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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De son écriture subtile et aérienne, Mineko Iwasaki (de son vrai nom Masako Tanakaminamoto) s'adresse directement à nous pour nous raconter son histoire et le temps d'une confidence elle nous entraîne avec elle dans le monde des fleurs et des saules, le Karyukai.
397 pages d'un merveilleux voyage !

Le temps de cette lecture j'ai recueilli les confidences de la petite fille qui n'a que 5 ans en 1954 quand elle quitte sa famille pour intégrer l'okiya Iwasaki, l'une des plus prestigieuses maisons de geishas de Gion-Kobu à Kyoto et devient l'héritière de la propriétaire, Madame Oïma, accédant ainsi au titre très convoité "d'atotori".
J'ai recueilli les confidences de la jeune femme qui devient en 1965, à seulement 15 ans, la soixante-quatrième maiko (apprentie-geisha) de Gion-Kobu puis à 21 ans, l'une des geishas les plus reconnues et respectées au Japon.

Troublante, fascinante, Mineko Iwasaki évolue dans un monde feutré, secret, véritable petite société parfaitement hiérarchisée dans laquelle les maikos (apprenties-geisha) et les geikos (geishas) ont chacune un rôle qui leur est propre, défini soit par le statut social soit par l'ancienneté. Un monde en pleine expansion dans le Japon du début des années 70 qui voit alors l'émergence des arts de la culture et du spectacle.

Une biographie riche et dense qui nous en apprend beaucoup sur l'histoire et les origines du mythe ancestral qu'est la geisha mais aussi sur les actes rituels précis qui nourrissent cet art et qui nécessitent de très longues années d'un difficile apprentissage.
Un récit qui corrigera la vision quelque peu erronée que l'on a encore de la geisha dont l'image a été fortement érotisée en Occident comme ailleurs. Car elle n'est en aucun cas une prostituée mais une muse à qui l'on a enseignée l'art de distraire les hommes (les femmes aussi), l'art de servir.

Alors, Mesdames, Messieurs (oui il y a aussi des hommes chez les geishas) si vous voulez devenir une geisha, sachez qu'il vous faudra faire preuve de courage et de ténacité. Votre beauté ne suffira pas. N'est pas geisha qui veut ! Il faudra vous lever tôt pour faire l'apprentissage des danses traditionnelles telles que le kiomaï et le nô maï, pour vous initier au chant, à la musique, à l'art de la calligraphie... Et si vous êtes doués, mais seulement si, et après avoir passé avec succès votre "erikae" (cérémonie qui permet d'accéder au grade de geisha) alors vous aurez peut-être le privilège de vous produire devant un ministre ou un éminent Chef d'État dans l'un des ozashikis de Gion-Kobu ou sur la scène du Palais de l'Exposition d'Osaka.

En 2010, les chiffres sont approximatifs, on estimait qu'elles étaient encore 300 à évoluer au Japon. Aujourd'hui leur activité tend à disparaître et c'est bien dommage car c'est un pan de l'histoire du Japon qui disparaît avec elles... Car ne l'oublions pas : "geisha" signifie "artiste".
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Geisha: un mot qui fait penser à courtisane. Après avoir lu les confidences de cette geisha, j'ai appris beaucoup. le monde de la geisha est un monde d'artiste, de beaucoup de rituels, d'apprentissage.

J'ai suivi l'histoire d'une fillette de cinq ans qui est devenue une grande maiko. J'ai découvert une adolescente qui ne rêvait que de danser.

J'ai découvert une personne qui a tenté de faire sa place dans un monde en voie de disparition.

J'ai découvert une artiste qui voulait changer les usages. Puis, j'ai découvert une personne qui après plusieurs tribulations a enfin connu l'amour.

Ce livre est une confession, mais surtout, une confidence d'une femme ordinaire qui a vécu une vie extraordinaire.

