Mortel parfum

Elle tremblait comme une feuille. Elle ne voulait pas mourir. Pas maintenant. Pas de cette manière. Elle était encore jeune, elle avait encore le goût de vivre.

Je l’appelais la tortue et c’est vrai qu’elle en avait tout l’air : pas de cou ou presque, de grosses lunettes.

— Et qu’est-ce qui te fait penser ça ? finit-elle par demander.
— C’est une longue histoire…
— Longue de cinq minutes ou longue de cinq heures ? Allez, papa, vide ton sac.

Il n’y avait pas d’échappatoire. Sa fille était trop intelligente pour s’en laisser conter, et il n’aimait pas lui mentir.

« Tu sais, je suis heureuse de savoir que je ne serai jamais vieille. »

Que quoi ? Que dans une ville de plusieurs millions d’habitants, tu viens de croiser justement celle que tu cherches ? C’est comme trouver une épine dans une botte de foin…

Arrête, Rick ! Elle est morte. M-O-R-T-E. Et je n’ai pas entendu parler de résurrection depuis celle de Jésus Christ… Il y a quelque deux mille ans !

… Laisse tomber. Laisse les morts en paix…

’il valait mieux laisser les gens vider leur sac. Il en apprenait souvent davantage en restant silencieux, qu’en mitraillant les témoins de questions ou en réagissant à leurs provocations verbales.

Ta douleur, ton chagrin, tes remords seront si déchirants, si insoutenables que tu prieras tous les saints du Ciel de t’accorder le soulagement de la mort…