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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je me suis offert un beau plaisir régressif et nostalgique ce week end. Ma fille a rapporté ce premier tome de l'école et quand elle me l'a mis sous le nez je suis retombée 35 ans en arrière (put... tout ça !)

Alors je le dis tout de suite. Je ne suis pas branchée manga . Je n'en ai lu que deux ou trois.
Mais celui ci, c'est juste LE chef d'oeuvre.
Si je ne devais lire qu'un manga dans ma vie ce serait celui ci.

La rose de Versailles (Versailles no bara) est une oeuvre qui a d'abord été publiée sous forme de sérié dans le magazine "Margaret" durant 82 semaines (1972/1973).
Riyoko Ikeda s'est inspirée de la biographie "Marie Antoinette" de Stefan Zweig pour créer ce shojo manga.
Elle en oubliait même de manger tellement elle était prise par son oeuvre !
Oeuvre qui va devenir un véritable phénomène : des fans clubs d'Oscar , une adaptation théâtrale, une adaptation au ciné, un disque, la parution de la série dans un magazine en italie et surtout le dessin animé "Lady Oscar" dont j'ai vu que dis je dévoré tous les épisodes, souvent le mouchoir à la main.

12 millions d'exemplaires pour la version poche. C'est juste incroyable.
Incroyable aussi que ce soit le Japon qui ait contribué à faire connaître ce pan de notre histoire.

C'est une oeuvre de fiction qui a pour cadre notre histoire de France.
Nous y suivons l'arrivée de Marie Antoinette à la cour de Versailles.
En parallèle, on découvre aussi Oscar François de Jarjayes, personnage de pure fiction, mais tellement magnifique. Lorsqu'elle est née, son père a décidé qu'elle serait élevée comme un garçon. Oscar apprend donc à se battre à l'épée, s'habille comme un garçon et devient un général de la garde royale au service de Marie Antoinette.

Ce manga est magnifique et romantique et passionné. Les dessins des personnages sont sublimes. Les sentiments sont exacerbés. oscar a un coeur noble et contrairement aux autres essaie de bien conseiller la reine et se préoccupe du peuple. Un code de l'honneur prononcé. Un sens du devoir qui fait passer ses intérêts personnels après ceux de la patrie et de la Reine.
J'ai aimé les marques d'humour dans les dessins avec la grand mère qui tape André (l'ami d'enfance d'André).

C'est une belle lecture que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Je n'y ai pas trouvé de défauts. oeuvre parfaite puisque plus de 30 ans après mon coeur bat encore la chamade pour Oscar et André. Oeuvre inoubliable.
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Cité comme manga de référence par Patricia Lyfoung, je me suis penchée sur ce GROS manga de 960 pages avec curiosité.
J'étais complétement passée à côté de l'animé étant enfant (j'étais pourtant fan de Récré A2) et c'est sans idée préconçue que j'ai commencé ma lecture.
C'est une très bonne découverte! Il faut reconnaître d'emblée que ces dessins ont presque 50 ans alors il est évident que la technique et le style ont beaucoup évolué.
Malgré cela j'ai adoré suivre les aventures de Marie-Antoinette, Axel de Fersen et Oscar François de Jarjayes (attention, c'est une fille!!!)
On retrouve la partie historique connue de la vie à la cour mais vue de l'intérieur et l'ajout du personnage d'Oscar rend l'histoire encore plus intéressante.
J'ai beaucoup aimé la préface de l'autrice datée de 1987 dans laquelle elle explique l'impact de ce manga au Japon notamment sur l'apprentissage du français et l'augmentation du nombre de touristes vers Versailles.
Une très bonne lecture.
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J'ai grandi avec les aventures de Lady Oscar (adaptation anime) mais je n'avais jamais lu le manga. C'est un vrai bonheur de découvrir ce classique shojo, l'un des premiers du genre et avec un personnage féminin véritablement fort (et qui ne devient pas une petite chose fragile qui a besoin d'être sauvée toutes les 5 min des qu'un homme apparaît).

Autant que je puisse en juger, les événements historiques ont été conservés tout en laissant place à une héroïne féminine et un peu de romance. Les personnages grandissent tout au long de l'histoire et gagnent en maturité.

