AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Daniel Horia (Autre)
EAN : 9782889324002
220 pages
Paquet (08/02/2023)
3.97/5   32 notes
Résumé :
1984, Bucarest, Roumanie.
Daniel a trois ans et vit avec ses parents dans un appartement du centre ville, insouciant, entouré et aimé de sa famille. Quand ses parents vont au travail, ses grands-parents s’occupent de lui. Ils lui insufflent la passion pour le dessin, l’art, la musique et la nature. Daniel voit la réalité à travers ses yeux d’enfant et tout lui semble beau et magique.

La réalité est cependant loin d’être merveilleuse. La dictatu... >Voir plus
Que lire après Je suis né RoumainVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 32 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Cette BD est une très belle découverte pour moi. Il m'est assez difficile d'être objective, tant je me suis identifiée au personnage de Dani, mais je crois pourvoir formuler quelques remarques pertinentes à son sujet. Seulement 4 étoiles sur 5, malgré un graphisme parfaitement à mon goût, avec entre autres une page 54 à couper le souffle, ou bien une évocation des petits « Faucons de la patrie » (embrigadement des enfants de maternelle) fort juste. Je me réserve la cinquième étoile, car je trouve que malgré des subtilités évidentes dans la restitution de l'atmosphère de l'époque, le scénario est assez « terne ». Est-ce peut-être à cause de l'intention ouvertement déclarée de faire de l'autobiographique ? Et puis cela reste, je trouve, à la « surface de choses », peut-être parce que le tout est « vu » à hauteur d'enfant pour qui « les souvenirs affluent, s'entremêlent et se chevauchent comme une vague colorée aux mille sons et sentiments » (p. 10). le protagoniste a 3 ans en 1984, j'en avais 9 dans la même Roumanie communiste. Aussi, la BD, a suscité beaucoup de souvenirs chez moi, avec une nostalgie empreinte de tendresse malgré les difficultés évidentes de l'époque. Je me souviens quant à moi des coupures de courant avec bien plus d'effroi, car j'habitais au troisième étage d'un immeuble sans fenêtres dans la cage d'escalier et malgré la peur du noir il fallait bien se résoudre à monter les escaliers dans l'obscurité absolue pour rentrer à la maison. Les lampes de poches étant, elles aussi, un luxe parfois. Je trouve aussi que la corruption des médecins n'est pas évidente à comprendre, dans le livre, même si elle un élément clé de l'histoire du petit Dani.
À titre anecdotique il faut préciser que la BD est sortie en Roumanie (2021) sous le titre « Mon époque de l'âge d'or » et avec en couverture une des planches du dossier final.
D'un point de vue universel l'image de l'enfance et de son insouciance est parfaitement restituée, en osmose avec la coloration très douce. Mais cela n'a pas été pour moi « un premier album renversant » comme l'annonce la quatrième de couverture .
Commenter  J’apprécie          942
J'ai été assez touché par ce témoignage de l'auteur d'origine roumaine et non romaine. C'est vrai que le titre donne un peu la tonalité. Les mauvaises langues diront qu'on ne peut pas être parfait mais bon, passons !

J'ai toujours eu de l'admiration pour ce pays qui a vécu d'innombrables années sous la pire dictature communiste avant de connaître une révolution qui leur a permis de s'extirper et de rejoindre une Europe prospère. La vie en Roumanie est totalement différente de nos jours comme me l'a d'ailleurs confirmée une collègue roumaine.

Pour autant, un enfant de 4 ans ne percevait pas les effets terribles de cette absence de liberté. Comme dit l'auteur à un moment donné, c'est tout un peuple qui est retenu prisonnier. J'ai bien aimé cette scène où cet enfant innocent pause la question à sa grand-mère sur les raisons qui l'empêchent d'aller voir sa soeur en Allemagne.

La fin de ce récit est marquée par un combat contre la maladie. Cela sera assez éprouvant mais cela nous permettra de voir également comment fonctionnait le système des soins en Roumanie pendant cette période communiste. On se rend compte que les enfants des riches ont plus de chance d'être prise en charge par des opérations chirurgicales pouvant sauver leur vie. C'est totalement horrible et immoral.

Un autre passage m'a également marqué sur l'évocation de cette famille qui donne tout à l'une des filles en devenir dans un métier de ballerine alors que l'autre se sacrifie volontairement pour finalement peu de reconnaissance de la part de sa soeur.

Oui, c'est une lecture qui apparaît assez enfantine au départ mais qui va gagner en profondeur tout le long pour aboutir à un résultat presque inespéré. J'ai vraiment adoré.

Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de dédier cet avis à un babéliote à savoir Tanderica qui connait bien Bucarest. Oui, la Roumanie est un beau pays qui aime la France.
Commenter  J’apprécie          613
Club N°52 : BD non sélectionnée
------------------------------------

Avec ses yeux d'enfant, Daniel nous raconte sa vie et celle de sa famille sous l'ère de Nicolae Ceaușescu dans les années 1980.

Cette BD se lit d'une traite grâce à son histoire touchante, un dessin style cartoon et une mise en couleur chatoyante.

Belle découverte.

Aaricia
------------------------------------

J'aurai préféré en apprendre plus sur la Roumanie de l'époque.

Morgane N.
------------------------------------

La BD autobiographique devient de plus en plus classique.

Apres Mathieu Blanchin lors de la dernière sélection du Club BD, avec son Comment je ne suis pas devenu un salaud, qui racontait sa jeunesse et adolescence, puis son évolution adulte, on est ici en présence de Daniel Horia qui nous parle de sa petite enfance.

Et c'est malheureusement là, sa plus grande faiblesse.

En n'abordant que son enfance avec ses parents, ses grands-parents et son appendicite, tout le contexte de la Roumanie est quasi absent du livre.

Aucune remise en contexte historique, des scènes d'enfance pas très intéressantes qu'on a un peu tous vécues.

Le style dessiné très coloré n'est pas désagréable, mais sans grande identité, et l'histoire a au final assez peu d'attrait.

Passable.

Greg
------------------------------------
Commenter  J’apprécie          330
Une bien belle découverte que cet album situé entre la bande dessinée et le roman graphique, premier tome d'un projet autobiographique d'une originalité rafraichissante. L'auteur nous raconte ici les premières années de sa vie au début des années 80 dans la Roumanie de Ceausescu, dictature communiste des plus strictes et répressives. Ce qu'il y a de magique dans cet album, c'est de découvrir la vie quotidienne dans ce contexte très sombre de l'histoire politique de l'Europe de l'Est, mais à travers le regard enfantin et naïf de l'auteur, toujours prêt à s'émerveiller des choses simples et des petits bonheurs de l'existence. Daniel grandit entouré de ses parents et de ses quatre grands-parents, dont les histoires individuelles nous sont narrées par bribes sous la forme de retours en arrière qui donnent humanité et profondeur à ces personnages. Entre les restrictions alimentaires et les coupures de courant impromptues, le petit garçon découvre les joies de vacances à la montagne, des après-midis au parc public, du cinéma pour enfants, et même des concerts de musique. L'appartement qu'il habite avec ses parents est son château, son ami Cosmin est comme un frère pour lui. Mais un grave problème de santé va bientôt venir chambouler l'existence du petit garçon, tandis qu'une menace plus terrible encore, propre à épouvanter le Monde, va faire planer son ombre sur l'Europe…

L'identité graphique de cet album renforce la dimension singulière de cette histoire. En alliant les portraits naïfs des personnages à des décors picturaux particulièrement soignés et des fondus chromatiques chatoyants, l'artiste-auteur parvient à construire des ambiances contrastées et immersives. Certaines vignettes ont même cet aspect texturé qui évoque le grain du papier Canson. le procédé est ingénieux car il donne l'impression de naviguer dans le passé, les souvenirs de cet enfant ou de ses proches. Un premier album empreint de nostalgie et d'une certaine magie, qui me rendent impatient de découvrir le suivant.
Commenter  J’apprécie          90
C'est la masse critique de Babelio qui m'a véritablement fait découvrir le roman graphique autrement que par les indétrônables classiques. J'ai eu encore le bonheur de découvrir un artiste, Daniel Horia, un illustrateur qui s'est décidé à dessiner sa vie en bulles et vignettes : la vie d'un homme, né en Roumanie, à Bucarest, avant la révolution de 1989. L'ouvrage n'est pas du format d'un roman graphique habituel, il est plutôt réduit, mais gagne en épaisseur. En revanche, les bulles sont plus facilement lisibles, ce qui m'arrange franchement, ainsi que tous les porteurs de lunettes, j'imagine. L'idée de ce roman est venue à Daniel Horia en 2014 peu après la mort de ses grands-parents, dont ce roman graphique nous laisse deviner son attachement. L'auteur a quitté la Roumanie à l'âge de 31 ans, il est passé par la France et vit depuis en Espagne. Il a choisi des moments représentatifs de l'enfance et a essayé de faire en sorte que le personnage principal du livre ne soit pas lui, mais sa famille.
Lorsqu'on regarde la couverture, ce sont les niveaux de colorisations qui frappent l'oeil. le premier plan tout en couleurs avec un petit garçon qu'on imagine être l'auteur et sa mère sur un banc dans un parc, qui forme un contraste avec l'arrière-plan noir et blanc, vraisemblablement une barre d'immeuble à Bucarest. Un avant-goût de l'histoire que va nous conter Daniel Horia, d'une enfance heureuse dans sa famille entre ses parents et grands-parents, mais dans une Roumanie ou la tristesse enveloppe sa capitale, ou la nourriture manque constamment. Mais où les paysages sont magnifiquement bucoliques et impressionnants, loin justement de la froideur de la ville. Une enfance heureuse bercée entre des grands-parents paternels et maternels, chacun à sa manière, chacun avec ses traumatismes dont ils épargnent l'enfant, et qui lui ont appris à aimer la lecture, qui l'a amené au cinéma le Doina, au musée d'histoire naturelle Grigore Antipa, à la libraria Papirus, un enfant dans ce qui était la classe moyenne roumaine de l'époque, mais baigné continuellement dans la culture.

