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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aujourd’hui j’ai le grand honneur de vous parler d’un manga qui a changé l'Histoire du Manga, et plus encore…
https://www.youtube.com/watch?v=iR3EPigmdJY
"La Rose de Versailles" / "Lady Oscar" est plus qu’un shojo pionnier et référence, c’est une œuvre culte qui grâce à son adaptation animée est entrée dans l’éternité ! (je vous dis ça, pourtant je n’aime pas le shojo hein ^^) Et puis osons le dire : avec "Versailles no Bara", Riyoko Ikeda a plus fait pour la promotion et le rayonnement de la culture française dans le monde que tout ce qu’a pu faire en 40 ans le Ministère de la Culture français… Faut-il en rire ou en pleurer ???


Je suis obligé de contextualiser un peu pour expliquer l’ampleur du phénomène…
En 1968 année révolutionnaire s’il en est ^^, le manga Ashita ni Joe met le gouvernement dans l’embarras en lui mettant le nez dans son caca. Pour avoir la paix, les autorités décident de mettre fin aux mangas traitant de sujets sociaux… Pas de bol car les gekidas renaissent aussitôt sous l’étiquette seinen, et Go Nagai qui a des comptes à régler avec le Japon bien-pensant et coincé du cul cartonne avec ses shonens antisociaux. Mais ouf, on peut toujours compter sur les shojos et leurs inoffensives romances à l’eau pour calmer le jeu parmi le lectorat féminin… Oui mais non, Riyoko Ikeda révolutionne le genre et crée un phénomène de société avec sa saga consacrée à la Révolution Française ! Mort De Rire ^^

Riyoko Ikeda appartient au « Groupe de l'An 24 », avec Moto Hagio, Keiko Takemiya, Ryōko Yamagishi, Yumiko Ōshima, Yumiko Igarashi, auxquelles on peut facilement rajouter Chieko Hosokawa et Machiko Satonaka…
Ces auteures s’emparent du genre shojo qui à leur époque était encore largement écrit par des hommes (mais n’accablons pas Shotaro Ishinomori qui faire émerger des héroïnes fustigeant le rôle de femme au foyer, de Leiji Mastumoto qui transforme ses sylphides tantôt en déesses tantôt ou en démones, ou Buichi Terasawa qui transforme ses bimbos en détresse en bimbos strong independant women ^^), et lui offrent de nouveaux thèmes et de nouveaux codes tant graphiques que scénaristiques.
Le manga paru en 1971-1972 dans le magazine Margaret raconte initialement l’histoire de la reine du rococo Marie-Antoinette en s’inspirant de la biographie (hagiographie ?) du romancier autrichien Stefan Sweig. Le triangle amoureux formé avec Oscar et Fersen reprend tout les codes de l’amour courtois donc on se croirait dans une chanson de geste avec les alter egos d’Arthur, Guenièvre, Lancelot et Hélène. Mais peu à peu l’histoire se recentre sur Oscar qui devient la véritable héroïne du drame. La sixième fille d’un général est élevée en homme pour assurer les obligations d’une vieille famille aristocratique, et on part de "Princesse Saphir" d’Ozamu Tezuka pour mélanger le mystérieux Chevalier d’Eon agent spécial de Louis XV et le Chevalier de Jarjayes fidèle d’entres les fidèles de la dynastie Bourbon. Et puis dès le départ elle fait aussi la part belle à l’héritage de Victor Hugo et Emile Zola avec les sœurs Jeanne et Rosalie, la brune qui n’est qu’ambition et perfidie et la blonde qui n’est qu’altruisme et modestie…
Oui cela reste girly avec des personnages kawaii aux yeux de gobis, des trames étoilées ou enflorées, tout plein d’étranges émois, des sentiments exacerbés, des amours enflammées, des belles gosses et des beaux gosses en veux-tu en voilà, et les connaisseurs de l’anime seront surpris par les partis pris humoristiques rendant hommages aux gimmicks cartoonesques des 1950/1960 (j’avoue que j’ai bien ri aux crêpages de chignon des chipies, aux bouffées délirantes du Cardinal de Rohan ou aux raclées que grand-mère fout à André ^^)… Mais à l’aube du féminisme on nous offre un formidable portait de femme, et à l’aube de la démocratisation on nous offre le formidable portrait d’une aristocrate patriote qui fait le choix de défendre l’avenir de son pays plutôt que son passé. Femme passionnée, Oscar de Jarjayes ira jusqu’au bout de ses convictions tant dans sa vie privée que dans sa vie publique… Puisque chacun et chacune d’entre vous est allé à l’école autant vous dire que ça ne se finit pas bien, mais alors là pas bien du tout ! (et oui, encore un série sponsorisée par les mouchoirs kleenex…) Finalement, seule une poignée de personnages échappent à la guillotine pour participer à la suite intitulée "Eroica" dont bordel de merde on attend toujours la traduction dans la langue de molière !!!