Le traitement du personnage travesti est excellent. J'aime beaucoup notamment le moment où la question de la féminité d'Oscar se pose: il y a de nombreux personnages travestis dans l'univers manga qui redeviennent des "femmes" au sens traditionnel dès que la romance commence. Or ici Oscar n'a aucune envie d'être femme mais est consciente qu'elle ne peut ni être un homme, ni épouser celui qu'elle aime tout en gardant son rôle.

Au niveau des dessins, le style reflète la période d'écriture (début des années 1970). Étant adepte de mangas plus récents, j'ai eu du mal à apprécier le dessins et j'ai parfois du relire plusieurs fois les planches pour comprendre le détail de ce qu'il se passait. Malgré tout, la narration est excellente et mérite de persévérer.
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La Rose de Versailles...
Il n'est pas évident de parler de cette oeuvre lorsqu'elle vous a chamboulé comme elle m'a chamboulé. Elle a marqué ma vie. C'est peut être incroyable de dire ça d'un manga mais Versailles no bara est bien plus qu'un simple manga, c'est une incroyable leçon d'Histoire. J'ai vraiment vécu l'Histoire de France à travers ces personnages.
Riyoko Ikeda a su habilement et de manière si convaincante mêler la fiction à la réalité historique que l'on arrive plus à déceler l'un de l'autre.
On croit que Oscar et André ont réellement existé et on le souhaiterait si fort!
Marie Antoinette y est plus fascinante que jamais, derrière celle qui fut la dernière reine de France on y voit le destin d'une femme. On suit cette archiduchesse d'Autriche, de ses débuts en Autriche jusqu'à l'échafaud.
On y voit une fillette, puis une adolescente, une jeune femme et enfin une vraie femme.
Ce manga est vraiment exceptionnelle , je ne saurais pas trouver les mots pour vous convaincre de le lire mais s'il y a bien un livre que je conseillerais ce serait celui-ci!
Bonne lecture!

(PS:si vous avez la moindre question concernant l'oeuvre, je serais ravie de vous faire une critique plus compète et axé par MP)
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C'est LE shôjo culte par excellence, celui qui a fait connaitre l'Histoire de France et le Château de Versailles aux japonais, La Rose de Versailles est un mastodonte du genre.
Sorti en 1972 dans le magazine Margaret (créée en 1963) de Shûeisha, LaRose de versailles (ベルサイユのばら, Versailles no bara), est un pionnier du shôjo. Il figure en effet parmi les premiers manga réalisés par une femme pour un public féminin. Jusqu'alors, le domaine était réservé exclusivement aux hommes.
Pendant un an (durée de publication de la série), les lectrices pourront découvrir les aventures d'Oscar, Marie-Antoinette, Fersen, Louis XVI et bien d'autres. Au total, la série comptera 10 tomes. Pas de doute, Riyoko Ikeda est productive.
En 1979, La rose de versailles est adaptée en anime par le studio TMS Entertainment. Pendant 42 épisodes, c'est une fresque épique que les téléspectateurs pourront savourer. Puis, en 1990, sort un film. Il s'agit en fait d'un recoupage de la série.

Fort de son succès, la série se voit également adaptée en film live(comprenez avec de vrais acteurs) en 1979. le film, réalisé par Jacques Demy (rien que ça), propose une réalisation mixte. Celui-ci ne sort qu'en 1997 en France et passe totalement inaperçu. Dernièrement, on peut même découvrir un drama ayant pour thème les fans d'Oscar, personnage principal de la série.
Au delà de son succès japonais, La Rose de Versailles est très bien accueilli par le public français avec la diffusion de l'anime rebaptisé Lady Oscar en 1986 dans l'emission RécréA2 d'Antenne 2. Il est rediffusé en 1989 toujours chez Antenne2 avant de migrer vers France 3 en 1998 chezles minikeums, emission culte de toute une génération.
Dans les années 2000, Lady Oscar est rediffusé deux fois. Une première fois en 2004 sur France 5 dans l'emission midi les zouzous (qui rediffuse de grands classiques comme Princesse Sarah ou Olive et Tom) et en 2005 sur la chaine Mangas.
La Rose de Versailles, comme le prouve ses nombreuses rediffusions est une série inter-générationnelle qui plaît toujours, malgré son âge. Par nostalgie ou par surprise de voir le mixte de deux cultures, les raisons d'aimer La Rose de Versailles sont nombreuses.
Pour les amateurs, il faudra attendre 2003 pour voir la série arriver en DVD mais surtout 2006 pour profiter de l'édition collector et de ses nombreux bonus (édition aujourd'hui bien plus courante que la version simple). Ainsi pendant 16 ans, c'est le dessin animé uniquement qui a fait le succès de Lady Oscar. le public français devra attendre 2002 pour que Kana publie les trois tomes (deux tomes plus un spin-off recueil de petites histoires) qui composent la série.
En 2011, l'éditeur réedite La Rose de Versailles dans une édition avec nouvelles jacquettes, plus actuelles, plus belles que les originales.

