« Et maintenant nous arrivons au coeur de mon club. Notre endroit de prédilection, à nous autres femmes – le salon d'essayage. Y entrer, c'est presque comme se retrouver seule avec son bien-aimé pour la première fois. le moment est venu de tenir votre trophée entre vos mains et de goûter le plaisir de la propriété. Loin des regards indiscrets, vous pouvez caresser votre butin, l'embrasser et enfin vous glisser dedans. Dans le secret de la cabine d'essayage, vous savourez votre intimité. Là, vous en prenez possession pour la première fois. »
L'addiction japonaise au shopping décortiquée par une auteure indienne.
Le diable du titre c'est beaucoup plus que le désir de consommer ou de posséder, c'est le regard de l'autre, le désir d'être remarquée, remarquée pour sa beauté dans le respect des traditions ou des règles de société.
Un vêtement est plus beau dans la vitrine et ce qui importe c'est de l'acheter plus que de le mettre.
Engrenage infernal, frénétique et fatal, car le shopping c'est cher. Ce qui est aussi effrayant c'est la vitesse à laquelle on s'enfonce.
Ce qui est encore plus intéressant c'est l'analyse du regard de l'autre tel qu'il est vécu, ou subi, au Japon.
Il est écrit que « Cette histoire aurait tout aussi bien pu se dérouler à Paris, Londres ou Delhi » mais je pense que la pression sociétale japonaise peut pousser au paroxysme cette addiction.
« Il y a, dans l'écriture de
Radhika Jha, une simplicité envoûtante, qui met à nu les comportements humains les plus déviants, et les plus déchirants. » (Marine Landrot, Télérama) - je souscris !
Même en tant qu'homme, j'ai lu ce livre d'une traite, sans temps mort et avec beaucoup de plaisir.