Citations sur Les Cavaliers de l'Apocalypse, tome 2 : Famine (15)
Ares accueillit la nouvelle du mariage bien mieux que Thanatos. Il prit un air pensif et resta confortablement installé sur son canapé avec Cara et un chien des Enfers nouveau-né de la taille d'un shetland, tandis qu'un bébé ramreel sautillait à leurs pieds et s'amusait à escalader un molosse allongé par terre. Arik avait vu beaucoup de choses étranges dans sa vie, mais cette scène familiale avec des bébés démons et des chiots des Enfers était tordue avec un grand T.
— C’est étrange que vous fêtiez Noël.
— Pour Reseph, tous les prétextes étaient bons pour faire la fête et acheter des cadeaux, précisa-t-elle. Rompre avec cette tradition rendrait son absence encore plus flagrante.
— Sans compter que désormais, nous sommes deux à avoir épousé des humains, ajouta Ares, et vous, les « mortels », ne venez pas sans fardeau.
— Merde, jura Arik. Je suis content que Ky t’ait envoyé. On ne l’aurait jamais vu. D’un geste fluide, Wraith se redressa.
— Comment ? Ce n’est pas ma compagnie éblouissante qui te réjouit ?
Thanatos était à l’opposé de cette image, et malgré la peur panique qu’il lui inspirait, elle ne pouvait s’empêcher de l’admirer. Tu t’en souviendras quand il te massacrera. C’est important que le mec qui te dégommera soit superbe. Quelle idiote !
Thanatos le prit et fit défiler les contacts. Sans surprise, Dean Winchester figurait parmi les centaines de noms. Juste après l’enlèvement d’Arik, les Aegis et les Cavaliers avaient convenu d’une sorte de code, afin de s’assurer qu’aucun usurpateur ne puisse plus entrer dans le bastion d’un Cavalier ou les tromper, comme lorsqu’un faux Aegi avait pénétré chez Ares et lui avait remis une arme empoisonnée. L’idée de Dean Winchester provenait de Limos. Elle adorait la série Supernatural .
- Vous avez fini de me reluquer ? demanda-t-elle d'une voix rauque et sensuelle.
Il prit sont temps pour laisser remonter son regard.
- Je ne vous mate pas, dit-il d'un ton languide. Je vous jauge.
- Pour ?
- Les dimensions du cercueil.
Il marcha vers elle, l'air menaçant, mais elle ne recula pas, ce qui plus à Than.
- C'était stupide de votre part de venir à l'improviste, tueuse.
- J'ai essayé de vous tweeter, mais visiblement, les Cavaliers ont peur des réseaux sociaux.
Amusant. Il recevait la visite d'une Gardienne humoriste.
A quel point étiez-vous pathétique quand même un démon plaignait votre pauvre sort ?
Elle s'aperçut alors seulement que son nom de Cavalière, Famine, lui correspondait. Depuis toujours, elle avait eu faim de quelque chose qu'elle ne pouvait décrire, puisqu'elle n'en avait jamais fait l'expérience. Jusqu'à présent.
— Tu penses que j’ignore les risques ? l’interrompit-elle. Je ne me suis pas échappée juste pour qu’on me rattrape.
[...]
— Dans ce cas, je viens avec toi.
— D’accord.
Than cligna des yeux.
— Ah bon ?
— Quoi, tu imaginais que j’allais protester ? Je ne suis pas complètement stupide.
— Ça, c’est sûr. Enfin, la plupart du temps.
Il avait découvert que la chaîne qui le retenait prisonnier avait été réalisée avec les os de ses propres ailes. On avait employé une sorte de magie maléfique afin de les assouplir et de les façonner. Lorsqu'ils étaient autour de sa jambe, ils s'enfonçaient dans sa chair et fusionnaient avec les os de ses chevilles. Son propre corps le retenait captif, et tirer sur la chaîne provoquait une douleur si intense qu'il s'était évanoui.
Ingénieux. Dégueulasse et tordu, mais ingénieux.