La Rose de Versailles est une oeuvre culte depuis les années 70.En trente ans, le succès du manga n'en démord pas, bien que ciblé avant tout pour un lectorat féminin il peut parfaitement plaire à un large public comme il le fait déjà depuis tant d'années.. J'ai connu ce titre toute petite par le biais de l'anime Lady Oscar et j'en suis devenue accro tout de suite. Loin de faire écho à l'anime, La Rose de Versailles en est un complément parfait car il permet de traiter plus en détail les moments de l'anime trop rapidement passés sous silence. Bien que ce soit un shojo, l'auteur ne s'attarde pas trois heures sur un élément pour faire durer la romance. On le sait,la fin ne sera pas des plus heureuses et les histoires d'amour tournent très vite à la tragédie (Ah André et Oscar! Mon couple fétiche!).

Diffusé à l'époque sur Récré A2 puis sur France 3 dans les minikeums, l'anime est bien plus célèbre que le manga. Appelé La Rose de Versailles (son titre original) il est édité par Kana depuis 2002. La série se compose de trois tomes, respectivement de 960, 920 et 335 pages. Des trois tomes, seuls les deux premiers « pavés » composent l'histoire telle que vue dans l'anime. le troisième se divise en 4 chapitres, racontant chacun une histoire différente se concentrant sur un personnage inconnu de la série télé: Loulou. Loulou est la nièce d'Oscar, petite fille turbulente qui n'a pas son pareil pour se fourrer dans les pires histoires possibles.

La chance de pouvoir lire des mangas sur l'Histoire de France, c'est assez rare et Riyoko Ikeda fait ça de manière exemplaire. Plus qu'un travail de création, La Rose de Versailles est avant tout un travail d'adaptation. Ikeda s'inspire beaucoup, voire un peu trop de la biographie de Marie-Antoinette de Stefan Zweig (Romancier autrichien né en 1881 et décédé en 1942). Zweig, qui avait une grande passion pour la reine de France, en avait aussi une vision légèrement déformée et romancée. Il lui excusait très facilement certaines erreurs et certains de ses défauts, la décrivant également comme une « reine de tragédie ». Ce que fait également Riyoko Ikeda.

La Rose de Versailles, comme chaque histoire à vocation historique comporte deséléments romancés et incorrects par rapport à la réalité, on a ainsi des erreurs, notamment sur les costumes qui ne sont pas de la bonne époque (comme ceux de la Garde. Oscar, par exemple, porte un costume napoléonien, rappelons que Napoléon devient empereur quelque temps après la révolution), mais l‘auteur s‘en excuse et reconnaît ses erreurs. Malgré ça, Ikeda s'en tire à merveille et offre une oeuvre très réaliste du dernier couple royal et de la révolution française. Lire La Rose de Versailles c'est comme prendre un cours d'Histoire de France en plus agréable mais attention tout de même!

