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EAN : 9782803651801
104 pages
Le Lombard (13/06/2014)
3.98/5   98 notes
Résumé :
Je m'appelle Eugène Ysaÿe. Je suis violoniste. Le Gouverneur m'avait invité au Congo pour donner un concert. Je comptais passer ensuite trois semaines chez mon neveu au bord du magnifique lac Maï Ndombé. C'est ainsi que je fis sa rencontre.Ne me demandez pas son nom: tout le monde ici l'appelle "Tourne-Disques". Il pourrait être mon fils... s'il n'était plus noir qu'un café serré. La musique permet des rencontres étonnantes. Celle-là devait me marquer pour toujours.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Le violon délicatement posé dans son étui, un dernier baiser à sa femme avant de s'enfoncer dans cette nuit bruxelloise pluvieuse et de grimper dans le taxi qui doit le conduire à l'aéroport. Une fois à bord de l'avion qui doit le mener tout droit vers Léopoldville, dans le Congo belge, Eugène Ysaÿe se fait accoster par un passager qui l'a reconnu, lui, le grand violoniste ami de la Reine Elizabeth. Il doit donner un récital pour le centenaire de l'indépendance de la Belgique. Malheureusement, un méchant torticolis, attrapé pendant le voyage, l'empêche de jouer pendant plusieurs jours. Avec la promesse faite au gouverneur de venir jouer tout de même avant qu'il ne rentre chez lui, le virtuose va séjourner chez ses neveux, au bord du lac Léopold II. C'est ici qu'il va faire la connaissance de Tourne-disque, un domestique noir âgé de 47 ans qui n'a d'autre tâche que de mettre des disques sur le gramophone. Et, ce, depuis qu'il a 8 ans. Les deux hommes vont apprendre à se connaître et cette rencontre changera leurs vies...

Zidrou nous offre, une fois de plus, un récit intimiste en nous plongeant au coeur de cette amitié entre deux hommes que tout semble opposer. D'un côté, le grand violoniste bruxellois, Eugène Ysaÿe, et de l'autre, Tourne-Disque, un domestique congolais. de cette rencontre inattendue naîtra une amitié sincère et touchante. Sur fond de colonisation, la musique rassemble les hommes quelles que soient leurs origines sociales. Même si le scénario manque parfois de profondeur, il n'en reste pas moins émouvant, très humain et surtout dépaysant. Les couleurs douces de Raphaël Beuchot siéent à ce récit intimiste et il nous offre de belles planches apaisantes.

Tourne-disque... une rencontre musicale étonnante...
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Après Tintin au Congo, voici Eugène Ysaÿe qui débarque, lui, à Léopoldville.

Musicien de renom, il se rend en Afrique pour la première fois afin d'y donner un concert que l'on pressent déjà mémorable. Accompagné de son inséparable Henri, violon d'un fort beau gabarit ma foi, il se voit contraint et forcé d'annuler son récital pour cause de torticolis de niveau mondial. C'est l'occasion pour lui de revoir la famille expatriée et de découvrir enfin cette Afrique qu'il a tant fantasmée.

C'est beau, c'est doux, c'est Zidrou et pis c'est tout.
Tourne disque s'affirme comme un récit contemplatif sublime, aux couleurs chatoyantes et au rythme placide.
Les traits déliés se fondent parfaitement en cette contrée lointaine assommée de lumière.
Eugène, pétri de certitudes et d'a priori, verra ses verrous sauter un à un au contact de ces autochtones bien plus civilisés et surprenants que bon nombre de ses compatriotes.

