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Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Figures iconiques de la culture nippone, les geishas incarnent l'élégance absolue. Nimbée d'une aura mystérieuse, leur existence suscite la curiosité, fascine et cristallise autant de fantasmes que de préjugés en Occident.

Éprouvant depuis l'adolescence une certaine admiration envers ces créatures à la beauté sublimée, il m'importait d'approcher l'univers voluptueux et évanescent dans lequel elles évoluent. 

Incursion rendue possible aujourd'hui grâce au témoignage intimiste de l'une d'entre elles - Mineko Iwasaki - qui a exercé ses talents au cours des années 70 - 80 et connu une incroyable renommée avant de prendre sa retraite à l'aube de la trentaine. 

***

Benjamine d'une fratrie de onze enfants, Mineko (de son vrai nom Masako Tanaka) voit le jour en 1949 à Kyoto, ancienne capitale impériale du Japon. 

Pressentie pour succéder à la propriétaire de l'une des okiya les plus réputées de Gion-Kobu - quartier dédié aux plaisirs et aux divertissements - elle quitte le cocon familial à l'âge de 5 ans. 

Son destin est dès lors scellé, elle suivra les traces de ses soeurs, confiées jeunes aussi par leurs parents à l'okiya Iwasaki. Avoir été reconnue comme la prochaine atotori, titre très convoité, lui confèrera toutefois un statut privilégié. Elle sera traitée, et ce contrairement aux autres recrues, avec la même déférence que la directrice de l'établissement dont elle héritera ultérieurement du nom et de l'intégralité des biens. 

*

S'il était d'usage avant la seconde guerre mondiale de façonner les futures geiko dès leur 6ème année, Mineko doit en 1954 patienter jusqu'à atteindre l'âge légal porté par le dispositif de protection de l'enfance à 15 ans. 

En attendant, parallèlement à sa scolarité, la petite fille apprivoise son nouvel environnement régi par des règles strictes ne laissant place à aucune digression. Elle est en outre initiée à la pratique de diverses activités telles que la calligraphie,  le chant, la musique (koto, shamisen notamment) ou encore la danse sans oublier les tâches domestiques. 

Une fois l'échéance arrivée, Mineko arrête ses études et fête en 1965 son omisedashi devenant ainsi la 64ème maiko de Gion-Kobu. Cet instant solennel marque le début de sa formation en tant que geiko. Elle est alors soumise à un programme extrêmement chargé, fait d'obligations et d'engagements divers, qui ne lui accordent au cours des années suivantes guère de répit. 

Mue par une force de travail incroyable et une détermination sans faille, elle gravit étape par étape tous les échelons qui l'élèveront en 1970 (21 ans) au rang honorifique de geiko.

***

Dense, sensible, instructif, ce récit de vie offre une plongée saisissante dans le monde clos, ultra codifié et hiérarchisé des geishas. 

En nous permettant de découvrir les arcanes de leur profession, il vient contrecarrer nombre d'idées reçues. Parmi les plus répandues, figure incontestablement celle qui tend à les assimiler aux courtisanes. 

À la fois dame de compagnie auprès d'une clientèle aisée et artiste accomplie, les geishas mettent à profit leurs innombrables talents acquis  au terme d'un apprentissage  très exigeant. Elles sont gardiennes de traditions ancestrales qu'elles s'évertuent à perpétuer; tâche d'autant plus essentielle que leur effectif décroît inexorablement.

Derrière le faste des kimonos de soie, se cache une réalité infiniment plus complexe que celle imaginée…une vie de renoncement et de bienséance,  l'archaïsme d'un système figé,  les rivalités,  le sourire cachant les larmes. 

Un voyage édifiant et passionnant !