Car si l'oeuvre est réaliste, certains personnages sont bien différents dans le manga par rapport à la réalité. Ainsi donc, Marie-Thérèse d'Autriche n'est pas aussi bienveillante et douce dans la réalité mais à plutôt un esprit rusée de mère, cherchant à s'immiscer dans les affaires de la France par le biais de sa fille poussée dans une destinée non voulue, Mercy, quant à lui, n'est pas aussi pacifique. Marie-Antoinette, bien que fidèlement décrite, n'a jamais choisi les ministres à la place du Roi qui était suffisamment intelligent pour ne pas mettre dans des mains frivoles les affaires de l'État. En parlant du Roi justement, il n'est pas si idiot et benné dans la réalité. Louis XVI était surtout timide mais il était intelligent, bien qu'il avait des plaisirs simples.

L'un des principaux défauts de l'oeuvre réside dans sa temporalité. Il est difficile de se rendre compte que plusieurs années passent, les personnages gardant leurs traits juvéniles.

Si l'empreinte de Zweig est très présente, on remarque surtout celle D Ikeda dans certains personnages comme Oscar, Rosalie, André, les soldats de la Garde française et le masque noir qui n'est pas sans rappelé Zorro ou encore Robin des Bois. Grâce à eux, on a une vision plus intimiste de l'Histoire et du récit dramatique aux nombreux rebondissements D Ikeda.

Le point fort de l'oeuvre, en dehors de son contexte, c'est son personnage principal: Oscar. Ah Oscar! On en rêve toute, elle incarne le prince charmant, l‘homme parfait et c‘est normal, car c‘est une femme! Oscar c'est notre chouchou, on ne peut s'empêcher de la voir comme un homme qu'on aimerait avoir, mais on pleure avec elle quand ses sentiments prennent le dessus et quand son coeur se brise. On craque toutes pour elle et c'est aussi le cas des jeunes filles du manga comme Marie-Antoinette elle-même et Rosalie qui est, sans aucun doute, amoureuse d‘Oscar. Alors oui, c'est ambiguë et pourtant, ça ne dérange pas. D'une parce que Oscar est considérée par tous comme un homme, de deux parce que les personnages savent faire la différence. Ils vivent avec leurs sentiments mais restent dans le politiquement correct. La Rose de Versailles est un monde avant-tout féminin où les hommes sont assez en retrait. Alors est-ce que l'on peut qualifier Lady Oscar d'oeuvre à tendance Yuri? Non. Car les sentiments ambiguës de la part des jeunes filles pour Oscar se traduisent avant tout par une forte admiration voire une adulation qui reste toujours saine.

L'auteur utilise beaucoup de références dans son manga. Ainsi, en plus des multiples références à la tragédie grecque dans le second tome, on peu s'amuser à voir un peu de Dumas dans le masque noir et Oscar, un peu de Zola dans le peuple et un peu d'Hugo dans l'histoire de Jeanne et Rosalie qui évoquent beaucoup les Misérables. C'est surprenant de voir une telle maîtrise de la culture française de la part d'un auteur étranger à celle-ci.

Mais là où l'oeuvre est la plus impressionnante c'est dans son graphisme plein de bons sentiments limite guimauve et de préjugés. Car oui! La Rose de Versailles est un manga pour filles, mais il est beaucoup plus que ça. Si l'on a vu l'anime en premier, le côté cartoon des sd qui rappellent le style de Tezuka peuvent déstabiliser quelque peu. Car au niveau visuel, l'anime est beaucoup plus sérieux et dramatique que le manga. Néanmoins, on s'y habitue vite. Grâce à son trait assuré et ses nombreuses recherches sur l‘architecture, l'auteur nous fait voyager dans une atmosphère romantique de la noblesse et enivrante de passion dans une France très fidèle à celle du XVIIIe. le plus impressionnant reste les yeux des personnages. On y retrouve la pâte des années 70 et c'est un émerveillement. Ikeda ne laisse aucun défaut à ce niveau, laissant son lecteur admirer son trait romantique et passionné sublimé par un découpage et une mise en page époustouflante.

