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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mathilda est Allemande, recueillie par des Belges dans une enclave germanophone aux racines incertaines. Sa vie sentimentale est compliquée et après son mariage, elle est toujours couvée par sa mère adoptive.

On sent le drame planer mais on ne sait pas d'où il va frapper.

Les scènes sont apurées, le passé se découvre peu à peu ; les points de vue s'enchaînent pour creuser la réalité sordide mais aussi dévoiler des sentiments qui sommeillent. Et les retournements sont multiples.

Bien mené !
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Ouvrir un roman d'Armel Job, c'est savoir à coup sûr que l'on va être transporté dans une fiction bien ancrée dans un terroir, dans un lieu marqué d'Histoire, lié à des rites, des traditions, des relations bien précises. C'est être sûr aussi que l'on va être saisi par une intrigue bien menée, avec des personnages attachants. Je n'ai pas encore lu beaucoup de romans d'Armel Job mais je savais que je trouverais dans Les fausses innocences sa marque de fabrique et je n'ai pas été déçue.

Ici, nous sommes dans les Cantons de l'Est de la Belgique, une communauté germanophone dont l'histoire a été jalonnée par le rattachement à l'un ou l'autre pays : de l'Autriche à la France puis à la Prusse entre le 18e et le 19e siècle, rattachés à la Belgique en 1919, soumis à la loi du Reich en 1940 et revenus à la Belgique en 1944, ils ont encore eu à subir la terrible bataille des Ardennes durant l'hiver 1944-1945. Les personnages de cette histoire ont des origines diverses, Wallons, Allemands, ils se sont mêlés plus ou moins harmonieusement et surtout, ils ont vécu la guerre de 40-45, ce qui va influencer fortement leurs réactions.

On est sans doute dans les années 1950-1960, l'Allemagne toute proche est divisée entre Est et Ouest, pour s'y rendre il faut passer la frontière, chose que l'on peut faire clandestinement en passant par les bois, comme Roger Müller quand il va à l'auberge de Frau Trost tous les samedis soirs, ou comme Joseph le jeune braconnier. C'est lors d'une de ces soirées que Müller tombe sur le docteur Stembert, sur le point de quitter sa femme, la belle Mathilda. La tempête qui souffle ce soir-là va bouleverser l'équilibre délicat qui régit les relations entre le bourgmestre et le médecin, Roger et Mathilda, Roger et sa mère, veuve au caractère difficile avec qui il vit depuis toujours. Niederfeld est un petit village, le secrétaire communal exerce le pouvoir réel en faisant semblant d'aider le premier magistrat, tout le monde est au courant de tout ou presque, on s'observe, on s'épie… Seule Mathilda, la troublante Mathilda réussit à préserver son mystère, Roger est même prêt à tout pour l'aider.

Mais les choses ne sont pas si simples, si évidentes qu'on le croit : au cours d'un récit tendu, à deux voix, Armel Job révèle les secrets enfouis, les destins si contrastés des uns et des autres, l'emprise qu'exercent certain(e)s. Les rebondissements font remonter à la surface les vieilles haines, les douleurs et les divisions de la guerre. Une histoire d'amour aussi… Impossible de lâcher ce roman dont les personnages, comme ceux de Dans la gueule de la bête, ne sont ni tout noirs ni tout blancs. Les sentiments, les attachements successifs du lecteur sont mis à mal par l'auteur. Des pointes d'humour éclairent la noirceur du livre, démontrant si besoin en était la finesse psychologique et l'élégance de la plume d'Armel Job.

Ce roman a été adapté en téléfilm pour la RTBF, ce qui n'est pas étonnant car on perçoit toute la richesse des atmosphères et le mystère des personnages, qui se traduisent sans peine en images.
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Avec Les fausses innocences, Armel Job nous invite dans les Cantons de l'Est de la Belgique. Ces territoires ni Belges ni Allemands, ou les 2 à la fois, et vice versa... de petits villages. de petits esprits. de petits destins. Des haines quotidiennes. Des compromissions domestiques. Bref, un microcosme idéal pour un polar noir "bien de chez nous".

On va penser à la patte belge, évidemment. Il y a du Georges Simenon dans l'intrigue menée patiemment, méthodiquement. Il y a du Nadine Monfils dans certains rouages un peu "hurluberluesques".

On va suivre Roger Müller, maçon et bourgmestre du village (maire pour les Français) et Mathilda Stembert, épouse du médecin du village. Mais celui-ci est mort. Il est mort loin en Allemagne de l'Est, nous dit sa femme. Mais elle-même semble ne pas y croire, et Roger est persuadé que Mathilda a tué son mari. Et à partir de ce point de départ sordide mais ô combien banal, Armal Job déroule une intrigue pleine de faux semblants où même les fausses innocences ne sont peut-être pas si fausses que cela...

Ajoutons une couche de Seconde Guerre mondiale qui n'est pas si loin (l'action se déroule dans les années 60) et la haine des Boches n'est sans doute pas si éloignée encore.

Belgitude quand tu nous tiens... voilà un roman bien plaisant où Armel Job, au gré d'une écriture fine et distinguée, joue avec le lecteur (et le lecteur aime ça...).
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Rarement roman (qui sera diffusé en téléfilm en fin d'année, ai-je appris en me promenant dans la toile) a-t-il mieux porté son titre. Car il s'agit, oui, d'innocence, de culpabilité, de mensonges, de subterfuges, de tours de passe-passe et de dissimulations, comme il s'agit aussi d'amour.

