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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais lu pas mal de critiques élogieuses de cet ouvrage, aussi je m'attendais à un grand thriller avec suspens, frissons, suées froides dans le dos et tout le tremblement. A la place, j'ai eu droit à un bon roman mais sans rien d'exceptionnel ... Certes, le style est agréable, aérien et se lit avec aisance, certes l'intrigue est riche en rebondissements (et le dénouement est pour le moins inattendu) ... mais au final m'est resté comme un goût d'inachevé.


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Après le succès de son premier livre « La beauté du mal », Rebecca James revient en France avec un nouveau roman à suspense mâtiné de drame, au coeur d'une demeure victorienne peuplée de personnages hantés par leur passé. Mais si la quatrième de couverture semblait donc augurer une intrigue réunissant tous les éléments pour appâter le lecteur, dans les faits, force est de constater que la magie ne parvient pas à complètement opérer…

Le choix de l'auteure d'intégrer à son récit des éléments caractéristiques de la littérature gothique (notamment en situant son action dans un manoir) tout en ancrant son intrigue à notre époque aboutit en effet sur le papier à un résultat qui peine à convaincre. Si on perçoit bien les influences du genre, Rebecca James ne parvient pas à exploiter judicieusement et dans tout son potentiel la matière dont elle dispose. A mesure que le récit progresse, les détails qui auraient dû constituer la force de l'intrigue apparaissent de plus en plus survolés et artificiels (voire presque incongrus) et au bout du compte, le mélange des genres ne prend pas.

Ainsi, quoique louable, la tentative de mêler à un récit contemporain certains codes du registre gothique n'atteint pas, au final, l'objectif escompté, à savoir instaurer une atmosphère pesante pour le lecteur tout en faisant naître chez lui un sentiment de malaise et de doute quant à la nature exacte des évènements troubles auxquels il se trouve confronté. Car si certains évènements semblent bien déroutants tant on peine à leur attribuer une explication rationnelle, l'effet est systématiquement et rapidement plombé par un changement de scène ou de narrateur empêchant à terme l'installation d'une véritable tension dramatique susceptible de déstabiliser efficacement le lecteur.

Rebecca James, faute de s'attarder davantage sur les phénomènes étranges auxquels son personnage principal se retrouve confronté, ne prend ainsi pas suffisamment le temps d'imprégner son récit d'une ambiance dérangeante pour le lecteur et susceptible de faire naître en lui un véritable doute sur la rationalité des évènements auxquels il assiste. Un constat d'autant plus dommageable, que paradoxalement, l'auteure encombre son récit (pourtant très court) de scènes inutiles et sans intérêt qui n'apportent pour leur part rien à l'intrigue voire contribuent même à plomber le peu de tension alors instaurée. Ainsi, le « huis clos » annoncé par le bandeau promotionnel tient, hélas, davantage de la poudre aux yeux jetée par l'éditeur que des faits puisque Rebecca James, loin de cantonner son récit entre les murs de l'"inquiétante" bâtisse, multiplie au contraire les excursions vers des espaces ouverts (le lieu de travail de Tim, la piscine municipale… ). Dès lors, difficile pour le lecteur d'éprouver un quelconque sentiment d'oppression ou de malaise tel qu'il pourrait en ressentir pris au piège d'un véritable huis clos. de la même manière, l'alternance permanente (et trop fréquente) de narration entre Tim et Anna, en empêchant le lecteur d'appréhender les évènements depuis le seul point de vue du jeune homme, ne lui permet pas de pleinement saisir les enjeux que cette première partie du roman aurait pourtant dû poser. Il devient ainsi compliqué de mesurer à quel point Tim est en fin de compte perturbé par les phénomènes auxquels il assiste, et l'hypothèse de la folie ne saute pas franchement aux yeux du lecteur (alors que lors d'une des dernières scènes du roman, on nous laisse clairement entendre que c'était pourtant un des objectifs de la première partie).

Toutes ces maladresses dans la mise en scène contribuent à faire prendre à l'histoire un rythme en dents de scie sans jamais qu'elle ne parvienne en fin de compte à réellement décoller ou à faire émerger un besoin irrépressible de découvrir la cause exacte de ces évènements. L'histoire peine ainsi à véritablement avancer durant toute sa première partie. Et il faut attendre la moitié du roman pour qu'une révélation notable ne parvienne à raviver l'intérêt du lecteur, laissant alors entrevoir un début d'explication et un rapprochement du dénouement final.

Pourtant, malgré une première moitié laborieuse et peinant à atteindre ses objectifs, Rebbeca James parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu au décours d'une dernière partie nettement plus prenante. Enchaînant les révélations, l'auteure lève enfin le voile sur le passé, déterre les secrets de ses personnages et reconstitue peu à peu le fil des évènements à travers une mise en scène soignée et habilement menée. Si certaines implications sont aisément prévisibles, la plupart des révélations s'avèrent beaucoup plus inattendues pour le lecteur non rompu à cet exercice. le mystère finalement divulgué, les qualités du scénario sous-jacent imaginé par l'auteure peuvent enfin apparaître. Mais bien que le dénouement parvienne à rehausser le niveau de l'ensemble, certains aspects ne manqueront pas de laisser plus d'un lecteur dubitatif. Car si la scène finale apporte effectivement son lot de réponses, certains phénomènes étranges évoqués dans la première moitié demeurent, pour leur part, totalement inexpliqués, venant ainsi encore un peu plus enrayer une mécanique déjà sérieusement bancale.

* * *
Si, faute d'avoir lu le premier roman de l'auteure, il m'est impossible d'établir une comparaison avec son précédent livre, « La vérité sur Anna », qui signe de fait ma première rencontre avec Rebecca James, ne me laissera au final pas un souvenir impérissable.

Malgré une intrigue de plutôt bonne qualité sur le fond (mais dont on ne peut malheureusement pleinement mesurer les enjeux qu'à la toute fin du récit), l'ensemble peine en effet à convaincre sur la forme. le récit souffrant dans toute sa première partie de plusieurs maladresses qui l'empêchent de pleinement remplir ses fonctions. Outre un mélange des genres peu convaincant, « La vérité sur Anna » ne parvient ainsi pas à instaurer l'ambiance oppressante et angoissante que laissait pourtant augurer la quatrième de couverture, et les changements permanents de narrateur ne permettent pas au lecteur d'appréhender de façon suffisamment précise la psychologie de Tim au point d'immiscer le doute dans son esprit concernant la nature des évènements auxquels il se trouve confronté.

Malgré une dernière partie plus captivante et un dénouement habilement mené au décours d'une mise en scène soignée, l'ensemble manque toutefois de maîtrise et d'aboutissement pour pleinement convaincre. A mes yeux, Rebecca James manque donc encore de savoir-faire et d'un peu de « génie » dans l'élaboration d'intrigue tortueuse et machiavélique telles que Sarah Waters en a le secret ! Ainsi, si les intentions et les idées sont bien là, le résultat demeure donc beaucoup trop bancal et maladroit pour marquer durablement le lecteur.
Lien : http://lectriceafleurdemots...
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