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Critique de Fleitour


La Côte Sauvage, « l'oeuvre d'un jeune homme qui avait pris d'avance la mesure de sa dépouille,( François Mauriac) ». Jean-René Huguenin écrivain maudit, d'avoir écrit un texte si complexe sur la mort et la mélancolie, maudit celui qui écrivant ce roman à 24 ans, trouve la mort à 26 ans, comme meurt Camus (le 4 janvier 1960) juste avant la parution de la Côte Sauvage.

L'ouvre rejoint par sa puissance et son originalité des textes comme En Dessous du Volcan de Malcom Lowry et je ne peux écarter Jean Paul Sartre qui parlant de la mélancolie, a finalement appelé son Roman, la Nausée .

J'aurai moi aussi tant aimé que ma soeur vive, encore quand j'ai eu 24 ans, elle aurait eu le même age qu'Anne. Il me semble que l'amour entre Olivier et Anne, est indestructible, de l'ordre de l'immanence et le réduire à un simple jeu de séduction serait faire un contre sens, même si leur fraternité passe par leur sensualité porté au plus loin du possible. Tout au contraire Anne, voit en lui l'appétit du désespéré, une certaine propension à vouloir désespérer du monde.

L'ambiguïté exprimée des sentiments amoureux ou plus simplement l'amour fusionnel de Olivier avec sa soeur, donne toute la saveur à ce jeu qui ne bascule jamais du côté de l'interdit, leur complicité fait de Pierre un piètre amoureux qui n'est ni souriant ni enthousiasme, sa timidité lui devient cruelle.

La scène sur cette île sauvage de Griec est de toute beauté, Anne et Olivier ne sont plus au bord de leur amour mais au bord de la mort.La chevauchée d'Olivier et de Anne marque le point d'orgue de leurs tourments dans ce jeu de la morte expérimenté si jeune entre le frère et la soeur, le bateau s 'éloigne et en quelques secondes ils étaient perdus, « Tout est là, Qui mourra le premier ? ».

« Je ne crois pas que je serais capable de vivre plus longtemps avec toi » avoue William Styron. Olivier est sur cette même ligne, Anne doit choisir non par défaut comme un navigateur mais par volonté et surtout par amour et par un amour qui ne peut être qu'absolu et au minimum aussi fort que le sien..

La jeunesse et la puissance de cette oeuvre ne pouvait que nourrir un mythe, « Une force douloureuse le traversa, il pivota lentement sur lui-même ― les rochers déchiquetés, noirâtres, le phare lointain, la lande noyée, les moutons, les rochers ― et il lui sembla faire d'un seul regard le tour de toute la terre. « Personne n'existe », murmura-t-il.

Un livre poignant aux multiples facettes, du désespoir à
 l'espoir, l'amour seul capable de donner du sens mais pas n'importe lequel, pas à n'importe quel prix...Intransigeance de la jeunesse, fougue, passion et désir d'absolu, "On ne connaîtra jamais de moi que ma soif délirante de connaître".

Tout un langage violent à ressentir comme le vent des Abers et des vagues déchaînées (Aber Vrach ou le bras de la sorcière).
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