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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les Cent Mille Royaumes (The Hundred Thousand Kingdoms) est un roman de fantasy de l'écrivaine afro-américaine N.K. Jemisin publié en 2010. Il est le premier tome de la Trilogie de l'héritage (avec Les Royaumes déchus et le Royaume des dieux)
Ce roman a reçu le prix Locus du meilleur roman en 2011.

Cette trilogie est depuis très longtemps dans ma Pal. le challenge multi-auteures de la SFFF a été l'occasion de le découvrir. Fifrildi me l'a choisi comme pioche de fin d'année. Et ce fut une bonne pioche.
C'est l'histoire de Yeine, jeune ennu (chef) du peuple Darène et aussi la petite-fille de Dekerta, dirigeant suprême des Cent mille royaume. Il appartient à la famille Araméris qui tient sa légitimité d'Itempas, le dieu de l'ordre et de la lumière en opposition à Nahadoth dieu de l'ombre et du changement. Ce dernier s'est retrouvé prisonnier de lui-même depuis la fin de la guerre des dieux. Trois dieux principaux sont nés du Maelstrom, Nahadoth l'aîné, puis Itempas et leur soeur Enefa.
C'est Yeine qui faisant irruption sur la scène politique en tant qu'héritière de son grand-père face à ses deux cousins aussi pourris l'un que l'autre, va donner un grand coup de pied dans la fourmilière.
Jeune femme, guerrière, formée par un peuple matriarcal, Yeine ne trouve pas sa place parmi les Arameris dont sa mère est issue. Mais justement ce métissage fera que les dieux eux-même se remettront en question.
L'auteur nous créée une histoire centralisée dans une grande ville Ciel fief des Araméris, qui les met à part des autres habitants du monde. Ils régissent le reste du monde avec tout leur mépris et leur hauteur.
Mais ce sont les dieux les véritables protagonistes de cette histoire. Avec un Nahadoth versatile, changeant et charismatique au possible ainsi que Sieh son fils, très touchant, affectueux et parfois cruel tel l'éternel enfant qu'il représente. Tous deux très attachés à Yeine pour ce qu'elle représente. Mais je ne vous en dirai pas plus !!! ;-)
N.K. Jemisin a une belle écriture, la structure du roman et son style donne une bonne dynamique. A la fois, fantasy, guerre de pouvoir, amour, cosmologie, ce roman fut un très bon moment de lecture. Les deux autres tomes feront partis de mes lectures 2021
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Les Araméris, avec à leur tête le grand-père de Yeine, gouverne d'une main de fer les 100 000 royaumes, ils tiennent leur légitimité de Itempas, le Dieu de l'ordre, de la rectitude,…qui a gagné guerre l'opposant à Nahadoth et leur soeur, Enefa. le monde est donc dirigé suivant les principes du vainqueur, les perdants ont été asservi à la famille régnante actuelle pour services rendus, ils sont leurs armes et leurs esclaves à la fois.

N.K. Jemisin nous présente toute une cosmologie proche du Brahman : à l'origine n'existe que le seul Maëlstrom dénué de toute vie, avant la naissance d'une trinité de Dieux primordiaux. Dans la mythologie africaine, les divinités sont liées à l'eau, et ce n'est pas le cas ici. L'équivalent d'Enefa, est la déesse de l'aube et du crépuscule, alors que dans Les Cent Mille Royaume il s'agit plutôt de celle de le vie à l'image de Brahmâ, la force créatrice. Itempas représente la rectitude mais surtout la force conservatrice et ordonnée de l'univers, tel Vishnou. Enfin, Nahadoth est à l'image du chaos, et difficilement plus proche de Shiva aux mille visages, sa force « destructrice », porteuse de changement.

Les concepts demeurent proches et il est difficile de trancher, sans doute peut-on associer les deux sources d'influence hindoue et africaine, ce qui ne fait que renforcer la richesse du panthéon construit.

