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EAN : 9781090029409
Via Romana (14/02/2013)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Les médias ne sont pas un contre-pouvoir. Ils ne sont pas davantage le quatrième pouvoir. Ils sont progressivement devenus le premier pouvoir : celui qui s'exerce sur les esprits. Plus inquiétant, ils semblent même prendre le contrôle des autres pouvoirs, intellectuels, politiques et judiciaires. Or journaux, radios, télévisions et même certains sites d'information en ligne ne sont ni indépendants, ni libres. Ils subissent la loi d' airain publicitaire des banques e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le Gallou dresse ici le tableau d'une information à la dérive. Tous les soirs, ce sont entre 10 et 15 millions de Français qui regardent le 20h toutes chaines confondues, et 35 millions de Français lisent chaque jour leur quotidien, on le sait basé sur les informations de bouclage du 20h. On invente des faux journaux de gauche, type « le Nouvel Obs » se voulant « réac et culturel » Les Inrocks, on fait croire qu'il existe encore une droite forte et avec des idées avec « Le Figaro ». Bizarrement, on titre beaucoup moins « Valeurs Actuelles », magazine en pleine explosion médiatique du à ses multiples couvertures chocs mais inattaquables. Dans ces médias, tout est fait pour que les français n'y comprennent rien, et surtout pensent qu'il sont dans un système de droits, où leur parole compte (c'est comme cela que les réseaux sociaux sont entrain d'être utilisés, or on sait pertinemment qu'un utilisateur qui ne crée pas de contenu n'a aucun poids dans la balance médiatique). Ces pratiques font peur car les médias sont devenus le premier pouvoir, dirigés par les Banques, mais surtout par la pensée unique, ici fortement critiquée.

« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective "business", soyons réaliste : à la base le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est à dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible » Cette citation de Patrick le Lay défini à merveille l'idéologie médiatique, au service des entreprises privées et à légitimer ces entrepreneurs dépourvus de toute idée de partage de culture ou de divertissement intelligent (la grille des programmes diffusés en début de soirée fait froid au dos). Avec ce système on veut interdire la réflexion, supprimer la logique humaine : les programmes TV sont révélateurs de cette tendance à la baisse, malheureusement généralisée.
Le problème le plus important que rencontrent nos médias (presse écrite et télévision) c'est qu'ils sont financés, ne serait-ce qu'en partie, par la publicité. La liberté d'expression s'en retrouve complétement réduite, voire absente. Les journalistes deviennent des employés de banques ou d'entreprises privées par la force des choses. Les journalistes sont les premiers défenseurs du « mondialisme marchand, […] l'internationalisme égalitaire qui structure l'opinion de la majorité des journalistes et qui les conduit à nier les différences d'origines, de culture, de religion, de civilisation. Les journalistes sont ainsi devenus –consciemment ou non – les intellectuels organiques du grand capital. »

Les mots utilisés dans les médias ont également leur importance, comme par exemple le sujet tabou de « l'immigré, l'étranger », « On rappellera aussi, bien entendu, tous les mots destinés à ancrer la figure de l'immigré dans le registre de la victime : sans papiers (ils les a perdus), réfugié (le fugitif), exclu (le pauvre, victime des riches), discriminé (les préjugés raciaux = le racisme), la double peine, etc… […] Les mots tabous : MORT, FEMINITE, HONNEUR, DEVOIR, FORCE, GUERRE (on ne fait que du maintient de la paix), NATION, PATRIE, IDENTITE, RACINE etc… » Si on lit uniquement les propos de Jean-Yves le Gallou, on ne peut pas dire qu'il a tords. Mais c'est oublier les nombreux autres mots que les médias utilisent à leur profit, et c'est ne regarder qu'une seule face de la réalité, d'un point de vue « d'extrême droite », si on peut se permettre d'utiliser le terme de nos jours.

