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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"Mise en bouche" de Kyung-Ran Jo (236p)
Ed. Philippe Rey
Bonjour les fous de lectures….
Voici ma première lecture pour l'année 2020 et je suis partie à la découverte d'une autrice sud-coréenne.
Jung est une excellente cuisinière qui a ouvert sa propre école de cuisine.
Le jour où l'homme de sa vie la quitte, tout son monde s'écroule.
Non seulement elle perd l'envie de vivre mais également la sensation du goût.
C'est cependant grâce à sa passion pour la cuisine qu'elle va petit à petit réapprendre à vivre.
Mais c'est aussi au milieu des fourneaux que va se tramer sa vengeance.
Aliments et sentiments ne sont-ils pas intimement liés?
Alors, l'idée de base était bien MAIS...que de longueurs pour une histoire dont on a très vite compris la chute.
Pendant plus de 250 pages, il ne se passe pas grand chose. et les comparaisons entre aliments et sexe en deviennent lassante.
De plus le style d'écriture n'est pas très fluide, rendant la lecture assez poussive ( problème de traduction ? ).
A cel, ajoutons quelques scènes peut crédibles.
Bref un récit bien peu consistant.
Pas vraiment conquise
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… (Bruit de l'eau qui bout dans la casserole en cuivre). Les bulles se forment dans l'eau bouillonnante, remuent, s'agitent, naissent, grossissent et grandissent en un éclair. Elles montent, montent, jusqu'à atteindre la surface où elles éclatent dans un paroxysme purement physique. La cusine est enfait un salle du Conservatoire, un lieu de symphonies, d'orchestres. Un lieu où couteaux, eau et cuisson ne font qu'un, une mélodie métallique, mais organique, chaleureuse. L'eau bout, le saumon rosit et crisse dans la casserole, l'ail se fait découper et trancher dans un rythme régulier – une Trinité, un triptyque harmonieux et délicat. le roman de Kyung-Ran Jo m'a ouvert les yeux sur la face cachée de la cuisine, une face où les sens se mêlent, et où la vue, le goût, l'odorat, le toucher et l'ouïe sont sur un même pied d'égalité.

Tout allait bien. Oui, tout allait très bien. Une vie si belle, une école de cuisine qui marchait à merveille, qui accueillait de plus en plus d'adeptes, une passion dévorante pour la cuisine qu'elle pouvait transmettre et montrer à des regards curieux et ébahis, un Mari aimant, toujours présent à ses côtés, un chien affectueux, une Maison remplie de Vie et d'Amour, oui …. elle était heureuse, si heureuse que son petit Monde paraîssait inaliénable, intouchable. Une tour d'ivoire si haute, dont les marches si nombreuses auraient dissuadé même le plus mesquin des esprits. Mais elle a peut-être oublié que le Mal, si loin, si impensable, peut aussi venir de l'intérieur. Il a suffi d'une image pour que la tour s'effondre, il a suffi d'un acte pour que sa vie vacille et vole en éclats. L'Acte, l'Amour avec un grand A, l'Amour Charnel, si intime, si cru. Les passions se déchaînent, se brouillent, l'Aveugle tâtonne et ouvre grand les yeux. Un acte insaisissable par les mots, une découverte, un partage. Mais …. une autre femme. C'est une autre femme. Pas elle non, ce n'est pas elle devant ses yeux, nue, allongée devant son mari. C'est Lee Seyeon. Une fille parfaite, belle, raffinée, cultivée. Dans son salon, nue. La blessure s'ouvre violemment, la peau se déchire, le si beau monde éclate et les fragments aiguisés lui lacèrent le coeur. Puis un divorce, une séparation, un Vide, un manque qu'elle ne peut combler. Mais une seule chose pourra lui permettre de se raccrocher à la Vie : la cuisine. Une cuisine rédemptrice, une cuisine de passions et de rages, une cuisine de l'existence …

Ce roman : un agréable moment. Agréable, dans tous ses sens. Un roman où la cuisine dépasse le matériel et nous accompagne, se révèle. Jung Jiwon, la Cuisine, deux miroirs face à face. Eternel reflet, éternel retour. La cuillère tourne, tourne dans l'épais bouillon, la vie s'emballe et tourbillonne, dans un abîme sombre et imprévisible. L'eau jaillit, les larmes coulent, le feu brûle sur la gazinière, le coeur souffre. Les aliments n'ont jamais été aussi proches de l'Homme, de la Femme. Mais voilà : un grain de semoule dans un tas de riz. Une chose qui trouble cette agréable impression d'harmonie : la Fin, la Fin prévisible, la Fin qu'on voit arriver depuis longtemps, comme un aliment pas assez cuit, alors qu'il aurait dû me brûler la langue, me surprendre, me déranger. La grande Chef a raté sa dernière cuisson, les courbes de la chantilly ne sont pas assez parfaites – infime pourrait-on dire, oui, mais essentiel. Un gâteau sans cerise n'est pas un gâteau. Aussi bon soit-il …
Lien : http://bookkingdom.wordpress..
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Dans Mise en bouche de Kyung-Ran Jo, l'héroïne (coréenne) s'est spécialisée dans la cuisine italienne et travaille dans un restaurant de Séoul nommé « Nove ».

Si elle a abandonné les cours de cuisine qu'elle donnait à domicile pour reprendre ce poste auprès du Chef qui fut son mentor, c'est qu'elle est en plein désarroi : abandonnée pour une de ses élèves, un ancien mannequin, elle a perdu le goût de vivre en même temps que la présence de son amant. le roman est donc un parcours tant psychologique que gustatif, à la reconquête de son imagination culinaire.

Disons-le nettement, l'intrigue ne va guère au-delà de ce postulat dans quasiment tout le roman, tissé plutôt de réflexions, de souvenirs, de notations sur l'histoire de la cuisine. Ce sont ces notations qui font d'ailleurs tout l'intérêt du texte : le raffinement des recettes et l'érudition de la narratrice offrent un agréable voyage au coeur du goût, du destin du cuisinier antique Apicius aux vices et vertus du foie gras en passant par les considérations sur les outils du cuisinier et sur la psychologie qui doit présider aux choix des recettes en fonction de l'hôte à nourrir. Tout cela donne un côté théorique et abstrait au roman, en même temps qu'assez sensuel car les évocations gustatives sont assez réussies. On peine par contre à s'identifier à l'héroïne et à adhérer à son « chemin de croix » (c'est le revers d'un roman qui veut embrasser tous les aspects du rapport à la nourriture, du rejet de l'amie anorexique à la confusion de la gourmandise alimentaire et sexuelle). Etrange sentiment d'une héroïne désincarnée dans ce déploiement de saveurs.

Heureusement, la romancière sait déraper vers des territoires plus dérangeants, à l'image du final qui, s'il n'est pas forcément crédible, n'en est pas moins surprenant, lorsque se grippe la mécanique un peu vaine des scènes de cuisine au restaurant. Une conclusion cruelle et ambiguë qui ne m'a pas déplu.


Lien : http://rosealu.canalblog.com..
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