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EAN : 9782849656679
540 pages
Asuka (17/09/2009)
3.83/5   15 notes
Résumé :
Drame humain sensible, passionné et élégant, Très cher frère est l'un des chefs-d’œuvre de Riyoko Ikeda. Cette série à l'esthétisme léché, écrite à la suite de La Rose de Versailles, nous entraîne dans un monde dominé par les violentes passions de jeunes filles en quête d'amour et de reconnaissance.

Misonoo Manako fait son entrée à la prestigieuse école pour filles Seiran. Elle est admise, contre tout attente, dans un cercle privé réunissant les fille... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Très cher frère (Oniisama e en Japonais) fut publié en 1975 au Japon. Il s'agit de l'une des oeuvres de Ryoko Ikeda, l'auteur de la légendaire Rose de Versailles. Prenez garde, lecteurs! Ne vous fiez pas à la ravissante couverture du manga et à l'appelation "shôjo manga" que l'on attribue à tort à cet ouvrage! En dépit de ses graphismes si délicats, des personnages aux chevelures volumineuses et aux yeux aussi étincelants que des joyaux, des dentelles et que sais-je encore, nous avons affaire à un josei, c'est à dire un manga destiné à de jeunes adultes, du fait des thèmes sérieux et sombres qu'il aborde. L'histoire débute sur l'entrée de la jeune Nanako Misonoo, une adolescente issue de la classe moyenne, au prestigieux lycée Seiran, un établissement fréquenté par des jeunes filles de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie. Dans ce lycée, une confrérie exclusive regroupant les élèves les plus brillantes, gracieuses et talentueuses suscite l'admiration des élèves, ainsi que leur jalousie. Il s'agit de la Fraternité, un club exclusif dont le fonctionnement est calqué sur celui des clubs des lycées et universités des États-Unis. Ce club est dirigé par la ravissante Fukiko que toutes les élèves nomment révérencieusement "princesse", et d'autres filles aux allures de mannequins. Chaque année, quelques élèves sont sélectionnées comme candidates potentielles pour faire partie de la Fraternité. À la surprise générale, Nanako est choisie, ce qui lui vaut de s'attirer les foudres de ses camarades, qui feront tout pour l'inciter à quitter la confrérie. Voici un manga épistolaire d'une rare qualité, qui s'apparente à un roman d'initiation ; un manga épistolaire, puisque Nanako adresse des lettres à un professeur qui lui faisait la classe au collège, et qu'elle considère comme un grand frère, d'où le titre du manga. Nanako, douce, ingénue et naïve au début du manga, est amenée à quitter brusquement le temps de l'enfance.

L'adolescente fait face à la malveillance des autres élèves et ne divulgue rien de ce qu'elle endure à ses parents. Néanmoins, grâce à quelques alliés, Nanako fait face aux injustices dont elle est victime. Une mystérieuse jeune fille, Rei, vêtue comme un homme, devient son amie, ainsi que Kaoru, la meneuse de l'équipe de basket du lycée. Outre les épreuves de sa vie de lycéenne, Nanako est stupéfaite par l'animadversion qui règne entre Fukiko et Rei, puisque cette dernière subit des sévices moraux et physiques de la part de Fukiko.

