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Cette BD est une très belle découverte pour moi. Il m'est assez difficile d'être objective, tant je me suis identifiée au personnage de Dani, mais je crois pourvoir formuler quelques remarques pertinentes à son sujet. Seulement 4 étoiles sur 5, malgré un graphisme parfaitement à mon goût, avec entre autres une page 54 à couper le souffle, ou bien une évocation des petits « Faucons de la patrie » (embrigadement des enfants de maternelle) fort juste. Je me réserve la cinquième étoile, car je trouve que malgré des subtilités évidentes dans la restitution de l'atmosphère de l'époque, le scénario est assez « terne ». Est-ce peut-être à cause de l'intention ouvertement déclarée de faire de l'autobiographique ? Et puis cela reste, je trouve, à la « surface de choses », peut-être parce que le tout est « vu » à hauteur d'enfant pour qui « les souvenirs affluent, s'entremêlent et se chevauchent comme une vague colorée aux mille sons et sentiments » (p. 10). le protagoniste a 3 ans en 1984, j'en avais 9 dans la même Roumanie communiste. Aussi, la BD, a suscité beaucoup de souvenirs chez moi, avec une nostalgie empreinte de tendresse malgré les difficultés évidentes de l'époque. Je me souviens quant à moi des coupures de courant avec bien plus d'effroi, car j'habitais au troisième étage d'un immeuble sans fenêtres dans la cage d'escalier et malgré la peur du noir il fallait bien se résoudre à monter les escaliers dans l'obscurité absolue pour rentrer à la maison. Les lampes de poches étant, elles aussi, un luxe parfois. Je trouve aussi que la corruption des médecins n'est pas évidente à comprendre, dans le livre, même si elle un élément clé de l'histoire du petit Dani.
À titre anecdotique il faut préciser que la BD est sortie en Roumanie (2021) sous le titre « Mon époque de l'âge d'or » et avec en couverture une des planches du dossier final.
D'un point de vue universel l'image de l'enfance et de son insouciance est parfaitement restituée, en osmose avec la coloration très douce. Mais cela n'a pas été pour moi « un premier album renversant » comme l'annonce la quatrième de couverture .
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J'ai été assez touché par ce témoignage de l'auteur d'origine roumaine et non romaine. C'est vrai que le titre donne un peu la tonalité. Les mauvaises langues diront qu'on ne peut pas être parfait mais bon, passons !

J'ai toujours eu de l'admiration pour ce pays qui a vécu d'innombrables années sous la pire dictature communiste avant de connaître une révolution qui leur a permis de s'extirper et de rejoindre une Europe prospère. La vie en Roumanie est totalement différente de nos jours comme me l'a d'ailleurs confirmée une collègue roumaine.

Pour autant, un enfant de 4 ans ne percevait pas les effets terribles de cette absence de liberté. Comme dit l'auteur à un moment donné, c'est tout un peuple qui est retenu prisonnier. J'ai bien aimé cette scène où cet enfant innocent pause la question à sa grand-mère sur les raisons qui l'empêchent d'aller voir sa soeur en Allemagne.

La fin de ce récit est marquée par un combat contre la maladie. Cela sera assez éprouvant mais cela nous permettra de voir également comment fonctionnait le système des soins en Roumanie pendant cette période communiste. On se rend compte que les enfants des riches ont plus de chance d'être prise en charge par des opérations chirurgicales pouvant sauver leur vie. C'est totalement horrible et immoral.

Un autre passage m'a également marqué sur l'évocation de cette famille qui donne tout à l'une des filles en devenir dans un métier de ballerine alors que l'autre se sacrifie volontairement pour finalement peu de reconnaissance de la part de sa soeur.

Oui, c'est une lecture qui apparaît assez enfantine au départ mais qui va gagner en profondeur tout le long pour aboutir à un résultat presque inespéré. J'ai vraiment adoré.

Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de dédier cet avis à un babéliote à savoir Tanderica qui connait bien Bucarest. Oui, la Roumanie est un beau pays qui aime la France.
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Club N°52 : BD non sélectionnée
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Avec ses yeux d'enfant, Daniel nous raconte sa vie et celle de sa famille sous l'ère de Nicolae Ceaușescu dans les années 1980.

Cette BD se lit d'une traite grâce à son histoire touchante, un dessin style cartoon et une mise en couleur chatoyante.

Belle découverte.

Aaricia
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J'aurai préféré en apprendre plus sur la Roumanie de l'époque.

Morgane N.
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La BD autobiographique devient de plus en plus classique.

Apres Mathieu Blanchin lors de la dernière sélection du Club BD, avec son Comment je ne suis pas devenu un salaud, qui racontait sa jeunesse et adolescence, puis son évolution adulte, on est ici en présence de Daniel Horia qui nous parle de sa petite enfance.

Et c'est malheureusement là, sa plus grande faiblesse.

En n'abordant que son enfance avec ses parents, ses grands-parents et son appendicite, tout le contexte de la Roumanie est quasi absent du livre.

Aucune remise en contexte historique, des scènes d'enfance pas très intéressantes qu'on a un peu tous vécues.

Le style dessiné très coloré n'est pas désagréable, mais sans grande identité, et l'histoire a au final assez peu d'attrait.

Passable.

Greg
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Une bien belle découverte que cet album situé entre la bande dessinée et le roman graphique, premier tome d'un projet autobiographique d'une originalité rafraichissante. L'auteur nous raconte ici les premières années de sa vie au début des années 80 dans la Roumanie de Ceausescu, dictature communiste des plus strictes et répressives. Ce qu'il y a de magique dans cet album, c'est de découvrir la vie quotidienne dans ce contexte très sombre de l'histoire politique de l'Europe de l'Est, mais à travers le regard enfantin et naïf de l'auteur, toujours prêt à s'émerveiller des choses simples et des petits bonheurs de l'existence. Daniel grandit entouré de ses parents et de ses quatre grands-parents, dont les histoires individuelles nous sont narrées par bribes sous la forme de retours en arrière qui donnent humanité et profondeur à ces personnages. Entre les restrictions alimentaires et les coupures de courant impromptues, le petit garçon découvre les joies de vacances à la montagne, des après-midis au parc public, du cinéma pour enfants, et même des concerts de musique. L'appartement qu'il habite avec ses parents est son château, son ami Cosmin est comme un frère pour lui. Mais un grave problème de santé va bientôt venir chambouler l'existence du petit garçon, tandis qu'une menace plus terrible encore, propre à épouvanter le Monde, va faire planer son ombre sur l'Europe…