Graphiquement les auteures du « Groupe de l'An 24 » étaient très proches les unes des autres. Reprise d’un style antérieure, émergence d’un style dominant, auteures influencées les unes par les autres, auteures ayant consciemment ou inconsciemment élaboré un style communément… Impossible de trancher, mais ceux qui écrivent « oh, c’est juste repompé sur Candy » me paraissent quand même assez incultes… Toujours est-il que ce style a été déterminant pour tous les grands charadesigners de l’âge d’or de la japanime et ce n’est dans doute pas un hasard si Michi Himeno a été infidèle à Shingo Araki en travaillant en solo sous la direction d’Osamu Dezaki à l’adaptation animée de ce manga culte…
Ce qui distingue l’auteure de ses consœurs, c’est la manière dont elle modernise énormément ses graphismes en très peu de temps : quand les choses s’animent on passe volontiers du découpage rectiligne au découpage oblique, pour les souligner les moments les plus intenses les innovations se multiplient et quand la passion l’emporte sur la raison les planches pètent la classe de ouf comme chez Shotaro Ishinomori et Go Nagai… J’imagine facilement que l’auteur de "Devilman" lui a rendu la pareille avec son récit court "La Sinistre Reine de Versailles"… ^^
Difficile de savoir pourquoi Riyoko Ikeda est ensuite passée d’un charadesign foncièrement féminin (qui sera repris par la plupart des auteurs des années 1970/1980, à commencer par Masami Kurumada pourtant inconditionnel des shonens virilistes ^^) à un charadesign foncièrement masculin. Les autres œuvres de l’auteure n’ont pas été éditées en France, mais en cherchant un petit peu on s’aperçoit qu’elle pose les bases du style de Kaori Yuki avant Kaori Yuki ("Angel Santuary"), et les bases du style de Fuyumi Soryo avant Fuyumi Soryo ("Cesare").


Chapitre 1 : "Dans le Tourbillon d'une nouvelle vie"


Chapitre 2 : "L'Ivresse de la gloire"


Chapitre 3 : "Un Amour interdit"


Chapitre 4 : "Capturez le Masque Noir"


Chapitre 5 : "La Souffrance d'Oscar"


TO BE CONTINUED…


Challenge Pavés 2016-2017 1/3
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Si je ne suivais pas la série de façon assidue, j'avais vu quelques épisodes de « Lady Oscar » lorsque ça passait à la télévision, dans Récré A2 il me semble. Je trouvais cette femme vêtue comme un homme, avec un métier d'homme, à une époque où ça ne se faisait pas, absolument fascinante. Mais je voyais trop peu d'épisodes et de façon trop irrégulière pour suivre vraiment l'intrigue. Lorsque j'ai vu que ma bibliothèque proposait le manga à l'origine de la série d'animation, j'ai tout de suite été attirée, curieuse de découvrir ce qu'il en était.

Si « la rose de Versailles » est un shojo, l'amour est ici une préoccupation majeure, c'est aussi un manga historique. Il ne faut pas s'attendre à une véracité historique totale, le récit n'est pas factuel, c'est très romancé et les grandes figures sont ici représentées de façon sans doute un brin partisane. Je pense tout particulièrement à Marie-Antoinette dont la représentation est très différente de celle qu'on a en général en France. Dans le manga, les défauts et certains comportements de la reine sont excusés par une forme d'innocence, vision qui n'est pas vraiment celle de la France héritière de la Révolution. Pour autant, l'aspect historique romancé reste très plaisant.

Mais le gros point fort de « la rose de Versailles », c'est le personnage principal. Oscar est forte, indépendante, intelligente, elle a des convictions. Tout ça ne l'empêche pas d'avoir des sentiments mais elle étouffe ses émotions, les réprime, les cache, devenant ainsi une véritable héroïne de tragédie.
J'ai trouvé totalement réjouissant le fait de voir toutes ces femmes se pâmer, voire être véritablement amoureuses d'Oscar, parfois en sachant que cet amour est impossible, Oscar étant une femme.

