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Assassinat sur la Côte-Nord et vie traditionnelle au Nunavik, un roman pour comprendre les Inuit.

Des policiers retraités sont assassinés alors qu'ils pêchent au bord d'une rivière à saumon.. Une avocate à qui on demande de défendre l'Inuk, accusé de ce meurtre. Celui demeure muet.

En parallèle, une jeune Inuk et son amoureux, les chasses à partir de Kuujjuarapik au bord de la baie d'Hudson. Ils se bâtissent des igloos et chassent le phoque, le béluga ou le caribou. Ils parcourent le Grand Nord avec leurs chiens de traîneaux, les Qimmik.

En plus de l'ode à la nature et de l'intrigue policière, le roman a un aspect documentaire. Il raconte le choc des sociétés, avec un historique de la « colonisation », avec la sédentarisation et l'implantation de barrages hydroélectriques.

Un roman plutôt court, au rythme soutenu, riche en informations, mais porté par une écriture à la fois précise et imagée.
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L'auteur continue d'écrire des romans sur a vie traditionnelle des peuples autochtones du Québec et sur les méfaits du colonialisme. Ici il est question d'Inuit, ceux que nous appelions Esquimaux, et de l'abattage insensé par les forces de l'ordre de leurs chiens de traineau, indispensables à leur mode de vie ancestral qui suppose de longs déplacements dans une nature férocement hostile. le premier aspect m'a comblé. le quotidien de ce peuple est rendu avec simplicité, respect; c'est à la fois instructif et enchanteur. Les forces de la nature, la résilience des Inuits, l'immensité des paysages, la fragilité de l'homme, les liens indicibles entre l'inuit et sa meute, sont autant de thèmes sobrement évoqués par une écriture dépouillée, précise, tellement parlante.

Par contre, l'autre aspect du roman est inutilement chargé; le fait d'abattre massivement ces chiens est en soi un acte cruel, barbare, injustifié et injustifiable; il comporte une telle dose d'horreur qu'il est inutile, et contre productif, de trop en mettre. Ainsi je ne suis pas certain que les policiers en charge de ce carnage l'ait fait “en riant” ni qu'ils aient libéré les chiens d'un enclos pour pouvoir prétendre qu'ils se promenaient en liberté. Toutes les relations entre Blancs et Inuits sont teintées d'un manichéisme qui m'a dérangé, même si je ne nie d'aucune façon ce drame historique avoué par les deux paliers de gouvernements. En somme j'ai bien aimé cette lecture qui illustre bien la vie antérieure de ce peuple du Nord et les impacts négatifs de sa sédentarisation, malgré un léger bémol sur la façon dont les abus du colonialisme y sont relatés.
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Eve, avocate ,se voit attribuer une cause pour défendre un itinérant inuit accusé d'avoir tué 3 anciens policiers sur la cote nord. Parallèlement à cela nous suivons un couple dans le grand nord vivant de chasse et de pêche avec l'aide de leur meute de chiens appelés des Qimmik. Même si la vie était rude, ils étaient heureux poursuivant leurs traditions, mais en 1960-1970 les gouvernements décidèrent de mettre fin à cette vie en envoyant leurs enfants dans des pensionnats , en leur construisant des réserves et en tuant leurs chiens afin de faire cesser ces déplacements. Un livre qui m'a bouleversé au point d'en pleurer à chaudes larmes et qui m'a mieux fait comprendre toute l'ampleur du drame que nous avons fait subir à ces gens . Pour tout cela et la beauté de cette écriture , je donne 9/10 à ce roman que je vous recommande.
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Si c'est vrai qu'on doit savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va, ça s'avère tout aussi important de saisir le passé pour donner sens au présent. Peuple millénaire descendant de Thulé, les Inuit ont fait des landes du Nunavik leur terre d'accueil, leur mère nourricière. Et pour survivre aux affres de ces vastes terres arides et inhospitalières, les Inuit ont non seulement fait des kimmiit, leurs chiens, de fidèles compagnons, mais également leurs moyens de protection, de locomotion, un mode de vie austère assuré que par la symbiose entre l'humain et la bête qui n'a de bête que le nom, celui-ci estimé à part entière, à sa juste valeur. Mais comme toute bonne chose à une fin, l'odeur délétère du colonisateur s'est faite sentir, a soufflé, a tout gâché pour le moins qu'on puisse dire. « Qimmik » de Michel Jean, une saisissante lecture relatant la descente aux enfers d'un peuple qui n'avait pourtant rien demandé, parqué et abattu contre gré, vents et marées.
« Les gens du sud leur ont imposé leur propre notion du progrès et, aujourd'hui, ils en sont réduits à habiter des villages isolés, dans un désoeuvrement qui fait honte à nos sociétés. »
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Voici un roman édifiant qui évoque la manière absolument abominable dont le Québec, dans une histoire recente puisqu'il y une cinquantaine d'années, a traité ses autochtones du grand nord, les Inuit.
On connaissait déjà un peu la manière dont le gouvernement a enlevé (je ne vois pas d'autre mot) leurs enfants pour les placer dans des pensionnats religieux où des milliers sont morts de faim, ou sous les coups, mais l'auteur relate ici des événements plus spécifiques qui ont conduit à la quasi disparition d'une race de chiens nordiques: les Qimmik.
J'ai beaucoup aimé le côté documentaire du livre mais regretté que l'enquête de fond soit réduite au prétexte.
L'écriture, loin d'être deshonorante, ne m'a pas non plus convaincue mais le livre mérite néanmoins d'être lu, ne serait-ce que pour rendre justice aux Inuit et aux Qimmik.

