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Anne-Laure Tissut (Traducteur)
EAN : 9782383612353
240 pages
Globe (11/01/2024)
3.76/5   27 notes
Résumé :
Publication en VO : 2021.

De l'auteur primé et acclamé Laird Hunt, un roman poignant sur une femme qui cherche sa place dans le monde et la trouve dans les rythmes quotidiens de la vie dans l'Indiana rurale.

"C'était l'Indiana, c'était la terre dont elle avait grandi, c'était qui elle était, ce qu'elle ressentait, comment elle pensait, ce qu'elle savait."

En tant que fille, le comté d'origine modeste et difficile de Zorri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
On ne dira jamais assez combien les auteurs français en général et Flaubert en particulier ont pu influencer nombre d'écrivains américains contemporains. Et Zorrie de Laird Hunt – traduit par Anne-Laure Tissut – en apporte une nouvelle preuve.

En écho à la Félicité d'Un coeur simple, Hunt transpose la Normandie flaubertienne dans l'Indiana pour y placer sa Zorrie Underwood et son rude apprentissage de la vie de campagne, dans une approche de roman réaliste au charme fou.

Doublement orpheline de parents puis de tante adoptive, Zorrie va prendre sa vie en main en quittant sa terre natale pour découvrir le monde et gagner sa vie à Ottawa, avant que la nostalgie et la force des racines ne la ramènent en Indiana.

Femme courage et dure à la tâche, Zorrie va construire sa vie autour du développement de son exploitation, d'un mariage heureux et d'une attention permanente aux autres. Une vie simple, une femme simple, un livre simple. Avant que son environnement ne bascule.

Zorrie est un court roman dans lequel il est bon de se glisser et de se laisser emporter par le fil d'une vie certes banale, mais pleine d'humanité envers Janie, Harold, Gus, Noah, Opal, Ruby, Virgil et les autres.

Zorrie est à la fois un questionnement perpétuel sur la vie qu'elle veut mener et un pivot qui s'ignore pour toute une communauté rurale dont elle devient peu à peu un élément central et réparateur.

Femme qui cherche et qui doute, Zorrie est une femme au coeur ouvert à l'autre, suivant l'adage de Pétrarque : « Celui qui peut dire de quel feu il brûle ne brûle que d'un petit feu. »

Derrière une apparente simplicité, le style de Hunt et sa traduction séduisent par leur fluidité et les clins d'oeil nature et poésie qui affleurent au détour d'une page, témoignant de ce fort attachement à la terre. À ne pas manquer.
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Portrait d'une femme simple.
Zorrie est le prénom d'une femme née avec le XXe siècle, très tôt orpheline, élevée par une tante très peu douée pour cela.
A l'âge de 18 ans Zorrie se retrouve seule sans aucune famille. Elle quitte son Indiana natal pour aller travailler dans une usine dans laquelle les femmes manipulent le radium sans aucune précaution, pour peindre des horloges. C'est l'occasion pour Zorrie de créer ses premières et fortes relations d'amitié.
Et puis l'Indinia lui manque et elle décide d'y retourner, rencontre l'homme qui sera son mari. Ils ont une ferme, ils travaillent dur mais vivent confortablement.
La deuxième guerre mondiale lui prend son mari, elle n'a pas d'enfant et continue à tisser autour d'elle de belles relations d'amitié avec ses voisins.
Zorrie est une femme simple, ouverte aux autres, qui se questionne et questionne la vie, la religion, l'amour avec sensibilité, bon sens, intelligence.
Dans l'article qui lui est consacré dans le matricule des anges, Laird Hunt cite la remarque de Flaubert : «Ce n'est pas une petite affaire que d'être simple ». Ce n'est pas non plus une petite affaire que de produire un roman si beau, si lumineux et si bien écrit sur une femme de l'Amérique rurale du Midwest.
J'ai vraiment aimé ce roman, ce portrait d'une femme à la fois tout à fait normale et tout à fait exceptionnelle.