____________________________________
Okiya : maison de geishas 
Atotori : héritière 
Geiko : autre nom donné aux Geishas
Maiko : apprentie geisha
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AUTHENTIQUE
Cette autobiographie est écrite par une vraie geisha qui est également l'auteure et raconte sa vie de sa petite enfance jusqu'à devenir « la » geisha connue et reconnue.
C'est une véritable « plongée » sur les us et coutumes dans « le monde des fleurs et des saules » et surtout un regard sur cette communauté traditionnelle parfois et/ou encore mal comprise par les occidentaux.
Lecture simple, fluide et très agréable.
Je vous invite à faire ce voyage.
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Issue de l'aristocratie kyotoïte par son père et descendante de pirates par sa mère, Masako Tanaka a 3 ans à peine quand son destin bascule. Madame Oïma, patronne de la maison Iwasaki la repère lors d'une visite. La famille est en dette avec l'okiya à laquelle elle a déjà confié deux filles, dont une, Yaeko, n'a pas donné satisfaction. Or, Madame Oïma cherche son atotori, c'est-à-dire, celle qui lui succédera à la tête de l'okiya et voit en Masako sa future héritière. Partagés entre leur sens de l'honneur et leur amour pour Masako, ses parents ne peuvent se résoudre à se séparer de leur dernière-née. C'est donc elle qui, deux ans plus tard, décide d'aller vivre à Gion-Kobu, dans la maison Iwasaki. Commence alors le long et difficile apprentissage qui fera d'elle la plus populaire des geishas, jusqu'à sa retraite anticipée, à l'âge de 29 ans.


Si Mineko Iwasaki a décidé d'écrire ses mémoires, c'est pour exercer son droit de réponse après la parution de Geisha, le livre de l'américain Arthur Golden. Trahie à double titre par l'écrivain qui, malgré sa promesse l'a cité nommément d'une part, et a pris quelques libertés avec la vérité d'autre part, Mineko voulait rétablir la vérité, ou du moins sa vérité, sur la vie des geiko de Kyoto.
Le principal point d'achoppement concerne la sexualité. Golden fait de la geisha une fille de joie qui vend son corps à de riches clients et dont la virginité est vendue au plus offrant. Cette vision faussée est le fruit du fantasme de l'occidental pour un monde qui lui est totalement étranger. La geisha est avant tout une dame de compagnie qui, par les chants, la danse, la musique, distrait les invités de banquets très coûteux organisés pour des clients triés sur le volet. Tout au long de sa vie, la maïko (l'apprentie) puis la geiko (geisha) ne cesse de se perfectionner dans des arts aussi divers que la calligraphie, l'art floral, la cérémonie du thé et, bien sûr, la danse, la musique et le chant. Cette artiste complète passe son temps entre les cours dans la journée et les banquets jusque très tard dans la nuit, parfois ils sont si nombreux qu'elle n'y fait qu'une apparition de quelques minutes. Ce sont ses revenus qui font tourner l'okiya à laquelle elle appartient, payant les factures, le personnel et aussi les innombrables kimonos et accessoires dont elle a besoin.
Si Mineko décrypte cet univers très codifié et qui n'a que très peu évolué depuis des siècles, elle en profite aussi pour dénoncer la jalousie dont elle a été victime. Très populaire, mais aussi très exigeante envers elle-même et envers les autres, elle s'est fait très peu d'amies parmi ses condisciples qui l'ont traitée durement et l'ont souvent humiliée publiquement. Pour les contrer, Mineko a choisi d'être toujours la meilleure et de gagner leur respect. Pourtant, ce ne sont pas ces petites chamailleries qui ont le plus contrariée la geisha. Ce pour quoi elle s'est battue, c'est surtout pour entrouvrir le carcan de traditions dans lequel les geisha sont enfermées. Elles ont de nombreux devoirs et peu de droits, ne peuvent choisir les lieux où elles se produisent, sont peu instruites et une fois leur carrière terminée, leurs qualifications ne sont pas reconnues en dehors de Gion. En démissionnant, elle a entraînée dans son sillage 70 autres filles mais sans réel impact sur le sort réservé à celles qui sont restées. Un changement serait pourtant salutaires. Les okiya qui les éduquent et les maisons de thé qui les accueillent se font de plus en plus rares à Gion et il en est de même pour les clients assez riches pour se permettre de financer un banquet et assez cultivés pour savoir l'apprécier.
Le témoignage de Mineko est riche d'enseignements et met au rancart l'image d'une geisha qui serait une prostituée de luxe. Cependant, il est évidemment partial et, dans son souci de bien faire, Mineko y apparaît parfois arrogante et méprisante. Petits défauts que l'on oublie bien vite quand on pense qu'elle a dû quitter ses parents à l'âge de 5 ans à peine, ne les a plus vus par la suite qu'à de très rares occasions, notamment le jour où elle a renoncé à son nom et a dû formuler les paroles rituelles : ''Vous êtes morts pour moi''. Des choix assumés mais difficiles et qui forgent le caractère...
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Mineko Iwasaki nous plonge dans le monde des saules et des fleurs, celui des geishas de Kyoto qu'elle a intégré dès sa plus tendre enfance en se faisant adopter à l'âge de cinq ans par Mme Oïcha afin de devenir l'héritière: "l'atatori" de son Okiya (maison de geishas).
La petite passe tous ses grades grâce à ses talents de danseuse et de maiko, devient geiko, à l'âge de vingt ans.
Mineko nous conte sa vie de sacerdoce vouée à l'art de la danse, à la cérémonie du thé, une vie entièrement tournée vers l'okiya.
L'oubli de soi, heureusement, ne durera qu'un temps et la jeune femme mettra un terme à ce parcours.
Son indépendance lui ouvrira les portes de l'amour auprès d'un jeune peintre qui lui permettra de découvrir le bonheur conjugal et maternel.
Une biographie insolite, achevée en 2002 qui nous permet d'entrevoir un monde fascinant et en voie de disparition, sans faux- semblants.
À lire!
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« La beauté est dans les yeux de celui qui regarde » - Oscar Wilde