Le dessin est agréable. Bien sûr, le côté kawaii est parfois un peu trop appuyé, certains personnages féminins ont des yeux immenses avec des étoiles qui brillent dedans, mais finalement ça participe au charme du manga. D'autant plus, que le récit n'est pas dénué d'humour et que l'auteure ose recourir parfois à des mimiques comiques exagérées, y compris pour des personnages au fort charisme. On est pas loin parfois du super deformed. Ce côté humoristique apporte un équilibre au récit, ainsi « La rose de Versailles », malgré son romantisme exacerbé, n'apparait jamais comme mièvre.


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Je suis contente d'être arrivée au bout de ce long manga (près de 1000 pages !) et mon avis sera mitigé.

C'est un manga shōjo, il est donc destiné à un public féminin, plutôt adolescente. Et je pense bien ! Avec toutes ces fleurs (à chaque page), ces robes de princesses et ces histoires d'amours ! Néanmoins, cela ne m'a pas dérangé. Je dois même dire que j'ai trouvé les planches sublimes, avec ces fleurs notamment ou grâce aux portraits des femmes. Les yeux de Marie-Antoinette notamment étaient très beaux. Vraiment, esthétiquement, j'ai trouvé cela magnifique.

Restant sur l'aspect graphique, le point avec lequel j'ai eu plus de difficulté était qu'il m'est arrivé, parfois, de mélanger certains personnages, aux dessins trop proches. J'étais alors obligée de faire des retours arrière, de me concentrer sur les vêtements et accessoires pour retrouver qui était qui. Plutôt embêtant et fatiguant à la longue.

Enfin, j'ai parfois été décontenancée parce que les changements de scènes, d'ambiance, de lieu et donc de personnage étaient sans transition, d'une cases à l'autre, en plein milieu de page. C'était parfois difficile à suivre.

Historiquement, c'était très intéressant car très fidèle à l'histoire réelle (et j'ai vérifié de nombreuses fois au cours de ma lecture, ). Seule, bien sûr, la présence d'Oscar était ajoutée. Ce personnage m'a d'ailleurs un peu perturbée (c'est ballot, c'est le personnage principal :/). Cela venait de son côté garçon-fille. Elle n'en est pas responsable évidemment puisque c'est son père qui l'a élevé en garçon (puisqu'il voulait un garçon) mais cela n'allait pas. Elle voulait être garçon et elle voulait être fille. Elle voulait être traitée en garçon et en même temps, elle voulait être traitée en fille. Cela apportait beaucoup de confusion et je dois dire que les personnalités à la cour étaient suffisamment complexes, les complots et duplicités suffisamment présents pour qu'il n'y ait pas besoin d'ajouter ce genre de personnage. J'ai même fini par lire en diagonale car j'ai trouvé, finalement, trop de pleurnicheries et de retournement de situation autour d'Oscar (la fille, oui, oui), ses sentiments, sa fonction. C'est dommage car, je le répète, historiquement c'était instructif. J'ai pu apprendre notamment le rôle de certaines nobles, connaître l'affaire du collier, comprendre Marie-Antoinette et son comportement, etc.

Pour conclure, je dirais : un très bon début, historiquement intéressant mais des défauts qui sont bien dommages...