Les médias ont également une conception du temps qui est différente de la réalité. « le journaliste soucieux de sa bonne réputation et de celle de son journal doit donc rediffuser le plus vite possible une information potentiellement fausse, pourvu qu'elle soit politiquement correcte. A contrario, prendre du temps pour vérifier son info, c'est s'exposer à se rendre suspect. Bien peu de journalistes prennent ce risque et ceux qui le prennent ne font pas carrière. [...] Douter d'un montage politiquement correct, c'est en effet risquer de se faire complice du "populisme" ou du "racisme". le diffuser rapidement est à l'inverse une attitude "citoyenne". le combat contre ces bobards n'est donc pas prêt de s'arrêter. » On peut également évoquer le problème d'un point de vue politique, en effet « le temps de la communication et le temps du gouvernement ne sont pas les mêmes. [...] Un ministre peut payer très cher de ne pas se rendre, subito presto, sur le lieu d'une catastrophe, alors que l'action de longue haleine qu'il mènera pour éviter qu'elle ne se reproduise n'a aucune probabilité de lui être créditée. »

Nicolas Sarkozy avait compris mieux que quiconque le système médiatique : « Sarkozy a appliqué avec talent la maxime journalistique suivante : "Une information erronée, c'est deux infos - d'abord la fausse nouvelle, ensuite le rectificatif, soit deux occasions de faire parler de soi"
Sarkozy, ministre de l'intérieur, a créé des emplois de policiers et de gendarmes. Sarkozy président les a supprimés. 150 000 fonctionnaires d'État en moins, 150 000 fonctionnaires locaux en plus. Sarkozy a créé le bouclier fiscal, puis il l'a supprimé. Sarkozy a diminué le taux de l'ISF (2 milliards d'allégement), puis il a créé une taxe spéciale sur les revenus des plus riches (200 millions de prélèvement). Sarkozy a créé une déduction fiscale pour les intérêts des emprunts immobiliers, puis il l'a supprimée. Sarkozy a crée une prime à la casse, puis supprimée. Sarkozy a imposé un "plan de relance" dont il sorti par un "plan de rigueur". Hollande a mis ses pas dans ceux de son prédécesseur : à peine élu il a supprimé la "TVA Sociale"... avant de la reprendre pour 2013-2014. »

Mais ce n'est pas tout. On s'imagine bien que les conflits d'intérêts existent aujourd'hui dans les médias, notamment entre les personnages politiques et ceux exposés médiatiquement, qui sont à fortiori les mêmes. Terra Nova, se réclamant de gauche, illustre ce phénomène : « A partir de 2009, Terra Nova s'est imposé comme le principal Think Tank français. [...] Des médias omniprésents dans le dispositif de Terra Nova qui compte Matthieu Pigasse, Denis Olivennes et Louis Dreyfus dans son conseil d'orientation et Audrey Pulvar pour responsable de sa commission médias. Terra Nova qui défini comme ses "partenaires médias" : Le Nouvel Observateur, Libération, LCI, LeMonde.fr, Mediapart, France Info. » ou encore quelques révélations pas très étonnantes : « La sylphide Roselyne Bachelot fut, par le passé, déléguée à l'information pharmaceutique du laboratoire britannique ICI Pharma et chargée des relations publiques chez Soguipharm (Société franco-guinéeenne de fabrication de produits pharmaceutiques). [...] de quoi laisser planer de sérieux doutes sur une affaire de conflits d'intérêts. (grippe H1N1 et la commande de 94 millions de vaccins pour un total de 712 millions d'euros) »

Cette manipulation est perpétuelle. Elle est économique : « L'Union Européenne [...] éloigne les peuples des lieux de décision, ce qui facilite les aberrations qui sont ensuite présentées par les médias comme exigences ou des fatalités ("on ne peut pas faire autrement"). Parce que ses processus de décision sont eux-mêmes incompatibles au commun des mortels. » « Hier constitutionnelle, la préférence nationale est aujourd'hui... un délit ; la préférence étrangère est encouragée au nom de "l'intégration" ou de la "discrimination positive". Il n'y a pas si longtemps considéré comme une trahison, l'abandon de souveraineté est dorénavant présenté comme un progrès dans la construction de l'Union Européenne. »

Mais cette manipulation médiatique peut aussi être, et c'est plus grave encore, historique « Intervenir contre la Serbie (1992-1995) et bombarder Belgrade (1999) était loin d'être évident pour la France. Il avait fallu au préalable taire l'amitié franco-serbe traditionnelle remontant à la Première Guerre Mondiale, renier le soutien conséquent des trois Républiques à la Yougoslavie, [...] passer enfin sous silence la rôle séculaire des Serbes, bouclier de l'Europe face à l'expansion turque et ses rafles d'enfants chrétiens. L'opinion publique devait nécessairement ignorer que dans cette ville que bombardaient des soldats français (Belgrade), trônait un monument à la gloire de la France où était écrit : "Aimons la France comme elle nous aime"... »

Enfin, cette manipulation est politiquement correcte, répondant à ses propres normes « L'Oréal fait de la discrimination positive et l'assume. Aujourd'hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d'origine étrangère, il a plus de chances d'être recruté que celui qui porte un prénom français de souche. » Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal, en 2007.