Daniel, surnommé Dany dans le cercle familial, nous raconte son enfance et par ce biais la vie quotidienne en Roumanie, évoquant par exemple que la semaine de travail était de six jours dans les années 1980. Il en vient assez vite à évoquer Nicolae Ceausescu, sa politique, ses conséquences sur la vie quotidienne, ce qu'il nomme "lutte grise" et qui transparaît visuellement dans ses vignettes plus sombres dont je parlais plus haut évoquant Bucarest, et tout ce qui touche à la dictature.

Pendant une bonne moitié des pages, Dany a cinq à peine, un garçon qui ne comprend pas pourquoi il ne voit pas sa tante passée à l'ouest, un garçon qui sent tous les non-dits, mais qui ne sait pas les expliquer. Une vision juvénile et enfantine qui vient s'opposer à la vision de son pays qu'il aura plus tard. de ces souvenirs du communisme, grisâtre et tristes, viennent s'infiltrer ici et là des témoins, le portrait de Nicolae Ceaușescu, les bâtiments gris, les coupures d'électricité. Je suis né en Roumanie, c'est l'histoire des premières années de Daniel Horia, une histoire familiale née du culte des apparences d'une dictature qui cultive le secret, les non-dits, à la lueur des bougies, au travers de l'obscurité bucarestoise née de l'absence d'électricité. Là où il dévoile pudiquement que le couple de ses parents n'est qu'une façade en pisé, le père n'étant d'ailleurs pas parmi les noms auxquels il adresse sa dédicace.
On retrouve des vignettes aux dessins aux traits plutôt ronds et doux, ce qui en fait une lecture pour enfants, mais aussi pour adultes, ceux qui auront les outils pour comprendre les allusions et la dictature. Les planches dénotent et marquent la conscience progressive de Dany du monde qui l'entoure, son opération de l'appendicite, l'explosion du 4è réacteur de Tchernobyl, qui marque la guérison de Dany, et la fin du roman graphique. le dessin de son personnage, le petit Dany, a été simplifié volontairement afin que les lecteurs puissent le reconnaître aisément, dans la lignée de ce que Hergé a fait avec Tintin.

Roman graphique d'une enfance roumaine, il présente une famille presque banale, avec un mariage subi pour la femme, les années pré-révolution ne favorisaient pas le divorce des parents, d'un garçon qui se rappelle ses beaux souvenirs, malgré la dictature, les signes d'un communisme à bout de souffle qu'il a perçu ici et là et qu'en tant qu'adulte, il est arrivé à décrypter. Un roman graphique qui prend fin à la lumière radioactive de 1986 et des radiations, j'aimerais vraiment qu'il y ait une suite à cet ouvrage d'autant qu'il y a matière avec ses cinq années jusqu'à la révolution et les années qui suivent. Il paraît qu'il y travaille dessus...


Lien : https://tempsdelectureblog.w..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans les années 1980, la télévision, comme tous les autres médias, était complètement censurée. Le temps de diffusion quotidien avait été réduit à un ridicule 2 heures.

(p. 66)
Commenter  J’apprécie          340
Elle percevait la beauté là où les autres l'ignoraient.
Commenter  J’apprécie          360
La vie de tous les jours était devenue une lutte grise et sans espoir.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Daniel Horia (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Horia
Epoca mea de aur. Partea întâi din 2021 de la Grafic-Art
autres livres classés : roumanieVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus

Lecteurs (65) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5228 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}