Malgré son jeune âge, Yeine est ennu de la Darène, rôle qui consiste à le diriger. Elle a été formée pour cela, ainsi, ce n'est pas une ingénue mièvre et sans aucune ressource qui débarque à Ciel. Or, La jeune femme n'est pas préparée à ce qu'il attend dans ce repère de vipères toutes plus malsaines les unes que les autres.

Les cousins, héritiers en titre sont assez opposés, et plutôt caricaturaux, une larve d'homme et une harpie. Mais ce sont les dieux les véritables protagonistes dans cette histoire. Avec un Naha versatile, changeant et charismatique au possible ainsi que Seidh toujours touchant, affectueux et parfois cruel tel l'éternel enfant qu'il représente.

Au final, je suis plutôt convaincue par ce premier tome et l'attribution du prix Locus ne me semble pas volé, surtout que cette fantasy n'est pas dénuée de fond. En effet, difficile de ne pas percevoir une critique dans l'attitude suprémaciste des Araméris, ou avec la présentation de centaines de pays chapeautés par une organisation supranationale souvent attentiste. D'autres sujets plus délicats y sont abordés comme l'inceste, le viol, l'abus,….

Toutefois, il y a quelques défauts (de jeunesse) avec des antagonistes manquant de subtilité, une intrigue classique, une attirance physique de Yeine pour Nahadith qui fait un peu girly (rein à voir avec de la romance!), et quelques scènes de sexe superflues. Il y a un déséquilibre entre la cohérence et la densité du panthéon présent, et l'intrigue de cour plus mesurée.

Critique plus complète sur mon blog
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Je ne me souviens plus à quelle occasion exactement Tachan m'a vivement recommandé cette fantasy. Faisant partie des personnes dont les goûts se rapprochent des miens, s'est les yeux fermés que je me suis laissé guider par sa recommandation qui sans être une totale réussite, n'en est pas moins un échec pour autant.

C'est donc partagé et confus que j'ai terminé ce premier volet à l'univers foisonnant et complexe, m'ayant demandé un certain investissement à lui seul. Il faut bien admettre que N. K. Jemisin met les petits plats dans les gras pour introduire un monde dans lequel rien est laissé au hasard. Des fondements de ce dernier, à ses différentes castes à la hiérarchie merveilleusement définie jusqu'à la prophétie dévoilée, tout est minutieusement construit pour offrir un résultat pertinent, convaincant et surtout passionnant à découvrir. En s'inspirant des mythes et légendes de notre ère, l'auteure revisite l'univers des dieux en lui apportant une dimension assez moderne et rafraîchissante. C'est pourquoi, j'ai fortement apprécié l'aperçu alléchant de son panthéon aux noms parfois assez scabreux et difficiles à retenir.
Mieux encore et comme je le disais, j'ai été fort sensible à la dimension manichéenne omniprésente de ce premier volet conférée par la hiérarchie de son oeuvre. J'ai été captivé par le sentiment de dualité qui n'a cessé de transparaître au cours de ma lecture. Ainsi il est bien entendu question de bien et de mal, mais aussi d'amour et de haine où bien encore question de vie et de mort. Cette constante opposition apporte un dynamisme salutaire à l'impressionnante intrigue esquissé par l'auteure. Une intrigue qui se dévoile d'ailleurs à l'image de l'univers et qui demande également une véritable concentration si le lecteur ne veut pas être perdu en cours de route, ni manquer la moindre informations. Néanmoins et malgré un récit parfois alambiqué, la plume et le style de N. K. Jemisin se dévoilent à l'opposée et se lisent avec aisance et fluidité. Une fois les cartes en mains, j'ai suivi avec intérêt le devenir de Yeine, cette héroïne avec un grand H.

