Ce matin, mon ciel est blanc, l'air est humide, il ne pleut pas encore, mais ça pourrait arriver, mon érable perd ses feuilles. "Winter va bientôt cominguer"... , mais moi, je m'en fous, je suis partie ailleurs , en Polynésie, à Tahiti.
Deuxième tome d'une trilogie consacrée à Materena et sa famille, comment elle est née, comment elle perdure, comment elle se bat pour que tout roule...
Et si le début patine un peu en arrière de façon incompréhensible, quelques chapitres plus loin, on reprend là, où l'on s'était arrêtés à la fin de " L'arbre à pain".
Materena, "femme de ménage professionnelle" où, comment elle a eu sa place auprès d'une farani ( prononcez frani) , Madame Colette.
(La lettre de candidature à ce poste que Materena recommence sans cesse est tout un poème !).
Et les enfants qui grandissent, la fille que Materena éduque pour qu'elle soit forte, intelligente, qu'elle réussisse à l'école, elle ... Il y a du féminisme dans ces pages et en même temps , c'est Materena qui fait tourner la baraque ...Pito (le conjoint et père) n'en fout pas une , un vrai macho, toujours scotché devant sa télé et sur agrippé à son canapé... Mais , c'est qu'elle l'aime son Pito...
Plus déchirant que " L'arbre à pain ", parce que c'est le tome des déchirements, celui des départs... Les enfants qui grandissent et qui quittent le nid, sauf que là-bas le nid, il est perdu dans l'océan pacifique , minuscule. Il a la taille d'un “caca-mouche” ( taches de rousseur)...
Et quand les enfants partent pour la métropole, c'est du lourd ! ils partent pour longtemps (le billet d'avion coûte cher), et ils seront presque injoignables ( le téléphone coûte cher et le décalage horaire de 12h fait qu'on ne cède pas à ses pulsions téléphoniques comme on peut le faire en France). Cette trilogie n'est pas datée, mais elle nous parle d'un temps que les moins de vingt-ans ne peuvent pas connaître, quand le portable et les ordis n' existaient pas...
Oui, on avait tout découvert dans le premier tome, toutes les particularités de l'île, les différences entre la France et Tahiti : les PK (points kilométriques ), les francs pacifique, la langue ... Et tout m'était revenu ! Tous mes souvenirs, et j'avais adoré.
Tout comme j'avais adoré Materena, ce petit bout de femme, " femme de ménage professionnelle" et ses tribulations, parce que le bons sens ne connaît pas de frontière, parce que le coeur ne connaît pas les PK, parce que les gens , ils sont tous pareils, finalement , qu'ils habitent en Polynésie ou dans un endroit où le "Winter va bientôt cominguer", qu'ils soient fiu ( fatigués) ou qu'ils aient froid : ils veulent le meilleur pour leur famille, ils luttent, ils aiment...
Vivement le tome 3 : Tiare...
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Waouh ! Je me suis régalée ! J'ai beaucoup beaucoup aimé le tome 1 "l'arbre à pain" premier tome de la trilogie "Chroniques de Tahiti". J'ai encore préféré ce tome au premier ! Mince comment on fait pour mettre 6 étoiles ???
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Petit rappel : nous nous intégrons dans une famille d'un quartier déshérité de Papeete à Tahiti. Par petites touches, chapitre après chapitre, nous découvrons la vie polynésienne. A nouveau j'ai adoré ! Mais là en plus j'ai partagé les sentiments de l'héroïne. En effet ce tome se concentre sur les relations entre mère et fille. Avec deux filles de 18 et 16 ans, je comprends ! Et je compatis car je partage les mêmes inquiétudes.
Et toujours ce Français de là-bas, ces traditions si dépaysantes !
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J'avais fini le tome 1 en août dernier et j'avais acheté ce tome 2 dans la foulée, me promettant de patienter, le tome 3 ne sortant qu'en novembre. Bon là je l'avoue ça va être dur de patienter !!! Je pense que dès qu'il sort, je l'achète !
Vous ai-je dit que j'avais adoré ce livre ???
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Second tome des « Chroniques de Tahiti » de Célestine Hitiuru Vaité, « Frangipanier » continue de nous raconter la vie de Materena, vahiné contemporaine au succulent franc-parler. Grace à elle et à son quotidien, on en apprend beaucoup sur cette France du bout du monde, ainsi que sur les us et coutumes de la communauté autochtone : poids de la religion, contexte familial XXL, relations homme/femme plus que machistes…
Tout comme les deux autres livres, j'ai adoré suivre un bout de la vie de Materena, ici à un moment particulier, à savoir la quarantaine : les enfants qui quittent le nid, le mari qui n'y comprend rien, et ce futur à inventer. C'est tendre, drôle, bienveillant, et d'une telle sincérité ! Bref, une trilogie formidable que je ne peux que chaudement recommander, et qui fait voyager en plus !
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Un enfant, d'un sexe ou de l' autre, c'est toujours une responsabilité. C'est vrai ça : pour Materena, quand on sème, on assume. Du jour où l'enfant est conçu au jour où il quitte la maison, on est responsable de son bien-être. E,n fait, on se sent même responsable jusqu'au jour où i'on meurt. Et même là, c'est pas garanti que les gosses auront plus besoin de vous et vont enfin vous ficher la paix. Un enfant, c'est un cadeau pour l'éternité.
Materena avait un chien qui s'appelait Prince et elle l'adorait. Mais un beau matin, il s'est enfui. (...)
Un jour, elle a posé la question à sa mère et Loana a dit : "Hein ? Quoi ? (...)
" Aue ! Arrête un peu avec Prince... Prince t'a jamais abandonnée... C'est Richard Lexter qui l'a vendu à des Chinois, ils voulaient le manger seulement."
' Aué, les enfants é ! On pense, quand ils sont grands, on n'a plus besoin de se faire du souci, mais les soucis, ça n'arrête jamais !"
Bon, elle va aller faire un bisou à sa fille... et lui donner des sous pour s'acheter un "escrime" chez le Chinois.
( escrime : Ice cream )
Elle pleure à chaudes larmes parce qu'elle est heureuse, mais en même temps elle est catastrophée. Encore un gosse, mais toujours la même paye !