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Critique de jmb33320


« Comble d'ironie, ma première bibliothèque était bien modeste. C'était la Bibliothèque municipale de la petite ville de First Sister, dans le Vermont – un bâtiment trapu, en brique rouge, situé dans la même rue que la maison de mes grands-parents. J'ai vécu chez eux, à River Street, jusqu'à l'âge de quinze ans, c'est-à-dire jusqu'au second mariage de ma mère. Ma mère a rencontré mon beau-père sur les planches. »

Bill Abbott, le narrateur de ce roman à l'amplitude habituelle chez John Irving, est un adolescent américain du milieu des années 1950. Il est le seul rejeton d'une mère divorcée. Son père, qu'il a à peine connu, a vite quitté sa mère pour des raisons qu'il ignore. Mais il est loin d'être seul car beaucoup de membres de sa famille proche (grand-mère, grand-père, oncle et tante, cousine) vivent dans la même petite ville. La mère de Bill rencontrera un professeur de littérature, Richard, venu dans le Vermont enseigner la littérature dans une école privée pour garçons, la Favorite River Academy. Ils se marieront.

La particularité du nouveau couple, c'est de pratiquer le théâtre amateur à haute dose. La mère de Bill ne veut pas se montrer sur les planches mais est la souffleuse de The First Sister Players. Cette troupe amateure monte au moins une pièce « exigeante » par saison : Ibsen, notamment. du côté de la Favorite River Academy, c'est à Shakespeare qu'on s'attaque le plus souvent. Et Richard Abbott sera le metteur en scène de ces pièces.

Bill deviendra écrivain. La bibliothèque de First Sister aura une grande importance pour lui dans sa découverte décisive de l'oeuvre de Dickens. Ou plutôt sa bibliothécaire, Miss Frost, une femme solidement bâtie, quoi que très féminine, d'une grande intelligence. Bill en est amoureux. Mais il l'est aussi d'autres personnes, indifféremment de leur sexe…

J'ai éprouvé du plaisir à retrouver le monde toujours un peu farfelu de John Irving, que je n'avais pas rejoint depuis longtemps. Il sait emporter ses lecteurs dans des fictions, aux thèmes parfois répétitifs mais jamais ennuyeux.

Ici, ce qui m'a le plus étonné c'est l'importance accordée à toutes les ambiguïtés sexuelles et de genre. Il me semble qu'Irving était bien moins frontal sur le sujet dans ses romans plus anciens. Bill est bisexuel. Il traversera les décades, des frileuses années 50 aux années 2010 davantage tournées vers les droits LGBT, en passant par les terrifiantes années 80…

Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce sont ses nombreuses références et citations théâtrales et littéraires. John Irving sait les faire resplendir de toutes leurs couleurs, en les mettant en situation comme personne.
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