Assurément, je dois rêver, me dis-je. Donc qu’est-ce que ça peut faire ? Il me marquera à sa guise, ce rêve, que je le veuille ou non.
- Elle savait que tu avais rapporté mes souliers ?
- Bien sûr que oui.
- Mais elle voulait que je reste !
- C'est vrai aussi. La vérité a une multitude de tiroirs et de rayons.
J'allumais la bougie qu'Eliza avait laissé à mon chevet, je fermais les yeux, pris le miroir, rouvris les yeux et les y plongeai. J'attendis de compter jusqu'à cent puis parlais, mais cette fois seulement de ce que mes yeux confirmaient avoir devant moi, un visage, et plutot beau avec ça : deux yeux bien installés dans leur orbite, un nez qui n'avait pas encore été cassé, des dents encore blanches, une bouche sans meurtrissure.
Écrire était comme être en plein rêve, un rêve qui ne s’arrêtait jamais, un chant qui ne prenait jamais fin, un tableau à jamais inachevé et quel mal pouvait-il y avoir à cela ?
- Presque comme si elle avait voulu que je la prenne. Et peut-être bien que c'était le cas. Il y a toujours une part de nous-mêmes qui reconnaît que nous sommes finit tandis que le reste n'est pas encore prêt.