Mortel parfum

Cette corvée – porter la mauvaise nouvelle aux proches – allait échoir à Hayes, qui trouvait que parler à des parents éperdus de douleur était aussi pénible, voire plus, que d’examiner des corps sans vie.

Ah, les amours de jeunesse… Lui-même en conservait quelques bons souvenirs.

— Un ami n’est pas obligé d’aider un ami qui est devenu complètement parano.

Et puis elle n’aurait jamais voulu s’esquinter comme ça. Elle était si coquette…
— Mon vieux, quand on se suicide, on n’est pas si regardant. Elle se fichait bien de l’aspect qu’elle aurait après sa mort,

une bougainvillée chargée de fleurs faisait ployer une tonnelle et la brise fredonnait sa mélopée dans le feuillage.

Elle regarda les reflets du soleil danser paresseusement sur l’eau turquoise de la piscine

Elle trouvait malsain de vouloir régenter la vie de l’être qu’on aime.

Quelle heure pouvait-il être ?
Le soleil dardait ses rayons à travers les vitres. Il jeta un coup d’œil à la pendule

— Ne me laisse pas tomber, ajouta-t-il.
— Alors ne laisse pas tomber notre couple, lui répondit-elle, en sentant les larmes lui monter aux yeux.

je lui ai réglé son compte, à cette pouffiasse ?
— Jennifer ?
— Bien sûr, Jennifer ! Je ne parle pas de la reine d’Angleterre !