Roger, toute sa vie, n'a aimé que Mathilda, qui a épousé un médecin pendant qu'il était au front. Elle, l'Allemande recueillie par sa famille et que sa mère considérait comme sa propre fille. Elle, l'Allemande, dans cette zone qui a été belge et allemande tour à tour, avant de faire partie de cette Belgique germanophone méconnue où mon amie Eugénie m'a emmenée, là où sur la même route, les nombres pairs sont dans un pays, et les impairs dans l'autre.

Roger, donc, toute sa vie, n'a aimé que Mathilda, qui vient lui annoncer la mort de son mari alors qu'il l'a vu bien vivant la veille puisqu'il l'a ramené chez lui. Un mari qu'elle ne peut qu'avoir tué. Il lui faudra donc devenir complice pour protéger celle qu'il aime. C'est pour lui la seule évidence, la motivation qu'il a attendu toute sa vie pour donner un sens à son quotidien sans surprise de bourgmestre entre une mère omniprésente, le bordel le samedi soir et les tombes du cimetière.

Armel Job, dont j'avais beaucoup aimé Baigneuse nue sur un rocher, se fait une fois de plus conteur dans un contexte où la vérité n'est pas toujours celle qu'on pourrait croire. Il le fait avec justesse en faisant alterner les voix de Roger et de Mathilda, jusqu'au dénouement final, jusqu'à ce que « les fausses innocences » se voient dévoilées.
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Le livre démarre assez lentement. Ensuite, on se doute tout de suite de ce qui est arrivé à André. ... Oui, on s'en doute, on ne cherche pas plus loin. Eh bien, on se trompe. Armel Job nous apporte la solution sur un plateau, et on s'empresse de la prendre, du moins, moi. Moi qui suis une habituée des romans à suspense, avec des crimes, je me suis bêtement laissée avoir.
Ensuite, lorsqu'à l'instar de Roger, on finit par changer de théorie, la suite est assez prévisible. le suspense n'est donc pas la qualité première de ce roman, même si au début, on se laisse prendre.
[...]
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En lisant ce roman de l'auteur belge, Armel Job, je me suis dit que l'histoire était plaisante, mais qu'il n'y avait aucun suspense, que dès le début on sait ce qui s'est passé. Eh bien, arrivé à la fin, j'ai été trompé par l'auteur. Rien n'est comme le lecteur le suppose, mal aiguillé (intentionnellement bien sûr) par l'auteur !

Le docteur Stembert annonce à sa femme qu'il a rencontré quelqu'un d'autre et qu'il va la quitter. Il prend la voiture et part lors d'un orage. le voilà dans le fossé et dans l'impossibilité de rejoindre sa maitresse !

Qu'importe ! Il va continuer à pied !

Sur la route, il rencontre Roger Müler, le bourgmestre, qui le prend dans sa voiture. le médecin lui raconte qu'il part, qu'il quitte son épouse, qu'il a rencontré la femme de sa vie.

Le bourgmestre ne l'entend pas ainsi. On ne quitte pas une femme comme Mathilda ! Il ramène illico le docteur chez lui. Il le regarde rentrer dans sa maison, puis s'en va.

Le lendemain, Mathilda vient déclarer le décès de son mari, mort dans un accident de voiture en Allemagne.

Roger sait qu'elle ment, mais amoureux de cette femme depuis toujours, il se promet de l'aider...

Comme je vous l'ai dit au début de ce billet, les choses ne sont pas du tout comme elles semblent se présenter...

Un roman assez proche de "Tu ne jugeras point".
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Une dizaine d'années après la fin de la deuxième guerre mondiale, dans les Cantons de l'Est, Roger Müller est le bourgmestre du village germanophone de Niederfeld. Un lundi matin, Mathilda Stembert, la femme du docteur, vient déclarer la mort de son mari dans un accident de voiture ce week-end. Or, la nuit de samedi à dimanche, alors qu'il venait d'annoncer à Mathilda qu'il la quittait, le docteur avait croisé la route de Roger. Qui l'avait forcé à retourner chez lui. Que s'est-il donc passé lorsque le médecin a passé la porte de sa maison pour retrouver son épouse en colère ?

Nous suivons Roger dans ses réflexions sur la culpabilité de Mathilda, une Allemande venue à Niederfeld pendant la guerre, et que Roger a toujours aimé. le passé de ces deux personnages est dévoilé, les non-dits et l'éducation qui ont alourdi leur relation.

Si les histoires d'adultère et d'amour secret sont universelles, l'environnement choisir par A. Job donne une saveur toute particulière au récit. D'autant plus quand le lecteur est originaire, comme moi, de la même région. L'Histoire y est omniprésente. Ces villages frontaliers sont éloignés de tout, perdus au milieu des sapins, les familles blessées portent le poids des événements de la guerre.

À lire. Si comme moi, votre enfance a été bercée par les histoires de la guerre (celui-là s'est caché pendant 3 ans, celui-ci dénonçait tout le monde, tandis que les deux fils de... sont morts sur le front russe...), cette histoire ne peut que vous toucher. Elle pose un question fondamentale : comment, non seulement continuer à vivre, mais surtout dévoiler ses sentiments, sous le poids des convenances et celui du passé ?
Lien : http://leslecturesdecat.cana..
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