L'identité graphique de cet album renforce la dimension singulière de cette histoire. En alliant les portraits naïfs des personnages à des décors picturaux particulièrement soignés et des fondus chromatiques chatoyants, l'artiste-auteur parvient à construire des ambiances contrastées et immersives. Certaines vignettes ont même cet aspect texturé qui évoque le grain du papier Canson. le procédé est ingénieux car il donne l'impression de naviguer dans le passé, les souvenirs de cet enfant ou de ses proches. Un premier album empreint de nostalgie et d'une certaine magie, qui me rendent impatient de découvrir le suivant.
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C'est la masse critique de Babelio qui m'a véritablement fait découvrir le roman graphique autrement que par les indétrônables classiques. J'ai eu encore le bonheur de découvrir un artiste, Daniel Horia, un illustrateur qui s'est décidé à dessiner sa vie en bulles et vignettes : la vie d'un homme, né en Roumanie, à Bucarest, avant la révolution de 1989. L'ouvrage n'est pas du format d'un roman graphique habituel, il est plutôt réduit, mais gagne en épaisseur. En revanche, les bulles sont plus facilement lisibles, ce qui m'arrange franchement, ainsi que tous les porteurs de lunettes, j'imagine. L'idée de ce roman est venue à Daniel Horia en 2014 peu après la mort de ses grands-parents, dont ce roman graphique nous laisse deviner son attachement. L'auteur a quitté la Roumanie à l'âge de 31 ans, il est passé par la France et vit depuis en Espagne. Il a choisi des moments représentatifs de l'enfance et a essayé de faire en sorte que le personnage principal du livre ne soit pas lui, mais sa famille.
Lorsqu'on regarde la couverture, ce sont les niveaux de colorisations qui frappent l'oeil. le premier plan tout en couleurs avec un petit garçon qu'on imagine être l'auteur et sa mère sur un banc dans un parc, qui forme un contraste avec l'arrière-plan noir et blanc, vraisemblablement une barre d'immeuble à Bucarest. Un avant-goût de l'histoire que va nous conter Daniel Horia, d'une enfance heureuse dans sa famille entre ses parents et grands-parents, mais dans une Roumanie ou la tristesse enveloppe sa capitale, ou la nourriture manque constamment. Mais où les paysages sont magnifiquement bucoliques et impressionnants, loin justement de la froideur de la ville. Une enfance heureuse bercée entre des grands-parents paternels et maternels, chacun à sa manière, chacun avec ses traumatismes dont ils épargnent l'enfant, et qui lui ont appris à aimer la lecture, qui l'a amené au cinéma le Doina, au musée d'histoire naturelle Grigore Antipa, à la libraria Papirus, un enfant dans ce qui était la classe moyenne roumaine de l'époque, mais baigné continuellement dans la culture.

Daniel, surnommé Dany dans le cercle familial, nous raconte son enfance et par ce biais la vie quotidienne en Roumanie, évoquant par exemple que la semaine de travail était de six jours dans les années 1980. Il en vient assez vite à évoquer Nicolae Ceausescu, sa politique, ses conséquences sur la vie quotidienne, ce qu'il nomme "lutte grise" et qui transparaît visuellement dans ses vignettes plus sombres dont je parlais plus haut évoquant Bucarest, et tout ce qui touche à la dictature.

Pendant une bonne moitié des pages, Dany a cinq à peine, un garçon qui ne comprend pas pourquoi il ne voit pas sa tante passée à l'ouest, un garçon qui sent tous les non-dits, mais qui ne sait pas les expliquer. Une vision juvénile et enfantine qui vient s'opposer à la vision de son pays qu'il aura plus tard. de ces souvenirs du communisme, grisâtre et tristes, viennent s'infiltrer ici et là des témoins, le portrait de Nicolae Ceaușescu, les bâtiments gris, les coupures d'électricité. Je suis né en Roumanie, c'est l'histoire des premières années de Daniel Horia, une histoire familiale née du culte des apparences d'une dictature qui cultive le secret, les non-dits, à la lueur des bougies, au travers de l'obscurité bucarestoise née de l'absence d'électricité. Là où il dévoile pudiquement que le couple de ses parents n'est qu'une façade en pisé, le père n'étant d'ailleurs pas parmi les noms auxquels il adresse sa dédicace.
On retrouve des vignettes aux dessins aux traits plutôt ronds et doux, ce qui en fait une lecture pour enfants, mais aussi pour adultes, ceux qui auront les outils pour comprendre les allusions et la dictature. Les planches dénotent et marquent la conscience progressive de Dany du monde qui l'entoure, son opération de l'appendicite, l'explosion du 4è réacteur de Tchernobyl, qui marque la guérison de Dany, et la fin du roman graphique. le dessin de son personnage, le petit Dany, a été simplifié volontairement afin que les lecteurs puissent le reconnaître aisément, dans la lignée de ce que Hergé a fait avec Tintin.

Roman graphique d'une enfance roumaine, il présente une famille presque banale, avec un mariage subi pour la femme, les années pré-révolution ne favorisaient pas le divorce des parents, d'un garçon qui se rappelle ses beaux souvenirs, malgré la dictature, les signes d'un communisme à bout de souffle qu'il a perçu ici et là et qu'en tant qu'adulte, il est arrivé à décrypter. Un roman graphique qui prend fin à la lumière radioactive de 1986 et des radiations, j'aimerais vraiment qu'il y ait une suite à cet ouvrage d'autant qu'il y a matière avec ses cinq années jusqu'à la révolution et les années qui suivent. Il paraît qu'il y travaille dessus...


Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Lecture fluide et très douce malgré un fond qui ne l'est pas (les années 80 en Roumanie riment avec dictature communiste)

Le petit Daniel vit paisiblement et nous partage son quotidien sous la dictature avec ses mots/maux d'enfants.
Je n'ai rien d'autre à ajouter, l'autobiographie est personnelle, mais en même temps s'adresse à tout le monde.
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Le petit Dani est né dans la Roumanie Ceausescu. Il vit une enfance heureuse et pleine d'amour. Garder 6 jours semaines par ses grands-parents, c'est par eux que le lecteur découvre le quotidien de privation et de peur de l'époque.
Cette lecture m'a été suggérée par une dame roumaine alors que je lui parlais de "Si je dois te trahir" de Ruta Sepetys (lisez Ruta Sepetys, c'est super!). Merci à elle pour cette jolie bd au dessin faussement naïf, la belle relation familiale et l'évocation d'un sujet encore trop méconnu.
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Tout d'abord, la couverture invite à la lecture, avec les couleurs douces en premier plan et la tristesse de la ville en arrière plan. Cette opposition est expliquée par l'auteur dans le livre. Regarder la couverture donne déjà le ton de la lecture.
A travers son histoire, l'auteur nous raconte l'histoire de la Roumanie, en la rendant plus concrète et en nous permettant de plus facilement imaginer les événements.
Les souvenirs sont pleins de douceurs et de bons moments. Malgré tout il suggère la dictature avec toutes ses conséquences, sans être trop pleins de violence.
C'est un livre avec des couleurs qui montrent l'insouciance d'un enfant et l'absence d'un avenir choisi plutôt que subit.
Ayant vécu quelques moi en Roumanie, j'ai été très heureuse de pouvoir retrouver certains éléments d'histoire et certains lieux qui m'étaient familiers, tout en approfondissant un peu plus au travers le regard d'une personne ayant grandi là-bas.
C'est une lecture instructive tout à fait adaptée à de jeunes adolescents, et qui se lit relativement rapidement.
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Cet ouvrage est très attendrissant : le dessin enchanteur de Daniel Horia fait lire d'une traite au lecteur forcément touché l'histoire de sa tendre enfance dans les années 80 en Roumanie. On suit le tout jeune garçon au quotidien, porté par l'amour de sa famille et son enthousiasme vivifiant. Par petites touches, les difficultés de la vie sous Ceausescu apparaissent avant d'occuper une place plus importante à mesure que l'enfant grandit et affronte l'adversité.
Je ne peux que recommander la lecture de cet ouvrage aux traits émouvants qui invite chacun à replonger dans sa propre enfance et à (re)visiter l'Histoire.
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Ah l'enfance ! On s'en souvient généralement avec tendresse. Douceur et souvenirs sépia...

Même quand celle-ci a lieu dans des contextes qu'on associerait aujourd'hui, avec son regard d'adulte, un peu moins à la nostalgie : comme la Roumanie communiste des années 80...

Et pourtant ! Daniel Horia revisite ses souvenirs avec de belles couleurs et un dessin rond, et nous transporte dans sa jeunesse roumaine. Une jeunesse entourée d'amour, avec ses parents et ses grands-parents qui prennent soin de lui, ses jeux d'enfants avec son meilleur ami à courir dans l'appartement...

Les problèmes d'adulte (restrictions, méfiance, corruption) sont bien là, en trame de fond, presque cachés dans le décor, mais ils sont généralement hors d'atteinte : à niveau d'adulte justement, bien au-dessus des préoccupations du petit Dani.

Une BD-pépite pleine de couleurs et de douceur !
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