Merci à Anne-Laure Tissut pour la traduction.
Je découvre cet auteur, j'ai hâte de le lire à nouveau.
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Une chronique de Mélanie & Yann sur Aire(s) Libre(s)
« Au début de son mariage avec Harold, elle avait renversé un verre de quelque chose. La traînée liquide avait couru sur la table, était descendue rapidement de la toile cirée jusqu'au plancher, et Harold lui avait dit « Tu as fait pleurer la table », à quoi elle avait répondu « Ce sont des larmes de joie », et lui de répliquer « Alors, elles doivent être miennes, madame Underwood ». Il avait souri alors, et quel sourire, un sourire à illuminer la pièce, le jour, le monde entier pour les siècles des siècles, amen. »
Huitième roman de Laird Hunt à paraître en France depuis 2005, Zorrie est placé sous le haut patronage de Flaubert et de son roman Un Coeur simple, roman que je n'ai pas lu, autant le dire tout de suite. Il reste cependant possible de parler de ce petit miracle de 236 pages en oubliant l'ombre du géant normand, c'est du moins ce que je vais tenter de faire.
Après la mort de ses parents alors qu'elle était encore enfant, la jeune Zorrie est élevée par une vieille tante sèche et amère auprès de laquelle elle apprend l'importance du travail dans une vie, mais parvient néanmoins à appréhender la beauté que peuvent nous offrir certains moments. Livrée à elle-même lorsque sa tante meurt à son tour, Zorrie va enchaîner divers travaux ici et là afin de pouvoir survivre avant d'entendre parler de la possibilité d'une embauche sérieuse à Ottawa. Quittant son Indiana natal, elle se retrouve ainsi à peindre au radium les chiffres sur les cadrans d'horloge commercialisés par la société Cadran Radium, aux côtés de celles que l'on appelle alors les « filles fantômes », à cause de la poudre de radium qui brille sur leur peau dans l'obscurité. Mais l'appel du pays est trop fort et Zorrie, malgré la tristesse de quitter les amies très chères qu'elle a connues à l'usine, reprend la route de la maison. Elle y passera le reste de sa vie.
Il n'y a rien de spectaculaire dans ce roman qui parvient pourtant à nous toucher au coeur à chacune de ses pages ou presque. Laird Hunt se fait le narrateur respectueux et discret de cette existence presque entièrement vouée au travail et cependant traversée d'émerveillements fugaces. Si la vie de Zorrie, comme toute existence, connaît son lot de drames et de disparitions, la jeune femme, portée par une force intérieure dont elle a du mal à prendre la mesure, avance tant bien que mal sur le chemin de la vie, inspirant le respect à celles et ceux qui la côtoient.
Émouvante, voire bouleversante, Zorrie est une héroïne du quotidien, une femme simple et digne, courageuse et discrète, qui jamais ne baisse la tête ni les bras. le grand talent de Laird Hunt est de parvenir à nous toucher en gardant une sobriété exemplaire tout au long de son récit. Même le drame des ouvrières de Cadran Radium contaminées par la poudre magique qu'elles ont manipulée pendant des années, est abordé de façon retenue, sans épanchement excessif d'émotions qui nuirait finalement à la portée du roman.
La suite, sur Aire(s) Libre(s) :
Lien : https://aireslibres.net
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Allons faire un tour dans l'Indiana ! 🇺🇲
Zorrie est une jeune femme mariée qui consacre son temps à travailler ses terres et à mener une vie simple. Il ne se passe rien d' exaltant, d' extravagant, de conflictuel. Tout est réglé comme sur du papier à musique.

Laird Hunt raconte l'ordinaire et sa simplicité sans aspérité. On est plongé dans cette ambiance où le temps semble à peine exister : l'on glisse d'un jour à l'autre sans sursaut. Les personnages vieillissent alors même que l'on ne remarque aucune trace de ces années qui s'écoulent. Si l'ensemble est linéaire d'un point de vue émotionnel et temporel, cela n'enlève rien à l'attachement que l'on a pour ces terres, les personnages, la lenteur. Toutefois, il n'aurait pas fallu qu'il ait quelques pages de plus sous peine de voir l'ennui apparaître. J'ai trouvé l'ensemble touchant et reposant.

