Concernant la couverture, elle est simple, mais aussi très parlante étant donné que l'on y voit une
geisha. Couplé au titre, on sait dans quoi on s'engage en ouvrant ce livre.
Concernant la plume, je l'ai trouvée fluide, agréable joliment descriptive et très immersive. Les explications sont présentes pour se faire comprendre d'un lectorat novice sur le sujet des
geishas et du Japon, sans pour autant ennuyer des lecteurs plus "confirmés".
En faisant quelques recherches j'ai appris qu'
Arthur Golden, pour son livre
Geisha, s'était inspiré de ce que lui avait raconté
Mineko Iwasaki. Cette dernière a apparemment mal pris les libertés prises par l'auteur (notamment concernant le mizuage) et a décidé de rétablir la vérité.
Mais revenons-en au livre en lui-même.
Nous faisons la connaissance de Mineko (Masako de son vrai prénom) cinq ans, et de la façon dont elle renonce à rester dans sa famille pour entamer une formation de
geisha. Enfin de geiko, qui est le nom des
geishas à Kyoto. Je trouve cette décision un peu étrange, beaucoup trop mature, de la part d'une si jeune enfant qui, en plus, n'aime pas les inconnus et a tendance à se cacher dans un placard pour les éviter... Enfin bon, certains mûrissent plus vite que d'autres...
C'est donc très jeune qu'elle quitte la maison familiale pour s'installer à l'okiya
Iwasaki de Mme Oïcha, afin d'en devenir l'héritière (l'atatori) et entre ainsi dans le "monde des fleurs et des saules". Nous allons suivre sa formation qui va lui faire entretenir un cadence infernale pendant bien des années, avec une volonté farouche d'être la meilleure (et une haute opinion d'elle-même, mais c'est ainsi qu'elle a été élevée...), ainsi très peu d'heures de repos et/ou de sommeil.
Cela sera encore bien pire lorsqu'elle passera maiko, puis geiko à vingt ans : entre calligraphie, ikebana, danse, musique, spectacles, cérémonie du thé, banquets (ozashiki), maquillage, habillage...
Ah, les kimonos ! Ça a de la gueule quand même, non ? Certains sont vraiment magnifiques ! Mais si vous saviez toutes les couches de vêtements qu'il faut porter en-dessous, le temps que ça prend de tout enfiler correctement, les codes à respecter selon les saisons, les détails personnels propres à chaque
geisha... Idem pour les coiffures, le maquillage et les bijoux... Tout est soumis à des règles très strictes...
Honnêtement, même si l'argent n'est pas un problème pour Mineko (elle en a d'ailleurs longtemps ignoré l'existence étant donné qu'elle n'avait qu'à donner le nom de son okiya pour avoir ce qu'elle voulait) et qu'elle a vécu dans le luxe et la popularité, pour rien au monde je n'aurais voulu de sa vie !
Loin des clichés qui voient la
geisha comme une prostituée de luxe, on s'aperçoit qu'elles sont en fait très cultivées pour arriver à divertir leurs clients. Elle se renseignent aussi sur les goûts de chacun pour répondre au mieux à leurs attentes et de doivent d'exceller dans tous les arts possibles. Sans compter qu'il leur faut un grand sens de la diplomatie et faire avec la jalousie de leurs consoeurs. Parce que oui, les femmes entre elles ne sont pas tendres, surtout avec celle qu'elles considèrent comme une rivale (enfin heureusement, nous ne sommes pas toutes comme ça... ^^' ). Mineko subira pas mal de harcèlement, qu'elle contrera en voulant absolument continuer à être la meilleure et ainsi gagner le respect de ses "collègues".
On s'aperçoit néanmoins à la fin, qu'à force de ne vivre que dans leur monde, elles n'ont pas certaines bases. Quand Mineko décide d'arrêter sa carrière et de s'émanciper, elle ne sait rien faire par elle-même, que ça soit la cuisine ou le ménage. Ce sont des choses dont elle est complètement ignorante.
En résumé, j'ai passé un très bon moment entre les pages de ce témoignage immersif. J'ai adoré me replonger dans cet univers japonais traditionnel, faste, fermé où l'élégance, la perfection et les arts sont les maîtres mots. Si vous aimez ou que vous voulez découvrir ce monde intriguant et mystérieux, je vous conseille fortement ce livre.
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