito passablement éméché lui propose de l'épouser.
Materena n'en croit pas ses oreilles. Elle se rend bien compte que Pito n'est pas sobre pourtant elle a tant envie d'y croire.

Clémentine Hitura Vaite nous livre une fresque familiale au coeur de la Polynésie. C'est drôle, pittoresque.
Les chapitres sont courts et chacun d'entre eux est l'occasion de raconter une anecdote de la vie quotidienne et les liens qui unissent les polynésiens, une tradition, une légende.

C'est léger et en même temps, les thèmes abordés par l'auteure sont universels et parfois graves. Avec humour, elle parle d'attachement, d'indépendance, de violence, de reconnaissance, de mensonge....

Un roman très agréable, frais écrit comme on parle avec beaucoup de simplicité !
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La belle découverte de ce mois de juillet c'est le premier tome de cette saga familiale Célestine Hitiura Vaite. Une immersion dans le quotidien d'une famille polynésienne. Et c'est bien là, la force de ce récit. L'auteure prend soin de nous présenter des tranches de vies d'une famille à Tahiti pour un dépaysement total. Une galerie de personnages aux couleurs, aux à parfums, à l'image de cette île.

Le rythme est lent. On est bercé par le recueil des petites anecdotes de Materena et de sa famille. Un texte riche de culture et très drôle ! La langue tahitienne se mélange au texte ce qui rend le tout encore plus authentique.

Un roman truculent dont il me tarde de lire la suite de cette attachante famille.
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Enfin ! 

Depuis l'année dernière, je recherchais désespérément un quatrième auteur océanien, après les classiques australiens et néo-zélandais et la plus exotique Sia Figiel des îles Samoa. 

Les éditions 10/18 m'on exaucée, en publiant les ouvrages de Célestine Hitiura Vaite, auteur tahitienne :) 

Elle nous entraîne dans le quotidien d'une famille, celle de Materena, mère de trois enfants, femme de ménage professionnelle.

Pito, son homme, vient de lui dire qu'ils devraient se marier, alors Materena rêve à sa robe, à l'organisation du mariage, au tour dans tout Papeete dans la voiture de sa cousine, ...

Des rêveries confrontées à la réalité, la paresse de Pito qui préfère passer son temps à boire aavec ses copains, de ses cadeaux étonnants : le congélateur qui tombe en panne et que Materena recycle en commode pour sa chambre.

Les mots locaux, à l'utilisation bien dosée nous plongent directement dans l'ambiance polynésienne, pas celle des plages de sable blanc, ni celle des expatriés qui cachent leur niveau de vie derrière les hauts murs de leurs immenses jardins protégés par des grilles sécurisées.

Un roman qui décrit la vie ordinaire, qui nous entraîne au coeur de cette famille d'un milieu populaire, qui nous fait partager sa vie. celle de sa famille élargie (oh, le nombre de cousins) ... tout comme si pour un moment, nous y étions accueillis.

J'ai beaucoup apprécié le rythme du roman renforcé par son découpage du roman en chapitres courts comportant chacun une anecdote mettant en scène un membre de la parentèle de Materena.

Je vais très bientôt craquer pour les deux tomes suivants de cette trilogie, tant j'ai apprécié cette lecture :) 

A suivre donc ! 

 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Pour Materena, femme tahitienne, la vie suit son cours avec ses trois enfants, son travail de femme de ménage et son homme, Pito. 

Un soir, ce dernier rentre ivre d'une soirée entre copains et lui demande, enfin, de l'épouser. 

Materena est ravie, après tout ce temps, de ne plus être une simple vahiné mais la femme officielle de son Pito, feignant mais aussi père de ses enfants.

Le seul hic, c'est que le lendemain, ce dernier ne semble pas se souvenir de sa demande… Peu importe pour Materena, qui commence à se lancer dans les préparatifs pour cette grande occasion, qui n'aura peut-être jamais lieu.

Ce roman m'a donné un peu de fil à retordre au début. le style, très parlé, à l'image des dialogues, m'a légèrement gêné au début. 

En outre, la construction du récit, en cours chapitres, comme autant de nouvelles, liées par le fil conducteur du mariage, m'empêchait de m'attacher aux personnages.

Mais plus le roman a déroulé ses pages, plus je l'ai dévoré. Car au final, voilà la grande force de ce récit : aborder pleins d'instantanés de la vie tahitienne. 

Si le récit est truculent, et bourré de touches d'humour, les thèmes abordés varient d'un large spectre allant de la vie quotidienne à des thèmes beaucoup plus sombres. 

On passe de scènes issues de la vie familiale avec les nombreux cousins, la belle-mère intrusive, la religion, ou à l'opposé, l'autrice évoque l'exode pour les villes et l'absence de travail, l'alcoolisme, les adoptions illégales, ou la disparition des traditions.

Ces instantanés ont su me convaincre et m'embarquer pour un aller simple pour Tahiti…la bonne nouvelle, c'est qu'il y a encore d'autres livres relatant la suite des histoires de cette famille à découvrir ! 
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Des anecdotes reliées par un fil conducteur, le désir de mariage de Materena. On évolue au milieu des cousines et des taties, on attend le truck, cela sent bon le frangipanier et le tiaré. Mais sous couvert d'historiettes, elle aborde des sujets plus graves, le machisme, l'indépendance, les relations familiales etc.
Un sentiment de longueur au milieu du bouquin, le laisser reposer et le reprendre avec un plaisir renouvelé quelques jours plus tard.
La traduction est excellente et l'écriture est pour beaucoup dans le sentiment d'immersion.
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