Dès les premières pages, je me suis senti très proche de ce protagoniste et de conter son histoire à la première personne renforce nettement ce sentiment fédérateur et attachant. D'autant plus qu'avec humour, cette dernière retrace son singulier et palpitant parcours au sein d'un univers que pensait connaître Yeine et aux enjeux qui ne cesseront de la dépasser au rythme du lecteur. Pour autant et derrière cette quête de vérité et d'identité assez ordinaire, Les cent mille Royaumes laisse entrevoir une complexe héroïne dont la rencontre avec d'autres lui conférera une évolution saisissante à la finalité bouleversante. Cette apothéose provient de la force des sentiments dépeint avec merveille par N. K. Jemisin. L'amour, la loyauté et tant d'autres émotions bercent ce roman jusqu'à la dernière page et c'est l'un des aspects qui m'a plus que séduit.

Finalement, ma rencontre avec les dieux ainsi que l'univers de N. K. Jemisin m'ont enchanté quand bien même l'investissement nécessaire de mon côté. C'est une singulière et captivante fantasy que j'ai découverte, sortant des sentiers battus par sa construction et sa minutieuse construction. Rien est laissé au hasard et c'est chamboulé que je referme cette oeuvre.
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Premier tome de la Trilogie de l'Héritage, « Les cent mille royaumes » n'est pas loin d'être le coup de coeur de ce mois-ci ! Et croyez-moi, ça se joue de peu, tant j'ai adoré parcourir les corridors de Ciel en compagnie de Yeine et de ses dieux déchus. Un vrai plaisir de lecture dont on ne voit pas les pages défiler…

C'est tout simple, on avale le roman en deux bouchées et on meurt d'envie d'avoir du rab' (oui, très élégante ma métaphore, je sais). Je voulais juste mettre l'accent sur le fait qu'il est plutôt rare dans les romans de fantasy – souvent longs – de vouloir que l'aventure continue sur encore une centaine de pages… Ce premier tome ne souffre d'aucune longueur, bien au contraire, tout y est maitrisé de main de maitre. Pour un coup d'essai, Jemisin frappe fort… et de façon originale, sans tomber dans le piège des poncifs fantaisistes de la quête, du voyage initiatique à travers de nombreuses contrées (voyage obligatoire pour accomplir sa destinée), du bestiaire connu et usé jusqu'à la trame (ici, pas d'elfes, de nains, de dragons et j'en passe). Bref, une petite bulle d'oxygène bienvenue dans ce genre trop souvent enfermé dans son carcan.

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Nous avons affaire, ici, à une saga de fantasy bien ficelée qui ne manque pas d'ambition malgré quelques défauts, qui gêneront certainement les amateurs du genre, mais qui raviront les non initiés. Ces défauts font également que je conseille cette série à un public plus féminin, puisque le sentimentalisme est omniprésent, contrairement aux batailles rares, qui sont plutôt des duels de nature astrale. Malgré tout, on ne peut que saluer la qualité de la plume de l'auteure, fort élégante et très vive quand il s'agit de décrire les manifestations et sensations magiques. Dans ce premier livre, N.K. Jemisin révèle tout son talent, et on se réjouit qu'elle ait choisi la voie de la difficulté plutôt que celle de la facilité. Ainsi, tout au long du roman, on ne cesse de remettre en question la notion de libre-arbitre, que ce soit par le biais des humains dépendants des dieux et de leur magie, ou encore au travers de ces mêmes dieux réduits en esclavage par les hommes.

L'auteure a pris le parti d'écrire une histoire au ton très moderne avec une narration à la première personne qui ne manque pas de pertinence, notamment grâce aux interpellations du lecteur en début de chapitre, qui sont des leçons au goût prophétique. le début un peu brouillon, qui se justifie par le fait que Yeine qui nous raconte l'histoire cherche ses mots, m'a fait craindre que tout le livre soit dans la même veine. Heureusement, au bout de quelques pages, on entre vite dans le récit, effaçant cette maladresse volontaire du début. Si l'écriture, par son élégance, m'a portée d'un bout à l'autre de ce roman, je dois dire que certaines choses ont, à mes yeux, manqué de crédibilité.

