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Critique de sultanne


Roman d'apprentissage, A moi seul bien des personnages semble s'enliser, dans un premier temps, dans les tergiversations amoureuses du narrateur et dans les analyses littéraires tortueuses des grands classiques du théâtre anglophone.
Le lecteur se sentira tout d'abord désoeuvré et découragé devant ces longueurs inutiles qui n'apporteront, finalement, rien à l'intrigue. Cette mise en abîme, néanmoins, m'a vite rappelé l'univers d'Une Prière pour Owen dans lequel le moindre détail prend tout son sens à la fin du roman et vient se placer délicatement au sein d'un puzzle que l'auteur semble avoir densément travaillé. Ici, néanmoins, il n'en est rien et la « révélation » finale à laquelle je m'attendais n'a pas eu lieu.
Néanmoins, on retrouvera avec plaisir ce regard critique grinçant porté par Irving sur l'Amérique puritaine des années 60, à travers cette galerie de personnages qui constituent l'univers familial du jeune William. C'est d'ailleurs avec beaucoup de justesse que l'auteur décrypte le processus de l'attirance physique et des choix amoureux.
Nous qui avons vécu de plein fouet la vague du SIDA dans les années 80, ne sommes pas insensibles à la dernière partie du livre qui prend à bras le corps cette épidémie que nous avons suivie sur nos écrans de télévision ou qui nous a touchés de près ; mais, maladresse de l'auteur ou mauvaise compréhension du lecteur que je suis ( ?), ce « mal du siècle » apparaît comme la punition à la déviance sexuelle ou à son acceptation. Seul le narrateur est épargné, dont la bisexualité apparaît peut-être, aux yeux de la société, comme une hésitation excusable entre homosexualité et hétérosexualité.

A moi seul bien des personnages, déroutant et savoureux, est avant tout un témoignage en faveur de la tolérance la plus absolue, pour l'acceptation de l'autre, quel qu'il soit, et, en cela, le théâtre de Shakespeare en toile de fond est un hommage des plus spirituels au dieu du théâtre et de la mise en abîme.
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