Tourne disque émeut et ravit, distillant un joli message de fraternité partagée.
Imparable.
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En premier instance, je remercie Babelio, Masse critique ainsi que les éditions Lombard, pour l'envoi de Cette BD, de Raphaël Beuchot (dessinateur)& Zidrou (scénario, en collaboration avec Beuchot)…Première lecture de ces deux artistes

L'histoire débute avec le départ pour le Congo du célèbre violoniste, Edgard Ysaÿe (maitre de chapelle à la Cour de Belgique), invité à Léopoldville pour jouer un récital le jour du centenaire de l'Indépendance de la Belgique. Nous somme le 21 juillet 1930….Il doit passer trois semaines chez son neveu au bord du lac Maï Ndombé ; le violoniste, handicapé par un torticolis, ne peut assurer le concert prévu…

En contrepoint,chez ses neveux, il fera une rencontre insolite et amicale avec « Tourne-Disque », un congolais d'une cinquantaine d'années, au service depuis toujours de cette famille. Il fut recueilli alors qu'il n'avait que 8 ans, son père, ayant été victime d'un accident. « Tourne-Disque », depuis plus de 40 années, est au service de cette famille de colons… et grâce à la passion du Père, a trouvé une fonction particulière, qui lui valut son surnom… »Tourne-Disque » invite Edgard Ysaÿe à découvrir la « chambre 78 » ( une pièce remplie de rayonnages, contenant des malles entières de 78 tours…rapportées par le père, collectionneur et mélomane…)

Depuis tout ce temps, le jeune orphelin fut embauché pour tourner les 78 tours , dans la maison, afin de satisfaire « ses maîtres » en musique. Ce dernier a une belle sensibilité et prend son rôle très au sérieux…. Il n'empêche qu'à l'arrière-plan, nous constatons tout l'esprit arrogant des colons et leur mépris envers les congolais….

Edgard Ysaÿe sympathise avec Tourne-disque, discute de musique, avec lui, dont un passage savoureux, sur la musique de Gabriel Fauré, que le violoniste a connu. « Tourne-Disque » parle avec beaucoup de justesse des musiques entendues, à tel point qu'Isaÿe, en réfléchissant à cette rencontre singulière ,apostrophe dans un demi-sommeil Gabriel Fauré « Hé, Gabriel, tu m'entends ? Incroyable mais vrai… Ton meilleur admirateur est un noir qui vit sur les lacs Leopold… »

Cette rencontre marquera le musicien à jamais. Cette rencontre se fit alors qu'il avait environ 70 ans…Lorsqu'il mourut, sa jeune veuve se manifesta auprès de « Tourne-Disque » pour lui exprimer l'amitié de son mari, qui parlait souvent de lui, avec le regret de ne pas avoir pu l'inviter, comme il le souhaitait, en Belgique pour l'inviter à l'opéra, à un de ses concerts, mais aussi qu'il vienne , avec ses mots simples » parler de musique à ses élèves. La jeune veuve, expédia une longue lettre ainsi qu'un magnifique cadeau en souvenir de cet « autre frère de sons », un gramophone…

Une belle histoire qui m'a laissé sur « ma faim »… j'aurais préféré des passages plus longs entre le musicien célèbre et « Tourne-Disque », quant à leurs échanges sur leur passion commune : la musique

Des dessins magnifiques aux cadrages les plus différents qui anime agréablement la BD ; des dessins très « léchés » en simple vignette, ou pleine page ou parfois se déployant sans texte aucun, sur une double page.

Je me permets de transcrire deux passages, l'un de « Tourne-Disque » et l'autre qui est un dialogue entre ce dernier et le violoniste :

« Au fond, derrière chaque musique, il y a une histoire d'amour » [Tourne-Disque]

« - Pourquoi jouez-vous sur des instruments anciens et pas sur des instruments modernes ?
-Parce qu'en vieillissant, avec les années, l'instrument a appris beaucoup de choses qu'un instrument nouveau ne sait pas encore.
- Un peu comme si toutes les notes, toutes les musiques qu'il a jouées étaient restées en lui ?
- Un peu, oui « (p.58)

Un "carnet graphique" de 6 pages achève cet album... en offrant des esquisses supplémentaires...donnant un petit aperçu du travail du dessinateur ,Raphaël Beuchot

Juste le regret que ces passages savoureux sur l'appréciation et l'écoute musicale, entre deux êtres , au premier abord, aux antipodes, aient été aussi brefs…Une lecture qui reste agréable, et j'en remercie une nouvelle fois les éditions Lombard et l'opération Masse Critique de Babelio…

