Citations sur Les enquêtes de l'inspecteur Higgins, tome 20 : Justice.. (11)
Un casque de réalité virtuelle, expliqua le militaire ; il garantit une immersion totale durant des heures. On en oublie de boire et de manger, et si l’environnement flambe ou s’écroule, on ne s’aperçoit de rien. Fabuleux, non ? Vous recréez n’importe quel univers, le cerveau estime que c’est du vrai et du concret. Un bel avenir en perspective ! On se livrera des conflits virtuels, on se déplacera dans des villes qui n’existent pas et on apprendra en jouant.
Lutter contre l’injustice, quelle crétinerie ! Magistrature rime avec pourriture, et je ne parviens pas à l’admettre. En niant la réalité, je continue à rêver d’un monde idéal. Fichter, c’était l’incarnation du diable : adieu les victimes, bravo les assassins ! Et ce démon atteignait le sommet de la hiérarchie, que je ne cessais d’alerter. Ultime chef-d’œuvre : libérer un effroyable prédateur, Delaney Mortgensen !
— Après vos aveux, madame, vous comprendrez que je suis obligé de vous arrêter.
— Vous faites votre travail, inspecteur, et ce qui doit être fait doit être bien fait. À mon âge, quelle importance de s’éteindre en prison, pourvu que justice soit faite ?
La courtoisie se perd, de nos jours.
Surtout, ne pas céder aux évidences et aux a priori. Doublée de la patience, la vigilance ne discernerait-elle pas le bon chemin ?
Le temps n’efface pas certaines souffrances, comme celle que vous avez subie. La dignité, seule, est une arme dérisoire, mais indispensable pour affronter le malheur.
Toucher à la déontologie des médias, c’est insulter la démocratie !
Des chercheurs de l’université de Tokyo avaient établi que les félins reconnaissaient parfaitement la voix de leurs proches et comprenaient leurs ordres, mais n’obéissaient pas pour autant ; indifférents à ces autorités extérieures, ils ne se conformaient qu’à leurs propres intentions.
Quant aux chiens, selon des biologistes britanniques, ils possédaient, dans leur cerveau, une zone réservée à la parole ; leurs aboiements étaient donc un langage digne d’estime.
— Personne ne change. La nature profonde d’un être ne se modifie pas au gré des circonstances, un prédateur reste un prédateur.
— Vos propos sont insupportables ! La nature humaine est perfectible, un criminel ne saurait être enfermé à perpétuité.
— L’une des pires erreurs de la justice, qui n’est, en réalité, que l’application d’une technique juridique variant selon l’air du temps, est de se soumettre aux psychiatres. En vous réclamant de leur fausse science, n’êtes-vous pas devenu l’un des champions de l’irresponsabilité des assassins ? Quand ils tuent, ces malheureux ne sont pas conscients de la portée de leur acte.
La justice doit dépasser l’émotionnel ! En admettant la gravité de ses actes, Mortgensen s’amendera, et ce n’est pas la prison qui l’aidera à redevenir un homme normal.