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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Belle étude de caractère et de comportement d'une mère dont le fils de 23 ans vient d'être condamné à treize ans de prison pour meurtre.
La honte, la solitude, la peur du regard des autres et puis le remord car pour elle cet enfant était "un bon petit".
C'est un enfant abandonné par son père qui n'a connu que l'amour de sa mère, dans la cité où il a grandi.
Au fil des jours, la mère tente de comprendre les raisons qui ont amené son fils à devenir un assassin.
De fil en aiguille, elle se culpabilise et se rend responsable de cet acte jusqu'à contraindre la greffière du tribunal de demander au juge de la recevoir pour lui expliquer son raisonnement: c'est les mères qui sont coupables et qui devraient être poursuivies.
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D'un roman au fort potentiel, l'auteur a construit ici un récit vide d'émotions ; à aucun moment je ne me suis sentie impliquée dans le récit pourtant si tragique de cette mère et son fils criminel. Une lecture un peu vaine et vite oubliée. Tout le monde ne s'appelle pas Lionel Shriver et c'est bien dommage...

La critique complète sur mon blog !
Lien : http://the-last-exit-to-nowh..
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LA NUIT COMMENCERA est un petit livre très fort, très poignant, très intense.

Il raconte cette mère qui sort d'un procès d'assises et qui vient d'entendre son fils de 23 ans se faire condamner à 13 ans de prison. Il décrit son épuisement tant physique que psychique, résultat de tous les sentiments qui se sont disputés en elle depuis le début de l'affaire.

L'incrédulité face à l'acte de violence de son fils, puis l'incompréhension, puis la culpabilité. L'isolement, les regards des voisins, de sa patronne, des clientes du magasin où elle est vendeuse, la honte qu'ils provoquent.

Et le procès, pendant plusieurs jours, la solennité de l'audience, ses codes étranges, et enfin le couperet de la condamnation.

D'abord ressasser ces jours d'audience, ce qu'il aurait fallu dire, ce qu'il aurait fallu taire, ce qu'on n'a pas bien fait. Cette impuissance à faire son devoir de mère et à défendre son fils.

Ensuite, devoir rester seule avec sa souffrance. Faire un décompte, déjà un jour après le verdict, pour espérer que peu à peu elle s'apaise. Et en attendant, être ravagée de douleur au point de se dire qu'on aurait préféré son fils mort que meurtrier, et s'en vouloir de l'avoir pensé.

Et enfin se révolter. Lancer un "pourquoi?" plein de rage en regardant la photo de son fils enfant et toutes les promesses d'avenir que le cliché contenait. Laisser la colère, la frustration et l'injustice prendre la place, pour ne plus pleurer et être anéantie, puiser de la force dans sa colère. Cette force qui lui donne le courage (la folie?) d'aller arracher un entretien avec le Juge d'instruction, parce qu'il est essentiel de lui dire que les fils sont innocents, que ce sont les mères les coupables, comme elle l'a entendu au procès. Dire que si elle avait fait différemment, si elle avait offert une autre vie à son enfant, que c'est à cause de ce qu'elle n'a pas pu ou su lui donner... Vouloir prendre sa part du crime, et si c'était possible la place de son fils en prison.

Thierry ILLOUZ décrit formidablement les états d'âme de cette mère. Et pour cause puisqu'il est lui-même avocat, et qu'il a dû en cotoyer plusieurs, de ces familles sur qui s'abat subitement le drame et dont les membres viennent se succéder à la barre de la Cour d'assises.

Je ne résiste pas à l'envie de recopier ici les sentiments de la mère lorsqu'elle entend la plaidoirie de l'avocat de son fils, si bel hommage à cette profession : "Il poursuit et ce qu'il dit la remue, la bouleverse, il lui semble qu'elle attendait depuis des années qu'on parle comme cela d'elle, de lui, de leur vie. Ce n'est pas aujourd'hui; c'est trop tard aujourd'hui; il aurait fallu qu'un avocat parle pour eux avant tout cela, avant le crime (...). "

J'ai été très sensible au désespoir farouche de cette mère, formidablement livré par l'auteur.

