M'agrippant au bord de l'ouverture de ma cuve,j'ai franchi le montant pour rejoindre le flot serré des autres colons,nus et désorientés.
De temps à autre, un fruit-bombe sifflait au dehors et nous nous crispions tous de peur. Même si nous avions un toit sur la tête pour nous protéger.
Qu'elle meilleure façon pour ensemencer les étoiles du cadeau de l'humanité ?
- Encore une trahison émanant de ce qui était précisément destiné à nous protéger.
Désormais cette voix calme me mettait en colère. L'absence d'urgence m'apparaissait comme une absence d'émotion,plutôt que comme la preuve d'une quelconque force intérieure.
Mais où étaient ceux dont le boulot était d'éviter les tragédies ?
Quand j'ai ouvert les yeux pour la première fois,j'avais quinze ans.
Son corps a émis un bruit net. C’est la peau qui a tout d’abord été arrachée, sa fine doublure tirée d’un coup sec comme dans un tour de passe-passe. Il ne restait plus que la chair et les muscles, puis tout cela a également disparu (…). Le sang a jailli dans le bruit metallique des os broyés, suivi d’une horrible douche écarlate.
(Il) n’était rien de plus qu’une tache. Un souvenir.
On a avancé comme ça pendant plusieurs heures, le silence s'étirant au point de s'auto-alimenter, la quiétude façonnant une chose fragile et précieuse qu'aucun de nous ne paraissait désireux ou capable de briser.
Nous nous sommes tous les trois effondrés sur un plateau de feuillage, où nous sommes restés étendus sur le dos dans le silence inédit de notre émerveillement. Au-dessus de nous s’étalait un spectacle qui nous rappelait vaguement nos années de rêves mais que nous n’avions encore jamais vu de nos propres yeux : une vaste tapisserie d’obscurité mouchetée de lumière éclatante.
Des étoiles. Un nombre infini d’étoiles.