Série non achevée, marquée par l'urgence, ‒ urgence d'écrire, urgence d'exprimer l'être, ‒
François Jacqmin était déjà, lors de sa rédaction, atteint par la maladie, sa compagne du quotidien, qui l'emportera quelques mois plus tard.
Cette série de poèmes, originellement intitule les Sizains devient le
Traité de la poussière.
François Jacqmin exprime notamment son obsession de prendre le néant à son propre piège.
En témoignent les quelques Sizains qui suivent.
" J'hésite
à décocher le trait oblique du silence.
Ai-je assez de soumission
pour user du vocabulaire feint de ce que je
refuse de dire ?
À mon insu, même mon murmure atteint une cible. "
Puis plus loin, il ajoute :
" L'UN se jette dans son ombre. Pour
lui aussi
le soleil du chiffre est torride. Il
aspire à la fraîcheur de l'innombrable.
Il attend
l'eau qui dissout l'unique. "
Enfin, il conclut :
" On suit docilement le sentier qui mène
à la mort
en entraînant le langage dans notre chute.
L'affranchissement du signe
nous fait surgir dans l'embrasure d'un désert
qui perd son sable pour gagner notre rien. "