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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai aimé cet album pour le talent d'Alex.W.Inker à créer l'ambiance bien particulière de l'Alabama du début du XX ème siècle. On retrouve le contexte déjà décrit par des auteurs comme Steinbeck dans des souris et des hommes, d'une pauvreté liée à la désorganisation du système esclavagiste et d'une industrialisation encore en devenir. J'ai beaucoup apprécié l'originalité du dessin et des couleurs,la variété du format des planches qui soutiennent parfaitement le texte et mettent en exergue les émotions. L'histoire est tirée du roman de Virginia Reeves que je n'ai pas lu. Je suis donc dans l'incapacité de mesurer les libertés qu'A.W.Inker a pris ou pas avec l'oeuvre originale. C'est une histoire violente parce qu'elle met en scène l'injustice et les drames qui peuvent anéantir toute une vie. Elle décrit un destin terrible auquel le personnage principal ne peut échapper.
Ce que j'ai moins aimé c'est qu'au delà de l'impact du contexte socio- économique sur le drame qui va se jouer,les personnages principaux ne sont pas attachants. Là où j'aurais aimé trouver de la solidarité,de l'amour,de la compréhension, je n'ai trouvé que de l'égoïsme et du jugement intransigeant. Je pense surtout à Mary,la femme de Monsieur Roscoe qui n'endosse aucune responsabilité dans l'accident qui va conduire" son homme" à la prison et qui va même monter leur fils contre lui. Dès le début on la voit tout mettre en oeuvre pour le contraindre à répondre à ses propres aspirations au mépris de sa passion pour l'électricité et lorsqu'il commet l'irréparable involontairement elle le condamne sans le moindre état d'âme. Cette personnalité en arrive presque à minimiser le rôle du contexte social dans le malheur qui s'abat sur cette famille pour recentrer sur les responsabilités individuelles. Je suis tentée de lire le roman de Virginia Reeves pour vérifier si je retrouve la même impression.
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Cette BD est l'adaptation du roman éponyme de Virginia Reeves.
Cela se passe en Alabama, aux alentours de l'époque de la crise économique de 1929. Roscoe est un agriculteur qui essaie juste de s'en sortir. Il a travaillé auparavant pour la compagnie d'électricité. Il parvient alors à détourner de l'électricité pour pouvoir faire tourner son exploitation. Mais ce détournement va provoquer un accident grave et il va se retrouver en prison.
Le graphisme est en trichromie, noir, bleu horizon et orange pétant, avec une trame (les petits points) grossière et unique pour les nuances. Cela retraduit les impressions d'ouvrages illustrés de l'époque, un côté vintage pour se mettre dans l'ambiance rétro du récit. le graphisme est du genre réaliste, un peu glauque, la laideur est légèrement accentuée, le trait est épais, les noirs très présents mais contrebalancés par la vigueur de l'orange. Il fait chaud et sec. Ce graphisme sert parfaitement l'atmosphère du récit, il l'incarne même tellement bien qu'il est dur d'imaginer le récit sans ces illustrations. Même sans avoir lu le roman, je trouve que le graphisme a su parfaitement se l'approprier.
C'est le récit d'une descente aux enfers, un récit social. Roscoe n'est pas du genre rebelle, au contraire, il se plie aux contraintes et se fait même bien voir par le directeur de la prison mais sa vie s'écroule tout de même sans qu'il n'y puisse rien. En toile de fond, la chaise électrique apparaîtra comme un leitmotiv dans la narration : l'accident provoqué par Roscoe s'apparente à la mise à mort par cet engin, il sera aussi demandé à un ébéniste de la prison de construire une chaise à cet usage, et Roscoe se portera volontaire pour en concevoir le système électrique… L'histoire dépeint l'Amérique des années 30 dans les états ruraux, et l'univers carcéral de l'époque. Un récit social assez dur, un peu sordide, mais plein de compassion pour son personnage, dans la lignée de Steinbeck.
Parce que le graphisme sert idéalement le texte, parce que le personnage est attachant malgré ses erreurs, et parce qu'il y a un peu du style Steinbeck, c'est une lecture qui vaut vraiment le coup. J'ai aimé.
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Couverture cartonnée aux teintes sépia-orange, tranche foncée, graphisme aux faciès caricaturaux proche des pieds nickelés, l'ouvrage est déjà précieux. Nul besoin d'une poussière imaginaire sur laquelle souffler pour être propulsé dans le passé. Fin des années 20, Alabama, la course à l'industrialisation et l'ère de prospérité ont laissé la place à la grande dépression qui a gangrené jusqu'aux campagnes laissant les agriculteurs sans ressource. Roscoe, fermier malgré lui, homme bourru, buté mais cultivé et passionné par l'électricité, a décidé d'agir. Ces choix hasardeux vont malheureusement briser des vies ainsi que la sienne. Pour lui, ce sera le poids de la culpabilité dans un univers carcéral glauque où la fée électricité sert à prendre des vies. Il trouvera refuge dans la lecture et dans « un travail comme un autre » peu reluisant mais restera pour toujours marqué par le dépit. Un roman graphique remarquable qui dépeint avec réalisme la misère sociale qui pousse à bout et conduit à des erreurs irréparables. Roscoe avec son parcours chaotique est la figure torturée de tous ceux qui souffrent. D'un caractère antipathique, on est pourtant ébranlé par cet homme qui a tout perdu. Une adaptation très réussie qui a su me plonger avec rudesse et émotion dans l'obscure histoire américaine.
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L'électricité, cette invention géniale n'est pas pour plaire à tout le monde. A son arrivée, on la regarde d'un mauvais oeil, d'autant plus qu'à cause d'elle, certains tombent dans la misère. La concurrence avec les machines n'étant pas tenable. Roscoe T Martin a pourtant une idée qui lui paraît lumineuse - sans mauvais jeu de mots. Il décide de détourner l'électricité à son profit.