Nous suivons donc Yeine, une fille du Nord, contrainte de rejoindre le palais flottant de son grand-père maternel, le dirigeant du monde. de prime abord, amenée à lui succéder, elle doit composer avec l'animosité de sa propre famille. Au fur et à mesure qu'elle enquête sur le meurtre de sa mère, elle se découvre un destin inévitable. Les Cent Mille Royaumes traite, avant tout, de l'histoire de trois dieux ayant créé l'univers, enfanté et donné naissance aux hommes. Et c'est dans cette mythologie toute particulière que réside la force de ce texte. Les dieux, souvent relégués au rang de personnages secondaires en fantasy, sont, ici, au premier plan. Mais, malheureusement, c'est aussi là que le bât blesse. Leur présence, si puissamment dépeinte, marque le livre au point de saper l'intérêt de Yeine, cette humaine guerrière qui rend vite les armes lorsqu'elle découvre le sort qui lui est réservé. Elle devient un instrument plutôt docile.

À côté de cela, nous avons droit à une histoire d'amour entre Yeine et le dieu Nahadoth, le seigneur de la nuit, l'un des trois. Ce personnage est une belle réussite qui m'a fait frémir de peur et d'envie à chacune de ses apparitions. Sa psychologie est fabuleusement présentée, et on comprend la fascination qu'éprouve la jeune femme à son égard. Hélas, il en va tout autrement concernant les sentiments qu'il nourrit à son encontre. Car il y a un profond déséquilibre dans cette relation, qui entraîne un manque de crédibilité certain. Ceci étant, cela ne m'a pas empêchée d'adorer chaque scène avec le seigneur de la nuit, tant la plume de l'auteure atteint des sommets en dépeignant ses traits, les sensations délicieuses qu'il éveille chez Yeine. Et je ne mentirai pas, c'est en grande partie cette romance si particulière, teintée d'une aura de danger, qui m'a fait poursuivre la lecture.

À lire mon avis, on dirait que je n'ai pas aimé ce livre alors qu'au contraire, j'ai pris beaucoup de plaisir à sa lecture. Yeine gagne en intérêt au fil du tome, et les dieux qu'elle côtoie apportent une grande profondeur au récit. Je pense notamment à Sieh, qui a choisi de revêtir les traits de l'enfance. Ce personnage est si attachant qu'on en oublie qu'il n'est pas humain. Même si les méchants de l'histoire sont classiques, le ressentiment qu'ils nourrissent à l'égard des étrangers, les non Arameris, est palpable, et cet héritage sanglant a le don de nous faire trembler. Les intrigues politiques et la cruauté des habitants de Ciel sont bien amenées, elles servent de vecteur à cette haine familiale, proche de la folie. Pour finir, j'en reviens au cadre mystique très riche. Grâce aux indices semés dans les songes et visions de Yeine, le suspense est entretenu, et jusqu'à la fin, on ne s'attend pas à un tel dénouement.

