Mes sentiments sont partagés pour ce livre de
Colleen Hoover. Ma note : 3/5 ou 3,5 si je repense au nombre de fois où j'ai ri.
Ça a été une lecture intéressante, et plutôt plaisante mais pas pour les bonnes raisons. Ce livre m'a fait rire pendant au moins la moitié, alors que ce n'était pas supposé être drôle. La famille
Voss était tellement folle à lier, et les pensées de Merit si absurdes tant elles sont à côté de la plaque, que je ne pouvais m'empêcher de rire.
"Bon sang, on est vraiment une famille de malades. Pas étonnant que les gens nous détestent."
Oui, Merit. Pas étonnant.
Les personnages sont presque tous absolument insupportables (exception faite pour Luck) et je pèse mes mots. L'auteur les rend excessivement détestables, du moins jusqu'à la fin où elle essaie de les rendre sympathiques, sans grand succès pour ma part. Je suis restée hermétique. Ils ne peuvent pas s'en sortir aussi facilement après avoir été de tels connards, je suis (pas) désolée.
Merit gagne la palme d'or pour son moralisme absolument terrifiant. Elle juge tout le monde tout le temps. Elle ne s'arrête pas. Elle tire facilement des conclusions prématurées. Elle est méchante. Elle essaie également de voler le "petit ami" de sa soeur et parvient à trouver des excuses pour le faire. Et sa dépression ni ne justifie ni n'excuse son comportement, je vous vois venir. J'ai vu quelqu'un dire qu'il était normal d'être un enfoiré quand on est adolescent. Pardon? Je me demande quel genre d'adolescents vous fréquentez, mais Dieu merci, ils ne sont pas tous égocentriques, moralisateurs, et agaçants comme l'est Merit.
Quant à Honor et Utah.... je n'ai pas ressenti une once de compassion pour eux et j'ai été assez en colère que Utah s'en sorte aussi facilement après
le traumatisme qu'il a fait vivre à sa soeur. « Je pensais que tu avais oublié » bordel.... Et Honor qui le défend au lieu de soutenir sa soeur, qui vient de faire une tentative de suicide et de parler de son traumatisme ? bordel.
Le père avec ses excuses bidon n'est pas en reste. En fait, la deuxième partie du livre, après que Merit ait balancé les secrets de tout le monde, m'a plutôt agacée. Certes, tout ce manque de communication entre eux avait fait frémir mes narines plus d'une fois pendant la première partie du livre, mais je ne m'attendais pas à ce que crever l'abcès en deux trois conversations était tout ce dont ils avaient besoin pour s'entendre après des années de froideur. Ça m'a semblé absurde. J'ai eu l'impression d'être tournée en bourrique. L'auteur essaie de nous faire changer d'opinion sur tout le monde, mais rien ne parvient à excuser leurs comportements exécrables. Rien.
Sagan, comme beaucoup des petits copains made in
Colleen Hoover, est trop parfait pour exister. Trop lisse. La romance entre lui et Merit est un peu fade. Je n'ai pas réussi à saisir l'intérêt qu'il lui portait. Donc plutôt déçue de ce côté là, mais finalement c'est l'aspect le mieux traité de ce livre.
Colleen Hoover sait écrire des trucs romantiques. Mais quand il s'agit d'autres sujets...
Dans ce livre, beaucoup de thèmes sérieux sont traités. Les abus, la dépression, la santé mentale, le pardon et même le suicide. Mais ça n'a pas été bien réalisé selon moi. J'ai trouvé qu'on restait trop en surface. J'aurais aime que la dépression de Merit soit mise en lumière plus tôt et traitée de manière plus profonde - à la place, on lit l'histoire d'une gamine qui reste tous les jours chez elle à s'emerveiller sur le prétendu mec de sa soeur et à juger toute sa famille sans arrêt sans jamais se remettre elle-même en question. Je n'ai pas aimé la manière dont a été traité la révolution syrienne également - pareil, en surface, quelques lignes.
L'auteur avait de bonnes idées, et j'ai ressenti le potentiel de cette histoire malgré tout. Mais ça n'a pas suffi.
Je la remercie quand même parce que 1) je l'aime trop 2) elle m'a bien fait rire avec ce livre là