Mon bémol à cette lecture concerne deux coquilles et la longueur de certaines phrases dont on se demande si elles vont se terminer et surtout ce qu'elles veulent dire... Ce sont les seules aspérités du texte et j'aurais aimé que c'en soit d'autres.

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Une plume virtuose pour découvrir le portrait de Zorrie, une jeune orpheline élevée par une tante sévère et sans amour. À sa mort, livrée à elle-même, elle trouve un emploi dans une usine d'horloges à Ottawa et fait connaissance « Des filles fantômes » illuminées par le radium qu'elles utilisent à l'usine.

Très vite elle va comprendre que si elle veut s'en sortir elle va devoir travailler et c'est une vie de dur labeur qui l'attend après avoir épousé Harold un jeune fermier, une vie entièrement dévouée à la terre.

Laird Hunt s'est inspiré de ses souvenirs d'enfance passé au fin fond de l'Indiana lorsqu'il fut confié à sa grand-mère et de l'histoire des ouvrières irradiées.

À travers ce récit conté avec beaucoup de délicatesse et une certaine retenue on découvre le quotidien de Zorrie assez simple en soi, une vie qui traverse les saisons avec son lot de joie et de tourments mais tout en nous épargnant le superflu qui n'a pas sa place dans cette narration singulière, majestueuse qu'il faut néanmoins apprivoiser pour bien l'apprécier.

Un court roman qui raconte pourtant une grande histoire du monde rural, l'histoire d'une femme ordinaire, courageuse , bouleversante à travers une plume de toute beauté.

C'est juste magnifique.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Globe pour cette magnifique lecture.
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critiques presse (3)
LeMonde
02 février 2024
Adolescent, l'écrivain a été confié à sa grand-mère, au fin fond de l'Indiana. Cette femme solitaire lui a inspiré le personnage de Zorrie, au centre de son nouveau roman.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
11 janvier 2024
Frotter. C’est ce que fait Laird Hunt avec ses phrases qu’il polit au chiffon doux, amoureusement, jusqu’à ce qu’elles luisent. Précision, concision, simplicité, c’est toute la beauté de ce récit dont la construction est ouvertement calquée sur celle du conte de Flaubert "Un cœur simple".
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
09 janvier 2024
L’écrivain américain, inspiré par l’histoire des ouvrières irradiées, brosse le portrait d’une âme noble dans un comté de l’Indiana au tournant de la Grande Dépression. Un roman à l’intelligence narrative exceptionnelle où chaque phrase possède sa beauté propre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
M.Thomas, bien longtemps plus tôt, avait dit à sa classe que « les éléments encombrants de notre histoire doivent être formulés à voix haute, du moins dans la caverne de notre cerveau, si nous voulons qu’ils s’envolent. Se rappelant ces mots tandis qu’elle feuilletait un volume de Longfellow à la vente aux enchères de Mary Thompson, Zorrie eut soudain l’idée qu’il y avait peut-être une forme de compromis possible en pensant à la mort et à l’absence de Harold mais à lui.
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Celui qui peut dire de quel feu il brûle ne brûle que d’un petit feu.
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Elle se trouvait idiote de revenir ainsi avec complaisance sur le passé. Mais de plus en plus, tandis que l’air refroidissait, le soir approchait, et la nuit, que la montre remontée de Harold pouvait mesurer nettement, s’étendait devant elle, et elle prenait conscience que le passé, qui d’après sa tante n’était « qu’un cirque de pacotille, avec des ombres à deux sous», et ce qu’elle s’était si longtemps efforcée d’oublier, était pour elle le séjour le plus confortable.
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Le corps était une mécanique superbe, dont la beauté tenait en partie à sa précarité, sa finitude.
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