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Critique de Neurot


Neurot
06 septembre 2014
Il s'agit ici d'un recueil de nouvelle. L'univers où se déroule tous les récits est le Vieux Royaume, un monde imaginaire que l'ont pourrai rapprocher de notre passé moyenâgeux, mais avec des lieux qui feront plus pensé à la Renaissance Italienne, le tout saupoudré d'une gouvernance proche de la Rome antique. le monde imaginé est assez complexe, mais pas si important, ne servant que de contexte à des histoires qui s'attardent surtout sur l'humain.

Le livre commence par la nouvelle titre, "Janua Vera". le récit se déroule 1000ans avant touts les autres récits et nous conte l'histoire d'un Roi-Dieu tourmenté par des rêves qu'il ne comprend pas. Ce n'est pas la plus intéressante du présent recueil, elle met même un peu trop de temps à démarrer et sa fin est assez prévisible.

La 2ème nouvelle, "Mauvaise Donne", représente le gros morceau du bouquin car c'est de loin la plus longue (130 pages). Elle est racontée à la première personne par Benvenuto Gesufal, assassin à la gouaille et le sens de la répartie formidable, qui se trouvera mêlé bien malgré lui a des affaires politiques qui le dépassent. le tout dans une ville qui fait clairement pensé à l'Italie, et plus précisément au Venise, De La Renaissance. C'est une nouvelle d'aventure trépidante, bien raconté, drôle et caustique parfois, qui sait ménager le suspense, mais dont j'ai trouvé la conclusion un peu facile. Sans doute dut au format restrictif de la nouvelle. Ça pourrai faire un bon roman tout ça.. Hum..

Suit "Le service des dames", là on est en plein territoire Moyenâgeux, et on nous conte une histoire romanesque typique de cette époque. Ça met un peu de temps à démarrer mais une fois lancé c'est très agréable à suivre et très immersif. Avec une fin très sympathique de surcroît.

A ce moment là de ma lecture, je me suis quand même posé des questions. Car même si la lecture était agréable, que l'écriture particulière et raffinée de Jaworski a du charme, je ne suis pas tombé de ma chaise. Et pourtant les critiques sont la plupart du temps dithyrambiques sur ce premier livre. Mais c'est quand même sympa, alors je poursuis. La 4ème se nomme "Une offrande très précieuse" et nous raconte l'histoire d'un Barbare rescapé d'une bataille, blessé, ayant une vieux sage mourant sur les bras, qui va trouver recouche dans les bois. Il y fera une rencontre importante et inattendu qui lui fera accepter un passé douloureux qu'il avait tant voulu oublier. Une histoire qui surprend par son déroulement et la personnalité de son héros, touchante, poétique, et très immersive.

Le "Conte de Suzelle" va nous faire un petite biographie de la vie d'une femme simple, dans un milieu paysan assez misérable. Petite fille rêveuse, femme forte et différente, qui aura eu le bonheur ou le malheur de rencontrer enfant un homme différent le long d'une rivière, et qui dans une partie de son coeur attendra toute sa vie son retour. Ce conte simplement beau, poignant, arrive malgré un contexte de grande pauvreté à tous les niveaux à éviter tout misérabilisme. Une grande réussite.

S'ensuit le très drôle "Jour de Guigne", qui comme son nom l'indique va parler d'un homme qui n'a pas de chance. A cause parchemin magique qui s'est retrouvé dans les documents qu'il doit récrire pour son travail de scribe, le voilà atteint d'un mal terrible, la guigne. Et comme en plus le Bailli de justice compte se servir de sa malchance pour une de ses affaires, ça ne va pas s'arranger. Cette nouvelle très rythmé est vraiment très drôle. Sarcastique, caustique, cynique, teinté d'absurde, un vrai plaisir.

La 7ème nouvelle se nommant "Un amour dévorant" n'était pas dans la première édition du recueil, mais a été rajouté pour sa dernière réédition en poche. C'est l'histoire d'un membre du Clergé du Desséché (Dieu des morts, pour faire court) dont la mission et de retrouver les morts, de comprendre les raisons de cette mort et de faire en sorte que les dernières volontés du défunt soient respecté. Il se passionne pour l'histoire d'un village où dans un bois tout proche 2 revenants semblent rechercher une jeune fille depuis des siècles en criant son nom à l'aurore et au crépuscule. le déroulement du récit est intéressant et original, mais la fin un peu trop classique. Sympa, sans plus.

C'est toujours mieux, quelque soit le support artistique, de laisser le meilleur pour le fin. Jaworski se tient à cet adage et nous gratifie, pour moi, de la meilleur nouvelle du recueil en conclusion. "Le confident" est l'histoire noir d'un prêtre du Desséché qui a fait le voeu d'obscurité. Je ne raconterai rien de plus, il faut la lire, tout simplement.

Pour parler plus précisément du style d'écriture de l'auteur, c'est du bel ouvrage. C'est très travaillé, raffiné, le vocabulaire choisi se permet des incursions dans le Moyenâgeux pour bien corroborer avec le sujet. C'est très détaillé et on échappe pas à des termes très précis dans les descriptions. Il y a quelques longueurs parfois mais rien de vraiment gênant. Et la mise en forme de la plupart des nouvelles adopte un style qui lui est propre. Évitant toute redondance.

Donc en bref j'ai beaucoup apprécié ce livre. de la fantasy très mature dans les sujets qu'elle aborde, pas de héros qui va combattre un dragon pour sauver la princesse ici. Surtout des histoires qui pour une bonne partie s'attachent à parler de l'homme avant tout. En terme de qualité le livre monte en puissance, la 2ème partie étant pour moi bien plus forte que la première. Un très agréable moment de lecture, chaudement recommandé.
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