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J'avais déjà lu un roman de cet auteur que j'avais bien apprécié, celui ci me conforte dans ma première impression. Quelle belle aventure et en même temps qu'elle tragédie pour ce peuple et le plus triste ce n'est pas complètement une fiction et ça se passe pas non plus à une époque très éloignée de la notre. On commence un peu à l'évoquer et on peut retrouver des témoignages de personnes qui l,on vécu.
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Le commentaire de Lynda : ♥ Coup de coeur ♥
Je n'ai pas choisi mon moment pour lire ce roman, disons que j'avais froid simplement à me sentant au Nunavik, ça ne me réchauffait pas, par contre, je dois dire, que les mots de Michel Jean, eux m'ont réchauffés.
Michel Jean nous offre un roman bien sûr, mais l'arrière-scène est une pure vérité dont l'histoire ne nous a pas nécessairement parlé.
Un meurtre, un suspect possible, une enquête, mais derrière tout ça, l'histoire du massacre des Qimmits, que sont les qimmiks, ce sont des chiens, fidèles compagnons, travaillants, si on se promène sur le net, ça nous donne la description de chiens esquimaux canadiens.
Deux anciens policiers de la SQ sont assassinés, un inuit est suspect, une avocate Eve, est chargée de le défendre, mais lui ne veut pas se défendre, il ne parle pas.
Et puis cette belle histoire d'amour en Saullu et Ulaajuk qui apprennent à s'aimer, ils sont beaux à voir.
Mais l'arrière-plan est pénible, difficile, premièrement, je ne connaissais les qimmiks, et deuxièmement le traitement qu'on leur a réservé, est atroce, pénible, inacceptable.
Un roman de Michel Jean qui en fait, est un semi-roman, parce qu'à chaque fois Michel Jean nous révèle des choses sur les inuits, des choses bien souvent que l'on ne savait pas du tout, le côté historique de ses romans est toujours bien développé.
Une histoire qui vient brasser des émotions, un roman pas très long, des chapitres courts, qui fait que la lecture se fait rapidement. Un suspense, un policier, une histoire d'amour, et un bon bout d'historique, que voulez-vous de plus pour un coup de coeur !
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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