Je décide donc de lire avec mon amie Cricri c'est à mon tour de choisir ce qu'on va lire dans sa liste. Je me laisse tenter par le livre : « ma vie de
Geisha » de l'auteure Mineko Iwasaki. Nous allons donc faire un tour au Japon, c'est un témoignage qu'elle nous livre.

Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, je ne connais pas du tout. J'aime sortir de ma zone de confort. Tout ce que je sais, c'est un témoignage et
dès les premières pages, c'est facile de plonger dans son univers. Au fur
et à mesure, je trouve qu'elle nous raconte sa vie pour ne rien oublier
mais je pense qu'il manque l'émotion dans sa manière d'écrire. Je sens le ton plus impersonnel et c'est à cause de ça que je ressens qu'il manque juste un petit quelque chose à ma lecture.

« Karyukai signifie « monde des fleurs et des saules », car si la geisha est une fleur parmi les fleurs, elle possède aussi la grâce, la souplesse et la force d'un saule ».

C'est une bonne lecture, c'est un bon pavé, ça se lit bien, l'auteure Mineko Iwasaki parvient à garder mon attention. Elle nous évoque chacune des étapes de sa vie, elle aborde aussi la condition des geishas, elle mentionne l'historique ainsi que les traditions, c'est très pertinent pour le lecteur. La
thématique est bien gardée, on l'accompagne partout dans son quotidien. Elle décrit bien l'atmosphère, elle nous transmet bien les petits détails, on s'immerge bien dans son environnement. À travers ses mots, on comprend que ce n'est pas si simple que ça ne semble l'être.

Quand on finit notre livre, on voit des photos et c'est un petit plus pour le lecteur. C'est dommage qu'il m'ait manqué un je-ne-sais-quoi dans ma lecture car c'est tout un monde que je découvre.

L'auteure Mineko Iwasaki s'en sort bien dans l'ensemble car j'ai appris
des choses. On aime la suivre et c'est un excellent moment que je passe
en compagnie de ma complice Cricri. Je suis très contente de partager
mes échanges avec toi. J'invite donc à lire son beau billet.

« Je me rappelai la maxime de mon père : Même affamé, un samouraï
doit feindre d'être rassasié ».

Siabelle
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Sur ce même thème, j'avais déjà lu Les mémoires d'une geisha de Yuki Inoue, un ouvrage que j'avais beaucoup apprécié également, bien qu'il se soit révélé très factuel et trop descriptif par moments. Il manquait également un peu de cette empathie que j'aime ressentir lors de mes lectures. Ici, Mineko Iwasaki s'exprime à la première personne du singulier, nous conte sa vie depuis ses 5 ans, et j'ai trouvé son récit plus immersif car plus émouvant, moins distant. En plus de nous décrire le fonctionnement de l'okiya, elle nous parle de ses ressentis, de ses liens avec les autres membres du foyer, de leur histoire et de leur passé. Ainsi, nous comprenons mieux leurs réactions et leurs comportements. Elle nous explique comment elle est devenue cette geiko adulée, “la plus grande geisha de sa génération”.