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Eugène Isaÿe est un personnage réel, musicien, violoniste, compositeur et chef d'orchestre (1858-1931). Zidrou et Raphaël Bleuchot nous le font faire un séjour au Congo (fictif ou pas ?), sur fond de colonialisme, avec humour et tendresse. Ce n'est pas un livre militant pour ou contre le colonialisme, qui est représenté avec finesse, dans son acceptation d'alors, là où nos auteurs s'immiscent, c'est sur l'universalité de la musique. Les personnages de l'histoire sont approfondis, travaillés en subtilité, touchants, avec en particulier ce serviteur noir, appelé "Tourne-disque", responsable du phonographe et de la collection de disque du grand père. le trait du dessin est fin, précis, les couleurs sont chaudes et naturelles, l'atmosphère ainsi rendue est silencieuse, apaisante, étouffante et langoureuse. On ressort de cette lecture comme après une séance de yoga, avec l'envie de réécouter le Requiem de Fauré.
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Début des années 30, Congo belge. Violoniste bruxellois réputé, Edgard Ysaÿe est invité à jouer à Léopoldville. le concert est destiné aux colons, bien sûr. C'est pourtant auprès du 'boy' de son hôte qu'Edgard rencontrera la meilleure écoute, la plus belle sensibilité musicale. Leurs échanges seront riches, de plus en plus amicaux malgré la barrière sociale entre blancs et noirs, maîtres et domestiques dans ce pays africain colonisé.

Lorsque je lis un album de Zidrou, je suis souvent partagée : beaux sentiments ou bons sentiments ? émouvant ou tire-larme sirupeux ? sobre ou simpliste ?
J'ai été touchée par "Lydie" et par le premier opus de "Boule à zéro".
En revanche, la balance penche plutôt du mauvais côté pour "La vieille dame".
Même chose pour "Le montreur d'histoires", le 2e tome de "Boule à zéro" et ce "Tourne disque". Ces trois-là sont assaisonnés de contes africains cuisinés à la française, ce genre de sauce me convainc rarement, je préfère les originaux.
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critiques presse (4)
ActuaBD
23 septembre 2014
Ce deuxième tome de la Trilogie africaine de Zidrou et Raphaël Beuchot est un petit joyau. La subtilité du récit et le dessin épuré vous happent littéralement pour vous transporter dans un monde zen et empli d’émotions.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
12 août 2014
Sans fioritures ni emphase, le scénario de Zidrou se veut aérien et tous publics, et le dessin de Raphaël Beuchot y répond habilement, avec une ligne fine et dynamique, allant à l’essentiel.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
21 juillet 2014
En une centaine de planches, sur un petit format, tout est dit avec humanité et humour. Les ellipses sont nombreuses, mais l’essentiel réside dans ma découverte de la musicalité du continent noir [...]. Il y avait matière à en dire encore plus, mais était-ce nécessaire ?
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
15 juillet 2014
Tourne-disque charme par son climat général, sa petite musique douce, sa sensibilité et son très beau message. Une fois l'album fermé, on n'a qu'une envie, celle de le réouvrir, un peu à la manière dont, autrefois, on retournait un disque !
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Quand j'étais petit, il [mon papa] me disait que les dieux avaient donné des mains aux hommes pour frapper le tambour et la voix aux femmes pour chanter l'amour. Il disait que, la nuit venue, les dieux se couchaient sur leurs nuages et écoutaient les hommes leur jouer de la musique.
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Quand on part, on laisse derrière soi des choses inachevées ... et c'est très bien ainsi.
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La plus belle musique qui puisse t'accompagner au tombeau (…) est celle des pleurs des gens qui t'aiment.
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- Soirée dans un village africain -

(...) nous allons boire trois thés.
Le premier est amer comme la mort.
Le deuxième thé est doux comme l'amour.
Le troisième sucré comme l'amitié.
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- La musique soigne bien des choses, maitre. Mon père était musicien, lui aussi. Il jouait très bien du Tam-Tam avant... avant son accident. Quand j’étais petit, il me racontait que les dieux avaient donné des mains aux hommes pour frapper le tambour et la voix aux femmes pour chanter l'amour. Il disait que, la nuit venue, les Dieux se couchaient sur leurs nuages et écoutaient les hommes leur jouer de la musique.
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