Rachel regardait les autres maris et leurs épouses qui dansaient ensemble, sans passion, chacun seul avec ses soucis. C'était peut-être une habitude banale de la vie conjugale que de garder ses observations pour le trajet du retour à la maison.
Rachel regardait les autres maris et leurs épouses qui dansaient ensemble, sans passion, chacun seul avec ses soucis. Tout comme eux, ils ne disaient rien. C'était peut-être une habitude banale de la vie conjugale que de garder ses observations pour le trajet du retour à la maison.
- Balzac a posé une très bonne question : Un homme peut-il éternellement désirer sa femme ?
- Et qu'a t-il répondu ?
- Oui. Définitivement oui." Bill embrassa Mary sur le nez. "Je ne l'oublierai jamais. Cela m'a formidablement encouragé quand j'ai pensé à t'épouser. Il était très éloquent , le vieux Balzac, là-dessus. Il a dit qu'il était aussi absurde de dénier qu'un homme puisse aimer toujours la même femme que de croire qu'un musicien célèbre a besoin de plusieurs violonts pour jouer un morceau de musique. Je n'ai pas eu besoin d'un autre violon, pourrais-tu dire".
Elle devait se libérer l'esprit, complètement, des inépuisables listes de courses pour le dîner ou de vêtements à porter à la blanchisserie, et se donner, un moment, l'illusion d'être aussi libre que n'importe quel homme de se concentrer uniquement sur son travail. (p126)
Elle se taisait, croyant fermement que les époux devaient mutuellement s'épargner le récit de leur sentiments. L'école moderne prônait une meilleure compréhension par le biais d'une révélation totale et et épuisante, et on en parlait très souvent à la radio, mais c'était une habitude qu'elle ne pouvait envisager d'adopter pour elle-même.
Cette soirée, pensa Frances, leur serait profitable à tous les deux, puis Toby s'éloignerait à nouveau. Dans son nouvel état d'esprit, (...), elle aspirait à faire cesser l'habitude qu'avait Toby de vivre à l'écart. Mais elle savait qu'elle n'y parviendrait jamais. De plus, dans le mariage, les marées changeantes sont plus saines que les eaux dormantes. Elle s'était donc résignée aux rencontres, séparations, rencontres, séparations, à cette invariable bascule. C'était leur façon de traiter le gouffre qui sépare toutes les âmes humaines et cela marchait très bien.
Confortablement calée contre une vieille dame en manteau de fourrure, elle avait regardé par les vitres embuées les épaves errantes de l'humanité aux visages glacés et giflés par le vent.
C'est drôle, pensa Thomas, à quel point les jeunes, à notre époque, tiennent à s'affubler de vêtements trop grands. Est-ce un refuge, un camouflage nécessaire contre les regards hostiles? Ou simplement l'innocent uniforme de la jeunesse?
Peut-être était-ce une autre sage habitude de la vie en solitaire : quand les gens viennent, apprendre quelque chose sur leurs passions est plus intéressant qu'apprendre quelque chose sur leur vie.
-La moitié des divorces sont dus au fait qu’on ne dit pas aux gens comment ils doivent se comporter quand la passion a disparu. Peut-être devrions-nous faire quelques allusions en ce sens à Ursula et Martin.
– Ils sont parfaitement heureux.
– Qui sait ? Qui sait quoi que ce soit du mariage des autres ?