D'ailleurs, je suis toujours étonnée de constater le fossé abyssal entre la perception occidentale des geishas et ce qu'elles sont réellement. Tout le travail qu'elles doivent fournir perpétuellement afin de s'élever au rang de geiko, afin d'être reconnue dans leur métier. Cette mesure, cette retenue et cet acharnement afin d'exceller dans les Arts. A travers son autobiographie, c'est cette perception biaisée que Mineko Iwasaki tente d'abolir. Non, les geishas ne sont pas des femmes de compagnie aux moeurs légères ! Ce sont des femmes accomplies, cultivées, sensibles à tous les domaines artistiques, et pourtant tellement ignorantes quant aux aspects “pratiques” de la vie quotidienne. de ce fait, j'ai beaucoup ri lorsque Mineko raconte la fois où elle a tenté de vivre seule, et ses débuts “ratés” en cuisine et ménage… Les gestes les plus simples sont finalement les plus obscurs (comment ça, il faut allumer le gaz et brancher l'aspirateur ?).
Enfin, il y a aussi des intrigues, des chagrins d'amour, des esclandres, des jalousies au sein du quartier des geishas… La vie en communauté n'est pas toujours harmonieuse. D'autant plus quand les femmes vivent seulement entre elles, car les hommes y sont exclus. Ces derniers ne sont autorisés à Gion qu'en tant que visiteurs, aucun n'a le droit d'y passer la nuit. Des rivalités voient le jour, de l'entraide également. Mais rien n'est simple.

C'est donc un univers complexe, hors du temps, extrêmement codifié et exigeant que nous dépeint Mineko Iwasaki.

Cette autobiographie est agréable à lire, de par son style simple et fluide, sans lourdeur. Les termes propres au Japon et à l'univers des geishas sont explicités par l'autrice sans que le récit ne soit surchargé de notes de bas de pages. On sent qu'il y a une réelle intention de transmettre une culture et non d'exposer une suite de faits. C'est un récit fort instructif pour qui veut en apprendre davantage sur la vie des geishas, de leur “naissance” à leur accomplissement, en passant par un apprentissage rigoureux et un travail éreintant.
Mineko Iwasaki nous partage sa vie et son expérience, son quotidien luxueux et si exigeant. Elle dénonce également le statut des geishas, le poids qui pèse sur leurs épaules et déplore leur manque d'émancipation et d'indépendance qui perdure encore en 1960… Qu'en est-il aujourd'hui ?

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Si vous voulez tout savoir sur l'apprentissage artistique d'une geisha, son ouvrage y pourvoiera et se montrera d'une richesse infinie. le “monde des fleurs et des saules” d'après-guerre y est décrit avec force détails, assez pour noyer le néophyte en culture japonaise. Vaut mieux avoir quelques notions sur le sujet avant de s'embarquer dans cette lecture.
Lien : https://unkapart.fr/memoires..
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Ce témoignage est un récit didactique sur l'univers des geiko (geisha). On y retrouve les aspects historiques, les différents rituels mais surtout un parcours détaillé de l'apprentissage pour devenir maiko puis geiko. Cette authenticité et les mises en lumière permettent au lecteur de préciser les représentations que l'on peut avoir de ces artistes mais aussi de corriger certaines libertés prises par Golden lors de l'écriture de son livre Geisha. Ce témoignage est beaucoup moins romancé et peut-être moins prenant au niveau littéraire mais se montre très instructif !
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Concernant la couverture, elle est simple, mais aussi très parlante étant donné que l'on y voit une geisha. Couplé au titre, on sait dans quoi on s'engage en ouvrant ce livre.

Concernant la plume, je l'ai trouvée fluide, agréable joliment descriptive et très immersive. Les explications sont présentes pour se faire comprendre d'un lectorat novice sur le sujet des geishas et du Japon, sans pour autant ennuyer des lecteurs plus "confirmés".

En faisant quelques recherches j'ai appris qu'Arthur Golden, pour son livre Geisha, s'était inspiré de ce que lui avait raconté Mineko Iwasaki. Cette dernière a apparemment mal pris les libertés prises par l'auteur (notamment concernant le mizuage) et a décidé de rétablir la vérité.

Mais revenons-en au livre en lui-même.