Si le Gallou aborde ici les bonnes problématiques liées à la diffusion et le contrôle de l'information de nos jours, il n'a prit le soin de faire un travail dit « sociologique ». On assiste à un plaidoyer des idées d'extrême droite. Mais cela ne permet pas de prendre du recul, il y a trop de « parti prit ». On peut aussi penser que ce fond d'idées est inscrit pour réveiller les consciences.

Cet ouvrage nous apprend entre autre que nous serons sauvés par internet, qui vient révolutionner les modes d'échanges. Demain, sommes tous un média à part entière. Mais c'est sur Internet qu'aujourd'hui nous devons nous battre avant qu'il ne soit trop tard, pour garder cette liberté d'expression et de réflexion qui lui est propre.
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Sarkozy a appliqué avec talent la maxime journalistique suivante : "Une information erronée, c'est deux infos - d'abord la fausse nouvelle, ensuite le rectificatif, soit deux occasions de faire parler de soi"
Sarkozy, ministre de l'intérieur, a créé des emplois de policiers et de gendarmes. Sarkozy président les a supprimés.
[...] 150 000 fonctionnaires d’État en moins, 150 000 fonctionnaires locaux en plus.
[...] Sarkozy a créé le bouclier fiscal, puis il l'a supprimé.
Sarkozy a diminué le taux de l'ISF (2 milliards d'allégement), puis il a créé une taxe spéciale sur les revenus des plus riches (200 millions de prélèvement).
[...] Sarkozy a créé une déduction fiscale pour les intérêts des emprunts immobiliers, puis il l'a supprimée.
Sarkozy a crée une prime à la casse, puis supprimée.
Sarkozy a imposé un "plan de relance" dont il sorti par un "plan de rigueur".
Hollande a mis ses pas dans ceux de son prédécesseur : à peine élu il a supprimé la "TVA Sociale"... avant de la reprendre pour 2013-2014.
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Intervenir contre la Serbie (1992-1995) et bombarder Belgrade (1999) était loin d'être évident pour la France. Il avait fallu au préalable taire l'amitié franco-serbe traditionnelle remontant à la Première Guerre Mondiale, renier le soutien conséquent des trois Républiques à la Yougoslavie, [...] passer enfin sous silence la rôle séculaire des Serbes, bouclier de l'Europe face à l'expansion turque et ses rafles d'enfants chrétiens. L'opinion publique devait nécessairement ignorer que dans cette ville que bombardaient des soldats français (Belgrade), trônait un monument à la gloire de la France où était écrit : "Aimons la France comme elle nous aime"...
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Le journaliste soucieux de sa bonne réputation et de celle de son journal doit donc rediffuser le plus vite possible une information potentiellement fausse, pourvu qu'elle soit politiquement correcte. A contrario, prendre du temps pour vérifier son info, c'est s'exposer à se rendre suspect. Bien peu de journalistes prennent ce risque et ceux qui le prennent ne font pas carrière. [...] Douter d'un montage politiquement correct, c'est en effet risquer de se faire complice du "populisme" ou du "racisme". Le diffuser rapidement est à l'inverse une attitude "citoyenne". Le combat contre ces bobards n'est donc pas prêt de s'arrêter.
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"Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective "business", soyons réaliste : à la base le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est à dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible" Patrick Le Lay - PDG de TF1 en 2004
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A partir de 2009, Terra Nova s'est imposé comme le principal Think Tank français. [...] Des médias omniprésents dans le dispositif de Terra Nova qui compte Matthieu Pigasse, Denis Olivennes et Louis Dreyfus dans son conseil d'orientation et Audrey Pulvar pour responsable de sa commission médias. Terra Nova qui défini comme ses "partenaires médias" : Le Nouvel Observateur, Libération, LCI, LeMonde.fr, Mediapart, France Info.
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