Riders, tome 3 : Chevauchée intense

Il eut un sourire en coin.
- Mais je réserve mon côté autoritaire pour le travail, ajouta-t-elle.
- Quel travail ?
- La massothérapie, tu te souviens ?
- Tu comptes me masser, c'est ça ?
- Je fais ce que je peux, il paraît que t'es pas d'humeur pour une pipe.
- Amy Jo Foster, tu es la pire capricieuse que je connaisse.

— Je n’ai jamais vu cette selle. Elle est à qui ?
— À Marla.
Kade observa l’objet de plus près.
— Pas de trou, j’en déduis que tu ne l’as pas utilisée pour cible quand tu t’entraînes au fusil.
— Très drôle. J’avais oublié que je l’avais. C’est de l’argent jeté par les fenêtres. Elle a dû monter à cheval trois ou quatre fois.
— Pardon de jouer les fouineurs, mais t’en pinces toujours pour elle ?
Cord fronça les sourcils.
— Non, pourquoi tu me demandes ça ?
— Je ne sais pas. Depuis ton divorce, je ne t’ai jamais vu courir après une autre fille. En tout cas, pas dans le coin.
— Peut-être que je me réserve pour le comté voisin.

- A quoi tu joues avec moi, fillette?

Dressée sur la pointe de ses bottes, Aj lui répondit:

-Je ne suis plus une fillette depuis longtemps Cord McKay.

-Crois-moi, j'avais remarqué.

-Eh bien, t'en as mis du temps;

Encore un quart de centimètre et il dévorerait cette jolie bouche prête à l'accueillir, si différente de celle qui avait frôlé la sienne avec innocence l'année précédence. La nouvelle AJ, coquine et audacieuse, ferait-elle le premier pas?

Non. Au lieu de cela, elle leva une main tremblante vers sa joue et caressa délicatement le tracé de son bouc, puis s'attarda du bout des doigts sur la moustache qui lui soulignait les lèvres. Une caresse aussi chaste qu'érotique. Le résultat fut immédiat: son sexe grossit derrière la braguette de son jean.

-Ce n'est pas un jeu, sussura-t-elle. Mais si tu veux jouer avec moi, tu n'as qu'à me le dire. rendez-vous ici demain soir. Tu me diras ce que tu as décidé.

Aj tourna les talons de ses santiags et disparut dans la foule qui se pressait sur la piste de danse, laissant derrière elle un Cord McKay perplexe.

— Bordel, AJ ! Tu es saoule ou quoi ?
— Qu’est-ce que ça peut faire ? Tu fais un sondage ?
La situation dérapait.
— Mauvaise réponse.
— J’ai droit à un trophée si je trouve la bonne réponse ?
— Arrête de dire n’importe quoi, grommela Cord avant de remarquer la boîte qu’elle tenait dans ses mains. Qu’est-ce que c’est ?
— Mon trophée.
— Et c’est quoi ?
Elle voulut rétorquer avec une nouvelle pique, mais se ravisa et lui décocha un sourire méfiant avant de répondre.
— Un vibromasseur.
— C’est une blague ! À quoi veux-tu que ça te serve ?
— Disons, à comparer ? Ça peut être intéressant, non ?
Il la regarda longuement, curieux de savoir si la fumée qui lui sortait par les oreilles était aussi puissante que celle qui lui sortait des narines.
— Cette conversation est très agréable, monsieur McKay, mais, si vous me permettez, j’aimerais rentrer chez moi. Et puis je dois faire un arrêt à l’épicerie pour acheter des piles.
— Et puis quoi encore ? Tu n’iras nulle part tant que tu ne m’auras pas dit pourquoi tu n’es pas venue ces trois derniers soirs.
— J’étais occupée.
— C’est ça, t’étais occupée à mettre ta bouche sur la bite d’un mec ?
Elle regarda sa montre.
— Mince, il est déjà je-me-fous-de-ce-que-tu-penses et quart ?
Il grommela dans sa barbe.
— De quel droit tu me parles comme ça, Cord ?
— Je te parle comme je veux.

Cord prit son poignet délicat et caressa ses doigts. Elle eut encore une boule au ventre et leva les yeux, soudain saisie par le désir qui brûlait dans le regard de cet homme.
— Tu as la bouche la plus sexy que j’aie jamais vue. Je rêve de passer la langue sur ce grain de beauté, au coin de tes lèvres, d’y déposer un baiser avant d’embrasser cette bouche avec toute la passion qu’elle m’inspire.
Attention. Ne te laisse pas embobiner par ses belles paroles. C’est ton tour de parler, fonce !
— Tu veux danser ? parvint-elle à articuler.
— Pas sur cette musique.
— Pourquoi pas ?
— Parce que la première fois que je poserai les mains sur toi, ce sera pour être tout près de toi. Aussi proches qu’on peut l’être encore habillés et sans être fichus dehors par les videurs pour atteinte à la pudeur.
Le silence grandit entre eux. AJ sentit son assurance lui glisser entre les doigts. Ce n’était pas comme ça qu’elle avait imaginé la scène.