~ pioché dans ma pal par Yanoune
~ Challenge Féminin 21 : deux perso sur couverture
~ Challenge ABC 2021-2022 : I
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Pour la génération Récrée A2, la rose de Versailles évoque de nombreux souvenirs. Plus connu avec l'animé rebaptisé Lady Oscar, son générique des années, décennies même plus tard résonne encore dans ma tête.
Les mangas étaient à l'époque plutôt pour les garçons, cette mangaka a été un précurseur pour les shojos. Les adolescentes ont découvert un nouveau style et en même temps un pan de l'Histoire de France. Même s'il y a des erreurs, notamment dans les costumes d'Oscar dans le style empire, l'autrice a fait un énorme travail de recherche pour restituer une époque et un pays tellement différent de sa propre culture. Les événements sont relativement bien relatés même si les caractères des personnes historiques sont plus romancés, le personnage de Marie-Antoinette devient une jeune ingénue, une reine de tragédie.
Les dessins sont magnifiques, les personnages kawaii avec leurs yeux immenses, remplis d'étoiles. Contrairement à l'animé, on a quelques passages un peu plus cartoonesques dans le premier tome, quelques notes d'humour contre balançant avec L Histoire qui est en marche. le premier tome se passe dans la jeunesse de trois protagonistes Axel de Fersen, Marie-Antoinette les amants maudits et Oscar, une jeune fille, 6ème de sa famille, dont le père en a fait un garçon de par son éducation afin de perpétuer le nom. La jeunesse, les premiers amours, les rivalités à la cour avec la du Barry, les premiers pas en tant que reine, la folie des extravagances de la reine.
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Je connaissais depuis l'enfance, j'en ai parlé hier, la série animée Lady Oscar. Mais mon inculture "mangaesque" fait que j'ignorai que ce dessin animé était tiré de la rose de Versailles. Je l'ai appris il y a quelques temps, et j'ai comblé mon ignorance : je viens de finir le premier pavé tome de cette réédition.

Il ne faut en effet pas avoir peur d'avoir des biceps de body builder à la fin de la lecture, car le premier volume de cette série compte près de mille pages (le second aussi d'ailleurs). Mais une fois lancé, qu'est-ce que c'est bien !

Le dessin, entièrement en noir et blanc, est très très agréable. Les personnages sont vraiment beaux, fins, assez caractérisés pour qu'on les différencie facilement. Je qualifierai le graphisme de "sérieux", même si il y a ici et là quelques cases typiques manga, avec les petits personnages aux expressions très très appuyées (mais ces cases sont assez rares et amplifient en général une idée précise de l'histoire).

L'histoire ensuite... Je l'ai trouvé très très intéressante. Bien sur, ce n'était pas une découverte complète pour moi. J'avais suivi avec beaucoup de plaisir la série animée, donc je voyais un peu de quoi on allait parler... Mais, bien qu'ayant fait 5 ans d'études d'histoire, je n'ai pas énormément de connaissances sur cette période. Je dois dire que ma période de prédilection est le Moyen Age, et que la révolution, la "pré révolution" et "l'après révolution" m'ont toujours profondément ennuyées... Ce manga (et un film dont je reparlerai très vite) m'ont donné envie de mieux connaître cette page de l'histoire, et en particulier, la vie de Marie Antoinette... J'ai repéré un ou deux livres sur lesquels je vais me pencher je pense...

Un très bon manga donc, et je vais me plonger très vite dans la suite ...
Lien : http://sofynet2008.canalblog..
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(je suis désolée : j'ai écrit une tartine, je spoile et j'espère ne froisser personne en plus)