Coté Edition, La Rose de Versailles pourra en rebuter plus d'un. C'est le cas des non-amateurs de gros pavés.Les deux premiers tomes de la série contiennent l'équivalent de quatre tomes chacun divisés en cinq chapitres soit mille pages par volume. le troisième, plus court est l'équivalent d'un seul tome. Ce choix rend l'édition plus fragile et forcément plus chère. Ainsi pour les deux premiers tomes, il vous faudra débourser 40 euros (20 € chaque) et 10 pour le troisième. Une somme assez justifiée vu le nombre de pages d'un tome. On pourra apprécier les pages couleurs en début de volume bien que cela reste un peu « cheap ».
En ce qui concerne l'impression et le rendu du papier, il n'y a rien à redire, le travail est bon.
Lien : https://parole2libraire.word..
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Un manga au graphisme clair et agréable. le colonel Oscar de Jargey est en fait une femme, la cinquième fille d'un homme qui désespérait de voir sa charge se perdre faute de garçon pour prendre la relève. Puisque c'est une femme, elle sera donc naturellement affectée au service de la future dauphine: Marie-Antoinette d'Autriche.
Dans ce manga, la future reine la plus détestée de France est présentée comme une jeune fille naïve, écervelée et surtout angoissée à l'idée de quitter son pays et sa famille pour épouser un futur roi qu'elle ne connait pas.
C'est un tour de force que d'avoir réussi à rendre sympathique cette reine à une personne élevée dans le culte de la révolution de 1789, et pourtant c'est assez réussi. Même si je n'adhère pas au personnage à 100% l'histoire est présentée sous un jour différent qui lui réussi bien.
L'auteur étant fan de Marie-Antoinette, elle a particulièrement bien documenté son histoire. C'est également une chanteuse d'opéra qui a été invitée à chanter au château de Versailles un répertoire présenté à l'origine à la reine.
une grande réussite.
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La rose de Versailles est un incontournable dans l'univers du manga. A la fois épopée romantique, fresque historique, peinture sociale, il nous raconte en image l'histoire de la révolution française en s'intéressant aux destins tragiques de Marie-Antoinette et d'Oscar François de Jarjayes. Des dessins magnifiques, des personnages haut en couleur et une intrigue historico-romanesque qui séduiront les plus allergiques à l'histoire. Un must!
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Nostalgique du dessin animé, je me suis penchée sur ce manga en trois volumes. Quel bonheur de retrouver Oscar et André.
En plus de l'animé, je vous conseille le film moins connu de Jacque Demy qui date de 1979. A l'origine, c'est une commande japonaise, notamment de la marque Shiseido.
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J'ai adoré ce manga que j'ai découvert d'abord en animé sous le titre de « Lady Oscar ». Nous suivons avec Oscar toute les grandes étapes du règne de Marie-Antoinette (mariage, rencontre avec Axel de Fersen, Madame du Barry, affaire du collier…).
Ce manga est très riches : les personnages ont une psychologie plus complexe que dans la plupart des Shojo et l'histoire s'imbrique parfaitement dans l'Histoire.

Coup de coeur
Lien : http://hellody.canalblog.com..
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Lorsque j'étais plus jeune, petite fille pour le dire clairement, j'étais littéralement fascinée par le dessin animé Lady Oscar.

Maintenant que je suis une grande fille, j'ai enfin pris le temps de lire le manga ( publié en 1972-1973 au Japon ) dont est issu l'animé.

Ecrire que le dessin animé simplifie les intrigues et les personnages au profit de l'action et des sentiments peut sembler une évidence. Pourtant, je tiens à souligner cette évidence tant la différence m'a frappée.

Ce manga révolutionnaire - dans tous les sens du terme - était à l'origine classé comme shojô ( pour les jeunes filles ) mais il défie le genre. Les histoires dans L Histoire, les personnages sont bien plus complexes qu'il n'y paraît. Riyoko Ikeda a signé une fresque ambitieuse et foisonnante, romantique et tragique certes, aussi esthétiquement belle que passionnante.

Deux tomes grand format de plus de 900 pages chacun racontent la chute de la Monarchie en France autour de deux personnages féminins, psyché inversée, Marie-Antoinette et Oscar de Jarjayes, responsable de la Garde Royale, de leur enfance à leur mort, toutes deux victimes de la Révolution mais pas du même côté. Saga historique donc, car le second tome se poursuit au delà de l'assassinat d'Oscar devant la Bastille pour se clore sur l'exécution de la reine.