Lien : http://cousineslectures.cana..
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Que peut bien ressentir une mère quand elle sort du procès de son fils, qui vient d'être condamné à 13 ans de prison pour meurtre ? C'est dans les méandres de son chagrin, de sa colère, de sa culpabilité, de sa dignité que l'auteur nous convie, à travers la vie quotidienne qui doit continuer. le rythme de ce long monologue, comme la douleur de la mère, est lancinant, le propos reste sobre mais fait mouche. Certes difficile de ne pas penser à l'excellent (et inégalable) "Il faut qu'on parle de Kevin", de Lionel Shriver, mais les tourments, l'hébétude, la révolte de cette mère désarmée sont très bien rendus : il n'y a pas pire que voir souffrir son enfant et être impuissant à l'aider...
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Une belle petite découverte: La nuit commencera de Thierry Illouz chez Buchet Chastel.
Le pitch: Comment peut réagir une mère qui vient d'assister au procès de son fils de 23 ans, passé de "bon petit" à "assassin" en quelques minutes irréparables, crime pour lequel elle le voit condamné à 13 ans de réclusion criminelle?
Lu sur les conseils d'une relation de travail avec qui je partage ma passion pour la lecture, c'est une découverte intéressante que j'ai faite là!
L'auteur, avocat pénaliste de profession, sait de quoi il parle. Et pourtant le sujet n'est pas facile à traiter: car si l'on peut aisément s'imaginer à la place d'une victime, il est bien plus compliqué de se mettre à la place de la mère d'un assassin. Elle n'est pas celle qui a tué, mais elle n'est pas victime non plus. Et c'est ici tout le talent de l'auteur que d'aborder les différents sentiments que peut ressentir cette mère qui vient pourtant de voir sa vie basculer en quelques secondes: viennent alors la tristesse, la honte, la gêne, la colère, la culpabilité... le style de l'auteur, sensible et sobre à la fois, rend ce récit remarquablement réaliste.
En bref un livre à découvrir.
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Tout d'abord, un immense merci à Babelio pour la superbe opération qu'est la Masse critique, ainsi qu'aux éditeurs participants ! Quel plaisir de pouvoir, grâce à cela, découvrir de nouveaux ouvrages et de nouveaux auteurs : )

Pour ce qui est de "La nuit commencera", je dois dire que le sujet est intéressant et m'a tout de suite attirée. Bien sûr, difficile pour moi de ne pas penser immédiatement à l'incroyable "Il faut qu'on parle de Kévin", mais finalement, à part le thème, la comparaison s'arrêtera là : dans "La nuit commencera", on se situe après le crime, après les événements, juste après le procès lui-même.

Et c'est peut-être justement le fait que l'auteur ait choisi de démarrer son récit à cet instant précis de la vie de cette mère qui donne ce style si particulier au livre. Car, si dans le fond, tout y est : un sujet intéressant, une analyse plus que pertinente de la psychologie des personnages, une plongée réaliste et sans pathos excessif du milieu judiciaire, le fond, lui, m'a laissé une impression plus mitigée. J'ai eu un peu de mal à me sentir vraiment touchée, à rentrer dans ce récit pourtant accessible et sans fausse note apparente. En fait, la syntaxe, la ponctuation même (c'est bien la première fois que je m'attarde réellement sur la ponctuation d'un texte !) donnent une impression d'hébétude, de spirale qui tourne sans fin... Et je n'arrive pas à déterminer si c'est là une vraie réussite de la part de l'auteur, qui accentue par ce biais le sentiment de déréalisation dans lequel se trouve son héroïne ; ou bien si au contraire son écriture apparaît ici un peu maladroite et empêche d'entrer pleinement dans l'histoire.

J'aurais quand même tendance à pencher pour la première solution, car la courte scène où cette mère éprouve pour la première fois un sentiment qu'elle n'a jusqu'alors jamais même effleuré (la colère), le style se fait soudainement plus vif, plus emporté, plus enlevé... Tout comme le final qui laisse presque à bout de souffle (même s'il s'agit finalement d'une simple scène du quotidien judiciaire). Mais comme je n'ai été finalement transportée que par ces deux passages, je ne peux que ressortir de ce livre avec une impression mitigée. Parce qu'objectivement, il est réussi, sincèrement : tout sonne juste, tout est subtil, pertinent, sensible. Mais pour ma part, j'ai besoin d'être remuée par un livre, j'aime ne pas en sortir complètement indemne... et cela n'a malheureusement pas été le cas pour moi ici.

Mais cela reste une découverte intéressante malgré tout : )
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