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Citations sur Poésie 1946-1967 (60)

LA SEMAISON
VII

Je m'impatiente et je suis soucieux;
qui sait les plaies et qui sait les trésors
qu'apporte une autre vie ? Un printemps peut
jaillir en joie ou souffler vers la mort.
- Voici le merle. Une fille timide
sort de chez soi. L'aube est dans l'herbe humide.
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INTERIEUR

Il y a longtemps que je cherche à vivre ici,
dans cette chambre que je fais semblant d'aimer,
la table, les objets sans soucis, la fenêtre
ouvrant au bout de chaque nuit d'autres verdures,
et le cœur du merle bat dans le lierre sombre,
partout des lueurs achèvent l'ombre vieillie.

J'accepte moi aussi de croire qu'il fait doux,
que je suis chez moi, que la journée sera bonne.
Il y a juste, au pied du lit, cette araignée
( à cause du jardin ) , je ne l'ai pas assez
piétinée, on dirait qu'elle travaille encore
au piège qui attend mon fragile fantôme.
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Accepter ne se peut
comprendre ne se peut
on ne peut pas vouloir accepter ni comprendre

On avance peu à peu
comme un colporteur
d'une aube à l'autre
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Plus je vieilli et plus je crois en l'ignorance/
Plus j'ai vécu, moins je posséde et moins je règne/
Tout ce que j'ai c'est un espace tour à tour/
Enneigé ou brillant, mais jamais habité.
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Je ne peindrai qu'un arbre qui retient dans son feuillage
Le murmure doré d'une lumière de passage
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L’INATTENDU



Je ne fais pas grand - chose contre le démon:
Je travaille , et levant les yeux parfois de mon
travail, je vois la lune avant qu’il fasse clair .

Que reste - t- il ainsi qui brille d’un hiver?
A la plus petite heure du matin je sors ,
la neige emplit l’espace jusqu’aux plus fins bords,
l’herbe s’incline devant ce muet salut ,
là se révèle ce que nul n’espérait plus »
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la lumière est bâtie sur un abîme, elle est tremblante,
hâtons nous donc de demeurer dans ce vibrant séjour,
car elle s'enténèbre de poussière en peu de jours
ou bien elle se brise et tout à coup nous ensanglante.
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une aigrette reste à l'horizon
un parcours de feu

et dans l'assemblée des chênes
la huppe étouffant son nom

Feux avides, voix cachées
courses et soupirs
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Soleil d’hiver
     
Le bas passage du soleil aux mois d’hiver
sur l’écorce des chênes à cette heure t’est découvert :
le bois éclaire, non point brûle, mais révèle,
immobile, sans trop d’éclat, sans étincelles,
tel peut-être un visage qui ne parle point
s’il affronte le défilé du temps très loin…
     
Mais, derrière, l’ombre sur l’herbe est déposée,
non point funèbre ni menaçante ou blessée,
à peine sombre, à peine une ombre, si bas prix,
payé par l’arbre à l’accroissement de son fruit,
légère peine douce elle-même à la terre,
âme de l’arbre due aux pas de la lumière…
     
Une personne en patience et paix tournée
vers l’aveuglant passage d’une à l’autre année,
ayant sa peine derrière elle, son regret,
et l’herbe néanmoins s’apprête, persévère,
l’espace semble illuminer sa loi sévère,
et l’astre tourne, monte et descend les degrés…
Le flambeau passe à peine plus haut que les tables,
plus fidèle que nul esclave à nos soucis,
taciturne incroyablement inévitable,
et nous autres avec bonheur à sa merci.
     
(pp. 80-81)
     
« L'Ignorant (Poèmes de 1952 à 1956) ».
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«  La nuit est une grande cité endormie
où le vent souffle……il est venu de loin jusqu’à
l’asile de ce lit. C’est la minuit de juin.
Tu dors, on m’a mené sur ces bords infinis,
le vent secoue le noisetier .Vient cet appel
qui se rapproche et se retire, on jurerait
une lueur fuyant à travers bois, ou bien
les ombres qui tournoient , dit- on, dans les enfers.
( Cet appel dans la nuit d’été , combien de choses
j’en pourrais dire, et de tes yeux …..) Mais ce n’est que
l’oiseau nommé l’effraie , qui nous appelle au fond
de ces bois de banlieue . Et déjà notre odeur
est celle de la pourriture au petit jour,
déjà sous notre peau si chaude perce l’os,
tandis que sombrent les étoiles au coin des rues » ….
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