Les mangas et moi avons une histoire assez récente faite de découvertes spontanées. Qu'elle ne fut pas ma surprise de trouver La Rose de Versailles à la médiathèque ! Plongée dans mon enfance (7-10 ans), avec le générique du DA « Lady Oscar » qui a démarré instantanément ! Je suis donc repartie chargée comme une mule des 3 volumes de l'intégrale et prête à redécouvrir l'origine du DA que je ne manquais jamais en mes jeunes années !
J'ai apprécié l'introduction par l'autrice/ la mangana qui rappelle qu'elle n'a pas voulu faire une oeuvre historique, mais une romance historique, les erreurs étant donc nombreuses, choisies ou par ignorance par non accès à l'information historique. J'ai été aussi surprise du succès de ce manga prévu initialement pour une revue de jeunes filles et de sa portée : des générations de Japonaises qui ont fait des études de civilisation et langue françaises et courent visiter Versailles !
C'est quand même un monument, le premier volume, couvrant la période 1774-1789, depuis la naissance de Marie-Antoinette à la veille de la Révolution française : presque 950 pages ! Avec quelques longueurs parfois. Il y a cependant des pages magnifiques, riches en détails nombreux et très travaillés... ce qui rend d'autant plus horripilantes à mon goût les vignettes bourrées d'onomatopées exprimant de manière exagérées des sentiments comme la colère, l'admiration béate ou la surprise où les traits sont simplistes et grossiers ! Il n'est pas toujours facile non plus de bien distinguer certains personnages féminins lorsque les vignettes sont en gros plan …
J'ai été aussi un peu déçue par une certaine grandiloquence et une théâtralité ridicules dans certaines scènes et dans les dialogues, des propos confondants de naïveté et les prises de conscience politiques foudroyantes des personnages : c'est parfois comique, parfois irritant.
Les émois amoureux suivent le schéma classique guimauve : A aime B qui aime C qui aime D… et tout le monde serre les dents, combat ses sentiments et se sacrifie pour le bonheur de l'autre (avec un certain masochisme, mais le sens du devoir) ! Les héros sont des adolescents, de jeunes adultes aux sentiments entiers… et les lectrices destinataires de ce manga aussi !
Quant aux erreurs historiques, j'ai un peu grincé des dents mais l'autrice a été honnête dans l'introduction, donc ...
FINALEMENT, entre enthousiasme et agacements, je suis allée au bout du volume !, avec globalement, un sentiment de satisfaction et de la curiosité pour la suite.
Je voudrais pour finir évoquer une question qui m'a interpellée, en espérant ne froisser personne et trouver les mots justes pour exprimer ma pensée.
Dernièrement, j'ai vu deux ou trois émissions et lu des articles, traitant des années 1980, disant qu'Oscar était une oeuvre extraordinaire et audacieuse, pour certains subversive, car elle était la première héroïne homosexuelle ou bisexuelle ou transgenre proposée aux enfants, etc. etc.
J'étais petite et je ne me souviens pas des détails du DA.
Mais en ce qui concerne le manga originel, cette lecture du personnage est totalement erronée. Je n'ai rien contre les LGBT+ : chacun aime qui il veut, ça me va très bien. Mais les ré-interprétations ou réappropriations ou réécritures, à contre-sens ou contre-pied de l'auteur, ça m'énerve !
D'abord il faut se rappeler que Oscar n'est pas un personnage historique, mais un personnage fictif, alors non, elle ne représente pas la France des années 1780 ! A la limite, si on cherche un personnage qui présentait officiellement une double identité sexuelle, il faut s'intéresser au chevalier d'Eon : là il y a à dire !
Mais en ce qui concerne Oscar, il est bien clair qu'elle a été habillée et élevée comme un garçon  non par goût/choix personnel, mais par le choix de son père qui a décidé qu'il ne voulait pas une fille de plus, que sa dernière fille serait donc son héritier et successeur et le gardien de la dauphine (ensuite devenue reine).
D'ailleurs, Oscar s'insurge quand les opposants à Marie-Antoinette les accusent, la reine et elle, d'être lesbiennes : 2 pages de négation TRES explicites et l'expression du personnage montre qu'elle ne ment pas pour se protéger ! Oscar a certes pour Rosalie un fort sentiment fraternel (elle lui dit « au revoir petite soeur » quand Rosalie part) et très protecteur (comme pour la reine, Charlotte de Polignac un peu), mais pas de sentiments amoureux. Les femmes, dont Rosalie, tombent sous le charme d'Oscar, mais visiblement surtout parce qu'elle est tout ce qu'elles ne peuvent pas être elles, grâce à sa tenue de garçon. Oscar a pleinement conscience d'être une femme et de tout ce que l'appartenance à ce sexe dans son époque la limiterait et l'empêcherait de faire, donc elle sait et dit que jouer un rôle masculin lui accorde des libertés d'actions, de paroles, de mouvements qu'elle n'aurait pas sinon. Qu'elle soit une femme est officiel, même si tout le monde ne le perçoit pas en la rencontrant, mais même en tenue masculine elle est parfois la cible de propos machos, d'attouchements et de menaces à caractère sexuel par des hommes (les Gardes françaises). Donc même en uniforme, elle ne trompe pas grand'monde.
Côté coeur, elle est clairement explicitement amoureuse de Fersen, son premier amour, et c'est d'ailleurs pour lui montrer qu'elle est pleinement femme qu'elle portera une robe à un bal: une seule fois !
Du coup, non, Oscar n'est pas une héroïne transgenre, ni homosexuelle, ni bisexuelle, mais plutôt une féministe : fictive cependant !!!, puisqu'elle est pleinement conscience de ce que le statut de femme a de limité dans le cadre historique donné et le dénonce. de ce point de vue, je trouve que au milieu de toutes cette guimauve et ce sentimentalisme (ce manga est avant tout une romance historique, un Arlequin à la japonaise), l'autrice a plutôt bien transmis cette idée : la femme en France à la fin du XVIII°s est avant tout un être inférieur dont la vie est dirigée par son père (ou son frère, son oncle) puis son mari et chargée de transmettre un héritage et fournir un héritier …
Malgré tout, c'est quand même une lecture un peu incontournable !!!
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La Rose de Versailles est un souvenir d'enfance, un dessin animé que j'ai regardé une fois ou deux dans les années 80' sous le nom de "Lady Oscar" (mais pourquoi "lady"?), j'avais aimé l'histoire romantique de courses poursuites amoureuses entre Marie-Antoinette, Axel Fernsen, Oscar, André et Rosalie... Aujourd'hui je saisi mieux à la fois le travail de reconstitution historique car même si tout n'est pas juste, il y a un énorme travail de documentation et je ne suis pas certaines que nos auteurs de BD européens s'en tirent aussi bien pour décrire le Japon du XVIII ème siècle... Et la volonté féministe qui transparaît dans cette histoire de fille cadette qu'on fait passer pour un garçon afin de maintenir un nom. J'adore l'histoire, l'atmosphère romantique et les personnages. Si le graphisme a un peu vieilli surtout comparé aux mangas actuels, le dessin garde tout son charme.
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J'ai lu du 23/06/2017 au 24/06/2017.
Un manga très différent des autres. En effet, le mangaka a qui l'a fait a réussi à créer le contexte d'avant la révolution française avec des personnages emblématiques comme Louis XVI, Marie-Antoinette, Fersen... avec un réalisme des faits, des caractères, des personnages impressionnants pour un manga. Etant fan de l'histoire surtout de la nôtre, j'ai adoré ce manga très réaliste et je trouve que c'est formidable comme moyen d'apprendre l'histoire aux jeunes comme aux adultes. On rajoute une histoire romancée (fictive) avec le colonel Oscar (qui est une fille). Ainsi, cela accentue le réalisme. Personnellement, mon coup de coeur pour les personnages est André tellement fidèle à Oscar et amoureux au point de sacrifier sa vie.
Pour conclure, laissez-vous séduire par ce manga dont je vais lire directement le tome 2. Cependant, ce sont de très gros mangas (+ de 900 pages).