J'aime.
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Voilà bien longtemps que j'avais envie de lire cette autobiographie. Très attirée par les us et coutumes japonais, je ne fus pas déçue. Mineko nous aide à faire la différence entre geisha et courtisane. Trop souvent, les deux notions se mélangent jetant le discrédit sur cette profession artistique. Une geisha n'est pas une femme de petite vertu, bien au contraire. Elle est une dame de compagnie qui égaye les soirées d'hommes, de femmes ou de familles. Jamais elle ne dévoile un brin de sa peau à ses clients. L'okiya, là où vivent les geiko, ne reçoivent pas d'hommes puisqu'il ne s'agit aucunement d'une maison de plaisirs. Il est important de faire la distinction entre ces deux métiers afin de ne pas les dénaturer.
Rapidement, on se rend compte que Mineko est une petite fille pleine de courage. Pour devenir ottotori, l'héritière légitime de la maison Iwazaki, elle a du renoncer à son prénom de naissance, Masako, ainsi qu'à sa famille de naissance. Elle se fera adopter par une onesan, autrement dit « une grande-soeur » qui prendra le rôle de sa mère. Faisant preuve d'un grand courage, Mineko explique son choix de quitter ses parents par le fait qu'elle aime la danse. Mais, on comprend rapidement que du haut de ses cinq ans, elle ne souhaitait que faire taire les pressions qui s'opéraient sur ses parents qui refusaient de la céder à l'okiya.
Mineko a toujours été très réservée, à la limite de la misanthropie. Son choix de vie l'a toujours poussé à se faire violence afin de mettre au second plan ses propres aspirations et être la meilleure dans son domaine. Mais même dans le raffinement du savoir-vivre japonais, les jalousies évoluent. Si bien que Mineko va être victime d'harcèlement de la part de ses semblables. Mais fidèle à son propre caractère, elle persévéra et finit par apprendre à manipuler les femmes afin de les rallier à sa cause. Sa célébrité lui valut également de nombreux problèmes avec les hommes qui se pensaient dans le droit de la toucher à leur guise. Mais, ils ne se doutaient pas d'avoir affaire à une femme pleine de caractère prête à user de la violence pour se défendre.
Malgré la peinture qu'a fait Mineko de sa famille de naissance, elle nous apparaît malgré tout comme peu aimante. Non pas envers elle, mais envers tous ses autres frères et soeurs. Malgré l'échec de la vie professionnelle du père, ils décidèrent de fonder une famille nombreuse … Puis, il les céda à des okiya contre de l'argent. le comportement de Yaeko, leur fille aînée, devient rapidement compréhensible. Sa colère et sa rancoeur ne sont que le résultat de leur choix passé. Elle s'est sentie abandonnée et rejetée par ses parents alors que sa benjamine était protégée et choyée. En réalité, on a plus de difficultés à comprendre Mineko qui n'éprouve aucune colère envers ces parents qui l'ont privé de la présence de ses aînés à ses côtés.
Maman Masako, qui paraissait n'être qu'une vieille sorcière à Mineko, se révéla être une alliée de taille. Elle jouait le rôle de sa mère adoptive et devint rapidement une vraie mère pour la petite fille. Leur relation est très touchante. On adore Maman Masako, qui est d'une douceur sans nom pour cette enfant.
Mineko nous fait découvrir tous les rites du métier de geisha et c'est très plaisant. Bien que parfois, on doute de la véracité des faits. Surtout concernant les souvenirs très précis de Mineko, à l'âge de cinq ans. Généralement, ce genre de souvenirs réapparaissent de façon épisodiques et non détaillés. Malgré tout, on apprécie cette oeuvre qui nous fait découvrir un pan des coutumes japonaises.
Mineko se révèle, à mes yeux, être une femme puissante dotée du savoir-vivre japonais. Un savoir-vivre en perdition, hélas. On ne peut que l'admirer pour son courage à toutes épreuves.
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Une lecture faite au son du shamisen (guitare traditionnelle japonaise à trois cordes dont jouent les geishas), de manière très fluide, je l'ai pour ainsi dire dévorée.

On peut dire qu'il s'agit d'une forme de documentaire sur le monde des fleurs et des saules, il contient de nombreux termes japonais. En arrière-plan, le contexte, et quelques éléments d'histoire. Par exemple, je connaissais le Miyako Odori (danse des cerisiers, réalisée en avril) sans savoir qu'il était dû au déménagement de la capitale. En cela, on en apprend beaucoup sur un système artistique, très strict et hiérarchisé, très traditionnel et fermé. Et c'est là qu'on se rend compte des limites de celui-ci, raisons pour lesquelles Mineko Iwasaki a démissionné à l'âge de vingt-neuf ans. Ce livre permet aussi de critiquer ce système (il ne s'agit pas d'un drama accusateur mais d'un exposé honnête).

Ce monde, notamment par son étiquette, est assez éloigné du nôtre. Cette autobiographie, écrite en anglais à destination d'un public occidental, montre bien des aspects de cette éducation "à l'ancienne". Certains passages sont assez étranges pour un public occidental du 21e siècle, comme l'ignorance d'Iwasaki en matière de sexualité, le baiser volé qui n'est pas pris au sérieux par les supérieures de la jeune artiste, et surtout l'adoption de l'atotori (héritière) par sa nouvelle okiya (maison de geisha) alors qu'elle a déjà une famille et devient morte pour celle-ci (non seulement elle ne porte plus leur nom, mais elle ne peut plus les voir).

En général, je ne lis pas les autres critiques quand je m'apprête à en écrire une (pas par snobisme mais pour ne pas qu'elles m'influencent, je les lis après), mais, exceptionnellement, je l'ai fait. Un aspect récurrent est que l'autrice se montre prétentieuse : je rejoins les critiques à ce sujet. Certes, elle est réellement riche et admirée, mais dans l'écriture on se rend compte d'un certain orgueil. La rivalité entre geishas est un peu agaçante, on m'a déjà dit que c'est un peu la même chose dans le milieu de la danse classique (que je ne fréquente pas). Mineko Iwasaki, en dépit de sa fierté, sait quand même se remettre en question : , elle dresse une fois la liste de ses défauts et de ses résolutions. Cependant, une phrase vers la fin est assez choquante : Justement, le fait de dire du mal de d'autres personnages passe tout à fait dans un roman, puisqu'il s'agit de personnages. Mais dans le cadre d'une autobiographie, il s'agit de personnes réelles, et je pense que l'on devrait prendre cela en compte. C'est une des questions de l'autobiographie.

