Prologue
Novembre 1781, domaine du marquis de Wharton et Malmesbury
Savoir précisément pourquoi personne ne veut vous épouser n'est qu'une maigre consolation face à la triste réalité. Dans le cas de Lady Roberta St. Giles, cette cruelle vérité était illustrée de manière bien trop criante - aussi criante que l'absence de prétendants.
Le dessin humoristique du Rambler's Magazine la caricaturait avec une bosse dans le dos et un seul sourcil en accent circonflexe sur un front protubérant. A genoux à ses côtés, son père implorait les passants de l'aider à trouver un époux respectable a sa fille.
Cette partie au moins était véridique. Son père était en effet tombé à genoux en pleine rue à Bathroo, exactement comme le dessin de la gazette le montrait. De l'avis de Roberta, il y avait aussi du vrai dans la légende du Rambler - "le Marquis fou"
Savoir précisément pourquoi personne ne veut vous épouser n’est qu’une maigre consolation face à la triste réalité.
Il vous aimait, c'est sûr. Mais Benjamin était un être d'une remarquable impétuosité. Je suis certaine qu'il a regretté son geste à l'instant même où il l'a commis, mais il était trop tard. Il n'a pas réfléchi avant de passer à l'acte, voilà tout.
On doit revêtir chaque soir ses plus beaux atours, sinon on se transforme vite en limace.
Il n’y a rien de plus beau que des mètres de soie disposés sur des paniers. S’ils sont assez grands, c’est le moyen le plus sûr de réussir une entrée éblouissante.
Les génies doivent parfois se battre pour pouvoir créer. En fait, c’est dans l’adversité qu’ils produisent leurs plus belles œuvres.
-Je vous avais dit que le chaton voulait venir, geignit Teddy, qui serrait l'animal dans ses bras.
-Mais je n'étais pas d'accord, objecta son père. Et je pensais que mon avis faisait autorité.
— Je n’ai aucune envie d’avoir de nouveau quatorze ans.
— À cet âge, la vie est plus simple. Toutefois, je m’interdis les regrets, et je ne suis pas du genre à ressasser mes erreurs. Mon père disait toujours, et il avait raison, que le regret est une pratique inutile. Pourtant, maintenant que j’ai atteint la trentaine, il arrive que certains me poursuivent. Il n’est pas si facile de s’en défaire.
Mon admiration pour l’homme est bien commune, mais se nourrir des mots de Shakespeare, marcher sur ses pas, voilà ce qui me donne envie d’avancer dans la vie.
Un homme qui ne comprend pas la poésie ne peut la vivre.