Rosa de La Habana

La Havane, 1958, Segundo débarque de Santiago de Cuba et le soir, musicien, chante dans le bar de son frère. Son neveu rêve de devenir musicien. Segundo tombe amoureux d'une femme qui chante merveilleusement, se voit déjà devenir son amant et composer des chansons pour elle. Naïf, venant du sud-est du pays, il ne mesure pas la corruption de la police sous le régime de Batista. Il ignore aussi que Rosa n'est pas chanteuse mais prostituée. Elle est le « compteur » qui rapporte le plus à l'un des proxénètes les plus puissants et dangereux de la ville.
La ligne claire et des traits épurés servent cette romance cubaine d'avant la révolution. le contexte est historique. Je dois avouer que je connais particulièrement bien La Havane, je m'y suis rendu pour y faire de la coopération une dizaine de fois. La ville, ses quartiers qui n'ont pas changés, figés par la révolution, sont bien rendus. Cette bande dessinée est musicale, elle est aussi un hommage à Compay Segundo et La Havane est restée une immense « Casa del Musica ». Donc, j'aime beaucoup les dessins qui reflète bien l'ambiance de cette superbe ville des Caraïbes. le scénario est au départ profond, on y découvre une belle et troublante histoire mais ensuite, nous avons le sentiment d'une symphonie inachevée, écourtée. Dommage, la fin est abrupte, précipitée. J'aurais aussi aimé sentir d'avantage le climat post-révolution. Bref, une bande dessinée qui vous laissera sur votre faim. Pour terminer, encore une fois chargée sur IZNEO et une très belle numérisation.