Ma note : 8/10
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J'ai grandement apprécié ce manga qui nous raconte l'histoire de lady Oscar, jeune femme dirigeant la garde royale au temps de Marie-Antoinette.
J'ai lu ce manga en tant que fan de Marie-Antoinette et j'ai apprécié que l'auteure se soit appuyée sur la biographie de Stefan Zweig pour nous relater les faits historiques (même si elle nous précise avoir modifier certains évènements ou personnages pour servir son histoire).
J'ai adoré voir la vie de Marie-Antoinette mise en image. La meilleure partie de l'histoire est d'ailleurs le début, lorsque l'on suit Marie-Antoinette.
La suite concerne plus les histoires d'amour assez niaises et l'histoire d'Oscar avec divers rebondissements. J'ai passé un très bon moment à rire de ces situations dignes d'un manga shojo.
Je lirais le deuxième tome avec plaisir.
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J'ai trouvé le manga plus développé que la série d'animation, notamment la relation entre Marie-Antoinette et Axel de Fersen. On retrouve même la fameuse anecdote entre la reine et Elizabeth Vigée-Lebrun : la portraitiste fait tomber ses couleurs ; elle veut les ramasser, mais Marie-Antoinette constate qu'elle est enceinte en voyant son ventre arrondi et ramasse elle-même les couleurs de sa peintre attitrée !

On voit le livre "Du Contrat social" parmi les lectures d'Oscar ; pour une fois, Robespierre n'est pas représenté comme un monstre et parait même sympathique. Bernard Châtelet est largement inspiré de Camille Desmoulins, d'ailleurs j'adore sa tirade.

Je me suis délectée quand Marie-Antoinette a mis un vent à la comtesse du Barry ! Celle-ci l'a bien cherché, elle est exécrable ! Et aussi lorsque Oscar remet à leur place le mauvais duc et Mme de Polignac avec une bonne répartie !
J'ai également bien ri en voyant Marie-Antoinette, Louis XVI, le cardinal de Rohan et la noblesse caricaturés ! Et avec la grand-mère qui envoie un coup de pied à André, j'ai eu un bon fou rire tant c'est bien dessiné !

Bref, j'ai vraiment hâte de lire les tomes 2 et 3 ; ce manga est l'un des meilleurs que j'ai lus jusqu'ici !

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