Voici donc un livre de fantasy féminine, développé par une écriture élégante et addictive, qui fait la part belle à la romance et au mystique, mais qui ne cache pas les drames familiaux sous-jacents et les enjeux politiques. Je lirai le tome 2 avec plaisir, d'autant que je suis curieuse de connaître la suite de cette histoire et l'évolution de N.K. Jemisin, qui a fait fort pour son premier livre.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, adoré me plonger dans l'univers que créent les mots de N K Jemisin. Et j'ai particulièrement été charmé par sa sensibilité toute féminine; cette sensibilité qui rime avec finesse et féminité que je retrouve chez toutes les auteures que j'ai pu lire en fantasy, aussi peu nombreuses soient elles dans ma bibliothèque.
Ici point de grandes batailles épiques menés par des guerriers élévés aux hormones, tout se joue dans la réflexion, l'analyse, la sensibilité et l'intelligence, à l'image de l'héroïne, qui est loin d'en être une au sens strict du terme.
N K Jemisin est psychologue de métier et cela l'aide indéniablement dans la construction de ses personnages, de son héroïne en particulier. Elle fait preuve d'une telle richesse et d'une telle cohérence qu'il est bien nécessaire de lire un roman entier pour en cerner une partie de sa personnalité. Cela se ressent également dans la diversité et la non conformité ainsi que dans la délicatesse des relations et des liens qu'elles tissent entre ses personnages. Des personnages que tout sépare puisque les uns sont mortels et les autres immortels. Des relations peu probables et pourtant la magie opère et N K Jemisin nous livre là un récit hors normes, non parce qu'il sort des sentiers battus habituels de la fantasy ( quoique!!) mais bien parce qu'il est raconté par ses personnages si complexes et si justes. L'empathie du lecteur pour Yeine est immédiate dès lors que l'on apprend son destin irrémédiable. Son aspect tragique provoque alors un attachement profond avec ce personnage car l'on sait dès lors que le roman va s'évertuer à nous montrer comment Yeine gère ses derniers jours. Puis c'est la surprise car l'histoire ne se finit pas comme on l'avait prédit. Elle prend une tournure quasi métaphysique lançant le lecteur sur des pistes de réflexion quant à la condition humaine, le dépassement de soi, la responsabilité. La question de fond concernant la religion reste présente tout au long du roman et interroge notre rapport au divin.
Le récit est rondement bien mené, on ne s'ennuie jamais et même si l'auteure s'autorise quelques divagations trop métaphysiques ou psychologiques, elle ne tombe pas dans le piège du mélodrame miéleux sans saveur, donnant au contraire une dimension quasi mystique à son histoire.
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Je souhaiterais avant tout remercier les éditions le livre de poche de m'avoir permis de découvrir ce roman. Il ne me manquait seulement qu'un petit quelque chose pour que je puisse dire que ce premier tome est un coup de coeur, mais dans l'ensemble je l'ai vraiment apprécié.

Le style de l'auteur est très fluide, les phrases courtes qui se suivent bien. C'est un roman qui se lit relativement rapidement, car on entre dans l'histoire et on ressent rapidement un engouement qui fait en sorte qu'on est incapable de déposer le livre. Il y a une sorte de magie dans ce roman, un mystère qui plane dans ces pages qui rend le lecteur dépendant du livre. Sur la quatrième de couverture on mentionne que le roman a gagné deux prix et je crois que c'est très bien mérité.

Il est rare dans mes chroniques que je mentionne que le point fort de l'auteur est les personnages, mais dans ce cas-ci, c'est inévitable de s'attacher à l'héroïne, mais aussi aux dieux qui gravitent autour d'elle. Yeine est une jeune femme qui se voit dans l'obligation de quitter son peuple pour rejoindre le palais de son grand-père ou elle devra participer à la cérémonie de succession au trône de celui-ci. Cependant, à son arrivée au palais, elle découvrira de nombreux secrets sur la famille de sa mère, notamment les raisons qui ont causé sa mort. C'est une femme forte de caractère qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et qui sait se battre comme une vraie barbare on pourrait dire. Mais elle a aussi l'avantage de savoir se taire quand c'est le moment. Sa cousine Scimina est une vraie vipère. Elle n'a aucune gentillesse en elle et fait tout pour nuire à Yeine. Les deux personnages que j'ai préférés ce sont les dieux Nahadoth et Sied. le premier est le seigneur de la nuit. Je le qualifierais de prédateur au coeur tendre, car il parait menaçant, mais il joue un rôle important auprès de Yeine. Sied, quant à lui, m'a charmée par son coeur d'enfant, sa tendresse et sa naiveté. Il sait cependant tenir des propos matures qui surprennent. J'ai adoré le concept des sphères de couleur dans sa chambre. Les personnages sont si bien caractérisés qu'on arrive à ressentir leurs émotions et à se les imaginer mentalement. On ressent la souffrance par moment, tout comme la nostalgie et l'inquiétude. Nombreux sont les moments forts dans ce roman qui n'impliquent que des discussions, mais qui ont le pouvoir de venir chercher le lecteur.