Sur un scénario brillant qui mêle finement la fiction aux interprétations et vérités historiques, de nombreux personnages réels se succèdent, L Histoire fournissant la trame : affaire du collier, la fuite dans le Petit Trianon, les Etats Généraux...Marie-Antoinette est autant l'héroïne de ce roman que Oscar, elles sont indissociables bien que le personnage de la reine soit moins fouillé, implacablement inscrit dans la tragédie, celui du destin, celui de l'amour impossible. Si le portrait d'Oscar rejoint ces connotations au théâtre antique ( de nombreuses et somptueuses planches du second tome le rappellent par les décors et les drapés ), l'ambivalence d'Oscar - femme contrainte de vivre comme un homme par devoir tout en faisant face aux regards de cette société hiérarchisée et codifiée qui n'ignore pas sa situation - est mise en scène avec brio en parallèle avec ses doutes sur la situation de la France et les privilèges de sa classe. Marginale, marginalisée, Oscar est un personnage particulièrement émouvant avec sa foi en des idéaux nobles qui ne sont plus ceux de la noblesse, assumant ses faiblesses et sa différence sans complaisance envers elle-même et les autres. L'autorité d'un homme, un coeur de femme. Certaines scènes relèvent de l'anthologie et mettent en évidence l'ambiguïté sexuelle et les règles monarchiques auxquelles elle est confrontée ( sa rencontre avec la jeune Rosalie élevée parmi le peuple qui s'apprête à se prostituer par misère, l'amour inconditionnel qu'elle va lui vouer, le bal donné par son père pour ses prétendants au cours duquel elle apparaît en uniforme de cérémonie de général de la Garde Royale affolant les demoiselles qui refusent de croire à sa féminité, l'accusation d'homosexualité lors du procès de Marie-Antoinette pour l'affaire du collier, lorsque qu'on l'interpelle ... " poupée de la royauté " ... - Vous allez danser avec un cavalier ? Ou une cavalière ? - Ce sera selon votre désir Majesté. " ); équivoque magnifiquement mis en image, en arrêt sur image devrais-je écrire, blanche silhouette féminine se détachant sur le fond sombre des pensées et des émotions.

Riyoko Ikeda parvient à retracer sans caricature - et bien que ce ne soit pas sa culture - l'atmosphère volage et perverse de la Cour, l'engouement de la population qui s'enthousiasme pour le jeune couple royal, promesse de renouveau, son amertume, sa détresse, sa colère dans son dénuement, à travers des situations quotidiennes dans lesquelles les personnages se croisent et interagissent.

Rappelons tout de même que, malgré sa densité, ce manga n'est pas un livre d'Histoire. Les histoires d'amour y tiennent un rôle fondamental. le récit, généreusement romancé au service d'un parti-pris racontant une reine délicate et pure, femme enfant-femme fleur, victime incomprise, est directement inspiré de la biographie de Marie-Antoinette qu'a signé Stefan Zweig - biographie que je recommande chaudement bien qu'elle soit particulièrement engagée - comme la mangaka le précise en préface. Ses choix graphiques confirment le souffle épique - découpages dynamiques des vignettes, portraits alternant avec les scènes en mouvement, soin du détail des costumes, jeux de perspective, fonds symboliques des sentiments...-

Riyoko Ikeda, toute jeune artiste, s'est investie avec passion dans ce manga : " Je me souviens d'avoir été submergée de travail au point de devenir tellement maigre que je devais faire des piqûres nutritives, d'avoir reçu de certaines femmes des lettres injurieuses, d'être tombée en dépression parce que je n'avais plus d'idées, d'avoir dessiné avec 40° de fièvre en me mettant des glaçons sur la main...J'avais à cette époque une passion à laquelle j'étais capable de tout sacrifier sans aucun regret, une idée fixe qu'on ne connaît pas plusieurs fois dans sa vie comme "l'explosion d'une étoile " pour reprendre l'expression de Stefan Zweig - "

Pour l'anecdote : dans cette préface, Riyoko Ikeda présente des excuses pour une erreur historique : " L'uniforme porté par Oscar date du début du XIXe siècle, de l'époque napoléonienne. Je l'ai choisi pour ses qualités esthétiques."

Du grand art malgré tout. A (re)découvrir. Pour le plaisir.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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