Les geishas me fascinent, et je m'intéresse à l'esthétique (philo du beau et de l'art). L'art préféré d'Iwasaki est la danse. J'ai donc, en dépit du point ci-dessus, apprécié cet ouvrage. Je vous le conseille, mais je préviens qu'il est difficile à trouver : il n'est plus imprimé et n'existe pas en français en format liseuse (on le trouve en anglais sous ce format). Je l'ai donc obtenu d'occasion.
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j'aime beaucoup ce livre qui retrace la vie de geisha de haut niveau, ne pas confondre avec les autres geihas du 18 eme siècle
mineko nous retrace sa vie qui se déroule jusqu'à de nos jour et nous fais découvrir ce monde cachée
je vous conseil derrière:
la mémoires d'une geisha (qui retrace une vie de second niveau)
et les mémoir d'inoue yuki, (qui est une geisha de fin 18ème)
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J'ai lu il y a plus d'un an le roman d'Arthur Golden "Geisha" et pour moi c'était un très très bon roman. Mais, je ne dirai plus trop la même chose aujourd'hui et après avoir lu celui-ci. Certes "Geisha" est vraiment bon, mais pas autant que cette Autobiographie. C'est ce qui fait de ce roman un énorme plus et tout son charme.

Mineko nous raconte donc sa vie de Geisha. Comment elle est entrée dans ce monde artistique et raffiné. de ses débuts de Maiko à Geiko. Elle est, dès son plus jeune âge, devenu une Atotori (l'Héritière) de l'Okiya qui l'a adopté. Ce qu'elle aime par-dessus tout ? La danse, elle voudrait vivre de la danse, mais les choses s'avère bien compliqué. Les codes de cet univers ne sont pas si simple que cela et ceux qui tirent les ficelles de ce monde artistique sont très stricts la-dessus.
Bref, Mineko est devenu une des meilleures Geiko de son époque et même d'il y a plus de 100 ans.

Si je le voulais, je pourrai parler de ce sujet pendant des heures et des heures. Il y a tellement de choses à savoir et à découvrir. J'ai découvert ce monde grâce au roman Geisha d'Arthur Golden et depuis, c'est un sujet que je trouve très intéressant et je veux en savoir toujours plus.

Cette autobiographie est très simple et rapide à lire. Les mots techniques employé par Mineko sont souvent suivis du descriptif et il y en a beaucoup ! Mais ce n'a pas gêné pour autant, justement, j'ai beaucoup appris sur cet univers.

Certains diront que Mineko est une personne égoïste, enfant gâté etc., mais ce qu'il faut savoir, c'est que dans ce monde, rien n'est comme le nôtre. Et comme Mineko a pris place dès son plus jeune âge dans ce monde en tant qu'Heritière d'une Okiya, donc pas les mêmes codes que les autres, je trouve tout à fait normal qu'elle réagisse ainsi. Non pas que j'approuve, mais qui ne l'aurait pas été à sa place ? On vous donne tout, sans rien faire et en plus de ça on vous donne le plein pouvoir sur des gens "en bas de la hiérarchie". Cela en énerve plus d'un, mais quand on prend du recul et qu'on se met cinq minutes à sa place, on comprend parfaitement pourquoi elle est devenue ce qu'elle est devenue.

J'ai adoré lire et suivre la vie de Mineko. On apprend à connaître la vie des Geisha dont a fait partie Mineko. Peut-être que les personnes qui ont un préjugé sur les Geishas changeront d'avis avec ce roman.

En tout cas, je vous le conseille !
Lien : http://lightsbook.wordpress...
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Ce livre nous plonge au coeur de l'univers de Geisha. C'est par curiosité que j'ai lus ce livre et je n'ai pas était déçu, un témoignage très intéressant et instructif sur la culture japonaise qui m'étais totalement inconnue.
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J'ai beaucoup aimé le roman d'Arthur Golden, mais en lisant l'autobiographie de Mineko Iwasaki, je me suis rendu compte que les deux livres, bien que basés sur la vie d'une même personne, n'avaient rien en commun.
Chacun est libre de son choix ; pour ma part je préfère de loin la version de Mineko Iwasaki. J'engage toutes les personnes ayant lu le roman d'Arthur Golden à se plonger dans ce témoignage et à rendre aux geishas tout leur honneur.
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Biographie magnifique !
Ce livre peut permettre à certains Occidentaux de trouver leurs réponses sur le monde des geisha(s) (pas de "s" d'un point de vue japonais, mais qui est une faute de français.), ou tout simplement de découvrir une des cultures et des traditions japonaises.
Dans cette biographie, on entre dans le quotidien d'une jeune maiko. La lecture y est très simple, très fluide. Les descriptions y sont très belles.
Je recommande fortement !!!
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