Citations sur Doris : Le secret de Churchill (10)
Fumer le cigare, c'est comme tomber amoureux. D'abord, on est attiré par la forme, on reste pour sa saveur, et on doit toujours se souvenir de ne jamais jamais laisser la flamme s'éteindre.
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Son allure est magnifiquement ambiguë, sa grâce est exquise et sa silhouette originale. Elle a la gaieté de l’instant propre aux courtisanes. Brillante et cultivée, ornée de chinchilla et de plumes d’autruche,elle se pavane l’air las, tel un oiseau de paradis, en promenant deux barzoïs en laisse.
Il aime les femmes et l’alcool, les chevaux et les paris, Valentin est le plus merveilleux des compagnons. Quel physique, quel coffre !
Immense, imposant, c’est un ogre ! Quelle générosité dans le rire comme dans le bon mot. Quelle carrure ! C’est une canaille, un aristocrate, c’est un géant. Ses amis l’adorent, ses maîtresses le dorlotent, sa famille le renie depuis toujours et les caricaturistes le prennent pour
modèle.
Doris se veut divine adoratrice, elle ouvre ses cuisses et s’empare de l’intimité de son amant, elle serre, elle le compresse, le séquestre pour empêcher qu’il ne se disperse.
C’est lui qui demande grâce, l’instant est sacerdotal.
Ce soir-là, Doris Delevingne
connaît son premier orgasme et en redemande. Le capitaine Halsey ne se fait pas prier.
Il maîtrise la science érotique, apprend à sa maîtresse la chair et ses arcanes, la volupté est affaire de maestria et la jouissance, la plus exquise des parures. Où se dissimule la félicité et comment la retenir ? Oh ! le creux de ses reins, son ventre plat, la rondeur de sa poitrine, sa nuque si chaude, les lèvres du capitaine explorent le corps d’une nymphe, objet de désir à l’état pur, il s’attarde sur son nombril et
plonge en elle avec allégresse.
L’animalité derrière la pureté, la sauvagerie derrière la sérénité, cette passion de la vie plus puissante que la mort, un ange salvateur, une beauté dangereuse… Souiller l’innocence ?
Doris se mue bientôt en enchanteresse. Elle connaît ses atouts. Des jambes si fines qu’on pourrait les briser ! Elle s’empresse de les exhiber dès qu’elle quitte l’enceinte de l’école. C’est une fugueuse émérite qui a découvert cette petite chose fort impertinente que l’on appelle « short ». Qu’il neige, qu’il vente, qu’il pleuve, elle ne porte que ça !
– Tricoter calmera vos nerfs, affirme la principale.
– Hors de question, s’insurge Doris. Je n’abîmerai pas mes mains à de telles inepties.
Je suis promise à un destin dans la haute société. Mes mains, mon privilège !
Doris dévore tout ce qui lui tombe sous la main, poussée
par ses parents qui veulent lui prodiguer une véritable éducation. Il faut qu’elle
intègre une université. Quelle serait sa vie si jamais elle ne se mariait pas ? Ses
parents sont inquiets. Son caractère intrépide risque d’effrayer les prétendants.
Une place de gouvernante la sauverait.
L’adolescente a la silhouette élancée et des jambes infinies. Un teint de nacre, des yeux bleu pâle, une chevelure dorée qu’elle apprendra à oxygéner au fil des années, jusqu’à la rendre plus pâle que du dom Pérignon. Une sacrée gisquette qui n’a peur de rien !