Alex Inker dresse un portrait social et économique des Etats-Unis du début du 20e siècle. On y suit les conséquences de l'arrivée de l'électricité, le délitement d'un couple, la ségrégation, le milieu carcéral, la violence, etc. J'ai suivi le personnage principal avec beaucoup d'intérêt tant le propos est réaliste. Quant aux illustrations - qui rappellent un peu le style des comics d'il y a quelques années - elles sont maîtrisées et détaillées.

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Bien décidée à lire plus de BD en 2021 (genre que j'ai vraiment laissé de côté ces dernières années) j'ai fait une petite razzia en bibliothèque. Première lecture avec « Un travail comme un autre » de Alex W.Inker, une adaptation graphique du roman éponyme de Virginia Reeves.

Dans l'Alabama des années 20, Roscoe T Martin vit sur la ferme de son épouse. Mais il n'est pas agriculteur, il refuse d'être un fermier. Son truc, sa passion c'est l'électricité. C'était d'ailleurs son métier avant de devoir reprendre cette maudite ferme. Cette situation le rend aigri, violent et son couple, tout comme la ferme, est au bord de la faillite. Pour sortir de cette situation, Roscoe, avec l'aide de son métayer noir, Wilson, décide de détourner la ligne électrique de la compagnie Alabama Power. L'arrivée de l'électricité améliore le quotidien de sa famille et le rendement de la ferme. Jusqu'à ce que le branchement provoque un accident mortel. Roscoe et Wilson sont pour l'un envoyé en prison, pour l'autre à la mine…

Sous la chaleur accablante de l'Alabama, le scénario nous fait suivre la longue descente en enfer d'un homme. le destin tragique de Roscoe se mêle à l'Amérique en crise, celle où des millions de fermiers vont mourir de faim, avec en toile de fond la ségrégation raciale, le milieu carcéral et la violence des rapports sociaux. Je n'ai pas lu le roman mais je regrette ici une histoire un peu hachée qui m'aura gênée par moment.

A l'opposé j'ai trouvé le dessin magnifique. le graphisme rétro en trichromie détaille chaque scène et restitue à merveille une ambiance lourde, poisseuse, parfois violente.
Entre aplats de couleurs et trames, les personnages prennent du relief et des dessins en pleine page viennent ponctuer le récit. A ce plaisir visuel s'ajoute le plaisir du touché avec un papier granuleux et bien épais.

En résumé, et malgré un bémol sur la narration j'ai vraiment apprécié cette BD sociale aux traits puissants et sur laquelle plane l'ombre des romans de Steinbeck.
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Seconde incursion dans l'univers graphique de Alex W. Inker, après avoir lu récemment Fourmies la Rouge.

L'auteur adapte ici un roman de Virginia Reeves, dont l'intrigue prend place dans l'Alabama des années vingt. L'histoire d'un électricien qui s'installe sur une exploitation agricole et qui, suite à un branchement sauvage sur une ligne ayant entraîné la mort d'un homme, va connaître les affres de la prison. L'essentiel de l'ouvrage s'y déroule d'ailleurs, même si, de loin en loin, on comprend aussi comment la vie se passe au-dehors.

Tout cela est résumé à grand trait, et n'est d'ailleurs pas exempt d'erreurs ou d'imprécisions ! J'ai retrouvé le trait caractéristique d'Inker, ainsi que la persistance (ou l'apparition ? je ne sais dans quel ordre ses différents ouvrages ont paru ...) de l'utilisation du rouge dans son travail. Comme pour rendre compte de la violence latente de cette Amérique des années 20, entre ségrégation et grande dépression.