Ce roman de fantasy s'éloigne énormément de tous les romans que j'ai pu lire dans le genre. On est loin des guerres sauvages entre soldats ou des promenades dans le bois. Bien qu'il y ait de l'action à l'intérieur des murs du palais, elle n'est pas proéminent dans ce roman. Il constitue plutôt un mélange de fantasy avec la mythologie. L'histoire des dieux, de leur naissance à aujourd'hui est omniprésente tout au long des pages. C'est une façon pour l'auteure de nous faire connaître, à travers leur histoire, les réponses aux questions que Yeine se pose au sujet de sa mère. Cependant, il faut être en mesure de se rappeler les liens entre les personnages pour comprendre vraiment l'essence de l'histoire. L'intrigue peut paraître complexe par moments, car il y a des passages qui fournissent beaucoup d'informations en même temps et il faut ramer pour rattrapper des éléments du début qu'on pourrait avoir oubliés. Cependant, j'ai adoré l'intrigue de ce premier tome. Elle se différencie des autres romans du même genre et apporte une facette mythologique très intéressante.

Je conclus en disant que ce que j'ai le plus apprécié c'est la présence des personnages et leur implication dans l'intrigue. La narratrice est Yeine et comme c'est l'héroïne, un narrateur présent a toujours plus de poids.

Ce que j'ai le moins aimé c'est d'avoir à revenir en arrière, car j'ai loupé des moments importants de l'intrigue qui ont fait en sorte que mes liens étaient parfois erronés. Même si on voudrait lire le roman rapidement, car on s'embarque facilement dans l'histoire, je conseille de vous méfier, car chaque détail est important autrement vous risquez de vous perdre. de plus, Relad, le frère de Scimina est pratiquement absent dans ce premier tome. J'espère en apprendre plus sur lui dans les prochains, car il fait une brève apparition au début, mais qui est lourde de mystère...

Une saga à lire absolument!
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C'est un roman très agréable que je viens de lire là. C'est de la Fantasy mais de la très bonne, de celle où j'ai réussi à bien m'identifier à l'héroïne Yeine, cette jeune barbare qui se retrouve brusquement embarquée dans un monde tout à fait nouveau pour elle, un monde qui a chassé et tué sa mère pour s'être mariée à un étranger. En quelques semaines, elle doit apprendre au plus vite les règles de ce centre du monde dont elle se découvre une héritière possible. Son grand-père, l'empereur, en fin de vie, l'a appelée, mais les deux autres prétendants sont ses cousins plus aguerris qu'elle, ayant toujours vécu dans l'immense château où se déroule toute l'histoire. Yeine n'a qu'une idée en tête au début: savoir qui a tué sa mère et venger sa mort.

Ce que j'ai surtout beaucoup apprécié, c'est l'aspect mythologique dans lequel baignent les personnages. Yeine doit se méfier de tout son entourage et en particulier des dieux qui se manifestent autour d'elle et se métamorphosent selon les lieux et les moments. Ces dieux, d'apparence mortelle le plus souvent mais aux pouvoirs immenses, souffrent, aiment, se jalousent et se haïssent comme tout un chacun.

N. K. Jemisin à l'art de dépeindre les atmosphères magiques de façon crédible et sans ridicule. Cette histoire de famille à propos de pouvoir, ces dieux esclaves qui se déchirent, cet univers où s'entraident et s'affrontent dieux et mortels, tout m'a enchanté dans cette lecture qui n'est pourtant pas ce à quoi je suis le plus habituée mais c'est du beau travail. La romancière a mis plus de dix ans pour être satisfaite de ce qui est son premier roman et le premier volume d'une trilogie de l'héritage. Elle l'a recommencé plusieurs fois. Il a obtenu deux prix aux États-Unis et fait désormais l'objet de nombreuses traductions.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Facile à lire et à aborder ; une histoire bien construite mais sans réel génie et qui ne propose aucune réflexion autours des thématiques abordées.
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