Lire ce manga n'a absolument rien d'une promenade de santé, et s'il se trouve parmi vous des personnes ayant vu le dessin animé basé sur ce manga, je pense qu'elles comprendront aisément où je veux en venir; dépression, suicide, anorexie, maladie incurable, addiction aux médicaments, masochisme... voilà les sujets que le manga aborde, avec un ton qui rappelle énormément le mélodrame. Ne soyez pas rebutés. Très cher frère est une oeuvre superbe qui nous en apprend considérablement au sujet des institutions japonaises. En outre, il se trouve que les situations dépeintes dans le manga de Ryoko Ikeda demeurent encore d'actualité dans le Japon de l'ère Reiwa comme le harcèlement scolaire, le taux de suicide chez les lycéens japonais, la place de la femme dans la société... Il est intéressant de remarquer que le club de la Fraternité constitue une échappatoire pour les lycéennes qui en font partie. Dans ce gynécé, elles jouissent d'une liberté totale, sans la moindre présence masculine. Elles s'aggripent désespérément à cet infime pouvoir puisqu'elles sont conscientes que dès que leur scolarité au lycée, puis à l'université, sera achevée, elles seront cantonnées à des sphères traditionnelles et familiales. Concernant l'histoire, le récit est bien construit, de même que les personnages. le dénouement abrupt de l'intrigue, ainsi que le manque de développement des personnalités des personnages m'ont toutefois laissé sur ma faim : le lecteur n'apprend rien au sujet des différents membres de la confrérie. le coup de crayon de Ryoko Ikeda est toujours aussi chargé d'émotion: tantôt le lecteur s'émerveille, tantôt il est consterné. Si vous avez apprécié La Rose de Versailles, vous serez probablement sous le charme vénéneux de Très cher frère.
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Je continue doucement, mais sûrement, mon exploration des titres vintage et patrimoniaux. À la médiathèque, R. Ikeda est représentée par la Rose de Versailles et par Très cher frère. J'ai choisi de commencer avec celui-ci, car le format one-shot me semblait sympa pour aborder le travail de la mangaka. J'avais déjà vu des planches de Riyoko Ikeda, donc je savais à peu près à quoi m'attendre. Toutefois, il m'a fallu quelques dizaines de pages avant de vraiment plonger dans son style singulier pour en apprécier le découpage et le cadrage. On est sur un manga à la mise en scène déconstruite, où les pensées, imagées ou écrites, se mêlent aux dialogues directs et aux actions des personnages. J'ai parfois été un peu perdue par la richesse des pages, aussi généreusement décorées (décors de l'histoire elle-même mais aussi décorations de page). Mais au moins je me dis que je serais mieux armée pour lire la Rose de Versailles (j'espère) ! Ce que j'ai beaucoup apprécié niveau graphisme dans Très cher frère, c'est l'esthétique vestimentaire des personnages. Je vais m'abstenir de plus commenter ce point puisque je m'y connais autant en mode qu'en élevage d'huîtres (pas du tout), mais c'est quelque chose dont je me rappelle. Les tenues recherchées et diverses m'ont marqué.
Ensuite, ce qui m'a marqué, c'est la dureté des thèmes abordés. Avec le titre et l'ambiance dégagée par la couverture, je m'attendais à un récit tranche-de-vie plutôt familial et léger (je ne connaissais pas le résumé avant d'entamer la lecture). Eh bien, quelle erreur ! le frère mentionné dans le titre n'est qu'un personnage secondaire. On est clairement sur une oeuvre school-life dont l'ambiance esthétique (fleurs, mode, pages parfois très lumineuses) est contrebalancé par des personnages durs et des thèmes difficiles (dépression, maladie, concurrence au sein de l'élite, discrimination entre les classes, suicide, maltraitance). J'ai été bousculée, indignée et malmenée comme l'héroïne qui débarque dans cet univers impitoyable et prend difficilement ses marques. Les personnages jouent le chaud-froid avec elle, ce qui rend difficile l'identification de ses véritables alliées (au féminin, puisque nous sommes dans un institut pour jeunes filles). Pour autant, si certains antagonistes sont bien identifiés et faciles à détester pour leur comportement, des protagonistes peuvent aussi tirer quelques grimaces pour leur duplicité ou leurs secrets jalousement gardés. Au final, les relations sont torturées et généralement dramatiques dans leur conclusion. C'est assez décourageant, car au moment où on se prend à espérer de belles choses pour ces jeunes filles, les voilà ployant sous le coup des pertes et des trahisons. Vraiment pas une lecture à choisir dans un moment de coup de mou ! Malgré l'ambiance sombre de Très cher frère, l'histoire se veut aussi réaliste. L'espoir, les belles choses, sont aussi présentes. L'amitié, dans ses aspects crus et dans ses instants de complicité infinie, est bien représentée. Tout comme l'attirance romantique. J'ai été agréablement surprise par la façon dont est traité l'amour romantique dans ce manga. Je ne m'attendais pas forcément aux couples présentés ou à leur tournure. Même si, comme je l'ai dit, c'est teinté de beaucoup de drame, j'étais contente, l'espace de quelques chapitres, de suivre ces jeunes femmes dans leurs premiers sentiments.
À présent, je suis curieuse de découvrir le travail de R. Ikeda sur la Rose de Versailles (je ne sais pas si je dois m'attendre à un ton tout aussi impitoyable que dans Très cher frère!).
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Vidéo de Riyoko Ikeda

Riyoko Ikeda : la visite royale
Auteure de "La Rose de Versailles" (connue en France des trentenaires sous le titre "Lady Oscar"), Riyoko Ikeda, invitée d'honneur du Festival d'Angoulême, a été reçue très officiellement au Château de Versailles pour une visite et un concert privés..
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