Une lecture qui n'est pas un coup de coeur mais qui, comme souvent dans les adaptations que je trouve réussies, m'a donné envie d'aller me frotter à l'ouvrage d'origine.
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Billet commun entre le roman graphique d'ALEX W.INKER et le roman de VIRGINIA REEVES qui a inspiré W.INKER.

La richesse évocatrice du verbe ou la puissance émotionnelle du trait, deux miroirs d'une même histoire, celle de Roscoe, jeune électricien employé au déploiement de l'électricité dans l'Alabama du début XXème siècle , envoyé en prison pour un acte conscient d'incivilité qui le fera basculer malgré lui dans un engrenage tragique avec la mort d'un innocent.
Tout le poids d'une décision impulsive de survie qui se transforme en drame de toute une vie. Pour sauver sa famille de la misère, Roscoe va briser le destin de ceux qui l'aiment, sa femme, son fils, et la famille de Wilson, celui qui l'aidera par loyauté dans son larcin fatal et qui subira lui aussi la prison.
Une belle histoire de dévouement infaillible, de filiation perdue, d'amour écorché, de culpabilité profonde, une histoire qui vous prend aux tripes avec l'écriture ciselée de VIRGINIA REEVES ou les dessins foudroyants d'ALEX W.INKER. Electrisant !
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Adaptation d'un roman que je n'ai pas lu, cette bande dessinée retrace la vie d'un homme, passionné par l'électricité. À cette accroche peu vendeuse, il faut rajouter que cela se passe aux États-Unis, en pleine transformation sociale, qui jette sur les routes de la pauvreté tous les fermiers d'Alabama. Et que notre homme a abandonné son métier d'électricien pour l'amour de sa femme, et qu'ils reprennent la ferme parentale. On parle ici de debrouille, de ce qu'entraîne le changement, d'acceptation, de reconstruction. Très intéressant.

Dessin très sobre et aux couleurs volontairement limitées.
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Comme d'autres avis, j'ai retrouvé ici un air de Steinbeck, d'hommes en blouses de travail et de Californie du début XXè, de racisme, de prisons et de misère. C'est un récit d'une vie, celle d'un homme qui veut travailler de ses mains et avec l'électricité. Rapidement, l'histoire s'installe dans son rythme qu'elle ne perd plus jamais. Ce qui est remarquable, vu le nombre des pages, qui se lit d'ailleurs facilement et plus rapidement qu'on ne pourrait le croire, au vu du bouzin.

Le dessin est parfait pour ce genre de récit, rendant quelque chose de rugueux dans les textures. On sent la toile grossière des vêtements et les planches écaillées. Ça passe par le dessin, l'ambiance est très bien retransmise et permets de ressentir tout le poids du récit. Un excellent exemple de comment articuler le fond et la forme d'un récit.
Le récit, lui, est assez linéaire. On se doute vite de ce qui va arriver, mais l'importance n'est pas vraiment perceptible tout de suite. Par contre, une fois au pénitencier, c'est l'escalade de la violence et de la douleur pour notre personnage. Une sacrée descente aux enfers pour un brave gars qui veut juste bien faire son travail. J'aime le fait que l'accent ne soit jamais mis uniquement sur un "brave homme", puisqu'il a aussi des comportements qui ne conviennent pas, comme avec sa femme. Par contre, c'est un travailleur honnête ou qui essaye de l'être. Et j'aime le fait que ce qui l'anime avant tout soit sa passion pour son métier et la volonté de préserver sa famille. C'est simple, comme beaucoup de gens que j'ai pu croiser dans ma vie, et ça peut mener à des conséquences désastreuses. A partir de l'accident, on sent que l'auteure veut nous montrer le délitement de ce qui fait la vie de cet homme, mais aussi par là une critique de nos institutions, des pouvoirs et des humains. Que dire de ces gardiens de prisons si sadique, de ce jugement qui semble joué d'avance, de cette douleur de la séparation d'un couple ? La fin est assez cruelle, puisque rien ne reviendra à la normale et que tout restera dans cette déchéance humaine, avec une sorte de fin ironiquement noire.

Je suis très content de cette lecture, c'est le genre de BD qui arrive à faire ressentir tout ce qu'elle veut dire, le retransmet par le dessin comme par le texte, nous montre une cruauté humaine qui n'est jamais voyeuriste et pose des questions sur la façon dont nous nous traitons dans notre propre société. C'est un rappel de ce que purent être les lois dures et le pénitencier de ces années-là. Je ne connais pas les prisons actuelles mais je me demande ce que ça donnerait ... Bref, une lecture prenante et qui se dévore comme un rien, une chaude recommandation !
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Quand la passion pour un métier vire au drame. Il aime l'électricité, sa femme et son fils, mais pas travailler à la ferme. Il décide de braver l'interdit pour installer l'électricité dans sa ferme et réussit à la sortir de la misère. Mais un drame survient et sa vie entière bascule...
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