Nous faisons la connaissance de Mineko (Masako de son vrai prénom) cinq ans, et de la façon dont elle renonce à rester dans sa famille pour entamer une formation de geisha. Enfin de geiko, qui est le nom des geishas à Kyoto. Je trouve cette décision un peu étrange, beaucoup trop mature, de la part d'une si jeune enfant qui, en plus, n'aime pas les inconnus et a tendance à se cacher dans un placard pour les éviter... Enfin bon, certains mûrissent plus vite que d'autres...

C'est donc très jeune qu'elle quitte la maison familiale pour s'installer à l'okiya Iwasaki de Mme Oïcha, afin d'en devenir l'héritière (l'atatori) et entre ainsi dans le "monde des fleurs et des saules". Nous allons suivre sa formation qui va lui faire entretenir un cadence infernale pendant bien des années, avec une volonté farouche d'être la meilleure (et une haute opinion d'elle-même, mais c'est ainsi qu'elle a été élevée...), ainsi très peu d'heures de repos et/ou de sommeil.

Cela sera encore bien pire lorsqu'elle passera maiko, puis geiko à vingt ans : entre calligraphie, ikebana, danse, musique, spectacles, cérémonie du thé, banquets (ozashiki), maquillage, habillage...

Ah, les kimonos ! Ça a de la gueule quand même, non ? Certains sont vraiment magnifiques ! Mais si vous saviez toutes les couches de vêtements qu'il faut porter en-dessous, le temps que ça prend de tout enfiler correctement, les codes à respecter selon les saisons, les détails personnels propres à chaque geisha... Idem pour les coiffures, le maquillage et les bijoux... Tout est soumis à des règles très strictes...

Honnêtement, même si l'argent n'est pas un problème pour Mineko (elle en a d'ailleurs longtemps ignoré l'existence étant donné qu'elle n'avait qu'à donner le nom de son okiya pour avoir ce qu'elle voulait) et qu'elle a vécu dans le luxe et la popularité, pour rien au monde je n'aurais voulu de sa vie !

Loin des clichés qui voient la geisha comme une prostituée de luxe, on s'aperçoit qu'elles sont en fait très cultivées pour arriver à divertir leurs clients. Elle se renseignent aussi sur les goûts de chacun pour répondre au mieux à leurs attentes et de doivent d'exceller dans tous les arts possibles. Sans compter qu'il leur faut un grand sens de la diplomatie et faire avec la jalousie de leurs consoeurs. Parce que oui, les femmes entre elles ne sont pas tendres, surtout avec celle qu'elles considèrent comme une rivale (enfin heureusement, nous ne sommes pas toutes comme ça... ^^' ). Mineko subira pas mal de harcèlement, qu'elle contrera en voulant absolument continuer à être la meilleure et ainsi gagner le respect de ses "collègues".

On s'aperçoit néanmoins à la fin, qu'à force de ne vivre que dans leur monde, elles n'ont pas certaines bases. Quand Mineko décide d'arrêter sa carrière et de s'émanciper, elle ne sait rien faire par elle-même, que ça soit la cuisine ou le ménage. Ce sont des choses dont elle est complètement ignorante.

En résumé, j'ai passé un très bon moment entre les pages de ce témoignage immersif. J'ai adoré me replonger dans cet univers japonais traditionnel, faste, fermé où l'élégance, la perfection et les arts sont les maîtres mots. Si vous aimez ou que vous voulez découvrir ce monde intriguant et mystérieux, je vous conseille fortement ce livre.
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Mineko Iwasaki a rédigé sa biographie suite à un conflit l'opposant à Arthur Golden. La vie de Mineko Iwasaki née Masako Tanaka est loin d'être banale. Elle vit avec sa famille à Kyoto dans le quartier de Gion. A l'âge de trois ans, Masako Tanaka est repérée par Madame Oîma qui dirige une maison de geisha (une okiya) qui voit en elle sa future héritière. En plus d'être une future geisha, Mineko Iwasaki héritera également de la direction d'une maison de geisha.

L'autrice a un tempérament assez spécial, elle est assez introvertie de nature et très exigeante envers elle-même. Ce livre contient sa vision de sa profession dont elle considère écorchée par la vision occidentale qu'Arthur Golden a donné.

Il est important de préciser qu'il s'agit de son point de vue personnel et de son vécu. D'autres anciennes geisha ont également publié des témoignages contradictoires avec celui-ci.


Lien : https://lutinreveurblog.word..
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